Lettre 1

Cher ami ( bien que cette appellation est bien pauvre par rapport à ce que je ressent pour vous),
Comment vous dire tout ce qui me pèse sur le cœur ? Il y a tellement de choses ! Commençons d'abord par quelques nouvelles d'ici.

Le village n'a guère changé, bien qu'il me semble vide depuis votre départ. Tout le monde fait son travail comme d'habitude. La vie continue.
Votre famille se lamente sur votre départ pour cette guerre absurde mais elle commence à se calmer. Votre petit frère vous croit parti en voyage. Il est si naïf ! Des fois, je me dit que j'aimerais retourner à cette époque, sans guerre. Quand nous jouions tout deux, innocents. Que je regrette ce temps-là ! Nous marchions tous deux, côte à côte, nous riions des gens qui nous croyait amants,  nous étions si heureux !

Mon Dieu , vous voilà parti  depuis quelques jours à peine, et pourtant j'ai l'impression que vous nous avez quitté depuis plusieurs mois. Tout est confus dans ma tête. Je suppose que cela doit se remarquer dans ma lettre.
Je n'arrive pas à exprimer combien vous me manquez. Votre absence laisse comme un trou dans mon cœur. Un trou qui ne se refermera qu'à votre retour.

C'est drôle, pendant toute la journée, quand j'étais aux champs pour travailler, je n'ai cessé de penser à ce que j'allais vous écrire. J'avais tant idées ! Elles couraient dans mon crâne, ne demandant qu'à s'échapper !   Mais maintenant que je suis devant cette maudite feuille blanche, ma plume à la main, l'inspiration  semble déguerpir. Les mots se sont envolés, tel les oiseaux que nous observions ensemble, quand vous étiez encore là.
Que cela est dur de vous expliquer mes sentiments par un bout de papier ! J'aimerais tellement vous avoir en face de moi ! Bien que cela soit impossible. Vous êtes loin maintenant. Sûrement dans les fameuses plaines où se passe cette guerre.

Je ne manquerai pas de respect envers notre bon roi mais était-ce vraiment utile ? Tout le royaume était contre cette guerre. Nous ne voulions pas perdre nos hommes comme il y a plus de deux cents  ans. Nous ne voulions pas retrouver une guerre comme celle de Rafon. Nous ne voulions pas. Et pourtant, elle a bien été déclarée.
Il y a temps de mots que j'aurais voulu vous dire avant que vous ne partiez !
Mais c'est trop tard. Mon cœur se brise quand même frôle l'idée de votre disparition. Les larmes coulent tandis que je m'imagine vous apprendre mort, tombé au combat au service d'un roi qui voulut agrandir son territoire.
Je commence même à me demander si le roi aime vraiment son peuple. Si il l'aimait, comment pourrait-il lui infliger cela ? Comment pourrait-il arracher des jeunes hommes comme vous à leur famille ? Il doit bien comprendre, lui qui a deux fils, nos bien-aimés princes Klam et Forcus.
Mais il a quand même déclaré la guerre. Une guerre inutile.
Je commence à perdre mes mots. Peut-être vaudrait-il mieux que je m'arrête ici...
En espérant que cette lettre vous parvienne, j'attend votre réponse au plus vite .
Votre chère amie

Alonia

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