Lettre 10
Mon amie,
Je suis porteur de sombres nouvelles.
Nous avons la confirmation qu'un traitre se trouve parmi nous, dans nos rangs.
Les plans de la prochaine bataille ont été volés. Bien qu'ils soient codé, il se peut que l'ennemi sache les déchiffrer.
J'ai peur que la prochaine escapade soit un bain de sang, si l'ennemi est au courant de nos stratégies.
Et aussi, les finances du royaume sont en chute libre. Le roi parle d'augmenter les impôts...
Sinon,je vous remercie pour vos mots de condoléances. Ils m'ont fait beaucoup de bien, dans ces temps si sombres.
Je relis sans cesse vos lettres. J'ai le cœur lourd en voyant vos mots affectueux, vos lettres longilignes s'aligner. Vous me manquer affreusement. C'est étrange à dire mais votre présence amicale me manque plus que ma famille.
Pleins de questions s'inscrivent aussi dans les méandres de mon esprit. Mais deux accaparent mes pensées. La première : Quand se finira donc cette maudite guerre ? Je commence à prendre espoir, et je ne suis pas le seul. Voilà plusieurs mois qu'elle dure, et aucune avance notoire n'est perceptible. D'aucun côté. Quoique... Peut-être que cette histoire de plans volés donnera un avantage à l'ennemi...
La deuxième question que je me pose est : pourquoi donc nous battons nous ?
J'ai vu des hommes se faire massacrer, des camps se faire décimer mais pourquoi ?
Je ne pense pas qu'une histoire de territoire puisse justifier cela...
Les finances et les pertes que nous subissons devraient arrêter notre bon Souverain, si ce n'était qu'une question de territoire. Alors je me demande ce qu'il y a dans ce fameux bout de terrain. Même pas grand. J'ai appris par l'intermédiaire d'un de mes amis, qui est le neveu d'un des Grands Généraux que le territoire était à peine plus grand que notre capitale. Alors à quoi bon ?
Je perds espoir... La prochaine bataille est dans 14 jours. Je ne suis même pas sûr d'y survivre. Peut être qu'il ne me reste que deux semaines à vivre. Deux petites malheureuses semaines avant de rejoindre mes ancêtres, si cela se passe mal.
Je me demandais aussi si nous n'aurions pas dû franchir le pas, avant que la lettre ne m'arrive. Si nous n'aurions pas dû nous marier. Ce mot m'est difficile à écrire, tant il me paraît irréel. Se marier...
Peut-être que si nous nous serions mariés avant que je ne parte, on m'aurait épargner. Après tout, un jeune homme qui vient de s'unir à sa meilleure amie...
Ou peut-être pas.
Mais cela m'aurait quand même fait plaisir de savoir qu'une femme m'attend à la maison.
Enfin, je m'égare.
En y réfléchissant, cela aurait été précipité, sans Amour véritable. Et comme vous disiez autrefois, le mariage doit être sûr. Rien ne sert de se marier pour se marier.
Je suppose que vous aviez raison, comme souvent. Je vous vois presque me faire ce regard fier que vous m'adressiez quand je reconnaissait mon erreur.
Enfin, la fatigue me fait divaguer. Je vous adresse mes plus chaleureuses salutations,
Votre ami à qui vous manquez tant,
Elmo
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