Poussé par une création de Ciator, il franchit la limite du cercle à toute vitesse. Et une seconde après celui de Ciator. J'avais gagné.

Je sentis une énergie folle me courir dans les veines, qui pour une fois, n'avait rien à voir avec le Flux. Ou peut-être que si, finalement. En tout cas, c'était l'énergie de la victoire. J'avais gagné ! Un rire extatique sortit de ma bouche avant que je ne puisse le retenir. J'avais gagné, et en humiliant bien Ciator, en plus. Je jubilais.

- Eh bien, je crois que l'on peut dire que Lyra a gagné cette épreuve. Le palais de Ciator est sorti en premier du cercle. Nous sommes d'accord ? demanda Sistyle en se tournant vers autres membres du jury.

- Bien sûr, acquiesça Yagra. Aucune contestation n'est possible.

Les deux se tournèrent vers le troll, guettant son approbation.

- Pas d'accord, grogna-t-il, prenant tout le monde au dépourvu.

- Euh... Pas d'accord avec quoi ?

- Palais de gamine sorti en premier. Ciator gagné.

La fée laissa échapper une petite exclamation, entre rire et étouffement.

- Mais enfin, c'est de la mauvaise foie complète !

La naine haussa les épaules.

- De toute façon, nous sommes deux contre un. Lyra est donc vainqueure de la deuxième épreuve !

Un « oooh » de déception parcourut la foule, mais je m'en fichais. Tout ce qui comptait, c'est que j'avais gagné. Et ça ne changeait absolument rien que le public m'aime ou non. Cette épreuve était la mienne, elle m'avait permis de prouver à tout ceux qui me pensaient idiote, faible, ridicule ou que sais-je encore que je n'étais pas celle qu'ils croyaient, et qu'il n'y avait qu'une seule personne qui pouvais décider qui j'étais : moi. On ne peut pas forcer les gens à vous aimer, mais on peut leur montrer ce qu'on vaut, et s'ils ont un tant soit peu d'honneur, on peut les forcer à vous respecter. C'était ce que je venais de faire, devant une foule rassemblée par un but commun : ma perte. Je me sentais puissante et prête à déplacer des montagnes, s'il le fallait. Je me promis que je ne laisserais plus personne me traiter comme une moins-que-rien. Parce que je ne le méritais pas. Cette époque là était finie.

Kastyl reprit la parole, d'un ton plus enjoué encore si c'était possible.

- Ce concours est décidément plein de surprises ! Lyra ayant gagné la deuxième épreuve et Ciator la première, nos candidats sont à égalité ! La troisième épreuve déterminera donc le vainqueur ! Mais avant cela, encore un quart d'heure de pause pour permettre à nos candidats de donner le meilleur d'eux-mêmes ensuite.

Je consacrai la plus grande partie de ma pause à sourire bêtement, à fixer Ciator qui semblait avoir du mal à se remettre de sa défaite et essayait de rassembler les morceaux de son ego brisé et à me reposer, parce que c'est quand même fatigant, les concours de magie. Il ne restait plus que deux ou trois minutes avant la reprise lorsque j'inspectai la foule à la recherche de mes amis, espérant les repérer dans le flot de gens et fêter ma victoire de loin avec eux. J'allais abandonner (beaucoup trop de personnes étaient rassemblées pour que je puisse les distinguer) lorsque j'aperçus un mouvement répété dans le public qui attira mon attention. Je reconnus à peine mes amis, mais j'étais presque sûr que c'était eux, agitant les bras en tous sens. Tout d'abord, je crus qu'ils voulaient simplement que je les vois pour me transmettre leur félicitations distantes, mais comme ils n'arrêtèrent pas en voyant que je les avais repéré, je devinais qu'il y avait quelque chose d'autre. Je cherchais un moyen de leur demander ce qui passait par signes quand je me souvins que c'était interdit par le règlement, et qu'il y avait un autre moyen bien plus pratique. Oui, après tout ce que j'avais vécu, je n'avais toujours pas complètement intégré mon pouvoir. J'établis une liaison mentale avec Maitre Corcy, qui semblait l'attendre depuis des années car il pesta dès que nous fûmes en contact :

- Ce n'est pas trop tôt ! J'ai bien cru qu'on n'y arriverait jamais !

- Je suis désolée, répondis-je, confuse, mais je ne savais pas que vous vouliez me parler...

- Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir agité les bras ! Je suis trop vieux pour faire ça, mon coeur ne va pas tenir ces folies de jeunesse bien longtemps... Enfin. J'ai quelque chose d'une grande importance à te dire.

J'écoutai, étonnée. Qu'est-ce qui pouvait bien justifier une interruption au milieu du concours ? Ça ne pouvait pas attendre ?

- Ne t'es tu pas demandé ce que faisait le troll dans ce jury ? À part le fait qu'il a l'air à peine assez intelligent pour aligner deux phrases, il ne montrait aucun interêt dans ce concours ni dans rien d'autre. Et n'as tu pas trouver étrange son opposition face aux deux autres juges pour la deuxième épreuve ? Mes félicitations, d'ailleurs.

- Eh bien... Si, avouai-je, toujours aussi perdue. Vous avez découvert quelque chose ?

- Figure-toi que nous avons tous remarqué qu'il était parti de la table des juges durant la pause après la première épreuve. Louche, non ? Alors pour la deuxième, Théo est sorti des gradins et est allé se balader près de la table des juges. Monsieur le troll a encore déserté, mais cette fois il était espionné. Et devine quoi ? Il est allé tout droit retrouver Kerdor, le premier conseiller du roi, ton meilleur ami. Encore plus étrange, n'est-ce pas ? Mais ce n'est pas le plus bizarre dans tout cela. Non, le plus bizarre est que ce cher conseiller ait donné une bourse vraisemblablement remplie d'or après que le troll lui ait dit : « je veux plus ». Théo est venu nous rapporter tout cela il y a quelques minutes.

- Vous voulez dire que... commençai-je, éberluée. C'est une blague ? Les elfes corrompent un membre du jury ?

- Il n'est pas dans mon habitude de juger sans preuves, et encore moins de plaisanter avec des choses si importantes, mais à moins d'une immense coïncidence concernant une lointaine dette qui aurait mal tournée entre Kerdor et le troll, ce qui semble fort incertain, tu l'admettras, je dirais que oui.

- Mais c'est...

- Contre toutes les règles ? Un comportement indigne du pire des cancrelats ? Pas si étonnant de la part des elfes ? Oui. Mais comme nous n'avons aucune preuve, nous ne pouvons rien faire. Je pensais juste qu'il était important que tu sois au courant. Ne te laisse pas déstabiliser pour la troisième épreuve, et écrabouille ce parasite en beauté. Je crois en toi, Lyra, finit le vieil homme.

- Euh... Merci, répondis-je, abasourdie.

J'étais sous le choc de la nouvelle. Jusqu'où irait donc la folie des hommes ? (Bon, en l'occurence, c'étaient des elfes, mais « Jusqu'où irait donc la folie des êtres dotés d'un cerveau capable d'organiser un concours de magie aurait fait moins stylé, non ?) Les elfes avaient corrompu un membre du jury pour m'empêcher de gagner. J'aurais voulu crier ce que je venais d'apprendre, le jeter à la figure de mes adversaires, et que la justice soit faite. Malheureusement pour moi, c'était les elfes qui faisaient la justice ici, et leur concept semblait un peu différent du mien. La seule chose qui me restait à faire était de gagner la troisième épreuve. Simple comme bonjour, me dis-je. Je m'efforçais de me dire que je pouvais le faire, mais mon esprit était déjà ailleurs, repassant le film des dernières semaines. 

Une question m'apparut : comment avais-je réussi à me foutre dans une telle situation ? Ce qui me refit penser à l'origine de tous ces évènements. La lumière qui nous avait emmenée ici, Théo et moi. Je me demandais soudain pourquoi n'avais-je pas demandé plus tôt à Maitre Corcy s'il connaissait l'existence d'une telle chose. Ça aurait pu être une piste pour rentrer chez moi ! Je me promis de le faire dès que ce maudit concours serait fini. La potentialité d'une avancée sur ce problème me redonna du courage, si bien que j'étais prête à affronter ce qui m'attendait lorsque Kastyl reprit la parole.

- Eh bien cher public, nous voilà déjà arrivés à la troisième et dernière épreuve ! Je vous rappelle que Ciator ayant gagné la première et Lyra la deuxième, nous sommes face à une égalité parfaite, et ce sera cette dernière épreuve qui déterminera le grand gagnant de ce concours. Cette épreuve aura pour but de mesurer la créativité des candidats. Je laisse la parole au jury pour vous en dire plus.

- Merci, Kastyl, reprit Yagra. L'explication de cette épreuve est sans doute la plus simple de toute, mais pas sa réalisation. En effet, votre but sera simplement de créer quelque chose. Vous êtes complètement libres.

- Les seules conditions que nous vous imposons est un temps de cinq minutes pour réaliser votre création, et une interdiction de dégrader la création de l'autre ou de le déconcentrer volontairement, précisa Sistyle.

- S'il n'y a pas de questions, préparez-vous et je lance le sablier.

- Si, j'en ai une, intervins-je. Comment sera déterminé le gagnant ?

- Chaque membre du jury votera pour la création qui lui a plu le plus, et celui qui obtient une majorité sera le gagnant.

Je fronçais les sourcils. Je trouvais ça un peu étrange de laisser les juges voter pour leur création préféré sans aucun critère sur lequel se baser, sinon le goût. Et le goût n'est-il pas la chose la plus personnelle et partiale qui soit ?

- Bon, si les candidats sont prêts, je retourne le sablier dans cinq, quatre, trois, deux, un, c'est parti !

Je me concentrai et me mis en garde, prête à-

Prête à quoi, en fait ? Je me rendis compte que je n'avais absolument aucune idée de ce que j'allais faire. Mon cerveau tournait à cent à l'heure, mais mon esprit n'était pas fait pour réfléchir convenablement et trouver des bonnes idées à cette allure. Je paniquai un peu, me calmai, et réfléchis encore. Je décidai de laisser tomber toutes les choses qui pourraient plaire au jury, parce que déjà je ne savais pas ce qui pourrait leur plaire, et ensuite ça m'agaçait de faire quelque chose en fonction du goût des autres. C'était ma création, mince ! Ça m'agaçait... Mon cerveau eut un déclic. Je me repassais toutes les choses qui m'avaient énervées depuis que j'étais arrivée chez les elfes. Autant vous dire qu'il n'y en avait pas qu'une. Et petit à petit, une idée germa dans mon cerveau. Oui, j'en étais sûre, c'était exactement ce que j'allais faire, et ça n'allait pas plaire du tout au roi et à son conseiller. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Je jetais un coup d'oeil au sablier et il disparut. J'avais déjà gâché une minute à réfléchir, il ne m'en restait plus que quatre. Je devais me dépêcher. Du coin de l'oeil, je vis que Ciator avait déjà bien avancé sa propre création, évidemment faite de matériau végétal.

Je me concentrai, et laissai encore une fois le Flux couler dans mes veines, avant de commencer à réaliser la création la plus complexe dans laquelle je ne m'étais jamais lancée. Je commençais par le bas, puis, petit à petit, je créais le haut, essayant de faire cela le plus ressemblant possible. Quand j'arrivais à la partie critique, je me concentrai vraiment pleinement, car je voulais que la ressemblance soit frappante. Quand j'eus presque fini, je regardai mon oeuvre de haut en bas et j'améliorai quelques petits détails par-ci par-là, arrondissant un coin, affinant un bord, rajustant un bout. Comme un écrivain aurait relu et corrigé son texte, comme un peintre aurait revu et rajouté quelques coups de pinceaux à son tableau, je reprenais tous les petits détails qui juraient avec le reste.

- Il vous reste trente secondes !

La voix de Yagra me confirma que j'étais pile dans les temps. La foule commençait déjà à murmurer hâtivement, sûrement le signe que la création de Ciator était presque terminée, elle aussi. La mienne manquait encore d'un petit quelque chose, de ce truc qui la ferait apparaitre encore plus puissamment. Je mis la main à terre, et en fis sortir les fleurs jaunes les plus délicates et les plus jolies que je pus. Puis je les rajoutais sur ma création, lui apportant la touche finale. Je m'efforçais de me mettre devant pour ne pas gâcher le suspense. Puis, alors que les derniers grains s'écoulaient dans le sablier, je fis un léger mouvement de la main qui fit prendre tous son sens à mon oeuvre. Et je m'écartais d'un pas. Il y eut des cris dans la foule, des exclamations indignées, mais je m'en fichais. La foule ne signifiait rien pour moi.

- Le temps imparti est écoulé ! annonça Yagra en forçant la voix par-dessus le brouhaha du public. Les candidats sont autorisés à donner une explication sur leur oeuvre au jury. Ciator, nous vous écoutons.

Pour la première fois, je regardais vraiment l'oeuvre de mon adversaire. J'eus un petit sursaut quand je la vis ; il faut dire qu'elle était très réaliste, et assez effrayante.

- Eh bien, j'ai réalisé un dragon.

Une longue queue sertie de ronces, deux grandes ailes repliées, des pattes avec des griffes de bois, des yeux en baies et de longues flammes qui sortaient de sa gueule en une myriade de feuilles d'automne orangées et rouges. Non, pas de doute, c'était vraiment impressionnant.

- Je ne l'ai fait qu'avec des matières végétales.

- Et ? demanda Yagra après un silence.

- Et c'est tout, que voulez-vous de plus ? Regarder ne vous suffit pas ?

Il était clair que Ciator s'énervait parce que son oeuvre n'avait aucun sens caché qu'il aurait pu révéler au monde, elle était juste belle et impressionnante. Ce qui était déjà bien, je trouvais.

- Baissez d'un ton, jeune homme. Si vos explications sont terminées, nous vous écoutons, Lyra.

Avant de répondre, je détaillais mon oeuvre une dernière fois. Une fière statue en bronze se dressait devant moi, mélange parfait d'Alyssa et de Miléna. La statue possédait le regard sombre de l'une, la couronne de tresses de l'autre. Elle avait les fines bottes de l'une, et l'armure de l'autre. Elle avait la même expression de défi qui se peignait sur leur visage lorsqu'on les provoquait. Et surtout, elle avait dans les mains un arc, et à cet arc trois flèches étaient encochées. Elles visaient trois personnes bien particulières. 

- J'ai réalisé une statue, qui m'a été inspirée par deux personnes chères à mon coeur.

- Mais quelle est la signification de ces flèches ? Et de ces phrases ?!

C'est là que les choses devenaient complexes. Sur la poitrine vêtue d'une armure de ma statue, j'avais écrit trois phrases avec les fleurs jaunes : « rabaisser n'est pas accueillir », « menacer n'est pas nouer des liens » et enfin « tricher n'est pas jouer ».

- Eh bien, vous vous en serez doutés, les flèches et les phrases ont un rapport. Je manie mieux les mots que l'art, je me suis donc dit que j'allais les utiliser ici. Pour les deux premières phrases et flèches, les concernés comprendront le message.

J'adressai un clin d'oeil au roi, visé par la première flèche, et à son conseiller, qui avait hérité de la deuxième, visiblement bouillants de rage. Ils se faisaient humilier, par une gamine et par une statue de femme. Quel plus beau châtiment ?

- Quant à la troisième, j'ai quelque chose à vous révéler, cher jury, cher public.

À présent, la foule entière semblait pendue à mes lèvres.

- Le destinataire du troisième message et de la dernière flèche, le troll Gabur ici présent, membre du jury, est corrompu par les elfes pour qu'il vote toujours en faveur de leur candidat.

Après un silence de plomb, un cri éclata dans la foule, et le public entier se mit à parler en même temps, dans un bazar indescriptible. Je captai quelque mots comme : « sale menteuse », « j'aurais du m'en douter », « pas possible », « je n'arrive pas à y croire », « comment peut-elle savoir ça ? ». Apparemment, la foule était divisée entre ceux qui avaient un doute, et ceux qui me prenaient pour une menteuse et qui pensaient que je voulais juste attirer l'attention.

- Un peu de calme, s'il vous plait ! S'il vous plait, taisez vous un peu !

Au bout d'un moment, les demandes de Kastyl finirent par faire effet, et la foule se calma un peu.

- Quelles preuves as-tu de ce que tu avances, Lyra ? me demanda-t-il avec dans ses yeux un clair message d'avertissement.

Je pouvais presque lire sur ses lèvres « Retire ce que tu as dit, il n'est pas encore trop tard ».

- Je n'en ai pas, annonçai-je. Mais si on y réfléchit, cela colle beaucoup trop bien : son ennui apparent, sa réaction à la deuxième épreuve...

Le brouhaha recommença à monter, mais ce n'était pas grave, car ma dernière phrase était destinée à une seule personne seulement :

- Je vous en prie, croyez-moi... demandai-je à Yagra.

Sistyle était acquise à ma cause, le troll était perdu depuis longtemps. Il me fallait seulement le vote de Yagra pour gagner ce concours.

- Vous savez que si vous pouvez prouver ce que vous dites, le concours sera annulé et nous devrons tout recommencer.

- Justement, je ne peux pas. Si vous ne me donnez pas votre vote pour ma création, donnez le moi au moins pour leur prouver que le monde ne marche pas comme ça, et que même s'ils emploient des techniques aussi déloyales, ils ne gagneront pas toujours. Faites le pour la justice. S'il vous plait.

Je voyais l'indécision dans ses yeux, et je ne sus pas quoi faire de plus pour la convaincre. À ce moment-là, Kastyl reprit la parole, d'un ton plus aigu que d'habitude :

- Le jury va maintenant voter !

Si je gagnais, j'espérais qu'on n'allait pas lui reprocher ma victoire. Certes, il n'avait rien fait, mais les elfes semblaient assez doués pour se trouver des boucs émissaires.

- Qui est en faveur de Lyra pour cette épreuve ?

Le moment de vérité était arrivé. Je retins ma respiration, tremblante.

Sistyle leva la main. Je savais qu'elle le ferait, mais cela me soulagea quand même un peu. Je fixai mon regard sur Yagra. Tout se jouait maintenant. Et, lentement mais sûrement, ses yeux plongé dans les miens, elle leva la main. Elle m'adressa un message silencieux, et je pus lire sur ses lèvres : « pour la justice ». Ma bouche s'ouvrit légèrement. Je n'arrivais pas vraiment à me rendre compte de ce qui se passait.

- Qui en faveur de la création de Ciator ?

Le troll leva mollement son énorme bras, comme à son habitude.

- Eh bien, à deux voix contre une, Lyra est vainqueure de cette épreuve, et du concours ! annonça Kastyl, et à son ton, on entendait qu'il ne savait s'il devait être joyeux ou pas.

Il y eut un long silence. Puis quelqu'un tapa du pied sur le sol dans la foule. Quand il reprit son geste, une deuxième personne s'était jointe à lui. Au troisième coup, ils étaient cinq. Au dixième, ils étaient cent. À la fin, une bonne moitié de la foule tapait du pied en rythme. L'autre moitié restait les bras croisés et le visage fermé, mais ça n'avait pas d'importance. Boum, boum, boum. Un hommage tribal, qui faisait remonter des choses en moi. Boum, boum boum. Et ce n'était pas seulement mes amis, mais de nombreux elfes qui frappaient aussi en rythme. Boum, boum, boum. Cette mélodie enivrante continua encore pour un moment, avant de s'éteindre, comme une belle chanson qui se termine. 

Je ne m'en étais pas rendue compte, mais des larmes avaient coulé sur mes joues. Signe d'une grande fatigue émotionnelle et physique. Remerciement à ceux qui m'avaient reconnue gagnante, même si je n'étais pas de leur peuple, pas des leurs. J'avais gagné ce foutu concours, et ils me célébraient en tant que vainqueure. 

*********************************

Bonjour, comment vous allez ?

Pour tout vous avouer, je ne pensais pas avoir un chapitre aussi rapidement. (J'ai mis longtemps à le poster, mais je l'ai écrit rapidement haha) Il faut que mon rythme d'écriture s'était consiiidérablement ralenti avec les vacances, mais apparemment, l'inspiration a décidé de reprendre du service ! Tant mieux, hein. 

Bon, ce concours est enfin fini ! Je vous avoue que j'en avais un peu marre d'écrire des chapitres toujours dans ce même contexte, et je suis contente d'être arrivée au bout, on va enfin pouvoir passer à autre chose ! Parce que bon, les elfes vous êtes bien gentils mais ça va deux minutes. Et puis, les autres persos me manquent trooop ! Qu'est-ce que vous en avez pensé ? Vous vous attendiez à ce que Lyra gagne ? Comment vous avez trouvé la dernière épreuve ? Dites moi tout <3

Je vous fais des bisous et je vous dis à bientôt pour la suite :)