Chapitre 2 : Le passage

J'eus juste le temps de lui agripper la main avant de me faire emporter dans un tourbillon de lumière et de couleurs.

Je n'ouvris pas immédiatement les yeux lorsque je me réveillais. Je pris conscience d'être allongée sur un sol plutôt dur mais quelque chose me chatouillait les doigts et j'en conclus que je devais être étendue dans l'herbe. J'écoutai les bruits qui parvenait à mon oreille : les oiseaux chantaient de complexes et magnifiques mélodies. 

Je soulevai enfin les paupières et je me redressais en position assise. Le décor qui m'entourait était assez féerique : une forêt s'étendait autour de moi et les arbres qui la composaient semblaient centenaires tant ils étaient immenses. Leur feuillage laissait percer quelques rayons du soleil dans la clairière où je me trouvais et des buissons remplis de baies mûres et appétissantes réveillèrent mon estomac. 

Je balayais du regard la clairière et aperçut Théo étendu à quelques mètres de l'endroit où je m'étais réveillée. Je m'approchais de lui et le secouait doucement pour le faire revenir à lui. Il ouvrit péniblement les yeux et s'assit avec un grognement. 

- Lyra ? Mais qu'est-ce qui s'est pa... 

Il s'interrompit la bouche grande ouverte lorsqu'il vit la clairière et la forêt. 

- Wahou ! Mais on est où ici ? Il y a deux secondes, on était dans les égouts, il y a eu cette lumière éblouissante et maintenant on se retrouve dans cet endroit presque... magique !

- Oui, c'est... 

Je me tus, ne sachant que dire. Extraordinaire ne me paraissait pas un mot assez fort pour décrire la situation. 

- Mais je... Comment ça a pu arriver ? Enfin je veux dire c'est pas possible ! Logiquement, ça défie toutes les lois du monde physique ! Je ne comprends pas ! Et d'abord on est où exactement ici ? On s'est téléporté ou quoi ?

Je compris que le fait de parler en continu noyait l'angoisse de Théo. Quant à moi, j'avais bien une hypothèse sur ce qui s'était passé et où on était... Mon voeu le plus cher s'était peut-être enfin réalisé... Mais je me repris : non, bien sûr, ce n'était pas possible. Mais tout au fond de moi, je ne pouvais m'empêcher d'y croire... 

- Théo, je... Je crois qu'on est passé dans un autre monde, lâchai-je dans un souffle.

- Pardon ? Mais Lyra ça va pas bien ou quoi ? Ce truc t'a détraqué le cerveau ? Il n'existe pas d'autre monde, et la magie, ça existe pas non plus ! s'énerva Théo.

- Écoute, je sais que c'est difficile à croire mais regarde ce qui nous entoure... Tu ne sens pas cette chose, ce truc qui me donne l'impression que cet endroit est juste... Magique ? demandai-je, ne sachant comment le convaincre. 

Théo me regarda avec des yeux ronds et je compris qu'il n'admettrait pas la vérité sans preuves. Mais des preuves, justement, je n'en avais pas. 

Soudain, j'entendis un bruit derrière nous et je pris Théo par le bras pour l'entrainer derrière un buisson très feuillu. D'ici, nous pouvions voir tout ce qui se déroulait dans la clairière. Un petit groupe de créatures fit soudain son apparition, surgissant de derrière les arbres. En les voyant Théo faillit lâcher une exclamation mais je lui plaquai la main sur la bouche à temps. Il faut dire qu'il y avait de quoi être surpris : les "choses" qui se tenaient devant nous étaient deux fois plus grandes que des humains normaux, ce qui était déjà assez imposant. De plus, ils étaient tous très velus avec des poils des pieds à la tête, comme un yéti. Leur nez ressemblait à un groin de cochon et ils possédaient de grands yeux larmoyants qui étaient presque complètement blancs sauf un tout petit point noir au milieu. Ils avaient de grosses mains et de gros pieds qui les faisaient se déplacer lourdement mais rapidement. Chacun d'eux portait une arme : une hache, une massue ou une épée. 

Le plus gros prit la parole, s'adressant aux deux autres : 

- Bon, j'en ai marre de marcher... On rentre ?

Il avait un voix rauque et profonde, assez terrifiante en fait. Je l'imaginais en train de pousser un cri de guerre avant de passer à l'attaque et un frisson me parcourut le dos. 

- T'es trop bête Guntar, le Général nous a dit de patrouiller jusqu'à midi et que si on attrapait un humain il nous donnerait 5000 écus ! renchérit un autre. 

Il avait un timbre de voix plus aigu, sans doute signe qu'il était plus jeune. 

- Ah ouais, c'est vrai. Avec 5000 écus, je pourrais m'acheter des poulets et des moutons, je les engraisserai et ensuite je les mangerai ! annonça le dénommé Guntar. 

- Il faut déjà qu'on les trouve les humains, rappela la troisième créature, qui avait l'air d'avoir quelques neurones de plus que les deux autres. 

Ils allaient se remettre en route quand Théo se déplaça légèrement et fit craquer bruyamment une branche sous son pied. Le plus jeune se retourna brusquement et jeta un regard pile dans notre direction. Je priai silencieusement pour qu'il n'ait pas l'idée d'aller voir d'où venait ce bruit mais malheureusement pour nous, il n'était pas bête à ce point. Il s'avançait de plus en plus vers nous et j'attendais un miracle mais... Il n'y en eut pas. La "chose" nous aperçut derrière le buisson et poussa un cri de triomphe :

- Aaaah ! Des humains !

Ses deux acolytes accoururent et je crus vraiment que c'était la fin. Théo me lança un regard désespéré, et on se mit à courir. Ouais, vraiment. Maintenant que j'y repense, c'était peut-être pas la meilleure solution étant donné qu'ils étaient deux fois plus grands que nous et qu'ils couraient donc deux fois plus vite que nous. Mais bon quand on est désespéré, on ne fait pas tout le temps les meilleurs choix... Théo prit quand même le temps de me crier :

- Ok, je te crois, on est dans un autre monde !

Je me dis que j'allais mourir mais qu'au moins j'aurais réalisé mon rêve : vivre une aventure magique. Les trois compagnons nous avaient rattrapés en un rien de temps et ils allaient nous attraper quand je fis la chose la plus improbable, la plus inimaginable à laquelle j'aurais pu penser : je levais les bras pour me protéger et je sentis une énergie surpuissante sortir de mon corps et se transformer en onde de choc qui envoya les créatures valser à 5 mètres de nous, évanouis. Je restais là, les bras ballants, choquée par ce qui venait de se passer. Théo avait quand à lui une expression de surprise si exagérée que j'en aurai ri si je n'étais pas dans le même état que lui. Quelques secondes plus tard, je me sentis épuisée comme si je venais de courir un marathon et je m'effondrai dans les bras de Théo. 

J'eus seulement le temps d'apercevoir une silhouette élancée qui accourait vers nous avant de perdre connaissance.

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Salut les gens !

Voilà le deuxième chapitre de cette histoire fantastique. Un peu d'action, du mystère... Qu'est ce que vous en pensez ? Vos avis m'importent vraiment !

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Kiss ★

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