Chapitre 23
Aliona s'était précipitée vers le château. Elle arriva devant, trempée, fatiguée et toute sale. Les gens la toisèrent étrangement mais ne dirent rien.
Le fort était en fait situé un peu en hauteurs, dominant une petite ville en bois. Les gens paraissaient pauvres et méfiants. La jeune fille s'avançait dans les rues, ne sachant pas vraiment où aller.
Bien sûr, son but était le château. Mais elle était à la recherche d'une façon d'y entrer. Alors pour tenter de trouver une idée, elle déambulait, poisseuse, sur les pavés.
Un sentiment de haine grondait dans son coeur à chaque fois qu'elle croisait un passant. Ils n'étaient que des affreux personnages. A cause d'eux, la guerre faisait rage. A cause d'eux, Elmo était en prison. Quand on croisait son regard flamboyant, on baissait aussitôt le sien, effrayé par la colère qui s'échappait dessus yeux de la noiraude. Ses longues jambes parcouraient le sol avec aisance et prestance.
Un enfant passa devant elle en courant. Tout mignon, il ne devait pas avoir passé ses 4 hivers. Ses joues étaient creusées, et il était famélique. Mais le coeur d'Aliona était trop endurcis pour ressentir la moindre compassion pour ce petit être. Elle passa son chemin.
Elle se retenait de frissonner de dégoût quand elle touchait accidentellement une personne. C'était des ennemis. Ils étaient donc répugnant.
Son odeur crasseuse commençait à lui peser. Elle aurait voulu s'en débarrasser mais comment ?
Une idée germa dans son esprit : les bains publics évidemment !
Même si l'idée de fréquenter un lieu ennemis la répugnait, son odeur affreuse commençait à lui monter à la tête. Elle chercha donc ces fameux bains.
Elle les repéra grâce à l'odeur bien entendu. Toute la rue avait une senteur épicée, fleurie. Elle s'avança, respira le parfum à pleins poumons.
La boutique était simple. Une dame attendait devant, épiant à la recherche de nouveaux clients. Aliona s'approcha.
- Je voudrais une toilette complète, fit-elle sans se préoccuper de la politesse.
Ces gens ne méritaient pas ses bonnes manières.
- Ça f'ra 50 sous, à payer d'avance.
Aliona se figea. L'argent ! Il n'y en avait pas. Elle se décomposa un peu. Avec ses habits et son odeur, l'attention allait être attirée sur elle. Elle poussa un soupir et se retourna. La tenante lui cria :
- Va donc au château ! P't'être que là-bas ils te f'ront un traitement d'luxe, ricana-t-elle méchamment.
Aliona partit. Pourquoi devrait-elle avoir un traitement de luxe au château ? Que voulait donc dire l'affreuse bonne femme ?
Elle ne voulait pas en savoir d'avantage.
Sur son passage, les gens se retournaient. Sûrement à cause de son apparence. Et peut-être aussi à cause de ses armes. Son arc pendait toujours à son dos.
Elle longea la grande rue, pour arriver devant le fort. Elle s'assit sur une pierre entre observa.
Il était composé d'une muraille wui l'entourait. Une seule porte permettait de franchir ce colossale mur, mais elle était étroitement surveillée par des soldats, qui contrôlaient chaque passe avec attention.
Peu de gens entraient, et presque aucun n'en ressortaient. Les rares qui quittaient la bâtisse n'étaient pas contrôlés. C'était déjà une bonne nouvelle. Maintenant, la question était : " Comment pénétrer dans le bâtiment sans se faire repérer ? ".
Aliona soupira. Elle n'avait aucune chance. Elle ne pouvait pas entrer.
Peut-être devrait-elle escalader ? Mais les murs semblaient trop abrupte. Et elle aurait vite fait de se faire repérer.
Ce n'était pas une bonne solution. Elle commençait à avoir mal à la tête, et son ventre grondait. Un morceau de viande, le dernier, se logea dans sa main. Elle s'apprêtait à l'avaler quand une minuscule créature s'approcha.
C'était une jeune fille. Elle devait avoir 6 ans. Ses cheveux, qui avaient dû être soyeux et doux, n'étaient plus qu'un amas emmêlé, semblant à de la paille. Ses yeux globuleux étaient renfoncés dans son visage, ce dernier creusé. Elle semblait prête à se briser au moindre coup de vent. Elle était très timide, mais la faim vainquit sa peur.
- J'peux avoir un bout ?
Sa voix était brisée, rauque. Aliona ne put résister. Elle tendit sa pitance à la créature.
- Tiens. Régale-toi !
Le sourire qui se dessina sur les lèvres inexistantes de l'enfant était si resplendissant qu'il projetait sa lueur sur la mine renfrognée de la jeune noiraude. La Félicité était sur ce visage, peinte avec virtuosité.
- Merci M'dame.
La petite s'en alla. Le coeur d'Aliona rata un battement. Comment avait-elle pu juger ces personnes ainsi ? Comment avait-elle pu les mettre dans le même panier ?
Ils n'avaient sûrement pas voulu la guerre ! Comment pouvait-elle les accuser d'avoir causé cette affrosité ? C'était elle, l'affreuse !
Elle eut un choc, et faillit lâcher toutes les larmes de son corps. Elle était à bout.
Elle observa la petite courir jusqu'à une fine dame. Cette dernière était encore plus mal en point que sa fille. Mais elle ne demanda pas un bout à sa progéniture. Elle la regarda juste déguster son repas avec amour. Elle souleva la tête vers Aliona et murmura un " merci" que personne ne put entendre. La jeune guerrière inclina la tête.
La voix de la blonde retentit :
- La dame est gentille, maman. Faudrait lui donner une poupée.
La mère sourit tristement.
- Va donc lui donner, Euphrasie !
Quel beau nom pour une si pauvre chose, songea tristement Aliona tandis que la petite revenait vers elle.
Elle a regarda solennellement et déposa dans les mains blanches de la guerrière un petit bout de tissu.
- C'est une poupée que maman a fait pour vendre et manger. Mais comme t'étais gentille, on te la donne !
Et elle répartit ainsi. Un sourire se dessina sur les lèvres de la belle noiraude.
La petite demanda à sa mère, de sa voix si caractéristique :
- Qu'est-ce qu'elle est la dame, maman ?
- Sûrement une espionne. Vu son accoutrement, je ne doute pas qu'elle aille rendre son rapport au roi. Tu en as eu de la chance toi !
Espionne... rapport... Aliona avait trouvé sa solution !
TADAAAAAAÀA
Gaaa je dois me faire fureur pour pas vous publier tous les chapitres mwa :(
Je veux avoir vos réactions niark.
Sinooon. ..
Comment avez-vous trouvé ce chapitre ?
Les pensées d'Ali ?
(Oui c'est un de ses surnoms ( celui d'Elmo est encore mieux( Eka peut en témoigner (ya trop de parenthèses) ))
BWEF.
Du coup, eh bien...
À dans deux jours x)
Bye ☆♡
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