Chap 11
Un silence glacial avait envahi la pièce. Mewnie était tétanisée devant l'inconnue qui était rentrée avec Léo. Elle détailla l'apparence de celle-ci, d'une beauté froide, avec ses longs cheveux blancs, elle avait le même visage que Sasha, à peine plus fin, mais... ça ne pouvait pas être Sasha, c'est impossible....
- Qu'est-ce que.....
- C'est Sasha....tenta Léo avec un regard gêné.
- Bonjour Mewnie, lança Sasha avec une voix douce. Je suis heureux que tu sois rétablie.
- "Heureuse", Sasha, tu es heureuse, corrigea Léo.
- J'ai besoin d'explications, dit elle d'une voix aiguë, en humain.
Léo jeta un coup d'œil à la fille qui se tenait à côté de lui et dans sa langue maternelle se mit à parler :
- Je ne sais que très peu parler l'humain, et encore moins l'elfique. Tu vas devoir traduire un moment.
- Mewnie, Léo ne parle pas bien l'humain, je vais te traduire ce qu'il nous dit. J'espère juste que vous ne direz pas trop de choses inutiles.
Tétanisée, ses yeux passèrent de Léo à Sasha simultanément avant que des mots s'échappent :
- Mon Dragon...
- Il.... Bien, essaya Léo. Il s'approcha doucement d'elle et tendit sa main vers elle, un sourire confiant aux lèvres.
Elle le regarda quelques instants, hésitante, puis détournant le regard, elle se leva d'elle-même du lit. Elle n'avait pas encore assez confiance en lui. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Quand elle s'était réveillée, celui-ci caressait un tigre d'une blancheur immaculée, et lorsqu'il s'était tourné vers elle, elle n'avait pas fait attention à ce qu'il disait, mais elle reconnaissait en lui sa voix douce, celle qui l'avait sortie de ses songes. À chaque mot qu'il prononçait elle se sentait prise d'une douce chaleur, une paix intérieure qu'elle ne comprenait pas dans le tumulte de ses sentiments. Lorsqu'il s'était avancé, elle s'était tout de suite crispée, méfiante, peut-être il utilisait de sa magie pour la mettre dans sa poche, surtout qu'elle ne comprenait pas ce qu'il disait. Il transpirait la bienveillance, il avait de ces beautés simples, qui passaient inaperçu à qui ne savait voir la chaleur dont émanait ses yeux, brillants d'intelligence. Il avait fini par lui demander en quelques mots humains qu'elle reconnut, comment elle allait. Elle ne répondit pas, observant autour d'elle les quelques éléments de la pièce avec intérêt. Elle l'entendit alors prononcer le nom de Sasha. Brusquement, elle se retourna et détailla son expression. Elle se sentait soulagée qu'il n'ait rien. Il lui fit signe qu'il revenait et traversa le mur d'eau seul. Elle vit alors la multitude de cicatrices qui ornait son dos, des cercles acérés, d'une couleur rosée et blanche qui se dessinait. Depuis lors, elle n'avait cessé de se demander où se trouvait Arkayn, qu'elle sentait toujours vivant, et se désintéressa du chatouillement désagréable qui se trouvait derrière son crâne.
Sous les yeux de Sasha et de Léo, elle se leva et manqua de tomber, si Léo ne l'avait pas retenue, dans un élan d'instinct.
- Long.....dormir.....corps....hésita-t-il avant de se tourner vers Sasha et de lui dire quelques mots incompréhensibles.
- Ton corps est encore engourdi après le long sommeil que tu viens de vivre, il te dit que si tu veux voir Arkayn, il faut que tu laisses Miya te prendre sur son dos.
-....Miya....?
Léo envoya sa main dans l'air d'un grand mouvement vers le rideau, et une image apparut sur celui-ci. Un champ de fleurs blanches, dans les plaines montagneuses sous un soleil ardent. Sasha se recula essayant de comprendre le phénomène, et Mewnie hoqueta de surprise lorsque le tigre blanc jaillit du rideau en entrant dans la pièce. L'image disparut aussitôt et le tigre aux yeux noirs s'approcha de Mewnie sans bruit.
Elle se laissa faire quand Léo l'aida à s'accrocher à son pelage, et s'assit sur le dos de la bête au pelage soyeux. Ensemble, ils traversèrent le rideau et marchèrent dans l'obscurité de la grotte. Mewnie ne pouvait s'empêcher de dévisager Sasha et l'étrange accoutrement qu'elle portait, bien trop court pour elle. Elle s'adaptait petit à petit à cette nouvelle apparence qu'avait son acolyte. Elle lui posa de nombreuses questions, quant à Léo, l'endroit où ils se trouvaient, comment elle allait, que s'était il passé, mais également comment pouvait-elle comprendre ce que disait Léo. À cette question, Sasha resta un moment silencieux, avant de reprendre avec la même voix morne qui la caractérisait autant :
- Cette capacité doit sûrement être liée à mon ancienne vie. Je ne sais pas non plus pourquoi je suis capable d'entrer en contact avec la pluie du Molden, ni pourquoi elle change mon apparence.
Mewnie ne répondit rien, désorientée, mais le chatouillement continuait de l'agresser dès lors qu'elle essayer de plonger dans ses souvenirs pour trouver la réponse.
Ils tournèrent dans une dernière cavité et c'est alors qu'elle l'aperçut. Son magnifique Dragon d'écailles d'un blanc rosé, qui dormait fièrement face à elle. Elle descendit doucement du tigre avec l'aide de Léo, et essaya de marcher seule avec un peu de difficulté, suite aux nombreuses contusions qu'elles avaient eu les précédents jours, et ne put retenir un soupir de soulagement lorsque sa main caressa son museau. Ce contact lui avait tellement manqué. Elle laissa ses doigts glisser sur les endroits de sa peau où les écailles avaient partiellement disparues, là où des naissances de pousses se trouvaient, la plupart des lésions avaient été soignées et réparés, ses ailes membraneuses, avaient été recousues, et bientôt le fil ne serait plus utile. Elle s'approcha de son abdomen, observant l'énorme plaie qui le barrait, presque entièrement cicatrisée.
Elle sourit laissa une larme lui échapper, qu'elle essuya rapidement avant que les autres ne la voient, et murmura le nom de son Dragon avec douceur.
- Celui-ci dans son sommeil frémit, un filet de vapeur s'échappant de ses narines, et un grondement sourd sortit du fond de ses entrailles. Elle se retourna vers Léo et le remercia d'un signe de tête avant de retourner vers le tigre.
- Il est en état de voler, sa cicatrisation est presque complète Sasha !
- Très bien, lui répondit-il moins enjoué que Mewnie.
Alors que Léo s'apprêtait à la remonter sur le tigre, elle lui fit un signe négatif de la tête et lui dit qu'elle marcherait en se tenant à lui. Léo n'eut pas l'air d'émettre de contradiction, ayant compris la requête de celle-ci, mais resta près d'elle tout de même au cas où.
Ils marchaient dans la pénombre, et Léo donnait des indications à Sasha pour que Mewnie se rétablisse au plus vite, qu'elle devrait impérativement écouter, s'ils voulaient partir au plus vite, à la fin du Molden vers le Temple.
Sasha lui expliqua alors que Léo leur avaient cousus des vêtements, et qu'après une purification de son corps à l'eau, elle devrait manger une certaine quantité de nourriture et faire de grands mouvements pour être à nouveau en forme. Mewnie n'émit aucune contestations, surtout que le froid s'acharnait sur elle depuis qu'ils étaient sorti du repaire de Léo, et la faim ne cessait de tenailler son ventre, elle voyait qu'elle avait maigri, elle l'avait compris à l'instant où Sasha lui avait dit qu'elle dormait depuis plus d'une semaine. Ils arrivèrent rapidement à la grotte et Mewnie s'assit sur le lit non sans un râle d'épuisement, elle avait beau être fatiguée elle n'avait aucune envie de dormir. Léo prépara rapidement un bouillon pour Mewnie, avec des fleurs oranges et rouges. Elle dégusta le plat avec entrain, lâchant des gémissements de bonheur, le goût était divin à ses yeux. Léo s'affairait à prendre les nouvelles mesures de Sasha, avec un long ruban jaune, cherchant dans ses vêtements de quoi lui convenir. Il trouva rapidement une très longue chemise qui appartenait à sa mère, qu'il avait pris avant son départ, en souvenir d'elle. Il rallongea le pantalon qu'il avait raccourci au préalable, ainsi que la veste, dont il avait fait des ourlets cousus. Mewnie étonnement rassasié pour plusieurs jours avec son repas, fixa un moment Sasha qui venait de changer d'habits, et en se levant attrapa une chaise.
- Sasha, assis-toi là s'il te plaît.
Sans dire un mot, aussi docile que du beurre, elle se plaça là où elle lui demandait. Léo était plongé dans ses cartes lorsqu'elle lui demanda où il rangeait ses outils, en les mimant. Comprenant ses gestes, heureux de communiquer un tant soit peu avec elle, il sourit et lui indiqua un placard avant de retourner dans sa lecture. Elle chercha dans les récipients un peigne et une cordelette et arriva face à Sasha, les instruments en mains.
- Je sens que tu vas empêtrer tes cheveux quelque part Sasha, surtout que tu n'es pas habitué à en avoir d'aussi longs. Je vais t'arranger ça, je me sentirais un peu plus productive ainsi peut-être.
Elle se mit derrière lui, et commença à démêler ses cheveux nacrés. S'occuper de Sasha lui permettait de se mouver sans trop d'efforts et d'arrêter de penser à l'impression qu'il lui manquait quelque chose.
Elle passait ses doigts dans ses cheveux et les tressa habilement, en les attachant avec la cordelette.
Elle se fit la réflexion qu'ils n'avaient aucune trace de boue et de terre et que Léo les avaient certainement un peu nettoyés. Elle rosit légèrement à l'idée qu'il est pu la voir sans vêtements, surtout que présentement elle n'avait pas les seins et détourna furieusement son regard.
Elle ne comprenait pas la réaction de Mewnie, mais sans s'en préoccuper plus elle attrapa le livre dans son sac, et se posant dans le grand coussin noir qui faisait office de lit, garni de pierres-mousse comme lui avait expliqué Léo.
***
Mewnie adorait sentir l'eau couler sur sa peau, c'était une sensation dont elle ne pouvait se passer. Elle était déjà venue à Nindia avant, elle ne se rappelait plus trop comment, mais elle se souvenait de cette sensation d'eau gluante et tiède entrant dans les pores de sa peau. Ses cheveux couleur de nuit bleuté, étaient encore un peu terreux après leur escapade aussi elle s'appliqua à rincer ses longueurs, une des caractéristique de son peuple, une fierté de son espèce.
Elle passa ses mains sur ses clavicules, et sentit qu'il lui manquait son collier. Seulement elle ne savait plus d'où il lui venait et alors qu'elle fouillait dans sa mémoire, une douleur lancinante lui arracha quelques larmes.
Sans comprendre, elle continua de pleurer sous l'eau, jusqu'à se sentir vidée des derniers événements, prête à rejoindre les autres.
Couverte d'un tissu de soie rouge qu'elle s'enroulait autour d'elle, elle enfila un gros pull en laine noir, dont les manches étaient visiblement trop longues, mais la tenait au chaud, elle mit le pantalon garni de fourrure et se demanda comment avec une température pareille, il pouvait se permettre de rester torse-nu, avec un simple jean noir. Elle s'essuya rapidement les cheveux, les attachants en queue-de-cheval haute sur sa tête et à la sortie du tunnel, trouva Léo.
Ils restèrent silencieux sur le chemin, la distance creusée par la barrière de la langue, mais malgré ce détail encombrant, elle se laissait aller de plus en plus à l'idée qu'elle pouvait lui faire confiance, il n'avait montré aucun signe de malveillance envers eux, mais restait tout de même sur ses gardes.
En rejoignant Sasha, assise sur le lit, elle observa les dessins peint à l'encre et crayonnés au charbon, représentant de nombreuses espèces qui peuplaient les mondes.
- Sur quelle page tu es ?
Sasha, sans relever la tête lui répondit, un indiquant de son doigt les mots calligraphiés :
Faris : petite créature du logis, fée malicieuse aux dents acérées, elle aime tourmenter les inconnus, qui rentrent dans la demeure qu'elle protège. En échange d'un foyer contre les créatures du jour qui cherchent à se nourrir, elle illumine de ses ailes son habitat pour aider ses occupants, le soir tombé. Elle raffole des objets brillants et en possèdent toute une collection volée aux habitants, cependant les Faris restent dépendantes de leurs maîtres de maison pour se nourrir, puisqu'elle ne peut manger que d'une main. Elle agit très souvent dans son propre intérêt, mais il lui arrive parfois d'aider sans rien demander en retour, les habitants de son foyer.
On voyait à côté une illustration d'une petite créature humanoïde, de couleur verte avec des ailes tranchantes et lumineuses sortant de son dos, en milliers de morceaux de miroirs. Un sourire édenté et vicieux ornait ses lèvres, sous ses deux grands yeux noirs.
Mewnie se souvenait de la bestiole qui lui avait prit son collier, à se souvenir, elle eu de nouveau une vive douleur au crâne et dans un gémissement, elle demanda à Sasha :
- Te souviens-tu de l'endroit où j'ai eu ce collier ? Ou bien, à qui il appartenait... ? Je sais qu'il m'est cher, mais je ne me souviens plus pourquoi...
Sasha se tourna vers Mewnie, et regarda un moment ses yeux criblés de doutes. Elle se souvenait très bien d'où Mewnie l'avait eu. Elle se souvenait très bien de tout, depuis son arrivée dans la ville d'Oherdek où elle avait rencontré la vieille Ara. Mais ces souvenirs auraient dus être marqués à jamais dans la mémoire de Mewnie, ils faisaient partis des souvenirs les plus importants. Soudain, elle fit le lien avec le mage, et ses suppositions douteuses quant à la guérison de Mewnie.
Elle se tourna vers Léo, son air neutre gravé sur son visage et lui demanda sans répondre à Mewnie :
- Comment as-tu fait pour guérir Mewnie ? Quel genre de mage es-tu Léo ? De quelle magie es-tu né ? J'ai cherché dans le livre, les mages sont une grande famille de plusieurs branches dérivées, vous avaient le même fonctionnement, mais vous n'utilisez pas forcément la même magie, selon l'endroit où vous êtes nés, et la concentration qu'il y a de celle-ci. J'y ai lu que les mages naissent avec la magie pure d'Arganga comme tous les autres êtres vivants, mais que celle qui découleraient de leurs capacités dépendaient de la magie environnante la plus forte, et les marquerait à vie. D'où viens-tu ?
Léo le regardait mal à l'aise et Mewnie qui ne comprenait rien, frustrée, sortie de la pièce avec Miya sous sa forme de renarde, en direction d'Arkayn.
Sans s'en soucier, Sasha fixait impassiblement le garçon aux pupilles fendues de jaune. Il soupira longuement et posa son matériel à couture sur une étagère avant de s'allonger à côté de lui, les mains derrière la tête, son épaisse écharpe en laine noire qu'il avait remise pendait sur son torse-nu.
Il regarda un moment le plafond avant de commencer :
- Je suis un Mage-Passeur. Un Tisseur de Rêves si tu préfères. Nous sommes une branche de mages peu connue, dans les Mondes, la plupart d'entre nous naissent et vivent à Arte. Moi-même, je viens de là-bas, il m'arrive de rêvasser, de me perdre dans mes souvenirs et de revenir dans mon monde natal.
Les yeux de Léo se chargèrent d'émotions alors qu'il continuait son récit :
- Imagines-tu ? Arte est couverte d'océans d'étoiles. Le ciel est si obscur que même le soleil et la lune refuse de les transpercer de lumière. Nous vivons sur des vieux bateaux que les humains ou autres créatures ont perdus en mer. Certains volent, d'autres naviguent sur les eaux lumineuses de nuées d'étoiles colorées. Nous sommes un peuple en paix, une grand famille, et très peu d'espèce survivent dans ce monde, la plupart des magies sont très faibles dans cet environnement. Notre magie les écrase sans trop le vouloir, aussi, peu d'étrangers viennent.
Il inspira, les yeux dans la vague avant de les accrocher à ceux de Sasha. Il leva sa main vers le mur d'eau et brusquement une image époustouflante envahie la pièce. Un bateau en bois, aux voiles noires déchirées, voguait sur un océan de couleur, laissant une traînée d'or sur son chemin. Des méduses roses et bleues, cristallines, volaient autour d'eux, dans le ciel, et alors des milliers de barques, éclairées d'une lanterne suivaient l'immense bateau de bois, des corps indistincts à leurs bords.
- Je maîtrise l'illusion, le rêve, l'esprit. Parmi les plus puissants mages qui se nourrissent de cette magie, on trouve les Tisseurs de Rêves, des disciples du Grand Gardien. Il détient toutes les mémoires des Mondes, enfoui sous les eaux d'Arte. On fabrique des rêves, on peut entrer dans l'esprit des êtres vivants et communiquer dans leurs songes, transmettre des sensations, des images réelles ou fictives, ainsi que de nombreuses autres capacités. Parmi elles, on peut également guérir des êtres d'un sommeil profond, je ne parle pas de la mort, mais plus loin que le coma, dans la perdition de son inconscient. Étant donné que votre portail ne s'est pas ouvert dans les règles dimensionnelles, aux premiers ou derniers rayons de soleil, le choc a été si brutal que le Dragon et sa maîtresse se sont perdus au fond d'eux-mêmes. Pour notre plus grande chance, ils étaient encore reliés par leur étrange lien et communiquaient sans trop le savoir. J'ai pris la décision d'inverser la tendance des choses. À ce rythme, ton amie ne se serait sûrement jamais réveillée, et le Dragon n'aurait pas fait long feu, puisqu'ils se nourrissaient l'un l'autre, de leur lien pour survivre. Je connais un moyen de faire revenir les gens, mais il est très peu utilisé. Il est mal vu par beaucoup de gens de mon peuple, et seuls les plus forts dans les situations les plus dramatiques s'en servent. Nous ne pouvons pas laisser quelqu'un se perdre, sans essayer de lui amener une lumière, qu'elle soit celle de la mort ou de la vie. C'est à celui qui dort de choisir, laquelle choisir. Cette pratique est très périlleuse, car elle met en danger le mage qui l'utilise, il doit se frayer un chemin dans les plus noires profondeurs qui existe dans notre tête et pour faire apparaître une lumière sur le chemin du perdu, nous devons sacrifier....ses souvenirs.
Sasha qui regardait chaque détail de l'image que Léo venait de créer en enregistrant dans son gouffre de mémoire, ses mots, se retourna pour l'observer.
- Certaines espèces qui nous craignent et ne nous connaissent pas beaucoup nous appellent les Mangeurs de Mémoire. À juste titre, il est vrai que nous en sommes capable, et la peur de la mort altère le jugement des gens, mais même dans ce cas, nous essayons de toujours choisir une autre solution. Mewnie....
Il ferma les yeux avant de reprendre.
- Mewnie prenait trop de temps pour trouver les lumières, et les souvenirs bénins que nous détruisons au début ont finis par ne pas suffire, si ce sort demande beaucoup de puissance, c'est parce que le flots de souvenirs est si important et rapide qu'il faut savoir le contrôler avant que l'Endormi ne perde l'entièreté de sa mémoire et de sa personnalité. Je ne sais pas quels souvenirs j'ai touché, mais..
- Je pense qu'elle ne se souvient plus de son frère, dit lentement Sasha.
Le corps de Léo se crispa entièrement. Le silence lourd qui s'était instauré entre eux fut interrompu par la voix exténuée de Léo :
- Je me demande pourquoi tu n'as pas été affecté par la création de ce portail Sasha, tu aurais dû normalement être dans le même état que Mewnie, mais au vu des récents événements, comme le fait que tu sois maintenant une fille, je ne sais plus trop quoi penser.
Sasha ne répondit rien, mais après quelques minutes de réflexion, elle se lança :
- Serait-il possible que ma perte de mémoire soit due à l'un d'entre vous dans ma vie antérieure ?
Léo la regarda un moment et se redressa et le visage peiné, il passa deux doigts sur le front de Sasha.
- Je suis désolé....mais il est impossible de le savoir. Il existe bien des manières de perdre la mémoire, parfois ce n'est que partiel, parfois, c'est tout, on peut la retrouver un jour, comme jamais. Mewnie......
Il inspira, tremblant.
- D'elle-même, il y a très peu de chance qu'un jour elle s'en souvienne. Et pour toi Sasha, il y a de grandes chances que tu ne saches jamais d'où tu viens. Retiens une chose. Dans cette vie, le plus important, ce n'est pas de savoir d'où l'on vient. C'est de savoir qui l'on devient. Nos actes et nos paroles futures, sont plus importants que ceux passés.
Sasha inscrivit les mots de Léo dans un coin de sa tête et sans répondre, continua de regarder les souvenirs que Léo avait d'Arte.
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