Partie 14 : Quatorzième Tour en l'air

Pov Matthew :

J'attendis patiemment devant le Royal Ballet, silencieux et concentré.

Que faisait Julie ?

Descendant de ma Harley, je m'approchai de la porte d'entrée, l'ouvrant lentement, partant à sa recherche.

Je la trouvai en train de tourbillonner sur place, l'air de souffrir intensément.

Sa passion ne devrait pas se transformer en souffrance...

- Matthew ? -S'exclama Julie, surprise, en me voyant.

- Je voulais te voir.

Ses sourcils se froncèrent.

- Quelque chose ne va pas ?

En effet.

- Tu me manques. -Expliquai-je en comblant la distance qui nous séparait.

Elle écarquilla les yeux, ne s'attendant sûrement pas à une telle franchise.

Je n'ai pas envie de tourner autour du pot.

Je décelai chez elle une tendresse, un espoir que je voulais réaliser.

La faire souffrir ne faisait pas partie de mes projets.

Ses lèvres roses et pleines me tentaient si ardemment que je dus me retenir de courir dans sa direction.

Il faut que tu les embrasses, ses lèvres douces.

Une fois en face d'elle, je ne me retiens pas : nos lèvres s'efflorèrent, lentement d'abord puis voracement, comme ci le temps nous était compter.

Lys.

Elle sentait le Lys.

Mes pouces firent des points circulaires sur le bas de son visage, ses joues et le haut de son cou pâle.

Bien vite -trop vite à mon goût- nous dûmes nous séparer afin de récupérer notre souffle.

Ses lèvres gonflées et ses joues rosies étaient la plus belle chose que je n'eus jamais contemplées.

- Toi aussi, tu m'as manqué.

- Bien. Je veux que tu penses à moi chaque jour, chaque minute.

Un sourire fleurit sur son visage, l'éclairant soudain.

- Ça te ferait plaisir, hein ?

- Quoi donc ?

- Que je pense à toi toute la journée.

Je lui fis un sourire carnassier.

- C'est vrai, ça me ferait vraiment plaisir.

Elle se mit à rougir, gênée.

- J'ai pensé à toi toute la journée.

Cette femme va me tuer.

Je l'embrassai une seconde fois, jusqu'à ce qu'elle se mette à tirer sur mes mèches, heureuse et comblée.

- Mon petit oiseau. Que dirais-tu d'une petite sortie ?

Une ombra passa sur son visage.

- Je ne peux pas, désolée. Il faut que je m'entraîne.

- Quand es-tu sortie pour la dernière fois ? Excepté lors de notre sortie en ville.

Une moue adorable se forma sur ses lèvres mais je tins bon.

Elle ne doit pas se renfermer sur elle-même. Je ne l'accepterai pas.

- Je ne sais pas. Je n'ai pas le temps de traîner et...

- Tu dois t'aérer l'esprit. Un mauvais état d'esprit peut tout foutre en l'air et tu le sais. Claire Steele le sait aussi.

Arrête de t'inquiéter, je n'aime pas me faire du souci pour toi. Tu dois me faire confiance et te reposer sur moi. À moi.

Julie était à moi et moi seul. Quiconque la toucherait aurait affaire à moi.

Femme et homme compris.

- Je dois absolument m'entraîner.

Son ton têtu me fit sourire.

- Non, chérie, non. Tu as le droit de souffler, comme tout le monde.

- Je dois maigrir Matthew. Sais-tu à quel point c'est dur de perdre des kilos que l'on ne voit pas ?

- C'est parce que tu n'as pas besoin d'en perdre.

Elle eut l'air dubitatif.

Je posai mon front contre le sien et caressai ses cheveux.

- Tu es parfaite, petit oiseau. Parfaite pour moi, parfaite pour l'Académie.

Je l'embrassai une fois, deux fois, trois fois, jusqu'à ce que son corps se détende contre le mien.

- C'est ça petit oiseau, détends-toi.

- Tu ne comprends pas : je n'ai jamais été aussi heureuse.

Je soupirai et butinai ses lèvres.

- Promets-moi de faire attention Julie, jure-le moi.

- Je te le jure.

- Je te fais une promesse à mon tour : je ne permettrai jamais qu'il t'arrive quoi que ce soit. Je te protégerai, même contre toi.

- Pourquoi ? Qui suis-je exactement pour toi ?

- Tout, petit oiseau.

J'ai autant besoin de toi que tu as besoin d'être protégée. Nous nous complétons.

Je capturai sa bouche une dernière fois et la serrai dans mes bras jusqu'à l'en étouffer, respirant son odeur.

Elle doit comprendre d'elle-même que sa passion devient malsaine... Je dois la laisser comprendre.

Je la laissai récupérer son souffle et tournai les talons, sortant avant de ne plus me contrôler.

Le moteur de ma Harley se mit à rugir et, survolant la ville à toute vitesse, je repensai à la grimace de souffrance qui avait marqué le visage de mon petit oiseau.

Elle risquerait de se détruire...


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Deux chap en une journée (encore une fois) !

Matt ne s'en rend peut-être pas compte, mais sa situation s'améliore tendis que celle de Julie...

Et bien, vous verrez par la suite !

A vos commentaires ! :)

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