Chapitre 11

Avant de descendre, Aliona posa la lettre qu'elle venait de recevoir. Elle lui venait d'Elmo mais la jeune fille n'avait pas le temps de la lire à ce moment. Elle devait y aller.
Tout en tenant fermement son petit pendentif au creux de sa main, Aliona descendit précautionneusement les marches de bois, par peur d'abîmer sa robe resplendissante.

Alors qu'elle arriva dans la petite salle à manger aux murs décorés des quelques trophées de chasse de son père, elle entendit ce dernier siffler d'admiration. Elle rougit mais n'eut pas le temps d'émettre le quelconque son que son adorable petit frère lui sautait dans les bras.

Ses cheveux en bataille et sa mine espiègle lui donnait un air de petit lutin.

-Ali est une princesse ! Une princesse des dragons ! Et elle va retrouver son prince, criait-il dans la maison.

Sa sœur sourit, touchée par l'innocence candide de cet enfant. Elle le serra dans ses bras, priant pour que sa jeunesse ne s'envole pas de si tôt, et rentra dans le jeu de son frère :

- Je te ramènerais peut-être un bébé dragon pour ton anniversaire.

Le petit garçon déposa un baiser timide sur la joue de sa sœur et lui demanda timidement à l'oreille :

- Tu me ramènera un bout de gâteau de ta fête ? Mam's a pas voulu que je vienne.

Elle acquiesça :

- Le gâteau entier si je le pouvais.

La mine réjouie, le garçonnet s'échappa des bras de sa sœur et courut dans sa chambre en braillant une comptine à tue-tête.
Sa sœur le contemplait d'un regard nostalgique. Il avait tant grandi ! Elle qui l'avait vu dans le berceau était contrainte à le voir quitter son innocence de jeune garçon.

- Aliona, dit gentiment sa mère, ton oncle nous attend.

La jeune fille sortit de sa rêverie et suivit sa mère sur le pas de la porte.
Là les attendait une calèche. Elle était en bois, et était tirée par un cheval gris pommelé. Elle aurait pu passer inaperçue si l'on y avait pas accroché des guirlandes multicolores et des lampions qui donnait au véhicule un aspect de foire.
A côté de cette... chose se tenait l'oncle d'Aliona, fier.

- Je l'ai décoré rien que pour toi, déclara le frère de sa mère en bombant son torse.

Il avait l'air si fier de lui que la jeune fille le remercia chaleureusement, même si au fond d'elle, elle souhaitait qu'il n'eût jamais créer cette immonde calèche.

Elle y monta, aidée par le bras robuste et poilu de son oncle.
Le trajet se fit dans le calme. Du moins, du côté de la jeune fille. Les adultes, eux, s'exclamaient et discutaient. Ils étaient sûr qu'Aliona trouverait l'homme idéal.
Elle, commençait à douter.

Mon homme idéal se trouve au front, pensa-t-elle amèrement.

Elle refoula ses larmes et s'obligea à penser à autre chose.

Cette fameuse fête par exemple. Aussitôt, une multitude de questions l'assaillirent.
Comment allait se passer ce gala ? Qu'allait donc faire la jeune fille ? Fallait-il qu'elle danse, même avec de parfaits inconnus ? Rencontrerait-elle un homme ?

L'angoisse s'infiltrait en elle tel du poison dans ses veines. Il rongeait la confiance qu'elle s'était créée tout au long de sa vie.
Aliona commença à triturer nerveusement son fin collier.

Pendant ce temps, sa mère ne tarissait pas d'éloge sur l'homme qui avait organisé ce gala, ouvert à tous et gratuit : Linnio Ferrand. Ce jeune riche avait quelques années de plus qu'Aliona et était d'une beauté remarquable. La moitié des filles du pays se pâmaient devant lui, espérant attirer son attention. Il avait fait richesse lorsqu'il avait découvert, quelques années auparavant, une véritable mine d'or sur l'un de ses champs. Avec l'argent que lui avait rapporté cette découverte, il avait acheté d'autre mine, d'autre champs, et il roulait à présent sur l'or.

Aliona savait bien ce que sa mère avait en tête. Elle avait toujours vécu dans la pauvreté et bien que son mariage d'amour avait amélioré sa situation, le rêve d'argent restait gravé dans sa tête.

Mais Aliona n'avait aucune envie de marier ce bel homme, malgré sa beauté et sa gentillesse.
Elle, le seul qu'elle songeait à épouser était Elmo. Il était son meilleur ami de si elle devait marier un homme, ce serait sûrement lui.
Ses propres pensées la surprirent. Depuis quand songeait-elle à se marier ? Et surtout avec Elmo ?

Elle n'eut guère le temps de penser plus : ils étaient arrivé !
Ils traversaient une large allée fleurie, éclairée par de grands lampadaires à huile.

Devant eux se trouvait une majestueuse bâtisse blanche crème. Elle était énorme et de nombreuses fenêtres perçaient ses parois immaculées. Une grande porte accueillait les visiteurs descendant des calèches qui s'arrêtaient devant la magnifique demeure. Aliona se sentit très honteuse en repensant à sa calèche.

Cette dernière s'arrêta devant les gardes qui surveillaient l'entrée d'un œil morne. Son oncle l'aida à descendre et sa mère l'embrassa tendrement pour lui souhaiter bonne chance.

- Nous revenons te chercher vers minuit, d'accord ?

Et ils repartirent, laissant la jeune fille devant la lourde porte de bronze qui la surplombait d'un air menaçant.

La jeune fille passa devant les gardes sans encombre - l'un d'eux bailla à s'en décrocher la mâchoire tandis qu'elle passait.
Depuis l'entrée, Aliona suivit le mouvement de masse qui l'entraîna dans une salle énorme dont le haut plafond était peint avec goût et classe. Il y pendait un grand lustre étincelant, sûrement fait de cristal le plus fin. Les murs de marbre étaient décorés de quelques statures en or et bougeoirs de la même matière. Les miroirs accrochés aux parois reflétaient les lumières de cette salle resplendissante.

Sur le parquet lisse et glacé dansaient déjà des multitudes de couples à la musique de l'orchestre situé sur une petite estrade.

Devant cette richesse, la jeune paysanne se sentit perdue. Sa robe, bien que très belle, ne faisait pas le poids devant les tenues extravagantes et à la mode des nobles dames. Sa simple coiffure n'était pas de taille à rivaliser avec les boucles anglaises, les chignons élaborés et les coiffes complexes des dames de cour.

Aliona se rendit bien vite à l'évidence : elle n'était pas à sa place dans ce monde de bourgeoisie. Elle aperçut bien d'autres paysannes de son type, certaines même plus pauvres qu'elle, qui étaient venus se nourrir un peu ou chercher un fiancé mais elle se sentait vraiment perdu.

Elle s'approcha des vastes buffets et se servit d'un cocktail de fruits et d'un canapé. Se laissant emporter par la musique, elle se balançait légèrement au rythme de la douce valse jouée. Elle savait bien que sa mère l'avait obligée à se rendre à ce gala pour son bien, mais Aliona ne supportait plus la chaleur étouffante, les odeurs écœurantes et les couleurs éclatantes de cette soirée. Se sentant comme écrasée, oppressée, elle se décida à sortir un moment.









Hello,
Enfin un chapitre ! Ou plutôt : un demi chapitre.
J'ai décidé de le couper en deux et je sais que cette partie n'est pas super intéressante ... J'ai écrit le chapitre entier sur papier et je ne me rendais pas compte de sa longueur. Je ne voudrais pas vous noyer dans mes mots donc je l'ai scinder.
J'espère qu'il vous a quand même plus !
Je sais qu'il n'est pas super intéressant et je m'en excuse ! La suite sera, je l'espère, mieux.

Alors, que pensez-vous de Linnio (l'organisateur de la fête ) pour l'instant ?
Et des pensées que commence à avoir Aliona avec le mariage ?
Et... ?
Okay j'arrête x)
En tout cas, j'aurais pas aimé d'avoir la calèche de son oncle :3
Bref,

A la prochaine

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