Chapitre 14

Un petit sourire plaqué sur sa bouille d'ange,
Lui saisissant la main pour l'emmener au loin.
Brise caressant ses longs cheveux de jais,
Lèvres pourpre ouverte sur des éclats blancs,
" Allez, dépêche-toi ! Viens voir l'endroit que j'ai découvert !"

Une petite clairière.
L'herbe émeraude tapisse le sol.
Des fleurs parsèment ce tapis émeraude de leur milles couleurs.
La lumière du soleil fait briller les poussières de l'air.
Et le visage d'Aliona.

" Alors elle te plaît ?"

***

Un souffle d'air glacé passa dans le cou d'Elmo, le réveillant immédiatement.
Suffoquant, il se leva prestement. Il inspira, et expira l'oxygène glacé, qui brûla ses poumons.
Où suis-je ?
Une douleur lui vrillait le crâne, comme si on lui fendait la tête. Il entrouvrit avec peine ses paupières endormies et plissa les yeux. L'obscurité de la pièce était écrasante. Le noir entourait Elmo, l'oppressant. Il tâtonna autour de lui mais ne put découvrir qu'un sol irrégulier, des parois humides et des barreaux froids, dégoulinants.
Sa main rencontra aussi un objet long, dur et gelé, dont Elmo préférait ignorer l'existence.

Après une brève exploration, Elmo arriva à la conclusion qu'il se trouvait dans une cellule de quelques mètres de côtés, et d'une hauteur de deux mètres. Un malheureux squelette partageait sa piaule, réduisant l'espace du jeune homme.

De son matériel, Elmo ne gardait que ses habits et ses bottes. Sa dague et sa sacoche avaient disparus.

Ses yeux commencèrent à s'habituer au noir, et il se rendit compte avec horreur que la chose qu'il avait heurté, quelques instant auparavant : un fémur humain, pourri.

Soudain, un grand bruit retentit dans le couloir et la porte en fer de la cellule s'ouvrit en grand, laissant percer les lumières de torches enflammées, attaquant les yeux éblouis d'Elmo. Sur le pas de la porte se tenait, les jambes écartées, un gros bonhomme. Malgré l'aveuglement du jeune guerrier par les flammes agressives, ce dernier put apercevoir un visage rougeaud, un nez pâteux et une bedaine arrondie.

- Toi, t'viens avec moi .

L'homme mâchonnait ses mots, alors Elmo devait concentrer son ouïe sur cette voix pâteuse pour en saisir les propos. Un peu sous le choc, il ne bougea pas.

- J'ai dit : t'viens avec moi ! s'écria le geôlier, en colère, en saisissant le col du fin habit du prisonnier, l'obligeant ainsi à se relever.

Elmo sentit le sol tanguer sous ses pieds, mais il tint bon. Il sentit ses mains se faire encercler par une corde rêche et râpeuse.

- J'te met ça, même si ça serre à rien. Si t'essayes de fuir, j'briserais ton corps de brindille en mille mo'ceaux.

Sur ces dires si peu rassurant, il partit d'un rire gras qui fit frémir le jeune guerrier.

- Bon, assez causé. Le seigneur t'demande, grogna-t-il.

Il commença à marcher, entraînant Elmo encore vacillant dans ses pas.
Ils parcoururent de longs couloirs noirs, crasseux et passèrent devant des portes d'où sortaient des cris qui firent frémir Elmo.

Peu rassuré et hésitant, il suivit néanmoins son geôlier. Ils arrivèrent devant des escaliers glissants et ils les montèrent lentement, précautionneusement.

L'odeur poisseuse s'estompa peu à peu, alors qu'ils émergeaient dans un couloir beaucoup plus propre. Les murs lambrissés encadraient soigneusement la pièce, et une moquette verte tapissait le sol.

- Bouge un peu ! On est dans le vestibule des servantes. Faut pas traîner !

Ils sortirent par une petite porte située à leur gauche, descendirent des escaliers avant d'en remonter d'autres, tournèrent à gauche pour finalement arriver devant une porte richement sculptée, contrastant avec la précarité des couloirs, pourtant bien tenus.

Après avoir toqué à la porte, trois coups secs, trois coups lents et à nouveau trois coup secs, le geôlier ouvrit la porte, qui laissa paraître une énorme pièce, d'une beauté sans pareille.
Ses murs de pierres, cachés en partie par des pans de tapisserie, avaient une teinte sombre, machiavélique.
Des dorures sculptées avec précision ornaient ces pierres régulières avec royauté et fidélité.
Le sol, marbré, était recouvert par endroit de tapis orientaux de toutes beautés, qui rappelèrent au jeune garçon l'atelier de tissage de sa tante.

Le geôlier le fit avancer, et Elmo s'exécuta tant bien que mal à ne pas trébucher. Alors qu'ils passaient devant un énorme lustre de cristal et d'or, qui pensait au plafond, se balançant légèrement comme un pendu au bout de sa corde, le jeune guerrier releva la tête pour apercevoir la forme squelettique prostrée sur un majestueuse trône de bois et d'or.

Ses cheveux blancs dégoulinaient sur ce front blanc et ridé, comme le feraient des algues sur un rocher, dans une rivière. Ses yeux pâles étaient à peine visible derrière ces paupières boursouflées, malgré les cils presque inexistants. Le nez fin était déguisé de veines bleues, perçant cette peau d'une pâleur mortelle et les lèvres paraissaient d'être qu'un pli sur ce visage fatal, de par leur minceur maladive et leur absence de couleur. Elle était entourée d'une barbe mangeant la moitié du visage décharné de cet homme , qui retombait salement sur la poitrine faible de ce squelette vivant.
Devant ce visage mort, reflétant toutes les peines et tous les mensonges du monde, Elmo ne put s'empêcher de frémir violemment.

- Monseigneur, voici le prisonnier, fit l'homme qui l'avait emmené jusqu'ici, tout en s'agenouillant sur la pierre froide du sol.

Elmo était tétanisé. Il venait de reconnaître le Roi maléfique du Royaume de Marmo.

- Bien, bien, fit ce maudit seigneur tout en ricanant d'un rire de crécelle.

Il se tourna ensuite vers Elmo avec un sourire narquois.

- Agenouille-toi devant moi.

Voyant qu'Elmo me réagissait pas, par fierté ou par stupéfaction ou encore d'autre raison tout aussi stupide qui aurait pu le conduire à la potence, le vieillard se leva brusquement et appuya son regard froid soudain menaçant sur le jeune homme qui sentit son échine se plier contre son grès, lui causant un mal cuisant.
Il se retrouva aux côtés du gros rougeaud qui lui servait de geôlier, le visage touchant la pierre glacée.

- C'est mieux ainsi, se moqua le roi. A présent, je suppose que tu te demandes pourquoi nous ne t'avons pas tué, pourquoi nous t'avons fait prisonnier. Eh bien c'est très simple.

Tout en parlant, l'homme était descendu du piédestal ou était posé majestueusement son trône et était à présent devant Elmo, qui ne voyait que ses chaussures de fourrures, qui lui faisaient tant envie, tant il avait mal et froid.

Le vieillard se pencha lentement vers Elmo, son haleine putride parcourant le visage prostré du jeune guerrier.

- Tu connais le Code.

Elmo frémit violemment.

- Nous avons tous les plans, mais il nous manque le Code. Enfin, plus maintenant puisque tu ES avec nous !

Il partit d'un grand rire qui ressemblait à un grincement d'une porte que l'on aurait mal huilée et continua :

- A présent, tu nous donneras gentiment tes réponses ou je te fais torturer.

Elmo pinça les lèvres : jamais il me dirait rien, même si il devait mourir pour préserver son silence. Il eut juste un regret, qui transperçait son cœur comme un javelot empoisonné : Aliona.

- Tu ne veux rien dire ? Bon et bien... Tout d'abord, je vais te montrer le fidèle traitre, celui grâce à qui tu es devant moi et celui grâce à qui les plans sont entre nos mains.

Il claqua des mains avec un rictus malsain.

Une porte s'ouvrit et un homme entra, ses bottines parcourant la pièce avec assurance et sûreté. Le guerrier prisonnier releva la tête pour apercevoir un frêle garçon, dont le visage était entièrement recouvert d'une capuche noire. Une dague brillait à sa ceinture et une lettre dépassait de sa poche.

- Enlève ta capuche, espion ! ordonna sadiquement le roi.

Alors, l'inconnu releva le bout de tissu de son visage et Elmo sentit son cœur s'emplir de rage, de chagrin et de désespoir.

La personne qui se trouvait en face de lui était Nareo, le messager et ancien ami d'Elmo.




Tadaaaaaaaaaaaaaam !
Alors, ce chapitre ?
Il a pris tant de temps à arriver, je m'en excuse totalement ! Je suis vraiment désolée !
Sinon, comment l'avez-vous trouvé ?
Et le roi de Marmo ?
Et surtout, Nareo ?
Vous vous y attendiez ? ( Pour savoir ce que je devrais changer lors de la réécriture ! )

Bref !

Sinon, je vous remercie infiniment pour les 1000 vues ! C'est vraiment énorme ! Je vous adooooore !

Sur ce, à la prochaine !

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