Alya se leva et enfila sa veste tandis que Nino la suivit des yeux.

- On fait comme ça alors, je te laisse parler à Adrien. Je vais attendre un peu avant de parler de ça à Mari, elle a assez de soucis en ce moment. conclut Alya.

Nino sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine. Cela faisait des années qu'il ne s'était plus retrouvé seul avec Alya, et il se rendait compte que cette sensation lui avait manqué. Il l'observa arranger sa longue chevelure rousse comme si il l'a voyait pour la première fois. Sa rupture avait été tellement douloureuse pour lui, qu'il avait préféré couper tout contact avec elle. Pourtant, en la revoyant ce soir, tous les souvenirs refaisaient surface. Et l'amertume était encore plus grande. Ce sentiment sournois d'avoir perdu une chose précieuse. Il se souvint des paroles de Marinette "il n'est pas trop tard, Nino".

- Alya, attend ... lança t-il impulsivement, sans savoir ce qu'il allait pouvoir lui dire.

Alya se tourna vers lui, avec ce même regard détaché qu'elle avait l'habitude de lui adresser depuis leur séparation.

- Reste un peu s'il te plait. supplia t-il

- Pourquoi ? demanda t-elle sèchement.

- Je sais pas, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu. On peut manger ensemble et discuter un peu non ?

- Je n'ai rien à te dire, Nino. Je ne suis venu uniquement pour te parler d'Adrien et Marinette.

Alya continua de s'habiller pour se diriger vers la porte sans lui lancer un regard.

- Tu es injuste. murmura t-il entre ses dents.

Alya se retourna pour lui lancer un regard furieux. Nino sentit qu'il ne pouvait plus faire marche arrière. 

- Pardon ? 

- Malgré ce que tu peux croire et l'idée que tu t'es fait de moi ... je ne t'ai jamais trompé Alya. 

- Peu importe, c'est du passé maintenant. Entre temps, tu es devenu tout ce que je déteste ...

Nino était tout ce qu'elle détestait à présent. Il avait la vie qu'elle lui avait toujours reproché.  Les soirées, les filles, l'argent, l'alcool, tout à profusion. Et Alya s'était conforté dans sa décision au fur et à mesure des mois qui avaient passés. Nino et Adrien étaient devenus le genre de personne qu'elle ne supportait pas. L'image de séducteurs profitant de leur célébrité pour accumuler les conquêtes leur collait à la peau. Mais Adrien avait renoncé à cette vie pour Marinette. Est-ce que Nino serait capable d'en faire autant ?

- Alors pourquoi je lis encore ce sentiment sur ton visage ? souffla Nino en s'approchant d'elle.

Les mots de Nino étaient tellement inattendus pour Alya, qu'elle en sursauta de surprise et l'observa, méfiante. Elle était comme une lionne sur ses gardes.

- Tu fais comme si tu étais indifférente, et pourtant, quand je ne te regarde pas, je vois la façon dont tu me regarde. Et elle n'a pas changé. poursuivit le jeune homme. 

Alya se sentit rougir malgré elle. Son armure se fissurait peu à peu et la fuite semblait être la solution. 

- Tu te fais des idées ... Au revoir, Nino. rétorqua la journaliste en se dirigeant vers la porte. 

Elle sentit soudainement la main de Nino s'agripper à la sienne. elle fit volte face, son regard surpris croisa le regard doux de Nino. Soudain, son cœur fit un bond dans sa poitrine et elle vit Nino au delà de la barrière qu'elle lui avait imposé, il était là à quelques centimètres d'elle, et elle l'observait comme si elle le revoyait pour la première fois. Nino se rendit compte que pour la première fois depuis leur séparation, Alya le regardait à nouveau droit dans les yeux. Et la sensation que cela lui procurait réchauffa son cœur comme si il s'était soudain réanimé.

- Alya, je n'ai jamais cessé de t'aimer. Et si je ne suis plus rien pour toi, si tu n'as plus aucun sentiment pour moi, dis-le moi. Et je te laisse partir. reprit-il en serrant sa main un peu plus fort dans la sienne.

Les yeux d'Alya se mirent à briller, et elle ne pouvait détaché son regard du sien. Elle trouva dans son regard la sincérité qu'elle cherchait dans ses mots. Elle hésita et sentit une émotion nouvelle l'envahir. Son armure se fissurait peu à peu et elle se sentit en danger. Mais elle ne voulait pas être faible devant lui. 

- Tu as eu le temps de t'entraîner à séduire depuis le temps, Nino. Ça ne marchera pas avec moi. di-elle sans y croire.

- Dis-le moi Alya, dis moi que tu ne m'aimes plus. insista t-il.

Alya était en colère contre elle même, pourquoi ces mots ne sortaient pas de sa bouche ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à lui dire qu'elle n'avait plus de sentiment pour lui, qu'il n'était plus rien pour elle ? Pourquoi ne pouvait-elle pas lui dire qu'elle avait tourné la page ? Non elle ne pouvait pas. Son cœur lui hurlait de se jeter dans ses bras, tandis que sa raison poussait ses jambes à s'enfuir. Elle ne voulait plus souffrir. 

- Je sais que tu as refait ta vie mais moi je n'ai pas refait la mienne. Parce que sans toi, je n'y arrives pas. Alya, sans toi ce n'est plus pareil. Rien n'a le même gout, ni la même odeur. Tu trouveras certainement un homme qui ne te fera pas souffrir mais aucun ne t'aimeras autant que moi.  

Ils ne dirent plus un mot, le regard d'Alya s'adoucit instantanément. Ses muscles se relâchèrent tandis que son corps s'approcha instinctivement de Nino. Et l'armure céda. Alya se jeta dans ses bras, s'agrippant à son cou de toutes ses forces, si soudainement que Nino fit un pas en arrière pour ne pas être emporté par l'élan. Nino enveloppa sa taille de ses bras et respira son odeur comme si il avait été privé d'oxygène pendant toute ses années.

Et son coeur se remit à battre. 

***

Adrien était assis sur un fauteuil baroque en velours noir, habillé uniquement d'un jean délavé entrouvert et torse nu. Une jeune femme à la silhouette longiligne et de longs cheveux blonds était assise à califourchon sur lui uniquement vêtue d'un short en jean qui ne camouflait pas grand chose. Adrien posa sa main sur la courbe de ses reins, tandis qu'elle balança ses cheveux sur le côté et approcha son visage de celui du sien, amenant sa bouche pulpeuse à quelques centimètres de ses lèvres. Un flash aveuglant crépita. Aussitôt, ils changèrent de position. Cette fois, la jeune femme balança ses cheveux en arrière tandis qu'Adrien approcha ses lèvres de son cou.

- Cette campagne va être magnifique ! s'enthousiasma le photographe. 

Assise dans l'ombre sur un caisson de matériel, le sang de Marinette était en ébullition. Ses poings fermés et le visage crispé, elle observait la scène qui se jouait sous ses yeux. Cette femme presque nue s'agitant au dessus d'Adrien, frôlant son torse du bout des doigts, approchant ses lèvres de son cou sous l'œil d'un photographe béat d'admiration devant son œuvre la faisait mourir de l'intérieur. Elle se rendait compte à l'instant à quel point, Adrien n'avait pas besoin de séduire car naturellement, il était attirant. Elle l'avait souvent vu dans les publicités à la télévision ou dans les magazines. Pour son travail, il faisait régulièrement la promotion de parfum, de montres ou de grandes marques. Posant souvent avec les plus jolies filles de la mode ou du cinéma, elle n'avait jamais imaginé l'envers du décor. Sur papier glacé ou à travers un écran, les choses semblaient fictives, alors qu'ici, face à ce spectacle, tout semblait hyper réaliste. Et c'est bien ce réalisme qui la dérangeait le plus. Elle observa le visage d'Adrien et ses réactions. Il ne semblait ni gêné de la nudité de sa partenaire, ni du contact presque intime qu'il avait avec elle. Impassible, il ne semblait pas se complaire de cette proximité, mais restait incroyablement professionnel, anticipant les requêtes du photographe, se pliant sans broncher à ses moindres desiderata créatifs. Le photographe s'approcha d'eux et les aida à se placer selon ses envies. Adrien se leva et la jeune femme se plaça derrière lui, collant son corps nu contre le sien, et faisant mine de caresser son torse. Le photographe jubilait de "l'érotisme"de l'image qu'il avait réussit à capturer. 

Au bout de plusieurs heures de mises en scène plus ou moins explicites, le calvaire de Marinette pris fin. Les deux mannequins se rhabillèrent dans les loges et Adrien rejoins Marinette quelques minutes plus tard.

- Ce n'était pas trop long, Mari ? Tu as du t'ennuyer à mourir, non ? demanda t-il innocemment.

Habillé de son sweat à capuche favori, qui au demeurant lui était très utile pour se camoufler à l'extérieur, les cheveux en bataille, encore mouillés par la douche qu'il venait de prendre dans les loges, Adrien avait retrouvé la candeur que Marinette connaissait bien. Mais quand il posait devant un photographe, il était un homme doté d'un charisme et d'un sex-appeal qui aurait mis à genou n'importe quelle femme.

- Donc, ton travail, c'est ça ... tous les jours ... tout le temps ? lâcha t-elle la gorge nouée.

Adrien fut surpris du ton qu'avait employé Marinette. Il ne comprit pas pourquoi elle semblait si contrarié. 

- Oui. Enfin, pas tous les jours. Les campagnes durent quelques semaines. Il y a d'abord les prises de vues, et ensuite y a la version filmée pour la télévision et le cinéma. Pour cette campagne, c'est un mini court métrage façon film d'auteur, donc je pense que le tournage durera un petit peu plus longtemps. 

- Et toujours avec cette fille ? lança Marinette avec un reniflement dédaigneux qui ne lui ressemblait pas. 

- Oui bien sûre. C'est elle qui a été sélectionné au casting. répondit-il innocemment.

- Ok, je vois. 

Adrien remarqua le regard fuyant de Marinette.

- Ca va Mari ? Tu as l'air contrariée ? Tu t'es trop ennuyé c'est ça ? demanda t-il en cherchant le contact visuel.

- Non, ennuyée ce n'est pas vraiment le mot ...

- Ca ne t'a pas plu ? J'ai été mauvais ? 

- Non, tu étais parfait. répondit-elle ironiquement. Ab-so-lu-ment parfait dans ton rôle. 

- Alors qu'est ce qui ne va pas ? 

Marinette soupira. Elle s'en voulait de faire preuve d'une telle jalousie mais c'était plus fort qu'elle. Voir Adrien à moitié nu, avec une femme à moitié nue elle aussi était au dessus de ses forces, même pour le bien d'une campagne de publicité. 

- Il faut que je m'habitue à ton métier c'est tout ! dit-elle en haussant les épaules. 

Adrien comprit subitement le malaise qui habitait Marinette. Il se sentit tout à coup comme le pire des idiots. C'est lui qui avait invité Marinette à venir voir ce shooting pensant que cela lui changerait les idées, mais en faite, cela avait été tout le contraire de l'effet attendu. Cela ne lui avait pas effleuré l'esprit que Marinette puisse être mal à l'aise en le voyant poser de cette façon avec une autre mannequin. Lui avait tellement l'habitude qu'il n'avait pas mesuré les conséquences. Maintenant, elle allait l'imaginer dans les bras d'une autre à chaque fois qu'il irait travailler. 

- Pardon Mari, je pensais que c'était une bonne idée mais c'était un peu égoïste de ma part de t'imposer ça. Faire ça pour moi, c'est aussi naturel que coudre une robe pour toi.

Il entoura le visage de Marinette de ses mains et tourna son visage vers lui "Ce genre de shooting" dit-il gêné "ça ne me fait absolument rien, c'est uniquement professionnel, tu sais ... "

Marinette secoua négativement la tête pour le rassurer et Adrien l'a prit dans ses bras. "Viens, je t'offre une glace, ma lady." chuchota Adrien en embrassant le sommet de sa tête. 

"Chaque jour, je lui prouverai que je l'aime. Je l'a protégerai du monde entier."

***

Le lendemain, Adrien avait répondu présent à l'invitation de Nino. Marinette lui avait assuré qu'il devait y aller, que cela faisait longtemps qu'il n'avait plus passé une soirée avec son meilleur ami et que de son côté, elle en profiterait pour travailler sur son projet de boutique. Nino l'avait donc invité à une soirée pizza - jeux vidéo comme il avait l'habitude d'en faire chaque semaine. Adrien s'y était rendu, confiant, sans se méfier un instant du piège dans lequel il allait tomber.  

La soirée est tout ce qu'il y a de plus ordinaire, et les deux amis enchainent les parties dans la bonne humeur. Mais au bout de quelques heures, la question qui brûle les lèvres de Nino depuis quelques jours lui échappe : 

- Adrien ... est-ce que tu es Chat noir ? lâche t-il comme une bombe.

Adrien sent son coeur se serrer si fort dans sa poitrine qu'il en eut le souffle coupé. Toute son adolescence il avait redouté cette question. Et il aura fallut attendre presque dix ans avant qu'il ne l'entende de la bouche de son meilleur ami. Il n'avait jamais imaginé de réponse toute faite, et de mensonges préfabriqués à cette interrogation. Il avait toujours eu beaucoup de mal à mentir ouvertement à son meilleur ami. Et à chaque fois qu'il avait essayé, Nino l'avait démasqué.

- Non ! Tu ... euh ... pourquoi tu ... je ... bégaie bêtement Adrien.

Nino fut pris d'un fou rire nerveux et se lève brusquement, ses bras animés de mouvement incontrôlés.

- C'est pas vrai !! s'écrie t-il, ses mains attrapant sa tête comme si une idée folle voulait sortir de son crâne.

- Quoi ? Mais non ! Non, je ne suis pas ... panique Adrien.

- Arrête Adrien, pas avec moi ! Je te connais par coeur et je sais parfaitement quand tu mens !

- Mais c'est absurde, se défend-il vainement.

- Tu étais toujours en retard ! Tu disparaissais pendant plusieurs heures sans raison ! Tu n'as jamais été akumatisé ! Tu étais fou de Lady bug ! Et puis, tu lui ressemble comme deux gouttes d'eau ! Je n'ai rien vu, je suis vraiment aveugle ! Quel idiot ! Mais quel idiot !

Adrien se résigne. Il est à court d'arguments, Nino l'avait pris au dépourvu. Il se contenta de rester silencieux et de fuir Nino du regard.

- Tu as réussi à garder le secret tout ce temps ? Bravo mec, bravo ! s'écrie Nino sarcastique.  

- Comment tu as su ? répond Adrien, le regard sombre.

Nino se calme légèrement et prend une profonde inspiration pour lui répondre. 

- Alya. Son patron lui a demandé de mener l'enquête parce que Monsieur le Maire a décrété qu'il fallait dévoiler la vérité sur les super-héros de Paris. Pour la sécurité des citoyens, il a dit ! Je suis sure que c'est Chloé qui est la dessous. Qu'est ce que tu as fait pour l'énerver à ce point ? 

- Mais c'est impossible qu'elle ait pu connaitre la vérité ! 

- Lorsque son patron lui a demandé de mener l'enquête, Alya était ravie. Au début, elle a tout mis en oeuvre pour résoudre ce mystère, elle qui suivait Lady bug et Chat noir à la trace depuis des années, tu sais bien ! Et puis, elle a commencé à comparer les enregistrements des voix avec tout un tas de personnes connues. Dont toi, à l'aide d'une pub que tu as faite il y a quelques années. Elle ne voulait pas y croire, mais en bonne journaliste, elle s'est mise à étudier toute les preuves à ta charge. Et à priori, elle ne s'est pas trompé on dirait.

- Alors ... vous savez aussi qui est Lady bug ? demande Adrien, inquiet.

Nino acquiesce et vit le regard d'Adrien se figer de terreur. 

- Alya ne serait jamais remonté à Marinette sans l'aide de Max, un ami journaliste qui connait ... Luka. 

- Luka ? 

- Luka, il ... il trouvait bizarre que Marinette ait soudainement tout quitter pour venir habiter avec toi. Il s'est dit que quelque chose vous liait tous les deux. Pour lui, elle ne pouvait pas soudainement être tombée folle amoureuse de toi au point de partir le jour où il l'a demandé en mariage. 

- Il l'a demandé en mariage ? s'étrangle Adrien. 

- Ah, tu ne savais pas ? Marinette est partie en courant te rejoindre dès que Luka a fait sa demande parait-il. Luka s'est confié à Max, l'ami journaliste d'Alya. J'ai supposé que c'est le jour où elle est venu te chercher à l'aéroport, d'après ce que tu m'as raconté. Bref, tout ça pour dire qu'il a trouvé ça louche cette soudaine complicité alors qu'elle ne te fréquentait plus depuis des années. Donc il a mené son enquête et tu sais, Luka a des connaissances dans pas mal de milieu. Il a récupéré les photos d'un paparazzi qu'il a étudié. Et cette pose que Lady bug et Chat noir avait l'habitude de faire, et bien, Alya a récupéré la photo où vous êtes dans la rue et vous faites cette même pause. Il n'en fallait pas plus à Alya pour deviner qui se cachait sous le masque de Lady bug. 

Nino mime le poing tendu des deux ex super-héros. Adrien écarquille les yeux et sa respiration se fit difficile. 

- C'est pas tout, Luka a fait un pacte avec Chloé. Il a accepté de fournir aux journalistes des informations pendant que le père de Chloé faisait sa propagande pour forcer les journalistes à s'intéresser à la résolution de ce mystère. Il a voulut se raviser par la suite, mais c'était trop tard.

- L'enfoiré ... grogne Adrien entre ses dents tout en serrant son poing. 

- Et moi qui pensais que ton plus gros problème, c'était la bande à Christie. soupire Nino en s'adossant sur le tabouret du bar. Il hésita avant de poursuivre "Alya a tout fait pour étouffer ses découvertes, mais Max travaillait avec elle sur l'affaire. Et figure-toi que Max est aussi le petit copain de cette peste de Caroline, la meilleure amie de Christie. Christie s'est empressée de tout balancer à Chloé, tu imagines bien ! Donc désormais, les éléments de preuves qui dévoilent vos identités sont actuellement dans un studio de production. Le documentaire le plus attendu de tout le pays "La vraie vie des super héros". 

Adrien se lève brusquement et s'approche de Nino qui recule d'un pas sous l'effet de surprise puis les mains d'Adrien se posent sur ses épaules et son regard plonge dans le sien avec une intensité qu'il avait jusque là peu expérimenté avec son ami. 

- C'est une catastrophe Nino ! s'écrie Adrien en secouant son ami.

- Je sais, vieux, c'est pour ça que je t'en parle ! 

Adrien s'écarte de lui et pris appui sur le montant de la fenêtre pour reprendre ses esprits.

Le sang d'Adrien se glaça dans ses veines. Il porte les mains à son visage et sentit la situation lui échapper. Nino n'avait pas imaginé à quel point cette nouvelle aurait mis Adrien dans un tel état de panique.

- Adrien ... je suis désolé. Je voulais t'en parler dès qu'Alya me l'a dit parce que ... je sais que ça implique beaucoup d'ennuis pour vous deux et ...

- Tu n'y peux rien Nino ... ça devait arriver un jour où l'autre. Heureusement que je peux compter sur toi. dit Adrien, reconnaissant. Il savait combien son amitié avec Nino était précieuse, et aujourd'hui, il lui avait prouver une fois de plus qu'il pouvait compter sur son meilleur ami. "Combien de temps il nous reste ?"

- Je ne sais pas trop, peut-être une semaine. 

- Si nos identités sont dévoilées, alors nous serons en danger. Le papillon risque de vouloir se venger. Et aujourd'hui, nous n'avons plus de pouvoirs, nous ne sommes plus des super héros. Comment je vais faire pour protéger Marinette si je ne suis plus Chat noir ?

Nino ne sut quoi répondre à la question de son meilleur ami. Il se contenta de lui donner une accolade réconfortante et de lui conseiller de rester enfermer chez lui avec Marinette pendant l'inévitable tempête médiatique à venir. "Je te tiendrais au courant des nouvelles, mais ne sortez surtout pas de chez vous en attendant" lui avait ordonné Nino avant de le laisser partir.

Quand Adrien rentra chez lui, il s'approcha immédiatement de Marinette pour la serrer dans ses bras. Marinette ne comprit pas ce geste si spontanée qu'il avait eu en la voyant, comme si quelque chose de grave était arrivé. Et elle n'avait pas idée de la tempête médiatique qui allait s'abattre sur eux. 

- Fais tes valises, on s'en va, ma lady. 

- Quoi ? Mais, comment ça ? On va où ? s'étonna Marinette. 

- On va prendre un peu de vacances qu'en dis-tu ? 

- Qu'est ce qui se passe, chat ? 

Adrien s'arreta un instant et s'approcha d'elle, tentant de paraitre plus calme et plus confiant qu'il ne l'était en réalité. Il posa affectueusement ses mains pour encadrer son visage puis posa son front contre le sien. 

- Je te protégerai ma lady ... contre le monde entier. murmura t-il. 

Adrien pria ensuite Marinette de préparer ses affaires et lui promis qu'il lui raconterai tout en détail dès qu'ils auraient quitter l'appartement. Le chauffeur privé d'Adrien vint les chercher quelques minutes plus tard. 

La déferlante médiatique fut telle, qu'elle obligea les deux super héros à disparaitre. 

La télévision et la presse ne parlaient que de Lady bug et Chat noir, et par défaut d'Adrien et de Marinette. Les émissions passaient leur temps à diffuser des images comparatives entre les ex-super héros et les deux ex-lycéens, diffusant à tout va les enregistrements audio de leurs voix, et dévoilait tous les arguments possibles et inimaginables pour étayer leur thèse. Tout cela sous le discours du maire de Paris, qui sous couvert de la sécurité du territoire, arguait qu'il fallait impérativement que leur identité soient dévoilées. Des débats agitaient les talk-show, fallait-il ou non dévoilé leur identité ? Sacrifier la vie de deux personnes qui avaient protégé Paris au péril de leur vie était-il vraiment nécessaire ? 

Calfeutrés dans un hôtel très luxueux de Paris où leur identité seraient préservées pour un temps, Marinette et Adrien tentaient ainsi d'échapper aux questions et au harcèlement, attendant patiemment que la tempête se calme.  

Jusqu'à ce qu'un vieil ami leur viennent en aide. 

***A suivre***