Chap 15
Le soleil se levait sur les pics glacés des montagnes, inondant les chambres d'une lumière froide et douce, formant une couverture réconfortante sur les corps de chacun, comme un baiser donné par les Dieux eux-mêmes sur leurs peaux. C'était la sensation qu'éprouvait Léo chaque matin à l'aube de son réveil à l'internat, lorsque les rayons traversaient ses cils, mettant un terme à son sommeil. Il n'y avait pas de soleil à Arte. On racontait que la Grande Araignée, l'une des Originelles du Monde, après avoir tissé sa toile stellaire, avait besoin de forces pour maintenir et protéger sa création, aussi lorsqu'elle trouva le petit escargot du soleil et de la lune, au lieu de les manger, elle les recueillit entre ses pattes et s'endormit dans un profond sommeil éternel, enlevant la faim et la soif en engourdissant les corps des Artésiens. Ainsi, le jour de son arrivée à Nindia, il avait été secoué de spasme de douleur. Cela n'était pas dû au voyage, mais à la naissance de son corps, qui prenait vie. Sur le dos d'un Dragon, les moindres de ses pores s'étaient ouvert en une fraction de secondes sous la force du vent, le sang s'était mit à courir dans ses veines, le froid l'avait assailli de toute part comme des vagues brûlantes et l'expression de la douleur était apparue à lui quelques instants, avant que sa magie ne l'enroule d'une douce chaleur, presque imperceptible, qui maintenait son corps dans l'illusion. La magie d'Yndris était puissante, quasi omniprésente à Arte, elles changeaient la moindre particule des corps des natifs. Son corps s'était à nouveau engourdi, mais de manière plus douce, puisqu'il ne se trouvait plus dans le cocon d'Arte, il avait faim parfois, tout comme la soif ou le froid pouvaient partiellement se faire sentir. Et Léo ne pouvait plus se passer de ses sensations. Il adorait Nindia, et ses paysages escarpés dotés de cette pellicule blanche qui ornait les reliefs d'un blanc immaculé. Lui qui venait du Monde des Rêves, avait seulement à présent l'impression de vivre un rêve éveillé et depuis, il ne pouvait s'empêcher de sourire.
Il se redressa empreint d'une bouffée de joie dans le cœur, et s'étira les bras, heureux de commencer une nouvelle journée. Il remercia silencieusement Yndris, le Gardien et la Grande Araignée Astrée, de lui permettre de vivre ces instants de bonheur et s'extirpa de son lit.
Les bains n'étaient disponibles que pour les femmes le matin, aussi ils se devaient de faire leur toilette avec des cuves d'eau venues du petit lac Voln, qui se trouvait sous les chutes du Temple. Certaines entrées de Galeries se cachaient derrière ses eaux vrombissantes, mais il était interdit d'utiliser l'eau, considérée comme sacrée par les Fahren du Temple. Ils ne se servaient que de l'eau diluée dans la lave du cœur de la montagne, celle qui se trouvait dans les bains et qui coulait dans les clepsydres par les fenêtres. Ils utilisaient sinon l'eau prélevée du lac pour les petits usages. Il nettoya ses mains et son visage en frottant vigoureusement et se sécha rapidement son visage avec une serviette disposée sur l'étagère. En se retournant il constata que le lit de Hassane était défait, sans sa présence, comme chaque matin, sans se poser questions. Il se levait toujours plus tôt que lui pour subvenir à ses devoirs de représentant. Il attrapa une chemise ample, au col large, et retroussa ses manches aux coudes. Il n'aimait pas couvrir son dos de tissu, à son contact les marques lui faisaient ressentir de vives brûlures, mais il ne pouvait pas se balader à moitié nu dans l'internat indéfiniment. Il ne portait des chemises qu'en ces lieux, mais dès qu'il fallait sortir il préférait remettre son éternel long manteau noir. Il venait d'Arte, et restait l'un des seuls vêtement qu'il avait pris avec lui. Il avait la particularité de retenir le voile de magie qui l'entourait et le tissu qui recouvrait l'intérieur était d'une telle douceur que les marques sur son dos le faisaient à peine souffrir. Il ne pouvait imaginer la douleur qu'il devrait ressentir s'il n'était pas Artésien, sans ce voile de magie qui engourdissait toute forme de douleur, il souffrirait le martyr.
Râlant mentalement une énième fois contre les règles stupides qui mentionnaient le port de vêtements couvrants, il attrapa son écharpe et se prit à observer Sasha qui dormait à poings fermés.
La jeune fille reposait sur le grand coussin noir, sans la moindre couverture, simplement munie de la longue chemise blanche qui lui arrivait aux chevilles qu'il lui avait donné quelques jours plus tôt. Son corps baignait dans le soleil, ses longs cheveux couleur neige étaient dispersés autour d'elle. Elle était maigre, assez pour qu'il se demande comment elle faisait pour ne jamais se plaindre des marches et des efforts qu'elle menait. Il émanait de Sasha une aura de faiblesse, craintive qui dès qu'elle ouvrait les yeux, disparaissait. La force qu'elle contenait ne venait pas de son corps mais de l'entièreté de ce qui l'habitait. Sa peau au soleil était diaphane, on voyait presque apparaître ses os à travers la blancheur de sa peau. Elle semblait comme aspirer les rayons du soleil à l'intérieur d'elle, comme si elle se nourrissait de sa lumière tant son être tachait dans le décor.
Elle ouvrit brusquement les yeux sur lui et se releva en continuant à le fixer.
- Bonjour Sasha ! lança gaiement Léo, je me suis fait la réflexion en te regardant qu'il te faudrait de nouveaux vêtements, tu ne peux pas éternellement te promener en chemise. Nous avons de la chance, d'après Hassane la foire mensuelle devrait venir dans les prochains jours, nous trouverons des tissus et des vêtements à ta taille. Si cela te dérange de te promener seulement habillée de se maigre tissu, je pourrais demander à des amies si elles n'ont pas quelque chose à ta taille en attendant... ?
- C'est bon Léo, coupa Sasha de sa voix éternellement froide, ça me convient très bien. Je n'ai pas froid.
Léo eut une pensée éclair sur la provenance de Sasha, qui pourrait potentiellement être né à Arte, mais balaya bien vite cette idée en y répondant qu'il aurait senti la magie qu'utilisait Sasha comme identique à la sienne. De plus, jamais il n'avait entendu quelqu'un parler de l'existence d'un individu mi-femme, mi-homme qui se changerait lors du Molden.
- Viens, il est circa six heures, il est temps de commencer la journée, Sasha.
Ensemble, ils parcoururent les couloirs et franchirent les marches des escaliers jusque dans le réfectoire où ils se servirent d'un bol et d'une cuillère lorsque Léo s'exclama joyeusement :
- Je vois Mewnie et sa colocataire assises là-bas, allons les rejoindre !
Sasha ne comprenait pas en quoi s'asseoir à côté d'elles le poussait à être si souriant, mais ne fit aucun commentaire.
Ils se posèrent rapidement à leur côtés et Sasha nota en relevant la tête vers Mewnie, que celle-ci n'était pas en forme, à la vue de ses yeux bouffis de sommeil, et de son nez rougis. Léo, qui avait remarqué la même chose posa la question :
- Mewnie, tu vas bien.. ? On dirait qu'un oiseau est venu faire son nid cette nuit dans tes cheveux, pouffa-t-il.
Sasha traduisit les mots de Léo en guise de bonjour, et Mewnie leur lança un regard noir, puis sans répondre enfourna sa cuillère dans sa bouche, la mine boudeuse. Ce fut sa colocataire qui prit les devants et parla à sa place, en Pirus, la langue commune :
- Quand je suis arrivée dans la chambre hier soir, elle dormait toute habillée la bouche ouverte, rit-elle, elle n'a même pas daigné répondre à mes salutations qu'elle s'est rendormie tout aussitôt ! J'ai dû la tirer du lit pour la faire venir manger un bout ce matin !
Mewnie amena ses genoux contre elle et continua à manger, plus renfrognée encore de ne pas comprendre en Sashant pertinemment qu'on parlait d'elle.
- Dis-moi, comment t'appelles-tu ? lança en souriant, Léo.
- Nora ! fit-elle en faisant bouger ses cheveux roux. Cela ne fait que deux semaines que je suis ici, je m'ennuyais un peu seule dans ma chambre aussi, je suis ravie que Mewnie soit associée à ma chambre !
Mewnie bougonna des mots inintelligibles qui devaient s'apparenter à des jurons. Léo entama la discussion avec Nora, sans se soucier, laissant à Mewnie le droit de rester dans son bougonnage.
Sasha était concentrée sur son repas, qui ressemblait à une bouillie de gruau mélangée au liquide collant et sucré que Léo leur avait servi à leur arrivée à Nindia, l'eau mélangée à la lave donc. Le gruau avait été fait à base de fleurs en poudre proche du goût de l'épeautre ou de l'orge, avec un mélange de lait d'un animal qu'elle ne connaissait pas, mais au parfum très prononcé. Les saveurs se rajoutaient au panel de sa mémoire, à chaque bouchée, dont l'une fut interrompue par la voix légèrement grave et rocailleuse de Mewnie :
- Dis Sasha, tu t'en sors toi ? Tu t'intègres bien ?
Elle leva les yeux vers la jeune fille, dont les cheveux broussailleux formaient une couronne autour de sa tête tant ils étaient emmêlés. Sasha se demanda si Mewnie se souciait réellement d'elle. Ils se connaissaient depuis un moment maintenant, mais cela suffisait-il pour que des liens se créent entre eux ? Ils avaient vécu beaucoup de choses ensemble et plus d'une fois frôlé la mort, alors, ils devaient selon les livres êtres...amis ? Les amis se devaient de se préoccuper l'un de l'autre.
- Tu veux que je t'aide à te brosser les cheveux, Mewnie ? demanda d'une voix morne Sasha à la stupéfaction de Mewnie.
Mewnie se demanda si Sasha s'essayait à l'humour ou l'ironie, mais en voyant son air froid et sérieux elle se dit que c'était impossible, mais alors, elle venait d'être...avenante ?
Nora ne comprenait pas l'air éberlué de Mewnie et demanda gaiement à Sasha ce qu'elle avait dit à Mewnie. Sasha ne dit rien dans un premier temps trouvant cela inutile, mais la dénommée "Nora" insistait tellement que Sasha finit par céder, à cela elle lui répondit :
- Tu en as du courage ! Quelle bonne amie tu as Mewnie ! lança Nora à l'El'fe.
Léo stupéfait, regarda Sasha sous un autre angle alors que Mewnie balbutiait :
- Euh...non, merci. Dis moi Sasha...est ce que...tu vas bien... ?
- C'est toi qui as la voix enrouée Mewnie, ce n'est pas à toi de poser la question, répondit Sasha, en se désintéressant des autres pour finir de manger.
- Mewnie, demanda Léo sans avoir suivi la discussion, je pense que tu as attrapé le froid au vu de ton nez rouge, c'est le Borée qui t'as pris !
- Hein ? demanda Mewnie qui ne comprenait rien de ce que lui traduisait Sasha.
- C'est une expression d'ici, expliqua joyeuse Nora, les nouveaux arrivants attrape souvent ce mal, on dit alors que le vent du Nord est venu leur prendre la voix en signe de bienvenue !
- Charmante attention, baragouina Mewnie.
-Tiens, lui dit Léo, en lui tendant l'épaisse écharpe en laine noire qui couvrait son cou. Ça te permettra de ne pas aggraver ton cas. Manifestement, je t'ai cousu des vêtements trop grands, fit-il un peu gêné. Je ne cous pas depuis très longtemps...
Sasha intervient une fois de plus, sans même s'en rendre compte.
Mewnie baissa le regard sur sa tenue, où le pantalon tombait sans cesse sur ses hanches et la chemise sur son épaule, les manches si longues qu'elles devait sans cesse les retrousser. Elle enroula l'écharpe que lui tendait le garçon sur son cou et répondit :
- Ce n'est rien, j'en achèterai d'autres.
Sasha surprit l'air déçu de Léo en lui traduisant les mots de Mewnie. Son visage s'était refermé brusquement, mais elle n'en tint pas plus compte. elle ne connaissait pas encore assez le garçon aux pupilles fendues pour devoir se soucier de son état, comme elle le faisait avec Mewnie. L'amitié était vraiment une tâche difficile, se dit-elle. Encombrante et non-nécessaire, mais utile pour obtenir de l'aide en terre inconnue de ce qu'elle avait pu comprendre.
Léo avait passé beaucoup de temps pendant le sommeil de ses deux rescapés pour rapiécer ses vieux vêtements afin qu'ils soient adaptés à eux. Certes, il n'était un pas très bon couturier, mais... elle n'avait pas l'air de se soucier de son travail et de l'aide qu'il lui avait apporté, aussi il ne dit plus rien, légèrement refroidi.
Nora sentait que l'ambiance avait changé, mais n'osa rien dire. Hassane arriva vers eux et leur fit un signe de salutation avant de dire d'une voix sévère :
- Assez bavardé les quatre là, il est temps d'aller faire vos corvées de la matinée, vous êtes les derniers assis ! Si vous ne voulez pas rater les inscriptions aux cours avant le repas de douze heures, vous avez intérêt à vous presser.
Puis il ajouta d'une voix adoucie :
- Alors nous avons retrouvé notre petite ? Il n'est pas bon de rater les repas jeune fille, il va falloir que vous vous inscriviez sur les listes de corvées rapidement.
Mewnie qui avait rougit dans un premier temps à sa venue, s'était vite remise en entendant les directives qu'il lui avait données, traduites en quelques mots par l'honorable Sasha. Bon sang, il ne pouvait pas être plus intéressé par elle que cela ?
Hassane repartit tout aussitôt qu'il était venu et nos quatre jeunes débarrassèrent leur petit-déjeuner.
Sur le chemin vers les chambres, un souvenir fugace vint à l'esprit de Mewnie lorsqu'elle se souvint de la petite bête blanche, elle demanda doucement à Léo :
- Au fait, où se trouve Miya ? Elle n'est pas avec vous ?
Sasha ne s'en était pas soucié plus que de ses manches le matin même lorsqu'il l'avait remarqué aussi il fut surpris que Mewnie s'en intéresse, mais traduisit tout de même, presque lassé de devoir faire la traductrice.
- Elle est partie dans les environs sous forme d'oiseau, je ne sais pas pour quoi faire, après tout elle mène sa propre vie, mais elle reviendra sûrement dans les prochains jours, lui répondit-il froidement. Ce n'est pas un animal en cage.
Elle ne dit rien, perturbé par le ton qu'il venait d'employer, mais ne lui en tint pas rigueur. Il devait avoir ses raisons.
Ils se séparèrent laissa Mewnie seule avec Nora et ensemble elles se dirigèrent vers les pancartes pour que Mewnie y inscrive son nom.
Elle regardait fixement les pancartes sans trop savoir où se placer lorsque Nora qui perdait patience lui chuchota :
- Tu n'as qu'à prendre les mêmes que les miennes ! Comme ça on sera ensemble, et on pourra faire plus ample connaissance.
Mewnie grimaça à cette perspective. Non pas qu'elle trouvait Nora méchante, loin de là, seulement elle débordait d'énergie, et ça avait le don de lui taper sur les nerfs. Seulement, elle avait raison sur un point, si elle choisissait les mêmes que les siennes, elle ne prendrait pas le risque de se perdre et de se retrouver seule.
Elle marqua alors son nom dans les listes du transport et de la buanderie.
Sans trop comprendre dans quoi elle venait de mettre les pieds, la jeune rousse lui attrapa la main et tout en sautillant, elle la guida vers leur chambre.
- Il vaudrait mieux que tu t'habilles avec des vêtements chauds Mewnie ! rit-elle sans que Mewnie ne comprenne.
Les jeune filles enfilèrent des bottes et leurs manteaux, et Mewnie attrapa le peigne que lui avait offert Nora pour tenter de démêler ses cheveux. Elle commença à brosser ses longueurs tout en revoyant l'instant où Sasha lui avait proposé de l'aider. C'était étrange, Sasha n'avait jamais été ainsi...peut-être qu'elles devenaient amies ? En plongeant dans sa mémoire, Mewnie chercha des souvenirs sur ces anciennes amitiés, mais ne se souvenait que des gamins des rues avec lesquels elle aimait terroriser les autres enfants et les passants au lieu d'aller à l'école, lorsqu'elle vivait à Otokapi. Elle revoyait toutes les soirées passées à s'entraîner à l'épée avec son père sous le regard aimant de sa mère, mais elle sentait qu'il lui manquait quelque chose, qu'elle avait oublié quelque chose d'important. Un violent mal de crâne fit surface, empirant son état lamentable, entre le nez qui lui coulait, les courbatures et sa gorge qui la faisait souffrir, elle enviait Sasha et Léo d'être aussi en forme ! Elle se souvenait de la Brèche, du vieil homme qui l'avait couvé après l'avoir trouvé dans la neige, du petit Dragon avec lequel elle s'était enfui à Warden. Mais même là-bas alors que des amies d'Hernik lui proposaient de lui apprendre d'autres langues, elle se rebellait préférant voler dans les airs avec Arkayn, devenant par la même occasion plus Dragonnière que Terrestre. L'âge ingrat, pensa-t-elle fort. Au souvenir d'Henrik, elle frissonna de dégoût et changea vite de pensée, cherchant ce qu'elle avait pu oublier d'Otokapi qui la démangeait autant. La douleur se fit plus vive aussi, elle se décida à ne plus penser à rien, exténuée.
Elle finit de tresser ses cheveux autour de sa tête pour les maintenir, rêvant brusquement d'un bain chaud et réconfortant qui lui enlèverait enfin la transpiration et la crasse qui couvrait son corps ces derniers jours. Elle savait que les bains n'étaient pour les filles, que le matin, aussi elle pria pour que ses corvées ne durent pas indéfiniment...
En voulant se lever, elle fut prise d'un vertige et se rassit presque aussitôt en se frottant les yeux.
- Ca ne va pas Mewnie ? Tu as mal quelque part ?
- Mmm...oui un peu à la tête. Ça se rajoute aux salutations du vent du Nord !
Nora éclata de rire et partit chercher des bocaux dans le placard :
- Ne t'inquiète pas, j'ai ramené deux-trois plantes médicinales de mon village, tu m'en achèteras de nouvelles à la Foire pour me remercier.
Elle sortit une pierre plate très chaude cachée dans les replis de la roche qui servaient d'étagères avec des gants et y posa une bouilloire y faisant chauffer de l'eau et ses herbes mélangées à une texture collante qui rappelait à Mewnie la sève des arbres à Warden.
- Nous n'avons pas le droit normalement d'avoir des pierres chauffantes, mais bon, disons que c'est notre petit secret !
Mewnie attrapa le gobelet en terre cuite qu'elle lui tendait rempli de l'étrange infusion, et les mains agréablement chauffées par la chaleur du récipient elle en but quelques gorgées sous le regard bienveillant de la rouquine.
Elle se prit à l'observer de plus près, détaillant son visage couvert de taches de rousseur, son petit nez pointu, ses yeux clairs, son sourire éclatant qui rayonnait dans ses cheveux couleur de cuivre. Elle portait une robe, comme la plupart des filles, colorée de fleurs roses et violettes, elle était doublée de fourrure, de même que ses collants épais en laine qui devaient sûrement gratter se dit Mewnie. Nora était gentille et semblait sans mauvaises intentions. Elle était gaie ne se plaignait jamais, comme Léo. Seulement, Léo dégageait une aura de confiance naturelle impossible à négliger, tandis que Nora, en dehors de son sourire, ne laissait rien transparaître. Mewnie connaissait beaucoup de gens qui se prétendaient gentils sous un premier abord, mais finissaient par se montrer sous un angle plus mauvais et Nora avait l'air presque trop gentille.. Toutefois, Mewnie était confiante, après tout, il était temps pour elle de se faire des amis, se dit elle en pensant à Sasha, du moins, des amis normaux...il était temps pour elle de s'ouvrir un peu plus. Nora était jolie et bienveillante, quels que soient les "secrets" qu'elle cachait, Mewnie était heureuse de l'avoir pour colocataire.
Elle lui sourit et, finissant le contenu de son verre d'une traite, elles sortirent de la chambre en discutant joyeusement.
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