Chapitre 8
Les troupes arrivèrent devant le camp des ennemis. Les éclaireurs s'en approchèrent furtivement et revinrent après avoir fait leur observations.
L'un d'eux prit la parole.
"Le camp à l'air normal, quoique un peu silencieux. Je pense que nous pouvons attaquer immédiatement."
Un murmure parcourut les rangs. Le général s'écria :
- Silence !
Il prit un air penseur, tandis que la plupart des soldats, dont Elmo, priait pour que l'assaut soit annulé.
- Nous allons attaquer.
Elmo poussa un gémissement.
Les drapeaux qu'on utilisaient pour donner les ordres intima aux soldats de se préparer. Ils se mirent donc tous en rangs. Elmo avait l'estomac noué par l'angoisse.
Même Minio, d'ordinaire si positif avait perdu son sourire et affichait une mine terrifiée.
Le regarder rappela la promesse qu'il avait faite à Alia, la sœur du jeune garçon. Et cette promesse lui rappela le baiser de la jeune fille. Il ne savait pas qu'en penser.
Pour lui, Alia n'était qu'une amie. Amie très chère certes, mais il n'éprouvait pas autre chose à son égard. Quoique... Il ne savait plus trop. Il se sentait perdu. Il décida de reléguer cette affaire dans les coins de son esprit. Il y repenserait une fois la bataille finie.
S'il en avait l'occasion.
Il rejoignit les rangs de ses camarades à cheval.
- Bonne chance les gars, murmura Kanio.
Ses compagnons lui répondirent d'un air angoissé.
Elmo sentit son estomac se tordre quand le cheval du général s'avança, signe du début de l'assaut.
Le jeune homme n'avait pas peur d'être blessé ou, au pire, tuer - même si l'idée ne lui plaisait guère.Mais son angoisse venait plutôt du fait que lui devrait ôter la vie de jeune gens.
Il respira un grand coup tentant de se détendre. Il pensa alors aux exercices de respiration qu'Aliona lui faisait faire. Il inspira et expira lentement et répéta cette opération plusieurs fois. Au bout d'un moment, ses battements de cœur commencèrent à se calmer.
Ses amis avancèrent et il suivit.
Les troupes descendirent ainsi la pente qui menait jusqu'au campement. Ils y pénétrèrent, l'arme à la main, sur leur chevaux.
Alors qu'ils s'attendaient tous à tomber sur un campement calme, surpris de leur attaque, il n'en fut rien.
Les ennemis étaient en tenue de combat, et prêt à se battre.
Le cœur d'Elmo rata un battement. Comment avaient-ils su ?
Soudain, la pensée qu'un traitre s'était immiscé dans leur rangs lui tordit l'estomac. Il éprouvait une puissante rage à la vue des premiers soldats se faisant tuer.
Il se précipita, avec son cheval, sur les lignes ennemies. Son épée tournoyait autour de sa tête, effrayant même ses camarades, qui ne l'avaient jamais vu ainsi.
Il poussa un hurlement de rage, qui se fit prolonger par ses camarades. Il gagna ensuite les autres troupes qui suivirent le mouvement. Ainsi, ils parcouraient le camp, répandant la mort derrière eux. Ils perdirent aussi plusieurs hommes, car les ennemis étaient entraînés a riposter.
Pour chaque homme tombé au combat, le cœur d'Elmo se serrait. Mais il continuait. Il fallait vaincre l'ennemi !
Soudain, un hurlement retentit. Elmo arrêta son cheval et regarda de qui il provenait. Il avait la certitude d'avoir déjà entendu la voix qui l'avait crié.
Son sang se glaça dans ses veines quand il vit Minio, sous le pied d'un ennemi. Ce dernier avait son épée dans sa main et s'apprêtait à en embrocher le jeune garçon, qui avait les yeux emplis de larmes.
Une bouffée de rage envahit Elmo, qui étrilla son cheval pour courir à la rescousse de son ami. Mais il arriva trop tard.
L'adversaire leva son épée et l'abattit sur le corps de Minio. La lame transperça le jeune garçon de part en part.
À partir de ce moment, tout se passa comme dans un rêve pour Elmo.
Il sauta de son cheval, et se jeta sur l'ennemi. Il avança un coup, mais son adversaire le para. Il redoubla d'effort, la rage portant ses coups.
Son adversaire commença à reculer et à faiblir sous les assauts du jeune homme. Il finit par abandonner et utilisa ses dernières forces pour fuire.
Elmo se laissa tomber à côté du corps de Minio.
La poitrine de celui-ci montait et s'abaissait rapidement.
Elmo s'approcha de lui et lui prit la main.
- Hey, merci ... Pour tout, lâcha le mourant.
- Chut, je vais appeler les secours. Tu vas t'en sortir, répondit Elmo, les yeux emplis de larmes, tentant de se persuader lui-même plutôt que son ami.
- Non, je sais que ... Je vais mourir, dit ce dernier d'une voix saccadée.
Elmo réprima un sanglot. Il fallait qu'il soit fort pour son ami. Autour d'eux, la bataille faisait rage, mais cela leur importait peu.
- Non,non,non ! Je te l'interdit ! s'écria-t-il au comble du désespoir.
Le mourrait eut un petit rire.
- Prends soin de ...ma sœur. Tu comptes ...beaucoup à ses yeux.
Il eut un dernier râle et sa tête tomba sur le sol dans un bruit mat.
Ses yeux bleus avant pétillants étaient maintenant termes et vides. Elmo prit le corps du mort dans ses bras et le serra.
Il repartait la même litanie tout en le balançant.
-Non,non,non.
Il resta ainsi pendant quelques minutes, quelques heures, il ne s'agit plus.
Une tape sur son épaule le ramena à la réalité. Il leva la tête sur Kanio, qui le regardait d'un air désolé.
- Viens, il faut y aller à présent.
Elmo hocha la tête, les larmes s'écoulant sur ses joues. À l'aide de ses doigts, il ferma les paupières de son ami.
- Adieu mon gars. Prends soin de toi, où que tu soies.
***
Le roi de Yalda frappa le poing sur la table.
- Et comment la date et l'heure de l'assaut ont été divulgués aux adversaires ? s'écria-t-il.
- Je ne sais pas seigneur, répondit le général. Mais un lieutenant semble avoir une hypothèse à ce sujet. Puis-je le faire rentrer ?
Le roi hocha la tête.
Un jeune homme aux cheveux noirs et au yeux bleus entra. Il était très pâle et avait une mine désespérée.
- Bien, racontez moi votre histoire.
- J-je croyais que j'allais devoir faire part de mon idée, bégaya le jeune homme.
- Oui, vous allez m'en faire part, mais après. D'abord je veux savoir votre histoire.
Le jeune noiraud eut l'air surpris mais aussi heureux que son seigneur prenne attention à la vie de ses sujets. Il commença alors son récit.
A la fin, le roi eut l'air touché.
- Je suis vraiment désolé pour votre ami. Sincèrement.
Le jeune homme hocha la tête en guise de remerciements.
- Ma théorie est celle-ci : je pense qu'un espion est dans nos rangs.
Voilà mon chapitre 8 😉
Il est un peu plus triste que les autres, je sais.
J'espère qu'il vous a quand même plu. 😘
Bref,
A la prochaine ❤️😘
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