Chapitre 4
Quand Elmo ressortit de son sommeil, il se trouvait toujours dans l'infirmerie. Il se leva et sentit sa tête lui tourner. Mais il tint debout et se dirigea vers la sortie.
Le monde tanguait encore un peu mais il voulait savoir ce qu'il s'était passé. Il alla donc vers la tente du groupe de Nareo. Il poussa le pan de fourrure qui masquait l'entrée. A l'intérieur se trouvaient cinq jeunes hommes qui jouaient aux cartes. Ils ne se détachèrent pas de leur jeu, malgré la présence d'Elmo.
Ce dernier regarda autour de lui. La tente était bien rangée, chose étonnante dans ces sortes de camps. Il y avait six couchettes. L'une d'elle, qu'Elmo devina être celle du messager, était défaite, comme si l'on y avait dormi il y a peu de temps.
Mais aucune trace de Narmeo.
Au bout de quelques minutes, un des joueur se détacha du jeu.
- Hey ! Tu cherches quelqu'un ? lui lança-t-il.
- Oui, savez-vous où se trouve Narmeo ? demanda Elmo.
Le jeune homme le scruta.
- T'es le gars qui la sauvé ?
- Je crois, enfin je ne m'en souviens plus.
- Ouaip, j'crois qu'c'est lui, dit le voisin du joueur.
- D'acc'. Alors tu le trouveras sûrement à l'écurie.
Elmo les remercia et alla retrouver son sauveur. Il le trouva là où on lui avait dit, en train de nourrir son cheval.
- Hey !
Nareo se retourna en coup de vent, comme si on l'avait surpris en train de faire une bêtise. Il laissa tomber le seau de foin dont le contenu se répandit sur le sol. Les joues cramoisies, le jeune messager se baissa et commença à remettre le foin dans le seau avant que le cheval ne mange tout.
- Salut, marmonna-t-il.
- Je voulais te remercier pour... Tout ce que tu as fait. Sans toi je serais sûrement mort.
Narmeo regarda ses pieds, un peu gêné. Il répondit d'un ton un peu hésitant :
-D-de rien. Je... Tu aurais fait la même chose.
Elmo s'approcha et lui fit une accolade. Son ami se raidit mais se détendit peu à peu. Il lui tapota maladroitement sur l'épaule.
Après cet instant d'affection, ils s'assurent tout deux sur les bottes de pailles.
- Donc, que s'est-il passé ? demanda Elmo.
Son interlocuteur se tortilla sur son siège.
- Eh bien, je t'ai vu te battre contre un ennemi. Vu que tu te débrouillais bien, je t'ai laissé. Mais au bout d'un moment, j'ai remarqué que tu étais en position de faiblesse. Deux secondes plus tard, tu avais la lame de ton adversaire sur ton coup. Je t'ai vu t'évanouir et je suis venu à ta rescousse. J'ai passé derrière et j'ai planté ma lame dans son corps.
Les yeux de Nareo se remplirent de larmes et ses lèvres se mirent à trembler.
- J-je l'ai tué. Lui qui ne faisait que ce qu'on lui avait demandé, je lis tué. Ma lame s'est enfoncée en lui et quand je l'ai retirée, beaucoup de sang s'est écoulé. Il est mort comme ça. Il avait sûrement une famille, des enfants.
Ses épaules étaient secouées de sanglots.
***
Les muscles de la jeune fille commençaient à fatiguer. Voilà depuis plusieurs heures qu'elle s'entraînait.
Elle faisait cet entraînement quotidiennement, alors que sa famille la pensait aux champs ou en train de cueillir des baies. Elle avait un repère secret qu'elle partageait avec Elmo. Quand il était encore là, ils se donnaient rendez-vous dans cette petite clairière.
Sentant ses forces l'abandonner, la jeune fille s'assit dans l'herbe douce. Elle se laissa aller en arrière, sans avoir peur de se faire mal : le sol était recouvert d'une couche de mousse amortissant les chocs. Cela rendait cet endroit propice aux entraînements.
La jeune fille était à présent allongée en étoile et regardait le ciel bleu. Les rayons de soleil couchants qui perçaient donnaient une teinte orangée à la clairière. Les petits insectes qui volaient étaient comme des paillettes dans l'air et l'herbe était d'un vert surréaliste. Aliona se perdit dans la contemplation de cette beauté. Quand le soleil se cacha derrière les hauts arbres, elle se leva et empaqueta son équipement. Bien que l'ambiance soit encore chaleureuse, dans une vingtaine de minutes, le ciel s'obscurcirait et il n'y aurait pas intérêt à être encore dans la forêt : les loups rodaient.
La jeune fille prit son panier de myrtilles qu'elle avait acheté en chemin en tant qu'alibi et son sac avec ses armes.
Elle prit alors le chemin qu'elle avait prit pour venir. Il serpentait entre les arbres et pas question de le quitter. Si l'on se perdait, les animaux rodaient dès la nuit tombée. Et aucune chance d'en échapper, même dans les arbres : les loups n'avaient aucune peine à y grimper.
Aliona descendit la petite pente qui descendait du plateau sur lequel se trouvait la clairière et arriva au village. Juste avant d'y entrer, elle se dirigea vers la vieille grange abandonnée. Elle poussa la porte qui grinça en s'ouvrant et pénétra dans la bâtisse. Elle monta par l'échelle jusqu'à la sorte de mezzanine et posa soigneusement ses armes dans un coin.
Ceci fait, elle rentra chez elle où l'attendait une délicieuse soupe d'orge.
***
- Seigneur, j'ai le nouveau plan de bataille.
L'homme à la capuche s'approcha du trône et s'agenouilla devant le roi.
Ce dernier eut un sourire cruel.
- Enfin ! Apporte-le au général Grion. Tu seras récompensée de tes service en tant venu.
L'homme le remercia et s'éclipsa.
Le cruel seigneur claqua des doigts et un serviteur s'approcha.
- Appelle moi mon conseiller.
Deux minutes plus tard, le servant revenait avec l'homme demandé.
- Seigneur, dit le conseiller en s'agenouillant.
- Relève toi ! As-tu des nouvelles quand au territoire ?
- Rien de nouveau. Toujours impossible de déplacer ses habitants. Nous avons perdus des dizaines d'hommes à essayer.
Le roi eut une grimace mécontente. Il semblait que la perte de ses hommes l'importait moins que l'échec qu'ils avaient s'essuyé.
- Inutile d'en envoyer d'autre. Ils seraient plus important au front.
- Oui, Monseigneur.
- Et dites à l'espion de revenir me voir dès qu'il aura les prochains plans.
Merci d'avoir lu mon chapitre 😊
J'espère qu'il vous a plu 😘
Bref, à la prochaine ❤️😉
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