Le bras ostensiblement tendu et la main nerveusement appuyée sur le volant. Voilà bien dix minutes que l'homme s'échinait à rouler.
Rouler trop vite bien sûr, mais contrairement à d'habitude, il ne regardait pas du tout où il allait. Ses pensées étaient remplies, débordaient de six milles ans de souvenirs.

Ses précieux moments passés débordaient jusqu'au coin de ses yeux qu'il s'efforcait de fronçer tant que ça en devenait douloureux.

Il espérait, sans doute quelque part qu'en crispant suffisamment le visage, ses émotions sortiraient de lui comme l'on vide l'eau d'une une éponge.

Le démon n'en revenait pas d'avoir échoué. Deux fois.

La première erreur qu'il avait commises était d'avoir passé six milles ans avec si peu de recul entre lui et Aziraphale qu'il ne s'était même pas aperçu qu'il aimait.

Tiens ?
Encore un peu de cette émotion lui roulait, tout contre  la joue, puis coulait vers son costume un peu chiffoné.

Ce faisant, comme une extension de lui, sa voiture pilait et retournait sur ses traces en faisant vrombir son moteur dès qu'il s'approchait trop de ces endroits chargés de bons moments.

Sa deuxième erreur.
Elle avait été d'avoir crut pouvoir fuir ce système.
De le fuir avec quelqu'un. De le fuir avec un ange.

Avec cet ange.

Mais les anges aiment trop leur systèmes, évidemment, ils n'ont jamais eu à observer le masque cruel de Celle qui Voit tout leur brûler les ailes blanches et les précipiter au fond de la gueule béante de la Terre.

Les anges pensaient que la constitution était bonne. Aziraphale savait qu'il pouvait tout changer en mieux. Changer le Paradis, et le changer lui.

En mieux.
Était il si mauvais ?
Si noirci et irrécupérable qu'il faille changer sa nature pour que son ange veuille être avec lui ?

Crowley se demanda à ce moment ce que l'angelot avait aimé chez lui.
Qu'est ce qui avait plut à l'ange chez un démon ?
Pourquoi l'aimait il si il voulait le changer ?

Car il savait que Aziraphale l'aimait désormais.
Jusqu'au dernier moment il en doutait.
Jusqu'au baiser.
L'ange s'était tellement forcé à ne pas vouloir cela.
Le démon en face de lui.
Il avait tant lutté pour ce qu'il croyait contraire à sa nature que, la souffrance, transparaissait dans chacun de ses traits.
Mais Crowley avait sentit son conflit intérieur.

L'avantage de passer six milles ans avec un être c'est que l'on finit par le connaître par cœur, et deviner ce qu'il ne veut pas nous dire, ou même se dire à lui même.

D'ailleurs si il ne s'était rapporté qu'à ce qu'il voyait, le démon aurait sans doute conclu que Aziraphale le détestait bel et bien.

Mais ses yeux après coup.
Ses yeux n'étaient pas remplis de répulsion.
Ils étaient rempli de tristesse. Et d'amour.

Quoique, l'amour étant un concept humain, Crowley doutait que cela corresponde avec ce qu'ils ressentaient.
Impossible de mettre un seul mot sur ces six milles ans,
encore plus pour un mot qui sortait de l'esprit de ceux qui vivaient à peine cent ans.
Et avec de la chance encore.

Il se rendit alors compte qu'au lieu de s'éloigner de ses sentiments, de partir le plus loin possible et oublier son fiasco, il était retourné devant la librairie.
Il soupira.

Vraiment ?

Évidemment que oui,
Crowley et Aziraphale avaient durant les années toujours continué de s'attendre.
Peut importe quelle sottise les humains avaient inventés.
Des guerres, des engins de torture ou les clips d'aérobic, il était une chose qui ne changait pas.

La librairie et l'ange dedans qui attendait qu'il lui rende visite.

L'attente serait longue. Mais Crowley n'était pas près à faire une croix sur eux.

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Pdr je fais une apparition toute les pleines lunes sur un nouveau fandom je suis en roue libre X)))
Et yeeeeeey nouvelle hyperfixation ! Good Omens :D
Si vous voulez une suite je vous encourage à me témoigner du soutien à coup de commentaires et votes :))

Pourquoi pas me donner des conseils pour m'améliorer ?

En attendant voici un fanart :

Bises :-)
J'espère qu'il y a un fandom français de Good omens parce que jusque là j'ai croisé que des englishs.