Chapitre 18
Estel se laissa retomber sur la confortable banquette, la gorge serrée. Elle venait de voir son ami courir derrière le carrosse aux fioritures tellement extravagantes qu'elles en devenaient ridicules. Elle retint avec peine ses larmes, tentant de rester forte.
Peut-être que je ne le reverrai jamais ...
Cette pensée la torturait, la rongeait comme l'acide rongerait du métal.
Elle détourna la tête, faisant mine d'admirer le paysage, alors que ses parents la regardait bizarrement.
Ils sortaient de la grande ville et le carrosse s'engagea sur une petite route qui passait dans les champs.
La jeune fille regardait le paysage sans vraiment le voir. Elle, elle avait en tête le visage de son ami.
Ses larmes, qu'elle avait tenté de retenir commencèrent à s'écouler sur ses joues. Elle resta là, à regarder défiler les champs de céréales, terrassée par la douleur.
***
Adan resta là, comme enraciné dans le sol, à l'endroit où il avait vu s'éloigner sa jeune amie.
Les passants commencèrent à se disperser, bousculant parfois le jeune homme au passage.
Il s'en fichait. Il regardait d'un œil vide la rue.
Après de longues minutes, il se dirigea dans les quartiers bas, pour rejoindre sa maison.
Sa mère l'accueillit avec joie, sans faire de remarque sur ses yeux rougis et bouffis.
Il la serra dans ses bras et rejoignit sa chambre. Il s'écroula sur son lit et verra quelques larmes. Il regardait le plafond, laissant ses pensées vagabonder. Il s'endormit ainsi.
***
- J'ai fait un rêve, dit-il d'une voix rauque.
- Raconte-moi.
- Nous étions à Arnathae. Tout était gris et tu partais. Tu me quittais pour ne plus revenir et tu me laissais seul...
Sa voix dérailla. Son cauchemar avait dû le toucher. Il avait l'air d'un enfant effrayé. Elle lui promit alors :
- Je t'en t'abandonnerai jamais . Je te le jure.
Il la remercia et tourna la tête, honteux de s'être laisser aller.
***
Elle se réveilla en sursaut. Ses parents dormaient d'un sommeil lourd. Ils traversaient une épaisse forêt. Les lueurs du soleil traversaient les branches et répandaient une lueur verte.
Elle revint peu à peu à son rêve. Il lui revint en pleine face, lui déchirant le cœur.
Ils étaient dans l'avion quand cela c'était passé.
Elle lui avait promit de ne jamais le quitter, de ne jamais l'abandonner, mais c'est ce qu'elle venait de faire. Contre son grès. Mais elle l'avait tout de même abandonner. Les larmes qu'elle avait réussi à calmer dans son sommeil rejaillirent soudainement.
Je ne suis pas capable de tenir une promesse... Comment imaginer que je soie une bonne reine ?
Le désespoir la détruisait. Ses larmes dégoulinaient de ses yeux bouffis et allaient se perdre sous sa chevelure.
Après de longues heures, ils sortirent de l'épaisse forêt pour se retrouver devant d'immenses montagnes aux pics enneigés. Estel se sentit minuscule, insignifiante devant ces colosses. Là, une sorte de régiment les arrêta. Les hommes qui le composait étaient habillés d'un uniforme rouge pourpre. Sur leur torses se peignait une rose noire. A leur ceinture se trouvait un étui pour leur longue lame.
- Qui êtes-vous et que venez-vous faire ici ?
La voix du général de cette troupe réveilla Christine et Jean. Ils se frottèrent les yeux. Pendant ce temps, le cocher sortit un papier de son revers et le tendit à l'homme menaçant.
Ce dernier lut ce qui était inscrit sur la feuille et eut un air surpris. Aussitôt, il s'agenouilla et dit d'un air emplit de respect mêlé d'un peur de peur :
- Majesté, je suis à votre service.
Sa troupe l'imita et Estel se retrouva devant presque trente hommes accroupi devant elle.
Ne sachant que dire, elle hocha la tête en guise de remerciement. La calèche put passer. Voyant le regard intrigué de la jeune fille, le cocher expliqua :
- Nous venons de passer la frontière. Ces hommes surveillaient les entrées dans votre pays.
- Mais.. L'uniforme...?
- Ah, ça ?! C'est l'emblème de votre royaume, Fronae.Celle de Arnathae, comme vous l'avez sûrement remarqué, est un poignard de glace sur un fond bleu pâle. Chaque symbole a une signification très précise mais je ne les connais pas.
Estel le remercia et se perdit à nouveau dans ses divagations.
Ils s'engagèrent dans un petit chemin tortueux. Derrière eux suivait une partie de la troupe qu'ils venaient de rencontrer.
- Si jamais nous nous faisons arrêter par des bandits ou autres, expliqua le cocher.
Rassurant,pensa la future reine.
Il faut dire qu'elle serait une bonne proie. Essayant de penser à autre chose, elle sortit la tête par la fenêtre et regarda au-dessous d'elle. Mauvaise idée. Voir le vide qui s'étendait au-dessous d'eux lui donna le vertige. Elle rentra aussitôt la tête et ferma les yeux.
Elle se laissa bercer ainsi par les cahots du carrosse qui montait à la crête.
***
-Sire, la princesse arrive bientôt.
Le seigneur se leva de son trône en pestant.
- On la retrouvée ? demanda-t-il.
- Oui , seigneur.
"Enfin, après tant d'années" pensa l'intendant du royaume de Fronae.
Voilà bientôt 16 ans qu'il gouvernait seul et la tâche commençait à lui peser lourdement. Tout comme la Grande Assemblée, cette ... assemblage de vieux croûtons qui contestaient chacune de ses décisions, qui étaient presque tout le temps en faveur du peuple.
Il en avait vraiment assez. Vivement que cette nouvelle princesse vienne l'aider dans tous cela.
Malgré son excitation, il se méfiait un peu.
Et si la jeune fille était cruelle et sans cœur ?
Si elle était du même côté que les vieux "sages" de la Grande Assemblée ?
Il frissonna, malgré la chaleur qui émanait du feu de la grande salle du trône.
- Quand sera-t-elle présente permis nous ? demanda l'intendant au jeune valet.
- Dans environs trois heures. Nous voyons son carrosse sur les Pics Enneigés.
- Bien, vous pouvez disposer.
Dans trois heures, l'héritière du royaume serait là. Ressemblerait-elle a ses parents ? Aurait-elle des informations sur leur mort ?
Cette dernière avait toujours été un grand mystère pour tout le monde. Anila et Cross, les anciens souverains, avaient disparu avec leur jeune fille de quelques mois à peine. On avait annoncé plusieurs années plus tard leur mort. C'était leurs tueurs en personne qui avaient envoyés une missive où ils avouaient avoir tuer les deux jeunes gens. Cette lettre était accompagnée d'une mèche de cheveux de la reine et de la bague de mariage de Cross.
De leur fille, qui était âgée d'environ 14 ans, aucune nouvelle. Voilà dix ans qu'on espérait son retour et la voilà enfin ! Le royaume entier était en joie, mais se posait quand même des questions.
L'ami des défunts souverain se rassit et laissa cours à ses pensées.
Hello ,
Désolée si je n'ai pas trop posté cette semaine 😁
Je vais essayer de me rattraper 😉
En tout cas, j'espère que ce chapitre vous a plu et à la prochaine ❤️😘
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