Elle se penchait afin qu'on lui pose la lourde couronne sur ses cheveux coiffés avec soin. Elle se retournait vers son peuple qui l'acclamait. Mais soudain, ses sujets commencèrent à siffler et à huer la pauvre fille. Elle sentait sa couronne se tordre et elle poussa un hurlement. Un serpent était posé à la place de la couronne. Il crachait et sifflait, sa langue dardant entre ses lèvres. Il recula, s'apprêtant à attaquer la jeune fille de ses crochets envenimés. Il frappa et Estel ressentit une vive douleur. Puis le noir complet.

                                                                      ***

Estel se réveilla en sursaut. Cet affreux rêve avait eu l'air si réaliste ! Ce couronnement l'angoissait beaucoup et cela se ressentait dans ses rêves. Elle se leva et regarda à sa fenêtre. Il faisait encore nuit et la lumière pâle de la lune éclairait le pays. Les étoiles scintillaient comme des joyaux purs.
Il restait encore plusieurs heures avant l'aube. Elle se recoucha, mais ne trouva pas le sommeil.

***

Adan se tournait et se retournait dans son lit. Il culpabilisait tellement de ne pas être resté avec Estel, la veille. Il n'aurait pas dû l'abandonner, alors qu'elle allait partir, même si ses questions l'avaient perturbé. Il se leva, sûr de ne pas pouvoir dormir plus. Il était revenu dans son ancienne maison. Les retrouvailles avec sa mère et ses frères avaient été très émouvantes.
Il faut dire que cela faisait au moins quinze ans qu'il ne les avaient pas vus.
Comme ils avaient changés ! Sa mère avait pris des rides et son regard était devenu plus dur. Elle n'avait pas reconnu son fils, au début. Mais dès qu'elle avait su que c'était lui, elle s'était jetées dans ses bras et avait lâché toutes les larmes de son corps.
Ses frères l'avaient contemplé d'un air impressionné mais l'avaient vite étreint.
Seul une personée manquait à l'appel. Son père.
En repassant à lui, le cœur d'Adan se serra. Il avait appris que son père était mort, quelques années auparavant. Et il n'avait pas pu lui dire au revoir. Son sentiment de culpabilité lui enserra la gorge. Décidément, il avait tout loupé.
Adan se dirigea vers sa fenêtre et regarda le château qui avait l'air d'être en cristal grâce à la lumière de la lune.
Il pensait à sa jeune amie.

                                              ***

-Debout ma chérie ! C'est le grand jour !
Le cri strident de Christine réveilla la pauvre Estel.
- Hein, quoi ? bougonna-t-elle.
- C'est le grand jour ! On va dans ton château ! s'écria sa mère adoptive en sautant de joie.
Estel rabattit son coussin sur sa tête.
- M'en fiche. Laissez-moi dormir.
Mais Christine n'était pas de cet avis.
- Ah non, non, non ! On y va maintenant !
Elle tira le duvet de la jeune fille. Cette dernière n'eut pas d'autre solution que d'obéir à sa mère.
Elle quitta lacement le confortable lit et commença à enfiler l'un des t-shirt qu'elle avait gardé dans son petit sac à dos.
- Ah non ! Tu ne vas pas mettre ça ! s'écria sa mère.
Elle sortit de l'armoire, qu'Estel n'avait jamais utilisé, une robe.
Cette dernière était rouge et noire. Le tissu sombre s'ouvrait sur le rouge. Les manches longues tombaient jusqu'à mi-jambe.
- Je ne vais quand même pas mettre ça ?
- Si ! Tu dois être présentable le jour de ton retour.
Estel toisa la robe. Cette dernière avait beau être belle, la haine contre ces vêtements de la jeune fille n'avait pas faibli. Elle se résigna tout de même à enfiler cet habit.
- Non, chérie ! Tu as oublié CE détail.
Christine lui tendit un étrange amas de tissu. Estel le déplia est regarda avec horreur de quoi il s'agissait : un corset.
- C'est pour que tu aies une taille de guêpe ! Tu vas être ma-gni-fique !
- Mais on est pas au Moyen Âge ! s'énerva la jeune fille.
- Non, mais tu dois respecter les coutumes de ce monde !  Surtout que tu es la future reine !
Estel poussa un soupir. Christine l'aida à mettre le corset et le serra. La jeune fille eut le souffle coupé.
- Mais comment peut-on respirer avec ce truc ? s'exclama-t-elle.
- Tu apprendras , lui répondit sa mère adoptive sans quitter sa joie et son excitation qui exaspérait sa jeune fille.
Estel enfila ensuite la robe. Elle se regarda dans le miroir, se surprenant à penser que les robes lui allaient bien. Le décolleté ne la dérangeait pas  et elle adorait les manches qui tombaient ainsi.
- Bon, quand tu auras fini de t'admirer, on pourra aller déjeuner, s'amusa Christine.
Sa fille lui tira la langue et lui répondit :
- Et toi, tu ne t'es pas habillée avec les habits de circonstance !
Christine eut un sourire coupable et la quitta pour aller s'habiller à son tour.
Quand elle revint, Estel poussa un sifflement d'admiration. Sa mère était habillée d'une robe violette qui se resserrait au niveau de la taille. Les manches serraient ses bras fins et se terminaient en triangles sur le dos de la main.
- Waou ! souffla Estel.
- J'avoue que cette robe est très belle.
Elle se tournait devant le grand miroir, admirant l'effet du vêtement sur sa personne.
- Bon, quand Madame aura fini de d'admirer, nous pourrions aller déjeuner, dit Estel d'un ton amusé.

***

- Mais, je vous dit que je suis un ami de la princesse !
Mais le garde secoua à nouveau la tête.
- Désolé, mais si je n'ai pas de preuve, je ne puis vous laisser entrer.
- Alors, allez demander ! s'écria Adan.
Le garde fit non de la tête.
Adan poussa un rugissement de rage. Dire qu'il allait rater le départ de son amie. Il ne la reverrait peut-être plus jamais. Il se mit sur le côté, pestant contre les gardes.
Soudain, le portail de fer s'ouvrit et une sorte de carrosse sortit de l'enceinte du château. A l'intérieur, le jeune homme aperçut Estel, le visage triste. Il savait que c'était de sa faute. Il s'élança alors dernière le carrosse, tentant de l'appeler.
- Estel, Estel, criait-il.
Quand elle l'aperçut enfin, son visage s'éclaira d'un sourire.
Adan courait derrière la calèche mais il commençait à perdre son souffle. Il fit un dernier effort pour rattraper le véhicule mais ils arrivaient dans une rue bondée. Les gens voulaient tous apercevoir la jeune princesse disparue. Un garde l'empêcha d'avancer plus loin, pensant qu'il n'était qu'un homme du peuple.
Adan n'eut  pas d'autre choix que de regarder s'éloigne tristement la calèche et son amie.

Je suis désolée d'avoir mis autant de temps à sortir ce chapitre 😁
J'espère qu'il vous a quand même plu 😉
En média, c'est la robe d'Estel 😊
Bref
A la prochaine 😘♥️