Chapitre 5 : I'll Go Back

Bip.
Bip.
Bip.
Bi-huuuhh...!!

« Arnaud ! Tu vas bien ? »

J'ouvrais lentement les yeux, ma poitrine me faisait mal. À vrai dire, mon corps entier me faisait mal, il était engourdi et animé par des pulsions de douleurs. J'avais besoin de quelques temps pour me remettre de mes esprits.

« Okay okay, tout semble aller pour le mieux... »

Je regardai alors autour de moi.

« Doucement, pas de gestes brusques » ajouta Jake.

J'étais installé sur un lit d'hôpital, dans une petite pièce en forme d'hexagone. Il y avait deux fenêtres derrière moi, et des machines à mon chevet. Un cardiogramme, des informations sur ma pression artérielle et un contrôle de température. J'avais une forte fièvre et un rythme légèrement élevé. On m'avait installé une perfusion, dans laquelle flottait un liquide bleuâtre. Un petit fil bleu descendait jusqu'à mon bras. Mon garrot à la jambe avait été retiré. Je me penchai en avant pour voir la blessure. Je n'y arrivit pas.

« Non non ! Ne force pas, c'est encore fragile !

- Qu'est-ce qui est fragile ? demandai-je.

- Ton cou, ne tire pas dessus ! »

Effectivement mon cou me faisait mal. Mais est-ce que... c'était lui qui m'avait opéré ?

« Non, ce n'est pas moi. J'ai croisé un chirurgien dans l'hôpital, cela faisait déjà quelques temps qu'il s'était installé ici. Il y a des rations de nourritures, de l'eau potable, et des soins. Je lui ai expliqué ce que tu m'avais dit :

***

Je suis entré par la porte principale, évidemment, il n'y avait personne. Je ne savais pas où me rendre, tu étais inconscient et je n'avais aucun moyen de te réveiller. J'ai parcouru quelques couloirs avec la plus grande prudence. Je savais qu'on y resterait si j'attirais la moindre attention. Tout était désert là-dessous, un silence de mort. Je ne savais pas si je devais me taire ou crier à l'aide. J'ai choisi de marcher sans bruit, regardant chaque indication. J'ai vu un panneau vers les salles de chirurgie, mais les portes étaient barricadées, quelqu'un les avait fermées à double tour, avait bloqué les charnières et apparemment placé différents meubles derrière. J'ai du donc trouver une autre solution. Si quelqu'un avait barricadé ces portes, il devait être quelque part. J'ai pensé à la nourriture. J'étais déjà venu ici voir ma mère dans ses derniers mois, je savais que les cuisines se trouvait dans l'aile droite au deuxième étage. L'endroit était aussi condamné, mais j'entendais du bruit derrière, j'ai appelé à l'aide, pas trop fort, juste assez pour qu'il m'entende. Je lui ai expliqué la situation. Il m'a dit qu'il ne voulait pas prendre de risque. Alors je lui ai décrit notre théorie sur le fonctionnement du virus, il fallait au moins essayer, cela pouvait peut-être sauver des milliers de vies, voire l'humanité.

***

- Il a accepté. Et voilà où on en est maintenant. »

C'était une sacré histoire... Je ne me souvenais plus très bien du moment où j'avais perdu connaissance. Mon ventre me faisait encore mal... La porte s'ouvrit lentement. Un homme armé entra vivement dans la pièce.

« Tout va bien ! fit Jake, il est stable ! »

L'homme resta à distance. Il était vêtu d'une combinaison complète et imperméable.

- Incroyable, vous disiez vrai ! s'exclama-t-il, Ce virus se déplace par la moelle épinière !

- Il se porte bien mieux, il n'y a rien à craindre.

- Si, coupa l'étrange personne, il y a quelque chose à craindre, votre ami est toujours contaminé pour le moment, il lui faudra quelques jours pour s'en remettre. Et contrairement à vous, je ne suis pas immunisé. »

Il ne l'était donc pas... Et personne ne pouvait lui faire cette opération.

- ...autre que moi-même.

- Le virus, essayai-je, il n'est plus aéroporté. Je l'ai entendu à la télévision, la souche aéroportée s'est autodétruite après quelques jours, sans la moindre explication.

- C'est justement cette "moindre explication" qui me rend sceptique, continua-t-il, j'ai mes raisons de croire qu'un virus qui s'autodétruit est très inhabituel dans le monde de la médecine.

- Et pourtant c'est le cas. J'ai moi-même respiré l'air extérieur, j'ai été contaminé par une blessure. La souche de contact existe toujours mais plus l'autre. Elle était d'ailleurs extrêmement efficace. Le pays entier devrait être contaminé à présent.

- Vous vous y connaissez en virologie ? demanda l'étrange homme.

- Assez...disons que...j'ai fait quelques études. »

Il s'avança enfin.

« Adrien, chirurgien spécialisé à ce même hôpital.

- Arnaud...

J'hésitai un instant.

- ...recherche en génétique...animale. »

- Oh ! Cela explique beaucoup de choses. »

Jake m'aida à me relever. Doucement. Et amena un fauteuil à la hauteur de mon lit. J'essayai de m'asseoir dessus. Je remarquai un petit vrombissement très lointain. Jake se leva pour aller voir à la fenêtre.

« Tu entends ça ? dit-il, On dirait un bruit de voiture. Ça a l'air de venir de derrière l'immeuble.

***

Un mutant était effectivement en train de perdre le contrôle de sa voiture, comment est-ce qu'il avait même pu la démarrer ?? Il s'écrasa dans un mur de l'hôpital, détruisant trois piliers à la suite et s'enfonçant enfin dans un dernier.

***

L'immeuble trembla de douleurs. Ce n'était plus un lieu sûr.

« Oh my lord, soupira Jake, cet endroit va s'effondrer !! Arnaud ! tiens-toi bien ! »

Il me prit avec une aisance remarquable et sortit en trombe de la pièce.

« ADRIEN !!! FAUT DÉGAGER !!! L'IMMEUBLE VA S'EFFONDRER !!! »

Jake courut, je sentais son souffle s'accélérer. L'immeuble commençait à trembler de plus belle. Adrien déboula en face de nous, l'escalier était juste devant. J'eus le temps de voir le motif sur le mur. On était au 2ème étage ! Il y avait peut-être un espoir qu'on s'en sorte indemne ! Jake descendit les escaliers aussi vite qu'il pût, un premier fracas fit trembler les murs. Un rugissement de béton s'écrasant sur le sol s'ensuivit.

« On y est ! L'entrée !! »

Adrien ouvrit la porte de la cage, nous deboulâmes sur un long et large couloir. Jake commença à se diriger vers ce qui semblait être l'entrée mais s'arrêta vivement.

« C'est fermé !! Bordel de *****, l'entrée s'est effondrée !! cria Adrien.

- Y a une autre sortie ? gueula Jake.

- Suivez-moi !! »

Adrien rebroussa chemin et se dirigea vers une porte de secours, nous entrâmes dans une partie réservée au personnel soignant, passâmes par une salle de stockage. Le mur à droite explosa. J'étais par terre, mes oreilles sifflaient. Adrien me prit par le bras et me redressa.

« JAKE !!! JAAAKE !!! » appela-t-il.

Mais personne ne vint.

« ****** !! Bordel !! On doit partir ! »

Mon cerveau compris, mais je n'eu pas la force de crier. Adrien me traîna dehors par un porte de garage. Il me prit sur son épaule et coura dans une voiture. Il ferma la porte. L'immeuble cria ses derniers crissements d'agonie. La gravité lui porta le coup de grâce. Une tempête grondante de poussière et de roches s'abattit sur la voiture, elle tangua presque à s'en reverser. Un fracas lourd et grave mit fin à l'apocalypse. Les vitres étaient couvertes de cendres. Un soleil rouge illuminait la brûme brûlante. Adrien asséna un coup brutal de son bras sur le tableau de bord.

« Fait ***** !!! »

Ses yeux semblaient humides. Était-ce la poussière ou le désespoir ? Les deux régnaient dans l'habitacle. Mais déjà, on entendait les monstres hurler. L'enfer ne s'arrêtait point, une horde de démons encerclait déjà le cimetière, assoiffée par les cris de la structure mourrante. Adrien tourna la clé et appuya sur la pédale. Jake était mort. La voiture, elle, fuyait sous un soleil ténébreux. Le décor défilait devant la fenêtre, en sens inverse. Je retournais en arrière.

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