Chapitre 10 : Edmond
Au petit matin et après m'être douché et préparé, je m'étais rendu sur le chantier de mon client. Évidemment, la maison avait été vidé et il ne restait plus qu'une villa gigantesque avec plusieurs hectares de terrain non utilisés. La maison était moderne, avec d'énormes vitres qui donnaient sur la mer (étant donné qu'elle se trouvait près de la plage), une petite terrasse au premier étage où nous pouvions profiter de la vue ainsi qu'une piscine à débordement située de l'autre côté du rivage. Le tout rendait cette maison absolument magnifique quoique, très peu personnelle.
Je donne un dernier coup de crayon puis j'observe le schéma que j'ai pris le temps de réaliser, une fois installé à l'intérieur. Les pièces sont vides ce qui donne l'impression qu'elles sont encore plus grandes et je peux ainsi m'imaginer tout le mobilier qui décorera, par exemple, la cuisine où je me trouve actuellement. Je me suis retrouvé seul dans la maison depuis le début mais mon patron avait bien pris le soin de me faire passer les clés par l'intermédiaire de son agent de sécurité. Je rajoute un îlot centrale dans la cuisine puis j'observe le résultat de mon travail et ce n'est pas mauvais du tout.
Je sursaute lorsque j'entends des pas qui se rapproche et je me tourne pour découvrir un vieux monsieur affublé d'un costume noir et blanc très classe. Il me fait un sourire chaleureux et s'approche de moi.
-Vous devez sûrement être l'architecte personnel de monsieur Payne, dit-il d'une voix rauque.
Je m'empresse de me relever pour lui serrer la main qu'il me tend.
-Exactement, je suis Zayn Malik. Et vous êtes...?
-Je suis Edmond, le majordome de monsieur Payne. Il m'a prévenu de votre arrivée mais j'imagine qu'il ne vous a pas dit que je venais?
Je secoue la tête.
-C'est bien son genre, marmonne-t-il avant de lâcher un petit rire.
Il se penche par dessus mon épaule une fois que je retourne à mon travail. Je tourne mon visage vers lui et il recule un peu en souriant.
-Ne le prenez pas mal mais... je ne comprend pas vraiment pourquoi monsieur Payne vous a fait venir ici. Dis-je en le toisant longuement.
-Il fallait que je vérifie que tout était bien en ordre dans la villa pendant son absence et que je regarde si les déménageurs n'avaient pas oublié de récupérer les derniers meubles.
-Je ne suis pas encore monté à l'étage, le prévins-je.
Il acquiesce puis il se dirige vers la cage d'escalier, droit comme un piquet. Je secoue la tête pour cesser de trop réfléchir et je continue mes traits de crayons rapides et répétitifs.
Finalement, après une heure de travail, le plan de la cuisine et du salon est complet puisque j'ai décidé de détruire la cloison qui sépare les deux pièces afin d'en créer une unique avec un côté salon et un côté cuisine. Je pousse un petit soupir de satisfaction devant mon chef d'œuvre. Edmond est redescendu depuis un moment mais il m'a prévenu qu'il voulait encore faire le tour du domicile pour s'assurer que tout était bel et bien vide. Je découvre facilement que Edmond est quelqu'un de très rangé, perfectionniste qui ne supporte pas le désordre. Tout le contraire de moi!
Je jette un coup d'œil à ma montre et je me rend compte qu'il est déjà midi passé et que je n'ai toujours rien mangé et pour couronner le tout, mon estomac ne cesse pas de grogner pour montrer qu'il est affamé. Je referme mon grand cahier de dessin et je le met sous mon bras avant de quitter la villa. Edmond est dehors, clope au bec, assis sur le muret qui jouxte la piscine à débordement, la mâchoire appuyée contre la paume de sa main. Quand il me voit, il se relève en tirant longuement sur sa cigarette.
-Alors, vous avez terminé? Me demande-t-il.
-J'ai fais la cuisine et le salon mais il me reste des pièces en bas et tout l'étage. Ensuite, il faudra que je fasse vérifier mes dessins à monsieur Payne puis il faudra que je reste sur le chantier du début jusqu'à la fin. Je ne suis qu'au début de mon travail.
Il hoche la tête puis il pioche son paquet dans la poche de son long manteau noir.
-Vous fumez? Me questionne-t-il.
Je hoche la tête pour seule réponse et je m'approche pour apporter la cigarette qu'il me tend à mes lèvres. Il me prête son briquet et la première bouffée de ma clope me donne un plaisir intense. Je n'ai pas fumé depuis que je suis parti de Londres et c'est exactement ce qu'il me manquait. Je sens que mon téléphone vibre dans ma poche et je le saisis avant de soupirer en voyant le nom qui s'affiche sur l'écran. Malheureusement, je décide de répondre puisque tout cela ne peut pas durer plus longtemps. Je m'écarte donc de Edmond en lui faisant un petit signe puis je décroche.
-Oui, maman?
-Zayn Jawaad Malik! Où es-tu?! Pourquoi tu ne m'as pas répondu?! Je te rappelle qu'il y a notre repas de famille demain et que je ne tolérerai pas que tu sois absent une nouvelle fois! Écoute, mon chéri, j'aimerais juste que tu ne fasses pas attention à ton idiot de frère...
-Je suis aux États-Unis, répond-je simplement.
-Comment ça?
-Le cabinet m'a donné un projet et il se trouve que la maison de mon client se situe en Californie.
Je l'entend pousser un petit cri offusqué.
-Mais tu rentres bientôt au moins?
-Je n'en sais rien. Je dois te laisser maman, j'ai du travail à faire, mentis-je.
-Tu m'expliqueras ce projet, mh? Tu aurais au moins pu me mettre au courant, je n'ai même pas eu le temps de te dire au revoir, soupire-t-elle.
-Je suis désolé, maman. A plus tard.
Je raccroche après qu'elle m'ait salué et je pousse un long soupir avant de revenir auprès d'Edmond.
-Vous ne comptez pas aller manger un bout avant de reprendre votre travail? Me questionne-t-il en jetant son mégot.
-Si, je vais y aller. Vous auriez un bon petit restaurant à me conseiller dans les alentours? Je n'ai pas très envie de retourner à l'hôtel.
-Oh si, j'ai un restaurant absolument délicieux qui sert la meilleure nourriture sur cette terre. Je vous y invite?
J'acquiesce avec un grand sourire et il me tire gentiment dans sa voiture. Je monte côté passager et je boucle ma ceinture alors que mon chauffeur démarre en trombe. Nous retrouvons rapidement la route et nous nous dirigeons vers la ville puisque cette demeure se trouve bien éloignée de Los Angeles.
-Vous travaillez pour monsieur Payne depuis longtemps? Commencé-je.
-Vraiment peu de temps, environ deux ans. Je garde la villa en son absence alors je ne le vois que très rarement. Il est très souvent dans d'autres pays pour ses concerts et ses interviews. C'est impressionnant, il est devenu une star mondiale très rapidement.
-J'imagine, répond-je en jetant un coup d'œil par la fenêtre.
-Dommage qu'il n'ai pas gardé les pieds sur terre.
Je garde cette phrase dans un coin de ma tête et je reprend un autre sujet. Finalement, il se gare dans un grand parking et je sors de la voiture après m'être détaché. A l'extérieur, il fait une chaleur impossible et je décide de m'empresser de me rendre dans le restaurant climatisé. Je m'installe à une table avec Edmond et il me fait commander son plat préféré pour que je goûte à ce qu'il désigne être le "meilleur plat au monde". Bien vite, notre discussion reprend.
-Vous êtes marié, vous? Me demande-t-il en buvant une gorgée d'eau.
-Je suis trop jeune.
Il hausse les épaules.
-J'avais une femme à votre âge.
-Vraiment? Dites moi tout.
-Je l'avais rencontré à l'université et on s'était rapidement marié mais elle a décidé de partir avec le mauvais type.
-Vous ne l'avez jamais revu?
-Jamais! S'exclame-t-il avec un rire sans humour.
Je me tais et j'attends que nos plats arrivent. Lorsque c'est le cas, je commence à dévorer mon assiette et il se trouve que c'est vraiment bon!
-Vous ne m'aviez pas menti! C'est vraiment super bon!
Il lâche un petit rire en secouant la tête puis il mange en même temps que moi.
-Vous retournez à la villa cette après-midi? Me demande-t-il.
-Oui, vous pouvez me raccompagner?
-Pas de problème!
Nous finissons nos plats en riant et en buvant bien puis je me lève pour aller payer la note mais Edmond me rattrape bien rapidement en me rappelant que c'est lui qui m'a invité alors je dois le laisser régler notre repas. Je monte dans sa voiture et nous reprenons la route qui mène chez monsieur Payne. Sur le trajet, personne ne parle mais le silence est agréable et non tendu. Il se gare dans l'allée et je descend en récupérant mon cahier de dessin et mon crayon puis je rejoins l'intérieur.
-Je vais repartir, Zayn. Vous n'aurez plus besoin de moi au moins?
-Non, tout est parfait. Bonne fin de journée Edmond.
Je le salue et il me fait de nouveau un sourire avant de s'enfuir par la porte d'entrée. Je continue mes plans pendant une bonne partie de l'après midi jusqu'à ce que je finisse par abandonner, fatigué d'être resté debout toute la journée. Je m'octroie donc un petit moment de repos en m'asseyant au sol et en prenant une gorgée d'eau dans ma bouteille. Il fait une chaleur épuisante et en tant que Londonien, j'ai beaucoup de mal à la supporter alors je décide de faire quelques dessins autre que ceux qui me sont demandés. Je commence un croquis du costume de Batman, mon super héro fétiche, en sifflotant. Je suis tellement pris dans mon dessin que je n'entend pas les pas qui se sont rapprochés et la voix qui m'interpelle.
-On s'amuse bien, Zayn?
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Qu'est ce que vous pensez de ce chapitre? Mon dieu, si c'est vraiment nul dites le moi parce que je suis de plus en plus déçue de mon travail... Et dites moi aussi à qui appartient cette voix à la fin!
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