Ma très chère amie,
Je suis navré de vous avoir causée cette peur. Je n'avais pas réalisé que ma lettre parviendrait avec celles des disparus.
Il est vrai que j'ai failli y passer. Je ne dis pas ça pour vous faire peur ! Au contraire !
Bref, passons.
Je vais vous raconter ce qu'il s'est passé.
Le jour de la bataille, je me suis levé comme d'habitude. Quand le cor a sonné, je me suis précipité vers mon cheval. Le reste est allé très vite. Trop vite. On s'est jeté sur les lignes ennemies en balançant notre épée de tout les sens. Malgré nos entraînements, je n'ai pas réussi à tuer qui que ce soit. Je n'ai pas eu le courage d'ôter la vie à de pauvres innocents comme moi. Je me souviens d'un visage. Je l'ai entrevu, pendant même pas quelques secondes. Mais chacun de ses traits s'est gravé dans mon esprit.
C'était un jeune garçon de même pas 14 hivers ! Il avait des mèches blondes, sales, qui s'échappait de son heaume si rudimentaire. Ses yeux bleus étaient figés et regardaient la bataille d'un air terrorisé. Sa bouche était entrouverte dans un cri muet. Son visage entier était l'incarnation de la peur elle-même.
Mon cheval m'a vite emmené au loin. Mais ce visage reste dans ma tête. Je ne sais même pas s'il a survécu. Cette guerre , qu'elle soit maudite ! Je n'arrive pas à croire que le roi de Marmo envoie des enfants se battre.
Bon, revenons à nos moutons.
Après cela, mon cheval s'est cabré sans aucune raison. Je suis tombé aux pieds d'un ennemi et nous nous sommes battus. Mais il a vite prit le dessus.  J'étais sous son épée, à sa merci, quand Nareo, le jeune messager dont je ne suis pas sûr de vous en avoir parlé, est venu me sauver. Tout cela, je ne m'en rappelle point. Je crois m'être évanoui quand la pointe de l'épée était sur mon coup.
Il paraît que Nareo m'a ramené à l'infirmerie, en me portant. Là-bas, j'ai été soigné par une charmante infirmière.
Voilà, j'espère que vous allez bien.
Avec mes salutations les plus cordiales,
Elmo