Lettre 19
Très chère Aliona,
Ne me remerciez pas pour ce service. C'était bien normal.
Pour répondre à vos questions, c'est plutôt Elmo. Si vous saviez comme il vous aime ! Il ne cesse de parler de vous. Jamais une conversion ne se passe sans l'évocation de votre nom.
Et cette histoire de détour ... Je ne sais qu'en penser. Bien sûr je serais ravie de vous rencontrer ! De vous voir ! Et aussi d'avoir votre fière et forte aide dans les batailles à venir...
Mais Elmo compte beaucoup plus que cela. Faites ce que votre coeur vous dit, il est le plus sage ici-bas.
Oh mais c'est plutôt moi qui suis jalouse ! Entendre Elmo me parler de vous me use ! Savoir que j'ai tout fait pour être son âme soeur et se faire rejeter pour son amie restée au pays...
Ça m'a fait mal. Ce si beau jeune homme... Si près et pourtant si loin.
Mais je ne désire que son bonheur. C'est pourquoi votre relation future ne me détruit pas. Je tournerai la page, passerai au-delà et me trouverai certainement quelqu'un d'autre, bien qui n'arrivera pas à la cheville de votre amour.
Je sentais bien qu'il ne m'aimait pas, de toutes façons ! Ses manières, sa tenue avec moi, c'était que des indices sur plateau d'argent. Mais naïve comme je suis, je n'ai pas eu le courage de me mettre la vérité dans le crâne ! Il a fallu ce maudit baisers, cette répulsion surprise de sa part pour que l'évidence me saute aux yeux.
Ah que j'ai été sotte ! Mais cela n'a pas altéré notre relation, heureusement. Je ne puis imaginer comment j'aurais survécu dans ce monde stupide sans lui. La vie au camp n'est pas de tout repos, c'est certain.
Oh oui je l'aimais ! Follement, passionnément. Sans doute quelque égarement de la part d'une infirmière, s'enticher de son patient ! Ah que de bêtises ! Que de douleurs qui s'ensuivent !
S'amouracher de lui, de ce lieutenant, rêver de ses yeux azur fixant les miens !
Oh oui je l'aimais. Je l'aimais trop. Mais ce n'était pas réciproque. Il vous a choisi. Je ne suis qu'une amie à ses yeux. Ô douleurs ! Ne me quitterez vous donc jamais ?
Je vais cesser de m'apitoyer aussi pitoyablement. Après tout, j'ai un couvert, de la nourriture et des vêtements. Et surtout je suis vivante.
Ce que je vous conseille ? Suivez votre coeur. Il est peut-être le seul sensé ici-bas.
Bien à vous,
Alia
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