Chap 26

Sasha ne s'attendait pas à voir l'immense bibliothèque du Temple, car en réalité, le Temple avait été construit autour de celle-ci. Les murs creusés dans la roche paraissaient bien plus vieux, même les étagères de bois montant à plus de deux toises au-dessus de la tête de Sasha étaient abîmées. La salle était circulaire constituée de quatre immenses étagères couvertes de livres. Au centre de la pièce, se trouvait une chute d'eau lumineuse qui semblait disparaître dans une fresque au sol, identique à celle qui ornait la tête de la statue. Sasha comprit qu'ils se trouvaient juste au-dessus de celle-ci. Mais le plus surprenant restait les rideaux d'eau qui s'écoulaient derrière les livres touchant leurs bords. Quatre chemins se dessinaient entre les étagères, l'un menant aux escaliers qu'ils venaient de prendre.

- Ces deux passages mènent à la devanture du temple, expliqua le Sage en indiquant du doigt les endroits qu'il citait, et celui-ci, mènent aux chambres des Sages et des Oracles, toutes creusées à même la roche, elles sont séparées par les mêmes chutes d'eau que tu vois.

Le Sage emprunta l'un des passages qui menaient au-devant du Temple, suivie de près par Sasha qui demanda :

- Les livres ne devraient pas être abîmés par l'eau qui s'écoule sur eux ?

Le Sage Jeremiah sourit à la question de Sasha et en s'avançant, il mit ses mains derrière ses dos, silencieux.

Ils arrivèrent face aux six piliers de marbre donnant sur le lac Voln et les montagnes. La petite salle en hémicycle était taillée dans le marbre, mais le plus surprenant, c'est que l'eau provenant de la bibliothèque s'écoulait sur le plafond et se jetait du Temple en chute vrombissantes d'eau dans le lac. Sasha se souvint alors avoir vu cet endroit en arrivant, depuis la montagne d'en face, mais ne comprenait toujours pas d'où pouvait provenir cette eau qui semblait à mesure qu'il grimpait les étages, provenir de nulle part.

- Cette eau Sasha, est prodigieuse. Elle contient une telle quantité de magie qu'elle protège les livres du Temple depuis plus de trois siècles maintenant. Comme tu as pu le voir, ils sont parfaitement intacts. Ils se nourrissent de l'eau, et bien qu'on est cherché à identifier la magie qui règne sur ces lieux, on ne sait toujours pas d'où elle provient. Vois-tu, nous avons demandé à des fils et filles de Idore de nous certifier si cette magie ne provient pas d'elle, mais ils ont proclamé qu'ils ne ressentaient aucune connexion avec cette eau.

Le sage au nez légèrement buté regardait l'horizon, de ses yeux fatigués.

- Pourquoi avoir posé une statue de la déesse Idore et avoir créé un culte autour d'elle si ce n'est pas sa magie qui maintient ces lieux ?

- Et bien parce qu'elle reste la déesse de l'eau et de la terre. C'est notre devoir d'honorer une déesse qui puisse nous aider, et même si ce n'est pas sa magie qui nous parle, son réceptacle reste l'eau qui s'écoule de cette montagne.

Sasha ne comprenait pas trop le raisonnement, le trouvant inutile, mais laissa continuer le Sage sur sa lancée :

- Des créatures du monde entier viennent en ces lieux pour s'instruire ou prendre connaissance d'un renseignement, bien que nous restreignons le passage des gens en ces lieux, pour préserver ces connaissances et le bien de tous.

- Mais dites moi, pourquoi des Fahren se trouvent ici, au Temple au nom de Idore, si leur magie provient de Shiva ?

- Et bien, je ne pensais pas que tu serais aussi pertinente jeune fille, et c'est une question à laquelle je ne devrais normalement pas répondre, mais je pense qu'il est nécessaire que tu comprennes. La magie la plus proche de celle de ce temple est celle de Shiva. Elle est aussi étrangement associée à celle d'Arte, même si nous n'arrivons toujours pas à comprendre comment une telle chose est possible.

- Ailaio, omaneva atime, Jereh'i.

Sasha et le Sage se retournèrent vers une jeune femme aux longs cheveux bruns, arrivant à ses hanches qui au contraire des Sages du Temple, portait une robe blanche, légère et évasée, faite de voiles vaporeux. Son front était serti de marques noires et à son poignet brillait un bijou d'or semblant s'incruster dans sa peau.

Le Sage sourit en voyant la jeune fille s'approcher et lança, toujours en Naphîl :

- Et quoaete da me no sare, Aras'e.

- Vous parlez toujours en Nephasis entre vous ? demanda platement Sasha.

La jeune fille tourna les yeux vers Sasha et le regard qu'ils échangèrent traduisit tout ce qu'ils ne pouvaient dire. Un lien étrange s'établit entre eux et la brune murmura en Naphîl :

- Alors ainsi, nous sommes fait du même bois, jeune fille. Notre corps, ni notre esprit ne nous appartienne n'est-ce pas ? Nous appartenons aux cieux.

Sasha regardait les yeux gris de la jeune fille, et ne comprenait pas les âges qu'avaient traversé son âme, ses yeux semblaient indiqué qu'elle vivaient depuis le commencement des Temps, et pourtant....

Étrangement, les mots de la jeune fille avaient touché quelque chose de profond en elle, d'ancien, et alors elle sut naturellement que les mots de la brune aux yeux gris visaient juste :

- Vous êtes une Oracle ?

La jeune fille sourit et en se retournant vers le passage répondit :

- On peut dire ça, oui.

Sasha lança un regard vers le Sage dont les traits s'étaient adoucis, avec un semblant de regard inquisiteur. Comprenant que la fille aux yeux blancs attendait une réponse, il se lança :

- Il existe peu de Fahren en ces Mondes, notre Temple en compte six, tous venus d'ailleurs lointains. Comme tu le sais, ils sont vénérés et craints, et ne communique pas beaucoup avec les autres espèces. La plupart d'entre eux écrivent et délivrent leurs messages avec aigles ou des faucons. Ce sont des oracles qui voient pour la plupart, des instants du futur ou communique avec Arganga.

Sasha se souvint de la page qu'elle avait lu les concernant, mais la gravure les représentant montraient un détail qu'il n'avait pas remarqué chez la jeune fille :

- Pourquoi n'avait-elle pas ses dessins d'or qui ornent leur peau ?

- Elle n'a jamais voulu nous en faire part, nous savons pourtant que c'est une Fahren même si nous n'arrivons pas à comprendre la magie qui l'anime.

- Comment pouvez-vous croire que c'est une Oracle dans ce cas ?

- Parce qu'elle peut voir le passé des Temps Anciens.

Sasha se réduisit au silence aux derniers mots du Sage et ensemble ils décidèrent de revenir dans la bibliothèque, puis de redescendre vers l'amphithéâtre.

- Je t'autorise à venir quand tu veux Sasha. Tu as su tenir ce livre sans qu'il ne soit dans un mauvais état malgré le long voyage que tu as certainement dû faire, tant que tu laisses les livres au sein du Temple, je te confie ma clé.

Sasha prit la clé sans autre forme de cérémonie pensant déjà à toutes les possibilités que cela lui accorderait.

Le Sage lui tendit le livre que lui avait rendu Sasha en lui donnant jusqu'à son départ pour le lire.

La jeune fille repartit vers le réfectoire, en constatant l'heure sur la clepsydre, rejoindre ses compagnons, la tête à nouveau pleine de questions.

***

Sasha avait donc repris les cours après son repas au goût épicé, et assistait un cours parmi ceux qu'ils ne pouvaient manquer, le Cours de Mythologie dispensé par la Sage Cassiope. Son crâne reluisait à la lumière de l'amphithéâtre Nord, où il faisait sombre et étouffant, rasé de près. On pouvait entrapercevoir de nombreux tatouages sur son dos remontant dans son cou sous la toge blanche qu'elle portait et ses bras musclés couverts de fines cicatrices blanches montrait une guerrière Dorosse qui avait connu des batailles. Ses yeux bridés d'une couleur de bleu soyeux, étaient froids et autoritaires, sa voix ne frémissant à aucun de ses mots. Lors des premières heures, elle avait décrit son cours comme l'étude des mythes et légendes liés à plusieurs civilisations, mais principalement celle des Sunes. Il s'établissait en plusieurs points, décrivant un ensemble de récits et de figures divines ou monstrueuses brassés par les différentes civilisations éloignées dans l'espace ou dans le temps. Dès les débuts de ses récits, Sasha avait senti ses prises de partie en faveur d'une croyance ou d'un espèce en particulier et elle avait ainsi à partir de ce que Mewnie lui avait expliqué sur l'emprise des Sunes sur les guerriers Dorosse, comprit que La Sage Cassiope avait fait parti par le passé des rangs Sunes au combat des Nyxes, leurs ennemis de longue date. Sasha avait compris ainsi, l'importance du pacifisme que les Sages voulait donner au Temple, un lieu saint où toutes espèces, sans différent pouvait se retrouver autour d'un but commun ; s'instruire.

Seulement, La Sage Cassiope semblait vouer une véritable admiration aux Sunes, éduquée selon leurs lois et leur version de l'Histoire des Temps et ses arcanes, elle ne jurait que par cette vérité :

- Nous allons voir aujourd'hui, le récit de La Légende des Soleils. Peu d'écrits perdurent sur le commencement et la naissance des Mondes et d'Arganga, mais les Sunes dans leurs propres récits ont gardés la version la plus aimée et admise par les autres peuples, aussi même si la vérité pourrait diverger sur certains points, nous enseignons cette Légende à tous.

La Sage aux traits burinés, une cicatrice barrant son nez déformé par les anciens coups, nota à toute vitesse sur l'ardoise, un ensemble de noms en Irindi, la langue des Sunes. Elle marqua le nom de dix soleils, "natiuh" étant un dérivé de Esolene, plus familier que le second, qui était employé plus souvent lors des discours officiels et conversations respectable, avec un langage plus soutenu. Chaque soleil représentant une dimension, qu'elle notait à côté d'une couleur différente.

Oceloto natiuh ( Soleil du Jour - Nindia)

Yoalt natiuh (Soleil de Nuit - Otokapi)

Tlal natiuh (Soleil de Terre - Dominos)

Cato natiuh (Soleil des Vents - Noebe)

Quia natiuh (Soleil de Pluie - Warden)

Ato natiuh (Soleil d'Eau - Boerol)

Ollin natiuh (Soleil Disparu - Arte)

Idira natiuh (Soleil Brûlant - Entropia)

Upira natiuh (Soleil Faible - Carthag)

Vohura natiuh (Soleil Détruit - Zenrih)

Elle se releva en un mouvement et entama son récit en Pirus, d'une voix mesurée mais rapide, couvertes des accents très prononcés du Sylena, la langue des El'fes.

- Chaque soleil dans chacune des dimensions porte un nom. Je vous les ai inscrits ci-dessous en Irindi, avec leur traduction. Je vous demande d'apprendre les deux. Bien, commençons. Les Sunes racontent la création du monde, comme une succession de création des dimensions par les Dieux. Les Dieux cherchant à créer une dimension parfaite avec une espèce parfaite, nombreuses furent les esquisses de Nindia, qu'ils considèrent comme le monde parfait.

Elle prit une profonde inspiration et s'asseyant sur le bureau elle croisa les bras, observant chacun de ses élèves :

- Le premier soleil a été créé par Arganga, dans la première poche dimensionnelle, Carthag, le Monde des Humains. Il avait été peuplé d'une espèce insignifiante, faible et stupide et les Dieux face à leur échec, se dissolvèrent et seule Shiva se garda en tête de réussir.

Suite à leur échec, elle créa le deuxième soleil sur Zenrih, mais celle-ci fut rapidement en cendres, détruites par des monstres dangereux, si cruels et violents, que Shiva finit par demander à Oriel de tout brûler. On appela alors cette dimension, les Terres Mortes.

Elle ferma les yeux, levant le menton vers le ciel, et Sasha scruta le moindre détail de son visage, témoins des guerres passés, prit dans le récit :

- Le troisième soleil était celui de Warden, le Monde des Ambres. Il avait été mis dans une immense forêt, Idore ayant repris le flambeau de Shiva et tenté de créer des créatures douces et raffinées. Elles n'en firent hélas qu'à leur tête, rustres et violentes, et cherchèrent à détruire la forêt, cherchant à s'entretuer. Idore y provoqua un déluge de pluie, d'où une multitude de créatures ailées, les Dragons, naquirent des créatures noyées et qui en battant des ailes provoquèrent un vent tellement fort qu'il emporta les créatures mauvaises, encore en vie, dans les Profondeurs de la forêt. Il ne resta que quelques créatures dans les airs, pour celles qui n'avaient pas succombés à la noyade ou aux vents des Dragons, qui décidèrent de se cacher parmi les arbres, apeurés. Vous suivez toujours ?

Certains élèves dodelinèrent de la tête, n'arrivant pas à noter le flot de paroles de la Sage Cassiope, mais la plupart d'entre eux écoutaient avec attention, impatients de connaître la suite. La professeur hocha la tête et reprit plus calmement :

- Daeron se tenta lui aussi, de créer une dimension, et posa le quatrième soleil sur une nouvelle poche dimensionnelle, Entropia, que l'on appelle maintenant hélas, les Terres Arrachées. La végétation y était luxuriante, autrefois, et la beauté de son monde était inégalable. Il la peupla de nombreuses espèces, et Oriel et Idore demandèrent à Daeron la possibilité de créer une espèce avec une conscience, les Mages, pour protéger ce monde aux allures parfaites. Seulement les Mages trop orgueilleux et obnubilés par leurs pouvoirs finirent par perdre le contrôle et tout détruire, à nouveau, comme un cycle sans fins. Shiva chassa les Mages sous une pluie de magie brûlante et incontrôlable, qui depuis lors, nous parvient presque mensuellement.

- Vous parlez du Molden ? demanda une jeune fille, hésitante. Mais je pensais que personne ne savait d'où il provenait, pas même les Sunes...

La professeure lui jeta un regard noir et lui répondit :

- Remets-tu en cause mes enseignements, élève ? Il se trouve que c'est la version la plus plausible, selon les écrits. Continuons, et cessez de m'interrompre je vous pris, je laisserai du temps pour vos questions à la fin du récit, notez les dans un coin.

Sasha sentait que les raisonnements de la Sage étaient fortement influencés par l'éducation qu'elle avait eu, aussi sur la question du Molden, Sasha jugea qu'il fallait laisser place au doute.

- Le cinquième soleil était celui de Boerol, reprit-elle, crée par quelques dieux d'Arganga, indéfinis. Le peuple était prospère, mais l'abondance de richesses, créa rapidement l'envie, l'esprit de possession et la jalousie. Idore envoya alors sa punition. Il plut tellement que les cieux s'effondrèrent. L'eau emporta tous les habitants qui devinrent toutes des espèces marines, forcées, de s'adapter. Le sixième soleil fut immensément grand, puisqu'il ne pouvait plus être caché en partie par les cieux tombés, il éclairait à présent si fort les Terres des Nuages que le Dieu Oriel venait de concevoir dans une nouvelle dimension, que des morceaux de son œuvre s'écroulèrent et trouèrent la bulle dimensionnelle tombant dans les profondeurs du monde du quatrième soleil, Boerol. Le peuple des Nyxes qui avait élu domicile sur Noebe, là où le cinquième soleil brillait, fut rapidement dépassé par leurs réputées colères noires, et se décimèrent tachant leurs ailes blanches d'une couleur obscure de dépravation. Hora, par sa force, déjoua les plus rusés et les fit tomber du ciel, ne gardant sur Noebe que les plus vertueux.

- Les Nyxes avaient des ailes blanches avant ? questionna un garçon à côté de Sasha, avant de poser une main sur sa bouche en voyant son erreur.

La Sage Cassiope plissa les yeux, éclairés d'éclairs et reprit son récit :

- Les dieux d'Arganga ordonnèrent alors de creuser six chemins jusqu'au centre de toutes les Terres, dans une nouvelle dimension afin de relever le ciel plus haut, prélude à la réanimation de la terre et à la création d'un nouveau soleil, le septième, celui de Dominos. Les terres glaciales ou brûlantes des Terres Enfouies étaient inhabitables, aussi les créatures y mourraient aussi vite que le soleil s'éteignait. Hora et Oriel décidèrent ensemble de ne garder en ces lieux que les plus malfaisantes créatures que leurs mondes et put produire et firent sortir des profondeurs de Dominos d'immenses crevasses qui naquirent dans une nouvelle dimension, faite d'une terre de sable, où Oriel répugné par les environs, refusa d'y créer un soleil.

La Sage toussa un peu avant de se reprendre la voix plus faible :

- Hora, décidée à accorder une chance à ce monde, créa le huitième soleil, et façonna dans la glaise, les El'fes Dorosse. Ceux-ci étaient paresseux et inutiles, aussi déçue, elle prit cette fois-ci du sable et avec l'aide d'Yndris, touché par sa demande, ils créèrent les El'fes Munes, doux et sauvages. Seulement Yndris, qui voyaient les âmes des morts errant sans but dans les mondes, s'accumuler, encore fasciné par la création des Munes, créa le neuvième soleil dans une dimension sombre et triste, Arte. Il éleva des créatures étranges, qui s'attaquaient aux vivants comme aux âmes, et mangeaient leurs souvenirs sans vergogne. Il leur enleva le soleil, attristé par les Artésiens et leur gourmandise. Daeron, qui voulut protéger les vivants dans un geste de bonté, leur priva de faim et de soif, pour les punir et nous préserver. Yndris prit finalement de pitié par les habitants de son âme qui s'occupaient des âmes sans autre but, leur donna finalement la faculté de créer des illusions durant le sommeil des vivants, d'où le nom du Monde des Rêves.

La professeur se leva de son siège de fortune, attrapa une tablette de cire et un morceau de bois pour y noter des instructions et termina son récit :

- Ainsi, Oriel, aidé de la déesse Idore, créa les Terres Froides, une nouvelle dimension, notre magnifique Nindia, où les Nyxes finirent par tomber et envahir une partie. Ils y déposèrent le dixième soleil. Oriel écarta les Nyxes de sa nouvelle création, ne voulant pas les entacher des esquisses du passé, et tailla dans le marbre et le soleil, les Sunes, les plongeant dans la luxure. Les Dieux satisfaits de voir enfin des êtres parfaits, ornés de pierreries étincelantes, mirent à leur disposition, les autres espèces pour les servir. Hora leur confia les Dorosse afin que ceux-ci ne se plongent plus dans la paresse et se lavent de leurs péchés. Et ainsi, les Sunes devinrent la noblesse des Mondes.

Elle releva la tête et demanda :

- Des questions ?

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