Chapitre 20

Estel ne retint pas ses larmes. Ces dernières dégoulinèrent sur ses joues sans qu'elle ne fasse rien pour les arrêter. Christine se précipita vers elle.

- Ma chérie ! Viens dans mes bras.

Estel se réfugia alors dans l'étreinte maladroite de sa mère adoptive. Elle laissa échapper quelques sanglots. Quand elle se fut enfin calmée, Turon affichait un air gêné.

- Je suis vraiment désolé. Si vous le voulez, je ferais décrocher ce tableau...
- Non ! Laissez-le là ! répondit la jeune fille, un peu sèchement. Enfin, s'il vous plaît, tenta-t- elle de se rattraper.

- Vos désirs sont des ordres. Maintenant, laissez-moi vous montrer votre chambre.
Ils traversèrent plusieurs longs couloirs, des salles remplies de bibelots ou de tableaux et passèrent beaucoup de portes. Estel commençait à se demander comment elle pourrait ne pas se perdre et retrouver son chemin.
Enfin, après quelques minutes de marches, ils se retrouvèrent devant une grande porte en bois sculpté. Turon mit sa main sur là poignée et appuya en disant d'un air sérieux :

- Votre chambre, Majesté.

La porte s'ouvrit, laissant place à une énorme salle. Estel y entra, avec une expression ahurie peinte sur son visage pâle.
La pièce était immense et hexagonale. À droite de la porte se trouvait un grand lit à baldaquin rouge pourpre. À côté de ce dernier était disposé une petite table de nuit avec un bougeoir très élégant. Un tableau représentant une scène de chasse était accroché juste en dessus. À leur côté, il y avait une petite porte fermée. Mais ce qui impressions le plus la jeune fille, c'était la vue qu'elle avait depuis sa chambre. En face du lit, un grand balcon surplombait les jardins, et montrait un panorama sur sa ville et sur les montagnes.
Estel fut coupée dans ses admirations par le cri strident que poussa sa mère adoptive.

- Esteeeel ! Tu as un dressoir rien que pour toi !

Elle se précipita vers la petite porte fermée qu'Estel avait remarqué. Turon lâcha un petit rire qu'il tenta d'étouffer, peine perdue, et dit :

- Euh, Madame, sans vouloir vous offenser, vous vous trompez. Cette porte mène aux toilettes.

Estel se retint de pouffer devant le visage cramoisi de Christine.

- Le dressoir est juste là, continua l'intendant en désignant un pan de mur.

Il appuya sur la poignée qui était restée invisible aux yeux des nouveaux arrivant et tira. Là, Estel crut que Christine allait s'évanouir. Le dressoir royale devait faire au moins la taille de la chambre de la jeune fille, si ce n'était plus.

- Ce dressoir a carrément la superficie du rez-de-chaussée de notre ancienne maison !

Elle se précipita inspecter cette énorme pièce, ne pouvant s'empêcher de toucher à toutes les étoffes en poussant des cris d'admiration à chaque fois pendant qu'Estel remarquait tristement les mots "ancienne maison". Christine signifiait qu'ils ne rentreraient jamais plus à la maison. Jusqu'à là, Estel avait un espoir de rentrer, de revoir ses amis. Nina ! La pauvre fille devait penser que sa meilleure amie et ses parents étaient morts !
Le remord rongea l'esprit de la jeune fille. Si seulement elle pouvait choisir communiquer avec son ancien monde. Elle commença à triturer son pendentif, dans un geste nerveux. Soudain, une idée germa dans son esprit. Elle pouvait créer des portails et elle avait une "clé"...
Elle se jura de revenir rassurer son amie dès qu'elle pourrait.

***


Adan poussa un soupir. Tous les regards étaient tournés vers lui. "Le Bannis". Voilà les mots qui étaient suspendus à toutes les lèvres des habitants d'Arnathae. Ils se demandaient tous le crime qu'il avait commis, pourquoi était-il revenu et où était-il parti.

Il marchait tranquillement dans les rues de la ville, faisant mine d'être un habitants comme les autres, sans grand succès. Tout le monde se retournait sur son chemin, un air interrogateur sur le visage. Il n'y prêta guère attention et se concentra sur son chemin. Voilà presque 15 ans qu'il était parti mais des bribes de souvenirs lui remontaient parfois.

Gauche après le marchand de jouets, ensuite troisième rue à droite et enfin tout droit jusqu'à l'impasse.
Le voici enfin arrivé devant la maison qu'il voulait revoir. Il frappa trois coups secs, suivis de deux coups lents et à nouveau trois coups secs. Un vieux code entre lui et l'habitant.

Il attendit quelques minutes sur le pas de la porte et quand il s'apprêta à baisser les bras et à retourner chez lui aider sa mère, une voix étouffée souffla :

- Adan ? E-est-ce bien toi ?
- Rinio ! Te voilà enfin !

La porte s'ouvrit et un jeune homme sauta dans les bras du Bannis.

- Je ne pensais pas te revoir, grand bougre.
- Moi non plus, Rinio .
- Viens, rentre vite.

Le dénommé Rinio ferma la porte derrière eux. Il invita son vieil ami à prendre place sur une petite chaise dans la salle à manger.

- Où étais-tu mon gars ?
- Info confidentielle....

Il était interdit de révéler la présence d'un autre monde aux Ignorants. Peu de gens étaient au courant et c'était mieux.

- Tu es parti à cause de...

La voix de son ami s'étouffa.

- Oui, répondit Adan, oui je suis parti à cause d'elle.

En vérité, il n'avait pas vraiment eu le choix. Mais c'étaient des souvenirs qu'il préférait oublier. La douleur qui le submergeait quand il y repensait l'y obligeait.

- Enfin, bref, donne-moi des nouvelles, dit gentiment Adan.

Et ils passèrent le reste de l'après-midi à discuter entre amis.







Hello 😉
Voilà la fin du chapitre 20 !
J'en suis pas entièrement satisfaite mais je vais tenter de me rattraper dans les prochains 😁
Bref,
On a dépassé les 1450 vues !!! J'arrive pas à y croire ! Je vous remercie infiniment !! Merci merci merci merci !!!!
Je vous adore ❤️
Sur ce, à la prochaine !

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