Chapitre 20

Un silence plana sur la petite cuisine. Anor sembla dévasté et le brun semblait désolé. Et moi ?
Moi, je ne savais quoi penser. Cette dame était sensée m'enlever mes souvenirs. Mais ce n'était pas elle qui m'en obligeait. Et puis j'aurais fait n'importe quoi pour oublier l'affreuse trahison d'Anor.

Et puis, un vif pincement de coeur me faisait penser que je n'étais pas étrangère à la vieille grand-mère. En effet, la simple mention de cette personne me revenait en pleine figure, comme d'anciens souvenirs brisés dont je ne retrouvais pas l'origine.

Anor finit par laisser échapper :

- Mais pourquoi ?

Ses yeux rougis scrutait le petit-fils avec une tristesse transpersant leur émeraude.

Le brun haussa les épaules et répondit d'une voix brisée :

- Tu le sais bien... Les Dons de Tira...

Ce mot, lui, sembla écraser mon coeur. Compressé, il se mit à battre contre mes côtes, à un rythme affolé.

- Tira ?  Mais... ?

Les garçons se retournèrent vers moi.

- Que se passe-t-il ?

L'hystérie grimpait en moi.

- C'est... La personne qui a prédit...

- Assez ! coupa Anor sèchement.

Mais c'était trop tard. Le brun se retourna vers le noiraud, les yeux brûlants de rage.

- Tu lui a avoué la prophétie ?  Tu penses donc qu'elle est l'Élue ? siffla-t-il entre ses dents.

Anor ne répondit rien.

- ESPÈCE L'INCONSCIENT ! TU VAS LUI FAIRE  SUBIR CE QU'A ENDURÉ ELONORE ! ET MÊME PIRE ! rugit le brun d'un hurlement qui sembla ébranler les murs. As-tu oublié ses souffrances ? Et les miennes ?

- J'étais jeune et con ! Essaie de comprendre ! se défendit Anor, mais son ton extrêmement triste sembla contrecarrer avec ces dernières paroles.

Je ne tins plus.

- Allez-vous, au nom du ciel, m'expliquer ce qu'il y a ? m'écriai-je, coupant les deux garçons dans leur bataille.

Le brun se tourna vers moi.

- Tu ne sais pas ?

Anor posa sa main sur l'épaule de ce dernier.

- Elle ne connaît pas la prophétie.  Juste ses premiers vers.

- Ainsi,  tu m'as menti en me disant que tu ne t'en souvenais pas ? fulminai-je.

- Et à propos d'Élonor ?

- Juste l'histoire qui me servait de mensonge... fit Anor honteusement.

- Alors tout ce que tu m'as dit, depuis le début, n'était que mensonge ?! Explosai-je.

Il ne dit rien, pas même un petit "désolé" soufflé - peu importait, je l'aurais remballer sèchement.

- Wow wow wow ! On se calme ! intervint notre hébergeur. Vous ne voyez pas que nous disputer ne mènera à rien ?

Sur ces sage paroles,  je baissai les yeux et Anor en fit de même.

- Donc... reprenons depuis le début. Ithilia, de quoi es-tu au courant.

J'exposai alors mes maigres connaissances. Il souffla.

- Ça va être long...

Anor sembla révolté :

- Tu ne penses tout de même pas tout lui dire ?

Je répondis avant l'autre garçon, dont je réalisais que je ne connaissais pas le nom.

- Et pourquoi pas ? éruquetai-je violemment. Après tout, te me dois bien ça ?

Il soutint mon regard et fit simplement :

- Je n'ai pas envie que tu sois dégoûtée de ma personne.

Dans mon fort intérieur,  je ne pus m'empêcher de murmurer : "Trop tard".

- Elle a le droit de savoir, Anor.

Ce dernier releva les yeux et dit avec un sourire amer :

- Comme elle a le droit de savoir ton nom je crois. Et pourtant tu ne le lui as pas encore dit.

- Cela n'a rien avoir. Mon prénom ne me définit pas ! Et puis l'intrusion de pensée est malhonnête !

Je ne comprenais plus rien. Alors qu'ils continuaient de se disputer, je pris ma tête entre les mains.

Ils finirent par trouver un accord.

- On lui dit tout. Vraiment tout. Okay ?

Je respirai um grand coup. Anor commença :

- Quand je t'ai dit que je n'avais pas suivi Coru chez les... monstres... C'était un mensonge.  Je leur ai livré Élonore. Avec Coru bien entendu. Je ne pensais pas qu'ils allaient lui  faire subir de pareilles choses. J'étais con. Elle nous a cru comme nous avons cru les paroles et les promesses des sombres mages. Mais quand on a tous compris, elle s'est révoltée. Et elle ne nous regardait plus comme avant. C'était du dégoût et de la haine que je voyais dans ses yeux. Plus de l'amitié.

Anor s'écroula et commença à sangloter. Je n'eus aucune pitié.
Ce fut le brun qui continua :

- Moi, j'étais follement amoureux de la jeune fille. J'étais entre les griffes de Coru, mais pas encore sous ses Dons. Mais quand j'ai vu ce qu'il lui faisait subir... J'ai voulu quitter les rangs. Mais le blond m'a hypnotisé. Et j'ai été obligé d'observer le déclin de la fille que j'aimais,  sans pouvoir agir et sans savoir pourquoi.
Heureusement,  Anor, quand il a finit par comprendre, s'est enfui. Mais je pense que les remords sont revenus à la charge. Et il est revenu me chercher, un an après.

Je fronçai les sourcils. Une chose, dans leur histoire,  ne fonctionnait pas.

- Mais... Anor a 15 ans. Cette histoire s'est passée il y a quelques années selon vos propos. Tu n'avais pas 13 ans ?

- Et tu lui as menti sur ton âge en plus, soupira le brun.

- Disons que... J'ai un corps d'homme de 15 ans. En vérité je suis né... Un peu avant mais je grandis plus lentement que vous autre...

- Combien ? fis-je sévèrement.

- Un bagliatelle vraiment. J'en ai  en vérité 500.

Je m'estomaquai. 500 ? Mais c'était un ancêtre alors !  Comment avais-je pu tomber... Non !

- Arrête de la faire marcher,  ria le brun.

Anor s'exclaffa se qui détendit l'atmosphère.
- Mais tu a vu sa tête ?

Cependant,  il semblait quelques peu troublé. Il reprit plus sérieusement :

- Non, poupée j'en ai 17. Cette histoire s'est passée il y a environs 2 ans. J'avais ton âge et Élonore aussi.

- Mais alors pourquoi as-tu recommencé l'école en disant que tu avais 15 ?

- Parce que suite à cette histoire, je ne suis plus retourné étudier. C'était trop dur pour moi. Mais au bout d'un moment, le savoir me manquait alors j'ai décidé de reprendre là où j'avais arrêté. De plus, j'ai  toujours été gringalet pour mon âge alors...

Je hochai la tête. Une question me taraudait encore.

- Et comment expliqueriez-vous le fait que j'ai rêvé plusieurs fois d'une dame,  plutôt âgée, portant un nom bien connu, écrit sur un petit badge. Et qui endure mille souffrances devant moi sans que je ne puisse rien faire ?

Je marquai une pause.

- Cette dame répondait au nom de Tìra.


Hey hey !
Comment allez-vous ?
Enfin fini ce chapitre x)
Ou plutôt enfin trouvé l'inspiration pour l'écrire.
Une fois que je l'avais, je me suis éclatée x)

Et vous, ce chapitre ?
Que pensez-vous des révélations ?
Cette blague de Anor ?
J'ai été obligée de la mettre parce qu'à l'originec'était vraiment l'âge que j'avais donné à ce personnage !
Mais quand j'ai décidé de recommencer   ce projet, j'ai changé ce détail x)

Bwef.
Alors que j'écris ces mots, nous sommes à 997 vues. 997 vues !!!!!
On approche des 1K !
Merci merci merci !!!!
Avez-vous des idées pour fêter cela ?

A la prochaine !

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