Dario Eras
Le jeune homme en question, du même âge que Valencia, a démontré des signes de vie une semaine plus tard. Raguël a réussi à entrer en contact avec lui en trouvant ses coordonnées à l'aide d'un des seuls ordinateurs qui existent encore en Espagne. Et celui-ci se trouve dans le palais. Enfin, c'est ce que ce m'a raconté le jeune homme de 18 ans. Je n'ai pas le droit de l'utiliser et je ne suis même pas sûre d'avoir le droit d'être au courant.
Pour en revenir aux recherches, ce Dario n'habite pas très loin du palais en fin de compte, mais il ne savait trop pas s'il devait contacter Valencia ou la laisser faire le premier pas. Peu importe, ce cher Eras était vraiment heureux d'avoir une invitation pour venir au palais à sa guise. Leurs majestés ont accepté tout de suite lorsqu'ils ont su que c'était un vieil ami de leur fille aînée. Moi, pendant ce temps, je n'ai pas pu être d'une grande aide. J'ai surveillé de près les agissements de Val, mais rien de suspect. Je crois qu'elle s'est calmée un peu depuis que celle-ci a une bague de fiançailles au doigt. Le couple de traîtres devrait se marier le 14 février, donc dans 3 semaines. Je dirais que c'est mignon s'ils n'étaient pas des tueurs assoiffés de pouvoir.
Pas plus tard que le lendemain, notre invité fit sa première visite. Sa demoiselle D'Eldia ne sachant pas que j'étais moi aussi au courant de la raison de cette rencontre , Rag m'a fortement conseillé de laisser ça ainsi. Cela évitera bien des soupçons.
Après avoir averti Valencia de l'arrivée de son vieil ami, ma maîtresse m'a demandé d'aller le conduire au petit salon, où elle le rejoindrait dans quelques instants. Je suis donc allée chercher l'homme faisant inconsciemment parti de notre plan. À peine plus grand que son amie, avec ses cheveux noirs, ses favoris (qui ne sont pas très jolis selon moi), ayant toutefois un sourire charmant, il me fait penser à un personnage très populaire il y a longtemps, vers les années 1950-1970. J'avais vu une photo de lui dans un livre, dans la bibliothèque du château, sur les chanteurs qui ont marqué l'histoire. Néanmoins, il ne semble pas m'avoir marqué moi, parce que je ne me souviens plus de son nom. Il me semble qu'on le surnommait "The King".
M. Eras s'est approché de moi en faisant une petite révérence. Je le reprend aussitôt:
- Oh, vous n'avez aucunement besoin de faire ça. Je suis la servante de son altesse Valencia D'Eldia. Ravie de vous rencontrer.
- Moi de même chère dame, répond mon interlocuteur, accentué d'un autre sourire qui ne me laisse pas totalement indifférente. Où se trouve mon amie de longue date?
- Elle m'a demandé de vous conduire au petit salon. Elle vous rejoindra d'ici peu. Avez-vous besoin de quelque chose?
- Non, merci. Allons-y!
Ce jeune homme m'a l'air très sympathique. Le soir, lorsqu'il parti, celui-ci m'a même remerciée pour mon accueil. Évidemment, je lui ai dit que ça m'a fait plaisir et que ça fait parti de mon travail, même il était quand même reconnaissant.
Un peu après, je suis allée aider Valencia à se débarrasser de sa robe et je lui ai préparé son bain. Tandis que je la décoiffais et lui brossais les cheveux, j'entreprend de lui poser subtilement des questions sur ses retrouvailles avec Dario. Il est 7h45. Il me reste donc 15 minutes pour lui soutirer des informations qui nous pourraient être utiles, à moi et Rag. J'entame la conversation:
- Avez-vous passé une belle journée madame?
-Oui, l'homme qui a été invité par mon frère...
Elle entrepris de me dire ce que je savais déjà. Elle est contente, c'était très bien et elle aimerait bien le revoit bientôt. Une seule chose me fait sourciller, mais mes quelques peu de talents d'actrice ont pris le dessus:
- Je me demande seulement pourquoi Raguël voulait tant que je retrouve Dario. Il ne l'a vu que 2 ou 3 fois, il y a de cela des années.
- Peut-être qu'il voulait que vous vous trouvez un soutien de plus, un ami sur qui compter. Vous êtes héritière à présent, et ensuite vous allez devenir reine. Vous allez avoir encore besoin de plus d'appui de la part de votre entourage, dis-je, presque convaincue par moi-même. Ce que j'ai dit avait du sens. Néanmoins, elle reste encore un peu septique.
- Oui... Peut-être. En tout cas, si ce n'est pas le cas, je finirai bien vite par le savoir de toutes façons. Peu importe, l'important c'est que j'aie retrouvé mon ami. Je suis si contente, il est tellement gentil!
Léo n'était pas tout aussi jovial, mais il était heureux que je me fasse des amis...
Bon, il me semble qu'elle l'apprécie. Reste à savoir si leur relation va se développer et atteindre leurs cœurs. Maintenant qu'il ne reste qu'un peu moins de 3 semaines, c'est un peu court, mais je crois que ce sera assez pour chambouler le coeur de la traîtresse, si elle en a un.
Puisqu'il est à présent 20h, je me rend à la salle à manger des domestiques, où m'attend le reste de ma famille. Grand-père est là aussi. Il s'est un peu remplumé depuis son arrivée. Ça lui a fait du bien. Il semble même avoir un peu moins de cheveux blancs. Je ne sais pas si c'est possible. En tout cas, il rayonne. Celui-ci a commencé à aider aux cuisines,en compagnie de mon père. Je crois que grand-papa se sentait triste avant de venir ici. Pauvre lui, comme il devait se sentir seul. Nous sommes la seule famille qu'il lui reste à présent, mais au moins il en a une. Nous dégustons notre souper lorsque je lui demande une question qui me trotte dans la tête depuis un bon moment:
- Daada(grand-père en hindi), si ça ne te dérange pas, j'aimerais savoir comment as-tu fait pour survivre durant la guerre et où es-tu allé pendant toutes ces années?
Le silence se fait sentir quelques secondes. Je sens que mes parents et Keya se sont déjà posé la question, mais qu'ils ne voulaient pas embêter grand-papa avec ça. Ce qui ne semble pas être le cas, ou du moins, pas trop, puisqu'il décide de se lancer:
- Ah oui... Et bien, par où commencer..., dit-il, la voix un peu chevrotante.
- Tu n'es pas obligé tu sais. Si ça te rappelle de trop mauvais souvenirs...
- Non non. Je comprend que ça t'intrigue... Alors, après qu' Asita(Un nom de la rivière Yamuna), dit-il en parlant de ma mère, m'ait prévenu de votre départ, j'ai décidé que je devais partir aussi. Mais il m'était impossible de me joindre à vous puisque, comme vous le savez, j'habitais trop loin de vous. J'ai donc quitté le pays le... Je ne me souviens plus très bien... Vers la fin juin 2234 je crois. J'ai essayé moi aussi de me rendre en Espagne, où on avait convenu de se rejoindre, mais j'ai eu énormément de misère à me rendre là-bas...
Je suis abasourdie. Maman ne nous avait jamais dit que Grand-père était supposé nous rejoindre à un endroit précis. Pourquoi nous avoir caché cet espoir? Moi qui était certaine de ne plus jamais revoir mon grand-père maternel! Je ne manque pas de lui faire remarquer:
-Quoi!? Comment ça? Tu sais que pendant toutes ses années, j'étais certaine que Daada ne reviendrait jamais et toi, tu connaissais la vérité! Comment peux-tu nous faire ça?!
Je suis enragée. Je jette un coup d'œil à ma sœur qui n'a pas dit un mot depuis le début. Elle est triste. Ça se voit. Elle regarde ses mains déposées sur elle et ses cheveux foncés coupés aux épaules lui tombent devant le visage. Grand-père, lui, est gêné. Il se sent un peu coupable, mais je ne lui en veut pas. Ce n'est pas lui qui a menti. Ma mère essaie de défendre sa cause, mal à l'aise:
- Écoute Nirmala... Si j'ai fait cela, c'est pour que toi et Keya ne vous fassiez pas de faux espoirs. Imaginez si je vous avais dit cela sans que ça n'arrive jamais. Vous auriez tellement déçues! Et je croyais que c'est ce qui était arrivé, jusqu'à ce que le miracle se produise. Jamais je n'ai voulu vous faire de la peine., dit-elle sincèrement et tristement.
- Et bien ça n'a pas marché! J'aurais aimé mieux avoir de faux espoirs que rien du tout! Figure-toi que tu n'es pas la seule à s'être inquiétée pour lui!
Et je me lève, renverse ma chaise au passage, puis marche le plus rapidement possible jusqu'à ma chambre pour pouvoir enfin me laisser aller. Je pleure pendant quelques minutes, jusqu'à ce que quelqu'un cogne à la porte. Peu importe qui c'est, je ne répondrai pas. C'est grand-papa. Il veut me parler.... Je cède finalement à sa demande. Il vient d'asseoir près de moi sur mon lit et entâme la conversation:
- Hey ma chouette, ne pleure pas... Je comprend ce que tu ressens, mais je comprend aussi pourquoi ta mère a agis comme cela., déclare-t-il sans reproche.
Je garde le silence. Les émotions continuent de bouillir en moi, cependant, je continue d'écouter grand-papa.
- Elle ne voulait pas que ça devienne pour toi une sorte d'obsession... Et que tu ne penses qu'à cela pendant toutes tes journées. La dépression est une chose dont elle ne veut jamais voir souffrir ses enfants.
Je hoche la tête. Je retrouve mon calme et je commence à pardonner les actes de ma mère, mais juste un peu.
- Et une dernière chose. Si ta mère t'avais dit que nous étions censés nous retrouver en Espagne, cela n'aurait pas devancer pour la peine nos retrouvailles. J'ai été malade lorsque je traversais la Grèce. Ça m'a vraiment mis mal en point et j'ai dû y rester 6 mois pour s'assurer que j'étais complètement guéri. Donc je n'aurais pas pu arriver plus rapidement. Mais j'ai quand même fait tout mon possible pour vous retrouver.
J'écarquillais les yeux. Je crois que mon grand-père, durant son voyage, a frôlé la mort plus de fois que je n'oserais le croire. Je dis donc:
- Mais tout va bien maintenant, n'est-ce pas? Tu n'as pas de séquelles?
- Bien sûr que non ma chérie. Est-ce que tu comprends mieux maintenant?
- Oui, merci grand-père. Je crois que je vais me coucher à présent.
- Alors bonne nuit!
- Bonne nuit daada!
Grand-papa a quitté ma chambre puis je me suis préparée pour une bonne nuit de sommeil. C'est ainsi que je me suis endormie, en paix avec ma mère, mon grand-père et moi-même.
Yeah! J'ai fini ce chapitre! J'avais quelques idées, donc ça aidait. Et ce n'est pas terminé! Si vous avez des idées, des suggestions, des commentaires(négatifs ou positifs) ou autres, et bien ne soyez pas gêné! Votre avis m'importe beaucoup! Merci!
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