Chapitre 7
Arianne tenta vainement de réduire l'allure de ses battements de coeur, en insérant et expirant longuement. Rien à faire. Son organe vitale semblait en faire qu'à sa tête. Il battait la chamade, heurtait les côtes, remontait dans sa gorge.
Inspire... expire... se dit-elle. Allez, il ne va pas te manger !
L'angoisse grandissante devenait insupportable. Arianne n'avait presque pas dormi de la nuit, tant son cervau se fixait sur le stage.
Pendant les ouragans, elle avait eut si peur de voir sa lueur d'espoir s'éteindre. Heureusement, lorsque la jolie fille blonde, Lidia, avait débarqué, elle avait réussi à se changer les idées. Elle n'avait pas avertie cette dernière de l'opportunité qui s'offrait à la jeune rousse. Sans savoir pourquoi, elle avait voulu garder ce secret pour elle, comme une avare, protectrice de son trésor.
A présent, elle se trouvait dans un aerobus, en route pour le fameux immeuble de recherche scientifique où habitait le héros de la sciences. Les secousses qui l'agitait étaient dues au vent, pas encore tout à fait tombé.
L'aube rosée pointait son nez, reflétant ses couleurs pâles contre les vitres brillantes des buildings de verre. Ces reflets, ces délicates lumières répandant leur lueur d'espoir sur la ville endormie, donnèrent du baume au coeur de la jeune rousse, qui immortalisait mentalement cet ensemble de couleurs douces.
Elles apaisèrent même le rythme effrayés de l'organe vitale de cette dernière.
Les autres passagers ne semblaient pas se préoccuper de la belle atmosphère de paysage. Les yeux fixés sur leur portable ou dans le vide, leur visage morne, les yeux vides de toutes sortes d'expression, ils semblaient à des zombis aux yeux d'Arianne. La plupart arborait un uniforme grisâtre, tâchés ; le même que celui du père de la jeune fille, qu'elle voyait souvent sur son paternel.
Arianne laissa sa tête s'appuyer contre la vitre terne pour admirer les derniers rayons roses.
Le trajet se finit dans une pente lente et angoissante, pour arriver devant un énorme building de verre cristallin et de métaux étincelants. Bien qu'Arianne fût déjà venue dans le centre-ville, elle ne put s'empêcher de se perdre dans la contemplation des hauteurs vertigineuses de la tour.
La tête relevée, embrassant le ciel pâle de fin d'automne, la bouche légèrement entrouverte et ses cheveux cascadant derrière elle, elle aspirait cette vie dont elle ne connaissait rien. La Liberté, incarnée par le vent balayant son visage, faisait vibrer son corps, battre son coeur un peu plus vite.
Le charme fut rompu par une voix moqueuse qui retentit derrière elle :
- Eh poils de carotte ! Tu goûtes l'air ou ça se passe comment ?
Un passant passa, toisa les jeunes gens mais ne dit rien et poursuivit son chemin.
- T'as jamais vu de bâtiment de ta vie ? T'habites dans un carton ou quoi ? Enfin, question stupide. Ça se voit que t'es pauvre avec tes vêtements moches.
Les larmes envahirent les beaux yeux sombres de la jeune Arianne. Ah non ! Ça n'allait pas recommencer !
Prenant son courage à deux mains, ajoutant à cela une grosse louchée de folie pour vaincre le beau et mesquin brun.
- Peut-être pauvre financièrement parlant, mais pas intellectuellement et intelligemment parlant. Je n'aurais pas l'idée d'importuner une jeune fille et de l'insulter alors qu'elle goûte aux plaisirs luxueux du centre-ville dont elle n'a pratiquement jamais accès.
Il resta bouche bée alors qu'elle s'en alla, la tête haute. Elle regretta un peu son ton hautain. Pourtant, le jeune homme qui l'avait abordé n'était pas si mal. Enfin c'était un euphémisme : il était carrément canon, et cela tuait Arianne de l'avouer.
Il avait l'air d'un Don Juan moderne, un braconnier dont les trophées seraient les coeur brisés.
Ce n'était certainement pas un garçon comme celui-ci dont Arianne avait besoin. Et maintenant, voilà qu'elle pensait à lui comme si ils se connaissaient. Elle était ridicule.
Elle s'approcha de l'entrée, grande, majestueuse et superbe. Les gens y entraient, en ressortaient à leur aise.
Arianne, ébahie, s'avança jusque dans le hall. Son coeur fit un bond dans sa poitrine. Devant elle, une multitude de personnes circulait dans un vaste cercle, délimité par les murs qui montaient en flèches. Ces derniers, vitrés, étaient percés de cage d'ascenseur, qui emmenaient leur passagers en flèche.
Le hall, dont le sol marbré arborait un énorme J, était chaleureux, sûrement grâce aux reflets des lumières du matin qui heurtaient la fontaine de milieu, donnant à son eau pure une couleur mordorée.
-Stop. Veuillez vous arrêter.
Son coeur rata un battement lorsque l'agent de sécurité l'arrêta. Elle regarda autour d'elle paniquée.
- Ce n'est rien ! Juste un contrôle de sécurité ! la rassura le garde avec un sourire doux.
Arianne se sentit stupide lorsqu'elle remarqua que les personnes autour d'elle devaient procéder aux mêmes examens. On lui passa un objet bibant sur le corps, et on fouilla ensuite ses poches.
Les nerfs à vifs, elle sembla s'évanouir de soulagement lorsque le garde lui fit un clin d'oeil entendu :
- Tout en ordre ! Tu viens pour le stage ?
Arianne, tétanisée, ne put que baragouiner quelques mots :
- Euh... Enfin... oui... Euh...
L'homme, qui semblait n'être plus âgé qu'elle que de quelques années, eut un petit rire.
- Je comprends ta peur. Mais ne t'inquiète pas, il a l'art de mettre les gens à l'aise.
- Merci pour tout, articula la jeune rousse qui tremblotait sous l'angoisse. - Mais de rien ! Va te présenter à l'office et ils t'indiqueront où aller.
C'est donc ce qu'elle fit. On lui indiqua avec un sourire un coin du hall, après lui avoir fourni un petit badge doré, où était inscrit en lettre capitale : "Arianne Clark stage ".
Elle l'accrocha à sa tenu, un petite robe simple qu'elle avait choisie pour l'occasion, et se dirigea vers le petit attroupement de personne.
Les regards pesèrent lourds sur elle. Elle eut l'impression de surprendre des conversations, des doigts pointés sur elle. Les quelque 10 adolescent présents semblaient la juger de leur yeux froids et hautains, relevant la tête, la regardant de haut, prestigieux qu'ils étaient. Après tout, n'était-elle pas une simple habitante de banlieue ? Elle ne méritait pas sa place.
Ses idées noires qui l'envahissaient furent vaincue par la petite voix angélique qui lui cria :
- Bien sûr que si tu mérites la place ! Toutes ces années à travailler, pour sortir de ton milieu misérable, toutes ces années à lutter ! Tu mérites ce stage. Ne les laisse pas t'abattre.
Elle releva la tête et fixa les regards avec aplomb. Soudain, un cri perçant retint son attention.
- Arianne ? Mais que fais-tu là ?
Elle fit volte-face pour se retrouver sous le nez d'une belle blonde, jugée sur des hauts talons, dans une robe brodée de constellations. Les yeux écarquillés par la surprise, elle put seulement murmurer :
- Lidia ?
Cette dernière lui plaqua une bise sur la joue.
- Tu ne m'avais pas dit que tu faisais le stage ? s'exclama la jeune arrivante avec une voix aiguë qui ne lui ressemblait pas.
- Eh bien toi non plus, répondit Arianne, troublée.
- En effet ! Ça m'étais complètement sorti de la tête.
La rousse fronça les sourcils. Elle savait pourtant bien que son amie d'un jour n'aurait pas oublié ce stage comme ça. Elle lui mentait. Mais peut-être avait-elle ressenti le même sentiment qu'Arianne par rapport au stage ? Peut-être avait-elle voulu garder ce joyau, ce secret pour elle, sans même comprendre pourquoi ?
- Bref. Je te laisse ! Je vais socialiser un peu !
Et elle s'éloigna avec ses grands airs qui paraissaient si étrangers à Arianne. La fille qu'elle avait rencontré lors des tempêtes avait disparue pour laisser place à une parfaite bourgeoise.
Arianne en était si troublée qu'elle ne reconnut pas le nouvel arrivant, qui passait une main dans ses cheveux bruns, un sourire entendu sur le visage : le garçon qui serait moquée d'elle, quelques instants auparavant. Il la dévisagea, étonné.
- Alors la clodo a une permission de stage ? C'est une blague ?
Ne me dites pas qu'il en a aussi une, supplia la jeune fille en question, silencieuse.
- Je vais devoir supporter son odeur pendant toute la journée ? Mais quelle horreur !
Un rire fusa parmi les élèves. Evidemment, il était plus facile de rejoindre la parti de ce bel homme, sûr de lui et qui paraissait aisé financièrement que la jeune banlieusarde, timide et renfermée.
Avec une peine immense, la rousse remarqua que Lidia avait même pas esquissé le moindre geste pour sa défense.
Heureusement pour la jeune fille, l'humiliation ne dura pas plus longtemps car une dame en tailleurs bleu s'avança vers eux. Avec ses cheveux bruns tirés en arrière et ses lunettes fines posée sur son nez aquilin, elle reflétait la sévérité. Mais cette impression était vite remplacée par un sentiment maternel quand on voyait son sourire éblouissant.
- Alors vous voilà tous ! Bonjour !
Tout le monde lui répondit poliment, même le garçon arrogant.
- Alors je suis ravie de vous voir tous ici. Autant de jeunes personnes qui s'intéressent à la science ? Ça fait chaud au coeur ! continua-t-elle d'une voix douce. On va procéder à l'appel, pour vérifier qu'il ne manque personne et ensuite nous visiterons les locaux.
Impaciente, Arianne tremblait aussi d'anxiété. Et si elle paraissait pour une parfaite idiote ? Devant ces adolescents imbus de leur personne, cela ne la dérangeait pas plus que ça. Mais devant Robert Johnson...
La dame appela les noms au fur et à mesure, sans même prendre la peine de les trier dans un quelconque ordre alphabétique ou non.
C'est ainsi que la rousse apprit le nom du bel arrogant. Apollon.
Un nom qui allait avec sa personnalité. Enfin, du moins ce qu'elle en avait vu.
Quand elle fut appelée à son tour, elle répondit présente d'une voix étouffée.
La dame lui sourit gentiment et continua.
Quand elle eut fini, Arianne avait percu quelques noms, mais tout restait vague dans sa tête. Et puis elle s'en fichait pas mal du nom des autres.
- Bien donc moi, je me nomme Alexandra Veronne. Je suis la secrétaire principale de monsieur Johnson et ce n'est pas une partie de rigolade tous les jours je vous l'assure ! ria la grande brune. Vous allez le rencontrez dans quelques instants. Vous pourrez lui poser des questions mais évitez les sujets privés. .. Ou sensibles.
Tout le groupe baissa tristement les yeux. On savait qu'elle faisait allusion à Nora et Lisa, sa fille et sa femme décédées l'an passé dans un tremblement de terre. Elles étaient toutes deux bien investies dans les travail de l'homme de la famille, et c'était ainsi qu'elles avaient perdus la vie.
- Bon, je ne vous en dit pas plus. A part le règlement principal : ne pas crier, ne pas toucher, ne pas déranger et surtout ne pas perdre le groupe. Je crois que c'est tout. Allons-y !
D'un mouvement uniforme, le groupe s'avança dans le hall pour le traverser. Alexandra fit un petit discours sur la construction du bâtiment que tous écoutèrent d'une oreille absente, trop obsédée par l'idée de rencontrer le Einstein des temps modernes.
Le coeur battait aux tempes de la jeune fille, résonnait dans sa tête. Elle tremblait, frissonnait, transparaît. Jamais elle n'avait été autant angoissée, même lors des tests finaux des années d'école qu'elle avait passé finalement sans problème.
Son coeur se souleva quand ils entrèrent tous dans un ascenseur de verre, qui s'éleva à une vitesse vertigineuse au-dessus des têtes des gens restés en bas. Elle ne put retenir un murmure d'ébahissement face à la beauté du hall vu de dessus. Et quand elle se retourna, elle put voir que l'ascenseur vitré montrait aussi la vue de l'autre côté. Elle apercevait donc au-dessus des têtes des autres stagiaires la ville qui s'étendait à perte de vue.
Ils traversèrent le plafond, montant et montant sans cesse. Soudain, ils ralentirent rapidement pour s'arrêter. Le coeur d'Arianne fit une chute libre. Ils sortirent tous lentement alors que la jeune fille sentait son organe vitale faire des soubresauts inquiétants. Le groupe chuchotait nerveusement.
L'office dans lequel le groupe était arrivé était lumineux. Tout en nuances blanches ou grises, il semblait aéré et chaleureux. Des employés en uniforme, lunette sur le nez, déambulaient rapidement entre les grands bureaux croulant sous les calculs et les formules, les maquettes et les ordinateurs.
Un grand noiraud vistupérait au téléphone. Une autre brune frappait gracieusement les touches de son clavier. Ce monde était étranger à Arianne mais en le voyant, elle sut qu'elle appartenait à cet univers. C'était où elle voulait travailler. C'était ainsi qu'elle voulait passer le reste de sa vie.
Ses pensées d'avenir furent interrompues assez rapidement. Deux personnes se dirigeaient vers eux. La première était un jeune garçon roux, aux lunettes engloutissant son maigre visage piqué de son. Il était absorbé par les paroles débitées par l'autre personnage. Le crâne chauve, des verres polis devant ses yeux, Robert Johnson se dirigeait vers eux. Il releva les yeux du travail qu'il effectuait et un sourire se peignit sur son visage.
- Ah ! Les nouveaux scientifiques ! Bienvenue à Johnson Entreprise ! s'exclama-t-il en écartant les bras, comme une invitation dans son monde.
BLAAAAAA
Hey hey ! Comment allez-vous ?
Alors ce chapitre ?
Enfin ce stage hein ?
Comment avez-vous trouvé la rencontre Arianne-Apollon ?
Et les retravailles Arianne-Lidia ?
Ça m'énerve, je voulais faire un dessin de l'intérieur du hall parce que je trouve pas ma description superbe MAIS je dessine comme un Plonk alors. ..
Bref si vous êtes intéressés à me faire une illustration ( pour ce chapitre ou pour un autre, ce que vous voulez en rapport avec l'histoire ) n'hésitez pas ! Je serais heureuse prenante ! Très heureuse même !
Donc bref voilà voilà ^^
A la prochaine ! ♡♡♡
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