Chap 22
Mewnie avait du mal à se tenir accrochée à Arkayn. Ses écailles étaient devenues glissantes de givre et les Vents soufflaient rageusement, giflant le visage de la jeune El'fe. La vitesse et l'adrénaline la rendaient ivre de bonheur, un sentiment grisant de liberté l'emportait et le Dragon qui ressentait la joie intense de son amie virevolta en franchissant le ras des montagnes apparentes créant des bourrasques de neige. Mewnie se fiait au Dragon, sans avoir peur de se perdre Sashant que provenant de Nindia, celui-ci était muni d'un instinct qui lui permettait de savoir où il se trouvait et d'identifier même sans ouvrir les paupières les reliefs alentours. Elle hurla de joie, emplie d'un sentiment de bonheur intense, se retenant d'ouvrir les bras au risque de se laisser emporter, Arkayn piqua vers les nues, cherchant à percer les nuages épais et emporta Mewnie dans une montée verticale d'une vitesse incroyable. Ils percèrent finalement les nuages enneigés qui se trouvaient dans les basses hauteurs, dans un semblant de calme, les vents se firent plus doux et la jeune fille s'allongea sur le dos de la bête en passant ses mains distraitement dans les morceaux de nuages qui s'effilochaient entre ses doigts. Elle souriait, apaisée par le réconfort de la solitude :
- Il n'y a que dans les Hauteurs qu'on trouve le calme et le silence, n'est-ce pas Arkayn ?
Mewnie savait que c'était une contradiction, les éléments se déchaînaient en dessous d'eux dans un bruit grondant, seuls les sons de la vie n'était pas présents dans les environs.
Des larmes coulèrent sur les joues de la jeune El'fe, dont le corps était las de ses changements émotifs à longueur de journée, elle n'avait pas pour habitude de pleurer, cela n'arrivait pour ainsi dire, jamais. Mais son corps avait besoin de s'exprimer, alors elle accueillit ce soulagement, libérant ces dernières semaines dans quelques larmes salées. Lorsque celles-ci s'arrêtèrent de couler, elle souffla un long moment, levant le menton vers les nuages qui les entourait, percés par quelques rayons de Soleil, plus loin dans le ciel.
- Esolene...murmura la Dorosse.
Elle chercha des formes reconnaissables dans les nuages, comme elle faisait enfant avec une personne qu'elle n'arrivait pas à distinguer dans ses souvenirs et qui ne lui provoquait qu'un vif mal de tête. C'est alors que des lumières bleutées, des pétales luminescents pleuvaient sur eux depuis l'ouest. Elle se redressa pour observer les joyaux qui voletaient autour d'eux tels des flocons. Des formes lumineuses se découpèrent à l'horizon, assez étincelantes pour que Mewnie doivent mettre une main devant ses yeux pour les observer. Rapidement, elles l'entouraient, des animaux de lumières, courant, nageant, volant autour d'eux. Mewnie était émerveillée face au spectacle. Des cervidés aux gigantesque cornes, portant des oiseaux, des félins couverts d'écailles et possédant plusieurs queues, des Amphiptères, Hydres et autres Dragons. Des créatures lumineuses voguant autour d'eux, produisant des sons venus d'autres Mondes...Certains passèrent tout près d'eux, faisant trois fois la taille d'Arkayn alors que d'autres petits oiseaux voletaient en tournant autour de Mewnie qui riait, éblouie sans comprendre. Elle s'accrocha à son Dragon et lui indiqua de voler dans leur direction. Ils allaient vite, trop vite, presque comme des étoiles filantes vers le ciel, le striant de lumières. Arkayn qui peinait à suivre les lumières, piqua finalement dans la couche épaisse de nuages comme eux, sans réfléchir et les deux compagnons se retrouvèrent au cœur de l'orage, là où les lumières avaient disparues. Les vents redoublaient de violence, plus forts qu'au départ, ils perturbaient l'équilibre d'Arkayn qui grondait. Les nuages obscurs autour d'eux s'illuminèrent furtivement et Mewnie cru l'espace d'un instant que les animaux étaient revenus, mais le bruit fracassant du tonnerre rugit dans la pénombre, et la jeune fille comprit qu'ils étaient dans un fort mauvais endroit :
- Draschtva, murmura-t-elle, les yeux écarquillés.
Les éclairs surgissaient de n'importe où les frôlant presque, découpant le ciel de nuages obscurs en fragments. Le roulement des tambours du tonnerre était assourdissant et Mewnie qui ne tenait qu'à quelques doigts sur Arkayn, finit par le lâcher en hurlant. Son corps lévitait en l'air parmi les éclairs, tombant à une vitesse fulgurante en contrebas, se tournant et retournant sur elle-même. Elle perdit rapidement connaissance, chutant dans le vide, alors même que Arkayn rugissait d'impuissance sous la force des vents.
***
Cela faisait trois jours à présent que Mewnie n'était pas revenue au Temple. Lorsque la tempête se fut calmée, le lendemain matin, Hassane avait pris son Dragon et s'était envolé faire une patrouille dans les environs, pour voir si Mewnie ne s'y trouvait pas, abritée du froid, mais après plusieurs heures de recherche infructueuse il avait dû retourner à son poste de Représentant au Temple. Ils ne pouvaient qu'attendre une apparition de sa part. Sasha n'avait pas réagi lorsqu'elle avait appris de Nora, affolée que Mewnie avait disparus dans les froids de la Tempête, disant simplement qu'elle aurait dû réfléchir avant de s'envoler, choquant Nora par sa froideur. Carsten était venu la prévenir furieux la veille, en espérant intérieurement qu'elle reviendrait rapidement en considérant son acte comme dangereux et inconsidéré. Mais elle n'était pas revenue et il commençait à croire que les mots qu'il avait lâchés lorsqu'elle s'était enfuie à dos de Dragon, avait pu prendre leur sens dans une maladresse. Il s'en voulait, et dès lors qu'il ne s'occupait pas pour ne plus y penser, des centaines de scénarios lui paraissaient aussi plausibles que effroyables. Léo était parti chez lui dans la montagne avant que la tempête ne fasse rage pour récupérer les affaires qui lui manquaient et n'avait donc été averti que lorsqu'il était revenu, aujourd'hui même. Nous étions le premier jour de cours, et Mewnie manquait déjà à l'appel. Tous s'étaient rendus en cours, en priant pour que Mewnie revienne bientôt.
Sasha dans son expression froide et impassible de toujours alors que ses compagnons s'inquiétaient tous plus ou moins pour Mewnie, était parti en cours avec l'unique idée en tête qu'elle comblerait enfin ses lacunes. Elle traversa le couloir menant à l'amphithéâtre Nord, habillé d'une des longues chemises qu'elle possédait à présent couverte d'une peau de loup qu'elle avait attachée au niveau de la taille, retombant sur la jupe. Faisant partie des premiers arrivés, elle s'installa sur l'un des gradins de pierre, parmi ceux qui se trouvaient en avant face à l'estrade où le professeur venait faire cours. Sasha sortit de sa besace en cuir le carnet où elle écrivait ses questions et un pot d'encre noire avec son éternelle plume blanche tacheté de noir. Elle attendit patiemment que la salle se remplisse d'étudiants, observant le ciel au-dessus de sa tête, d'où provenait une fine pluie de flocons de neige qui atterrissaient sur les gradins et les cheveux des élèves. Sasha avait choisi de s'inscrire au cursus d'étude sur les Origines du Monde et le Divin, car elle avait vu cité le nom du Sage Jeremiah pour le cours de Mythologies. Il y avait également un cours de Paléographie par le Sage Dion et d'Histoire et Théologie auquel elle était actuellement présente, mené par la Sage Sargue. Elle se devait également de suivre les cours obligatoires d'Éthique, Magie et Langues bien qu'elle les connaisse toutes parfaitement, elle avait choisie le Naphîl, mue par un instinct.
Le Sage Dion arriva de l'entrée de la caverne, habillé d'une longue toge noire drapée sur son corps ainsi qu'une peau de Camas, rousse couvrait ses épaules. Il avait une barbe de quelques jours, couleur poivre et sel qui se reliait à ses cheveux et ses traits légèrement ridés.
Il posa les livres qu'il tenait sous son bras sur le bureau de pierre dans un tel vacarme que les étudiants s'arrêtèrent brusquement de discuter, attentifs.
- Bonjour chers élèves. Je suis heureux de reprendre les cours avec vous, nous avions arrêtés le temps de quelques semaines de repos mais revoir vos têtes me fait toujours plaisir, c'est que le temps se fait long ici sans vos babillages incessant !
Quelques élèves rirent, devant les propos du Sage, qu'il arrêta d'un geste de la main :
- Je vois également quelques visages nouveaux, heureux de vous compter parmi nous ! Je suis Dion, je vis ici depuis de nombreuses années et comme vous, j'ai étudié ici avant de finalement trouver ma voie et comprendre que je voulais enseigner ici et vivre en ces lieux.
Il croisa le regard de Sasha et quelques autres personnes avant de poursuivre :
- Je me dois de poser quelques règles. Je parle, vous écoutez, si vous avez des questions, ce sera prononcé dans le calme, j'y répondrai autant que je le pourrai. Vous êtes ici dans un premier temps pour apprendre, et enrichir vos connaissances, je me devrai donc de faire quelques examens pour établir l'ordre et forcer un peu les plus mous à travailler. Sur ce, je mène le cours d'Histoire et Théologie des Mondes, est-ce que quelqu'un peut me dire en quoi consiste la théologie ?
Un élève aux longs cheveux verts, comme des algues croulant sur ses épaules leva la main, et répondit d'une voix grave :
- La théologie concerne tout ce qui est sujet au divin ?
- C'est cela. C'est un ensemble de champs disciplinaires qui concernent d'une manière ou d'une autre l'idée du divin. Très bien. Mais savez-vous en quoi consiste l'étude de l'Histoire ?
Le même élève répondit, cette fois-ci de manière moins sûre :
- C'est l'étude du passé ?
Le Sage esquissa une moue à moitié désapprobative en se frottant le menton avant de répondre :
- En réalité, l'Histoire, c'est à la fois l'étude et l'écriture des faits et des événements passés quelles que soient leur variété et leur complexité. L'histoire est un récit écrit par lequel des hommes et des femmes, donc nous autres, Sages Historiens et Historiennes, s'efforcent de faire connaître les temps révolus. Ces tentatives ne sont jamais entièrement objectives, croyez-moi bien, et sont souvent imprégnées d'une vision du monde propre à l'auteur ou sa culture, mais elles sont censées être élaborées à partir de sources plutôt que guidées par la spéculation ou l'idéologie. Ainsi, nous allons essayer de retranscrire ensemble au mieux comment les mondes se sont formés, bien que comme vous le savez tous, la plupart des archives mentionnant l'ère qui existait avant les deux derniers siècles ont entièrement disparus.
- Disparus ? murmura Sasha sans s'en rendre compte.
Le Sage qui avait été interpellé par la jeune fille, continua en la regardant :
- Oui, disparus. Des vieux Sages mentionnent dans leurs propres écrits des faits décousus qui ne semblent être liés à aucun des manuscrits que nous possédons, aussi c'est la seule hypothèse que nous ayons en dehors de la démence, ou la disparition de nos écrits passés.
***
Nora avait choisi le cursus le plus adapté pour exploiter ses capacités, celui sur les Sciences Naturelles et les Arts. L'idée de commencer les cours avait chassé l'inquiétude qu'elle éprouvait pour Mewnie. Elle était impatiente, parcourant le couloir de l'amphithéâtre Sud qui à contrario du Nord était creusé sous la roche profonde et plongé dans l'obscurité, à peine éclairer des flambeaux qui ornaient les parois et le grand feu central à côté du bureau de bois. Beaucoup d'étudiants étaient déjà installés, aussi elle trouva une petite place à la cinquième rangée avant que la Sage Théodora n'arrive face à eux. Elle avait des cheveux couleurs de miel qui bouclaient jusqu'à ses pieds, retenus par une broche pour dégager son front, vêtue d'une toge, drapée de noir.
Elle fit ses présentations d'une voix forte et glaciale, semblable à celle de Sasha, avant de commencer son cours.
- Combien d'entre-vous se demandent à quoi sert le cours des Nombres ? Levez-la main, n'ayez pas peur, je ne vais pas vous manger.
Les étudiants se regardèrent hésitants, mais les deux tiers d'entre-eux finirent par lever la main et parmi eux, Nora qui ne comprenait pas en quoi savoir compter pouvait l'aider en tant que Sorcière.
- C'est plutôt du domaine des Humains, non ? lança quelqu'un.
La professeure lui lança un regard noir avant de se diriger vers une grande ardoise couleur de charbon, sur laquelle à l'aide d'une pierre calcaire, elle inscrivit des suites de nombres.
- Et bien, je suis une Sune. Et j'ai appris que pour aller plus loin dans ses raisonnements, dans ses recherches il fallait savoir comment raisonner, analyser. Qu'on soit Humain, ou Nindien, ou Artésien, rien ne change ? Nous avons besoin de savoir compter. Voici un exemple.
Elle se retourna, et scruta les yeux de ses élèves d'un œil sévère avant d'entamer son discours :
- J'enseigne l'Algèbre, l'Arithmétique et la Géométrie. L'AAG, pour ceux qui veulent, et retenez bien ceci. L'étude des nombres favorise l'entraînement cérébral et la gestion des situations compliquées. Il permet également d'augmenter la confiance en vous. Qui l'aurait cru ? Beaucoup d'élèves gagnent confiance en eux en réalisant des exercices. En effet, c'est un cours où les progrès sont extrêmement visibles.
Les élèves lui lancèrent un regard dubitatif alors qu'elle passait devant eux, les mains derrière le dos, le menton relevé, faisant balayer le sol de ses cheveux.
- L'étude des nombres permet également de mieux apprendre à gérer des situations complexes et de les aborder avec beaucoup moins d'angoisse, continua-t-elle de sa voix claquante, imposant le respect. Ils permettent de bien analyser la situation avant de prendre une décision et agir. Pour chaque exercice, le problème semble parfois insurmontable et l'on ne sait pas par où commencer. La méthode consiste à prendre chaque information et traiter le problème étape par étape, sans précipitations. Des conseils extrêmement précieux pour la vie de tous les jours.
Elle fixa l'élève qui avait posé la question, lui donnant un frisson et termina :
- Ainsi, l'étude des nombres favorise l'imagination et la réflexion logique. Plus le cerveau travaille, plus celui-ci est apte à résoudre des problèmes complexes. Cette agilité mentale permet de développer vos capacités de mémoires, d'analyse et de réflexion. L'étude des Nombre vous est donc utile pour utiliser la magie avec précaution.
- Et en ce qui concerne l'Algèbre ? fit Nora en levant la main. Ce n'est que de la théorie, quelle utilisation peut-on en faire ?
La Sage se retourna brusquement vers elle et s'avança, faisant regretter à Nora ses paroles à chacun de ses pas. La Sune prénommée Théodora posa ses mains à quelques centimètres des affaires de la jeune Sorcière qui recula instinctivement, sa mine sanguine en main. La professeure regarda quelques instants Nora la détaillant de haut en bas avant de clamer :
- Puisqu'une machine à compter est possible, une machine à raisonner l'est également. L'algèbre est déjà une sorte de machine à raisonner ; vous tournez la manivelle, et vous obtenez sans fatigue un résultat auquel la pensée n'arriverait qu'avec des peines infinies.
Elle retourna vers son tableau sans autres formes de cérémonie pour noter des méthodes de calculs et des exercices en continuant sa tirade :
- Le calcul algébrique, comme toute branche des Nombres, repose sur la logique et l'implication personnelle de l'apprenant. Apprendre ces notions, c'est donc aussi étudier le monde. Celui qui nous dépasse premièrement, comme les étoiles, les intempéries, le climat également. Comment ne pas parler de l'importance de la cartographie dans notre monde et depuis des décennies ?
Elle jeta un regard à l'Assemblée qui notait dans un silence sourd tout ce qu'elle disait.
- D'autres questions ?
Le silence qui lui répondit lui arracha un maigre sourire, lorsqu'elle dit d'une voix forte :
- Bien, commençons alors.
À la fin de la journée, la jeune fille de quatorze hivers avait des manuscrits bien lourds d'apprentissage entre les mains et fut heureuse de s'en libérer lorsqu'elle vit Sasha assise sur le rebord du bassin de la statue commémorative de Idore.
- Par Shiva ! Cette journée fut si courte et si longue à la fois ! Mon poignet me fait un mal !
Elle se laissa tomber aux côtés de Sasha en soupirant. Nora lui avait donné rendez-vous pour travailler ensemble, le midi même, après les cours. Sasha n'avait toujours pas levé son regard du Livre qu'elle emmenait partout avec elle, aussi Nora en faisant la moue continua de parler :
- J'ai eu successivement un cours de Nombres, de Biologie, d'Éthique et mon option de Botanique !
Elle ouvrit ses notes, où figuraient des dessins qu'elle avait tenté de reproduire d'après ce que leur montraient les quelques manuels qui avaient été à leur disposition. La Biologie et l'option Botanique étaient sans nul doute pour l'instant les cours préférés de Nora. La Sage Monie était si souriante et bienveillante que cela avait rapidement marché entre elles. Elle s'était laissé un peu refroidir par la professeure de Nombre, mais elle la préférait largement au vieux monsieur grincheux qui leur donnait un cours d'Éthique, ennuyant à mourir.
Elle lança un coup d'œil à Sasha qui était toujours plongée dans sa lecture sur les Sunes et leur haine ancestrale envers les Nyxes lorsque la petite rousse glissa son petit manuscrit entre les mains de Sasha en lui demandant avec de grands yeux :
- Tu veux bien m'aider à apprendre s'il te plaît... ?
Sasha hocha imperceptiblement la tête et Nora étouffa à peine une exclamation de joie avant de se coller à la fille à la peau diaphane.
- Dis-moi, tu n'as pas tes propres cours à réviser, toi ?
Sasha leva son doigt pour tapoter sa tête en disant de sa voix habituellement morne :
- J'ai déjà tout dans ma tête.
La petite rousse lui lança un regard réprobateur, mais ne dit plus rien à ce sujet lorsque Sasha tourna les premières pages ou sa fine écriture de souris, comme elle aimait l'appeler, avait noté la définition que leur avait donné la Sage Monie de la Botanique :
- Botanique : c'est la science consacrée à l'étude des végétaux et de leurs attributs.
Avec dans le plan de ce qu'ils s'apprêtaient à étudier, la section herboristerie qu'il lui avait tapée dans l'œil :
- Herboristerie : étude des plantes médicinales et des préparations à partir d'ingrédients naturels utilisés comme médicaments.
Sasha tourna une autre page et passa ses doigts sur la gravure d'une fleur que Nora avait faite en sépia avant de relever le livre et de poser des questions à la jeune fille :
- Quelles parties de la fleur peut-on utiliser et à quelles fins ? Cite-moi trois mélanges.
Les jeunes filles parlèrent ensemble, nouant une complicité d'apprentissage ou chacune d'entre elle répondait aux questions de l'autre, tentant de faire taire le manque de la Dorosse parmi eux, qui pesait dans le cœur de Nora, comme une bille de plomb.
Les jours suivants, elles s'installèrent au même endroit, accompagnées des garçons qui s'asseyaient au sol, discutant joyeusement entre eux, cherchant en vain à ne pas croire à la disparition de Mewnie.
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