Chapitre 14
Flashback, Alden
Après le concours de musique, je rentre chez moi, et je repense à ma rencontre avec la Princesse. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit si drôle. Et surtout je n’aurais jamais imaginé consoler un Princesse un jour. C’est un jour qu’il faut marquer d’une pierre blanche !
Dès que je passe la porte de notre petite maison, ma famille me soumet à un interrogatoire. ils ne vont pas dans ce genre d’événement. Moi-même je m’y suis retrouvé un peu par hasard. Ma soeur, Juliette, préfère le foot et mon frère Hale, préfère les maths. Je parie qu’il changera d’avis quand il arrivera au lycée.
— Ça s’est bien passé mon chéri ? me demande ma mère alors qu’elle fait la vaisselle
Je hoche la tête et prend une pomme dans le panier à fruits.
— Tu ne donne pas plus de détails grand frère ? continue Juliette, cette petite fouine curieuse
— Les musiciens étaient bons. Les petits fours aussi. C’est assez détaillé pour toi ?
À mon avis non, elle veut toujours tout savoir dans les moindres détails.
— Non, et tu penses qu’à manger ! La première chose dont tu me parles c’est les petits fours, et la première chose que tu fais en rentrant c’est manger une pomme.
— Eh non, la première chose dont j’ai parlé c’est la musique ! Et puis les pommes c’est bon pour la santé non ?
— Tu grossiras pas c’est déjà ça
— Tu insinues que je suis un goinfre ?
— Parfaitement ! Mais du coup, t’as rencontré une fille ? Parce que moi les petits fours je m’en fiche un peu.
— Pourquoi, tu veux une belle soeur ?
Juliette cherche toujours à me mettre en couple. Mais je préfère les histoires sans lendemain. Au moins je n’ai pas de responsabilités. C’est plus simple.
— Alors ? T’aurais déjà dit non si c’était pas le cas. Elle s’appelle comment ?
Je lève les yeux au ciel.
— On est pas dans un film !
— T’as jamais eu de copine sérieuse, il faut bien que tu t’en trouve une un jour.
— Je suis resté à cette soirée pendant quelques heures et tu veux déjà que je sois fiancé ?
Elle remet le sujet sur la table.
— Alors, elle s’appelle comment ? Elle aime le foot ?
Je lui lance un regard désespéré.
— C’est important, si ça se trouve on pourra jouer ensemble quand elle viendra à la maison, argumente-t-elle
— Je n’ai rencontré personne Juliette.
Je repense à Alyssa. J’ai bien rencontré quelqu’un, mais il est hors de question que ma soeur le découvre, sinon elle va m’embêter jusqu’à la fin de ma vie. Ce n'est pas parce que j’ai discuté dix minutes avec la Princesse que je vais devenir Prince consort. Et puis elle l’a dit elle même dans une interview : elle ne cherche pas l’amour.
En revanche, je l’ai trouvé vraiment sympathique. Les médias ne lui rendent pas justice. Elle même ne se rend pas justice d’ailleurs. Elle reste toujours sérieuse, elle cherche toujours à être parfaite. Mais elle peut paraître froide. Je ne suis personne pour la juger. Mais elle devrait s’ouvrir plus au monde, et sourire plus. Son sourire est magnifique, elle rayonne. Je pense que ces dernières années, alors qu’elle est devenue une jeune adulte et que nous lui avons mis plus de pression, elle a perdu une part de son innocence. Ou du moins, elle l’a enfouie au plus profond d’elle même. Il faudrait qu’elle la laisse ressortir. Mais je n’ai aucune influence sur sa vie, et je ne la reverrai probablement jamais. Et elle sait très bien se débrouiller toute seule. C’est une battante. Je l’ai toujours admirée pour ça, maintenant d’autant plus.
***
Le lendemain matin, je me rends à la boulangerie. J’ai prévu de faire la surprise à Juliette et Hale et de leur ramener des petits pains pour le petit déjeuner. Hale raffole du chocolat chaud et même si ce n’est plus du tout la saison, je sais que ça lui fera plaisir, alors j’achète également une bouteille de lait.
Mes provisions en mains, je traverse la rue pour rentrer chez moi. Il fait beau, le soleil brille et diffuse une douce chaleur agréable. Pour une fois que nous ne brûlons pas rien qu’en mettant le pied dehors ! Je déteste l’été. Vive l’hiver, la neige, les fêtes et la famille.
— Alden ça fait longtemps ! m’accoste une vieille amie
— Oui… Très longtemps. Comment ça va Lili-Rose ?
Lili-Rose était ma voisine avant de déménager. Nous avons le même âge, mais c’est une femme enfant. Elle est amoureuse de moi, mais je l’évite, elle est épuisante. C’est un vrai moulin à paroles !
— Oh ! Parfaitement. Nous avons des nouvelles cravates en boutique, et des nouveaux noeuds papillons. Tu serais tellement beau dans un costume. Tes cheveux roux ressortiraient bien avec du bleu.
Et voilà qu’elle remet le sujet de la mode sur le tapis. Je refuse d’acheter un costume depuis des mois, et la pauvre, je sais que ça l’attriste. Elle déteste qu’on lui refuse quoi que ce soit. Mais je ne veux pas, premièrement parce que je n’ai aucune occasion pour le porter, et ensuite parce que c’est vraiment inconfortable. Pour moi, le confort passe avant tout ! Mais pour elle c’est le style et la mode. Elle tient une boutique de prêt-à-porter avec sa mère, celle dans laquelle je travaille. Elle est jolie, aime parler et a du goût. C’est une bonne vendeuse. Mais comme je suis son employé, en quelque sorte, j’ai du mal à l’éviter. Moi, ce que j’aime dans mon travail, c’est le contact avec les gens. J’aime plaisanter avec tout le monde, glaner des potins par-ci par-là. C’est pour ça que je reste.
— Merci Lili-Rose, mais non merci.
Elle continue de faire la conversation tout en m'accompagnant sur le chemin.
Soudain, au coin d’une rue, je surprends une discussion très intéressante. Les deux hommes portent de jolies vestes chic, qui ont dû coûter très cher, mais cela contraste avec le reste de leurs vêtements. Leurs pantalons sont troués. C’est étrange.
Et ce dont ils parlent l’est encore plus. Je fais signe à Lili-Rose de s’arrêter.
— Fais comme si tout était normal, lui ordonné-je
Je tends l’oreille.
— Du coup pour la Princesse…
— Tu vas accepter ?
— T’as vu la récompense ? Bien sûr que je vais accepter ! Et toi ? T’es avec moi ?
— Je pense que oui… Mais tu pense que ça pourrait être dangereux pour ma femme ? Elle est enceinte, j’aimerais pas qu’il lui arrive un truc.
— Allez fais pas ta mauviette !
Ils parlent d’Alyssa ? Ou de sa soeur ? C’est louche. Une récompense ? Pour quel service ?
— Il suffit de la buter et basta, plus de Princesse et à nous la richesse.
La tuer ? J’ai bien entendu ? J’espère que non, faites que non…
— Cette pute va payer pour nous avoir laissé seuls dans notre merde pendant tant de temps.
— Oui, bye bye Alyssa !
Ils éclatent de rire. Alyssa est en danger.
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