Chapitre 2 : Jake Crugger the Hunter


Mon pied s'y blottit comme dans un oreiller. Cela était agréable après quatre mois à marcher sur du carrelage. Je ne revenais que très rarement chez moi. La plupart du temps, je restais plusieurs mois pour de longues recherches et dormais donc dans mes appartements au compartiment 4A. L'extérieur m'était devenu un souvenir, un souvenir de liberté, liberté même que je ressentais au moment où j'effleurais un arbre. Mais le temps défilait, et même les forêts n'était pas sûres. Je me mis en marche vers l'est, vers le village le plus proche. «Stupide idée !» m'auriez-vous dit. Mais que pouvais faire un scientifique comme moi sans armes, sans nourriture, sans aide contre une menace peut-être mondiale ! Là-bas je trouverai sûrement quelque chose d'utile...

* * *

J'arrivais au village. Un silence inquiétant y régnait. Les seuils des maisons étaient vides. Seules, quelques poussières jouaient dans les airs, insouciantes, comme si elles ne se rendaient pas compte que leur monde était en ruines. Je me désintéressai de ces ignorantes puis me rapprochai des maisons. Sans un bruit, j'ouvris la porte de... ...Monsieur et Madame Mirale. Un beau couple, sûrement, puisque leurs deux corps gisaient dans le salon, la main dans la main, un couteau dans le cœur.

« Je suis désolé, mademoiselle, m'excusai-je en lui arrachant le couteau, je pourrais en avoir besoin, vous comprenez ? »

Je commençais à m'en aller quand tout à coup, je me retournai. J'observai les deux amants... Quelque chose n'allait pas. Le mari avait, comme un regard suppliant. En prenant le couteau, je les avais en quelque sorte séparés. Je me rapprochai de l'homme, lui arrachai son couteau à son tour et quitta la scène de ce suicide amoureux.

Je me dirigeais maintenant vers la gendarmerie, avec un peu de chance je trouverai un flingue ou une matraque, quelque chose quoi. Mais il n'y avait rien de plus que les donnuts d'il y a un jour traînant sur une table. Dans le frigo il restait encore la moitié d'un pack de bière et une bouteille d'eau.

« La bière ne me servira pas à grand chose à par réduire ma vigilance..., pensai-je, mais l'eau en revanche, ça fait dix heures que j'ai pas bu. »

Je bu quelques gorgées, mis la bouteille dans mon sac et continua mon chemin : prochain arrêt, l'épicerie !

* * *

Je fouillait les rayons un par un. Privilégiant les céréales, sandwichs, peut-être quelques plats au micro-ondes. Il me suffira d'aller dans une maison pour avoir un bon repas. Je pris plusieurs fioles de solution hydroalcoolique pour éviter d'être contaminé, mais apparemment le virus n'avait plus l'air de s'attaquer à personne, il attendait seulement une blessure ou une fragilité immunitaire pour s'introduire dans l'organisme. Le terme "zombies" était donc à son paroxysme : un blessure = un infecté = un nouveau mutant. Je quittais l'épicerie et je me rendis compte pourquoi les habitants n'était plus là. Une dizaine de corps gisaient là, au bord de la route. D'après les poitrines et têtes déchiquetées, on aurait facilement deviné un fusil à pompe. Je pris la direction des bois. Si quelqu'un avait pu survivre à cette invasion, je devais le retrouver.

Effectivement, après quelques minutes de marche, des coups de feu me firent sursauter à une centaine de mètres de là. Je courus vers leur source et enfin, je l'aperçu. Un homme armé de son fusil, était poursuivi par deux mutants. Il avait environ la cinquantaine. Il courait à grand pas mais commençait à faiblir. Je m'emparai du couteau et couru vers sa position. Le chasseur ouvra son fusil, y mit deux charges et les tira successivement dans le crâne d'un mutant. Celui-ci vit sa tête s'éclater et se ramassa dans les racines d'un chêne. Après un tir pareil il était assurément mort, mais son confrère, lui, continuait à courir et bientôt il arriva à sa cheville. Je sortit du coin d'un arbre et plongai la pointe dans sa gorge. Le mutant s'arrêta net et se mit à se tortiller en hurlant à l'agonie. Le chasseur se retourna, fini de recharger son fusil et l'acheva d'une volée de balle dans le cœur. Le silence se fit puis l'homme pointa son fusil et m'adressa la parole :

« Qui est tu ? Et qu'est-ce que tu veux ?

- Je-Je suis un survivant comme toi. Je veux t'aid-

- Je t'ai posé une question, reprit-il.

- A-Arnaud, répondis-je, mon nom est Arnaud, Arnaud Audoit. Je suis chercheur.

- Moi, c'est Jake Crugger, comme tu le vois je suis chasseur. Mais dis-moi, Arnaud, tu es chercheur, tu pourrais m'expliquer ce qu'il se passe ?

- J-J'en sais rien je vous jure. J-Je...

- Te fatigue pas, coupa-t-il, personne ne sait ce qu'il se passe. Même à la télé ils ne savent rien. C'est juste l'Apocalypse. »

J'avais menti, menti car j'avais honte, menti car je me détestait.

« Bon viens, lança Jake, les survivants sont rares mais apparemment, ils existent ! On a toujours besoin d'aide dans un foutoir p-a-r-e-i... »

Sa voix ralentit... Il me regardait avec de grands yeux...ou...non, il regardait...

« T-Ta jambe, fit le chasseur. »

Je regardai ma jambe, maintenant avec effroi. Un mutant sûrement celui que j'avais tué m'avait fait une entaille considérable à la jambe. À l'intérieur, la chair réagissait déjà et un voile noir commençait à recouvrir la plaie. J'avais la tête qui tournait. Jake parlait mais je ne l'entendait plus. Je vis le laboratoire, le virus, les mutants, les cadavres, les chercheurs zombifiés et pour finir, le noir.

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