Chap 1

- Eh le mioche ! T'as fait tomber un de tes bouquins ! cria la voix éraillée d'un vieillard depuis son banc.

Sasha s'arrêta et attendit quelques instants avant de se retourner, la tête baissée pour récupérer son livre d'Arithmétique sur le sentier de terre sèche.

- Et c'est que ça remercie même plus, les gosses d'nos vieux jours, pas vrai l'papi ? clama un passant qui s'était arrêté, regardant la scène avec indifférence.

- Pourquoi q'tu m'appelle papi ducon, j'ai 48 piges au tableau d'service mon gars !

Les deux vieux continuèrent de se chamailler sans faire attention au jeune garçon qui s'était éclipsé aussi silencieux qu'une ombre, pour reprendre sa route.

Sasha pensa à ce qui se serait produit s'il n'avait pas récupéré ce livre et quelle correction lui aurait mis Madame Brian. À vrai dire, il préférait ne pas y penser. Il y avait droit chaque jour, quelle qu'en soit la raison. Alors, à quoi bon y penser ?

Laissant ses pas le guider vers son nouveau foyer, il se perdit dans ses pensées teintées de souvenirs douloureux.

Il bifurqua dans sa rue, passant devant la vieille boulangère du village qui scrutait les passants de ses yeux durs derrière son comptoir, à travers la vitrine, attendant un de ses clients habituels. Bien qu'il ait l'air d'avoir traversé les âges, c'était le bâtiment le moins vieux de la ville. Celui d'à côté n'était guère mieux entretenu, sa porte huileuse sortait de ces gonds dès qu'on la touchait, elle restait donc constamment ouverte, menant au trou fumant que l'on avait nommé comme bar de la ville. Plus loin encore, se trouvait l'épicerie fine de Mme Aveneyi, une femme à la beauté glaciale. Aussi belle et piquante qu'une rose, c'était certainement une redoutable meurtrière. La manière dont elle se mouvait avec son balai et son agilité ne faisait que le prouver.

C'était le genre de détails qu'il se plaisait à voir. Sous ses yeux de douze hivers, avec son insouciance et sa jeunesse apparente, s'il cherchait à obtenir des informations, il les aurait.

Sasha n'y faisait pas vraiment attention, ce n'était que des pierres et des gens sur le bord de son chemin, personne ne s'intéressait à lui, il pourrait tout autant être invisible. À Oherdek, la règle était le Silence. Un serment muet que tout le monde passait en venant ici. Chacun avait ses secrets, ceux qui cherchaient trop loin disparaissaient purement et simplement. Cette ville était le point de rassemblement de tous les pirates et mercenaires du pays. Ici, se promener sans arme était pur suicide. On pouvait se retrouver une lame dans le ventre au coin d'une rue pour le simple fait d'avoir posé les yeux sur la mauvaise personne.

Sasha n'était pas touché par ce monde. Il savait comme tous les autres habitants que le meilleur moyen de survivre et de ne pas se créer de problèmes, était de regarder devant soi et de s'occuper de ses affaires. Et savoir que la boulangère cachait un couteau de cuisine sous son tablier, que son professeur gardait une lame dans sa manche ou bien que le mendiant aux abords du bar tenait contre lui son revolver Elton, qui ne ratait jamais sa cible, ne l'inquiétait pas.

Ses pieds s'arrêtèrent face à l'épaisse porte en bois de la Brocanterie Hurtzek, où il avait élu domicile. Il entra et se dirigea directement vers l'arrière-boutique. Il repoussa le rideau poussiéreux qui barrait son chemin et posa son sac et ses livres qui lui pesaient bien plus qu'il ne voulait l'admettre, sur un meuble. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres et le jeune garçon se rendit dans le salon, sans que ses yeux n'aient besoin de le guider dans l'obscurité. Il se hâta d'allumer des bougies, préférant sortir de ce noir étouffant au bénéfice d'un peu de lumière.

Grand-mère Ara, qui se reposait dans son fauteuil, sursauta aux craquements du plancher. Ses yeux n'ayant jamais servi, seules ses oreilles lui étaient fiables. Elle savait que Sasha l'avait remarqué, elle se contenta donc de lui dire de sa voix doucereuse, sans prendre la peine de le saluer, les mêmes mots qu'à chaque début de saison.

- Ce soir Sasha, c'est le Molden. Ne sors pas.

Rien dans la posture du jeune homme n'indiquait qu'il avait frémi au plus profond de lui au son des paroles de la vieille mercenaire. Seulement, elle avait beau être aveugle, elle avait apprit à lire dans les cœurs. Elle n'était pas dupe, elle sentait que Sasha était attiré inexorablement vers le Molden. Le sort du jeune lui importait peu, mais tant qu'il vivait sous son toit, elle devrait veiller sur lui.

Il se retourna vers elle, la regardant quelques instants avant de repartir à la cuisine pour préparer le repas.

- Vous savez bien que je suis loin d'être idiot. Sortir serait pure folie. Je tiens assez à ma vie et je vous ai en respect. Je ne sortirais pas.

La vieille sentait le mensonge dans sa voix, le petit savait duper par son intelligence et sa présence d'esprit, mais il n'en était pas moins le garçon qu'elle avait accueilli chez elle il y a bien deux hivers. Elle avait appris à le décrypter.

Grimaçant, elle se leva, prenant appui sur sa canne et traversa le salon, jusqu'à sa bibliothèque en claudiquant.

Elle passa ses doigts sur les reliures poussiéreuses à la recherche du manuscrit qui l'intéressait. Lorsqu'elle trouva l'objet de ses recherches, elle l'attrapa et le sortit brutalement, libérant un nuage de poussière. Se retenant d'éternuer, elle posa sa canne contre le bois sec et miteux du meuble et appela le jeune garçon.

Sasha délaissa la marmite qui trônait sur le feu, chauffant la soupe de légumes qu'il avait préparé hâtivement et rejoignit la grand-mère. Elle lui montra de son doigt le double fond de la bibliothèque. Surpris, il passa sa main entre les livres et fit glisser la planche en bois. Sa main tomba sur un livre, caché aux yeux de tous. Il jeta un coup d'œil à la vieille qui lui répondit d'un hochement de tête. Il l'attrapa et le sortit. Il était très lourd et volumineux et il faillit basculer en arrière sous le poids. Un hoquet étranglé sortit de sa gorge. La grand-mère le lui prit des mains, recupéra sa canne et partit s'installer tranquillement dans son fauteuil.

- Je vois en toi ce que tu deviendras. Pour répondre à la question que tu te poses depuis le jour de notre rencontre, à savoir pourquoi je t'ai laissé vivre sous mon toit, je sais que tu es assez intelligent pour comprendre que je n'ai pas fait ça par charité, mais bien par intérêt. Je vais répondre à tes questions, celles qui demeurent sans réponses auprès de tes professeurs et autorisent le fouet. Autrement dit, je vais braver mon serment de Silence pour nourrir ta soif de réponses. Si je prends ce risque, c'est pour que tu me rendes la pareille, c'est bien clair ?

Le garçon n'en revenait pas. Elle savait pour les châtiments dus à sa curiosité maladive, mais pire encore, elle concédait à lui répondre et à se mettre à découvert, sous la lame des meurtriers du Silence.

- Mes vieux os survivront ne t'inquiète pas, je ne suis pas qu'un tas de chair affaissé par le temps, bien heureusement, je cache mes propres armes sous mon apparence.

Elle lui indiqua de sa canne la table surplombant le salon, en face du fauteuil et déclara :

- Amène donc cette soupe, avant qu'elle ne carbonise. Je te raconterais après.

Prenant son mal en patience, il se précipita à la cuisine et versa de grosses louches de soupe dans deux écuelles. Il rajouta deux tranches de lard fumé et de pain bien frais pour compléter le repas. Il emmena une cruche d'eau et une bouteille de vin et s'installa auprès de la vieille. Ils mangèrent dans un silence pesant, comblé par tous les mots qu'ils murmuraient dans leurs pensées.

Sasha débarrassa rapidement la table, la nettoya et alluma un feu dans la cheminée.

Il fixait le livre posé sur un coin de la table depuis un moment, lorsque les nuages grondèrent leur colère. L'alarme de la ville se mit à sonner au loin, avertissant ses habitants, de l'arrivée de la tempête.

Grand-mère Ara sursauta dans son fauteuil et demanda rapidement à Sasha de fermer l'unique fenêtre de la maisonnette, dans la cuisine. Les maisons étaient toutes construites ainsi, depuis le premier Molden, il avait été interdit d'avoir plus d'une ouverture par habitation. La vieille Ara lâcha un soupir enfoui au fond de sa gorge, et décrispa ses mains ridées du bâton qui lui servait de canne. Sasha, pour l'avoir déjà vue en action, savait que celui-ci cachait un mécanisme insoupçonnable, qui lui permettait de sortir une lame affûtée dès qu'on l'enclenchait. La vieille mercenaire ne s'en séparait jamais.

Sasha partit préparer une infusion et servit deux tasses, réchauffant ses doigts engourdis.

Lorsque le feu ne fut plus que braises, et l'orage du Molden un déversement de lumière, elle commença son récit, l'alarme sonnant au loin comme un murmure du temps qui passe.

- Je ne sais pas ce que tu es, mais tu n'es pas humain. Tu ne viens pas de ce Monde.

La vieille Ara laissa ses mots peser dans le cœur du jeune garçon.

Il l'observa, les yeux écarquillés, ne Sashant si elle s'essayait à l'humour ou bien si elle avait tout simplement perdu la tête.

- Vous n'y pensez pas.... ? La magie n'existe pas. C'est écrit dans les livres. L'Érudit lui-même en est formel, et il ne peut pas mentir. Il n'y a qu'un seul Monde, et c'est le nôtre.

- Écoute-moi bien Sasha. Sens-tu le mensonge dans ma voix ? Je sens bien que tu es troublé, et puisque tu abordes la question des livres, c'est simplement qu'ils veulent te faire croire ce qu'ils veulent que tu croies. Peu de gens sont au courant, ce sont des choses qu'au fil du temps, les humains ont cherché à oublier et à faire disparaître. Vois-tu, tous ceux qui viennent ici en ont conscience. Oherdek n'est pas seulement un repaire de mécréants. Ici, nous ne faisons pas de simples échanges de marchandises venant des quatre coins du continent, bien au contraire. Nous échangeons des choses qui ne proviennent pas de notre Monde. Des informations qui n'ont aucune utilité pour des humains lambdas. Ceux qui viennent ici, ont marché dans d'autres Mondes.

- Je ne peux pas le croire... Grand-mère, je pense que vous commencez à perdre la tête... Tous ces voyages vous ont fait perdre l'esprit....

- Ne me traites pas de folle, insolent. Plus d'une fois, lors de mes déplacements, j'aurais pu le devenir. J'ai vu tant de choses, tant d'êtres que ton imagination ne peut même pas effleurer... Notre vieux Basile, L'Érudit, n'a jamais eu vent de tout cela. Occupé à connaître jusqu'au bout des doigts le fonctionnement du Monde des humains, il n'a jamais daigné lever son nez pour voir, au-delà.

- Et si seulement je vous crois, ce qui risque de ne pas arriver, pourquoi me faire part de cela ? Qu'ai-je avoir avec tout ceci ? Pourquoi prétendre que je ne suis pas humain ?

- Sasha. Ne feins pas d'être stupide. Je sais qu'à la saison dernière, le deuxième jour du Molden, tu es sorti.

Sasha s'arrêta d'attiser le feu, figé par les mots de la vieille mercenaire.

- Co. .. Comment vous... ?

- Je ne vois pas que ce que me cachent les cœurs, j'ai appris durant mes voyages, à voir les magies qui parcouraient mon chemin.

- Je ne vois pas où vous voulez en venir.

- Pose-moi la question qui te ronge, tu comprendras.

Sasha pinça ses lèvres l'une contre l'autre. Il n'aimait pas l'idée que la vieille dame lise en lui aussi facilement, mais il devait se faire une raison : elle savait, lui pas. Il fallait corriger cette erreur au plus vite.

Les souvenirs refaisaient surface, comme des bulles éclatant au contact de ses pensées, ils apparaissaient dans les vagues de son esprit.

Un des volets de la cuisine était mal refermé, il claquait furieusement contre le mur. Grand-mère Ara dormait profondément dans son fauteuil, alors il s'était lui-même décidé d'y remédier. Lorsqu'il était entré dans la cuisine, il était resté subjugué devant la quantité de lumière qui inondait le ciel. Le rebord de la fenêtre était inondé et le volet complètement trempé. Il s'était approché, prenant un torchon et avait tenté de refermer le battant. Il s'était penché et le torchon lui avait glissé des mains, tombant dans la rue. Déséquilibré, il s'était rattrapé au rebord de la fenêtre pour ne pas subir le même sort et lorsqu'il avait réalisé que ses mains étaient mouillées, il était tombé à la renverse sur le sol de la cuisine. On aurait dit des larmes de soleil coulant le long de ses doigts, il était ébloui devant tant de beauté, mais plus étrange encore, il se sentait apaisé, comme s'il était enfin...entier. Cela n'avait duré qu'une seconde, avant qu'il ne se rende compte de la situation, mais cette sensation... Elle était restée gravée en lui. Il avait rapidement essuyé ses doigts, en se souvenant de ce qu'indiquaient les livres à propos de cette eau qui brûlait la peau des humains à son contact et carbonisait les corps jusqu'à les faire tomber en cendres. Mais Sasha ne comprenait pas toutes les descriptions qu'il avait pu lire du Molden, ses perceptions étaient loin d'être les mêmes.

Il avait réfléchi quelques instants, pesant le pour et le contre, et s'était décidé à mettre les choses au clair. Il s'était rendu dans le magasin, fendant l'air poussiéreux à chacun de ses pas et s'était arrêté devant la porte d'entrée. Il avait hésité. Était-il prêt à se mettre en danger simplement pour assouvir sa soif de réponses ? Prononçant une prière silencieuse, il avait ouvert la porte et s'était avancé dans la rue. Il avait senti les gouttes de pluie dévaler sur son petit corps et sur ses vêtements. Il avait vu la pluie ronger ses vêtements comme de l'acide, mais il était resté sans bouger, les pieds ancrés dans le sol. Il avait levé la tête vers le ciel et fermé les yeux. Il s'était senti infiniment léger, comme s'il flottait sur un nuage, et en même temps, il s'était senti débordant d'énergie, comme si une puissance extérieure se jouait de lui. Ses vêtements avaient fini par tous tomber en cendres sur les dalles, mais il y avait à peine fait attention. Rien n'aurait pu troubler ce moment de connexion étrange avec la pluie. Ses cheveux s'étaient allongés, lui arrivant aux hanches, ses épaules et sa taille avaient rétrécit, ses hanches s'étaient élargies et il avait perdu quelques centimètres. Lorsqu'il avait rouvert les yeux, il était nu, son corps transformé, mais ce qui se trouvait entre ses jambes était le plus perturbant. Il n'y avait rien, comme si le corps n'était pas terminé. Au fond de lui, il comprenait ce que c'était, il l'avait lu dans certains livres, mais comment pouvoir admettre ce qui venait de se produire ? Il n'était plus un garçon. Il était une fille. La pluie avait changé sa morphologie. Plus troublant encore, cela ne l'affectait pas. Il se sentait détaché de tout ce qui se produisait autour de lui. Il se sentait comme réveillé d'un long sommeil, enfin, nourrit. L'appel brutal de la grand-mère l'avait secoué et il s'était précipité à l'intérieur. Il avait pris en vitesse le premier linge qu'il avait trouvé dans le magasin et s'était rapidement séché. Ses gestes frénétiques avaient fini par ne plus laisser la moindre goutte sur ce nouveau corps, il avait alors rapidement mit le linge autour de sa taille et avait attrapé un miroir dans un des tiroirs du comptoir. Il avait failli le lâcher devant son reflet. Il était redevenu un garçon. Il l'avait brutalement reposé et défait le linge pour regarder entre ses jambes. Oui, un garçon. Il avait cru avoir une hallucination. Il avait rejoint Grand-mère Ara, perturbé par ce qui venait de se produire. Depuis, il avait enfermé ces souvenirs à doubles tours pour ne plus y penser, craignant d'être pris de folie.

- Pourquoi mes mains n'ont-elles pas brûlé ?

Un sourire se posa sur les lèvres de son aïeule.

- À vrai dire, je ne sais pas.

- Quoi ?!

Elle soupira et se mit à lui raconter les récits d'antan.

- Il existe, à travers les Mondes, une multitude de créatures, que ton cerveau aussi instruit soit-il, ne peut inventer. Leur seul point commun est la magie, et bien que chaque espèce ait sa propre magie, il en existe une, unique, que tous possèdent, même nous, les Humains. Elle provient d'Arganga.

- Arganga ? Qui est-ce ? Questionna-t-il, les yeux perdus dans le fond de la tasse à laquelle il n'avait pas touché, désormais, froide.

- Ce n'est pas une personne vivante. Arganga est une personnification des Dieux, un être créé à partir des lois de la nature et de la magie. C'est cet être qui donne vie à n'importe quelle créature en lui donnant un souffle de sa magie. Même les Humains possèdent un soupçon de magie, bien qu'elle soit insuffisante pour qu'on puisse réellement la manipuler.

- Combien y a-t-il de dimensions ? demanda-t-il, dévorant les mots de la vieille sage.

- Il en existe douze, du moins, qu'on peut atteindre. Vois-tu, d'aussi loin qu'on s'en souvienne, les Mondes ont toujours été séparés. Peu de gens connaissent l'existence même des autres Mondes. Avec le temps, ce genre de choses a fini par être oubliées, pour une raison simple, on ne peut accéder que très difficilement à ces autres Mondes. Il y a deux moyens. Le premier, ce sont les Brèches. Ce sont des fissures dans les couches dimensionnelles qui créent des portails instables et donc, très dangereux. Seulement, ce n'est pas une option, car elles sont totalement aléatoires, il est impossible de savoir quand et où elles vont apparaître, ou même où elles mènent. Le deuxième est plus courant, mais pas moins difficile. Il existe une espèce de dragon qui aurait par le passé, fusionné avec des Brèches et qui est désormais capable de créer des portails, mais uniquement entre deux dimensions précises.

Elle prit une profonde inspiration, but quelques gorgées et continua :

- Beaucoup de récits du passé ont disparu. L'origine des dimensions est inconnue, de même que la raison de la guerre la plus dévastatrice qu'on est jamais vécu, l'Aloera, qui a décimé une dimension entière et presque un tiers des autres. Tous les écrits sur la création du Molden ont eux aussi, disparu, mystérieusement. Je n'ai que peu d'informations sur ces sujets.

- Pourquoi me dire tout cela ? interrompit brutalement Sasha.

- Et bien, je pense que tu es un Mage.

Un coup de tonnerre fit trembler les tasses qu'ils avaient reposées sur la table.

- Va chercher de l'eau chaude, s'il te plaît.

Sasha fronça les sourcils et se dépêcha de faire ce qu'elle lui demandait. Il revint rapidement, et resservit la grand-mère. Elle prit son temps pour humer l'odeur du tilleul et de la verveine, puis bu une grande gorgée, comblant d'impatience le jeune homme.

- Il est temps que tu partes, Sasha.

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