La gueule du loup
"L'enfer c'est les autres"
Marinette ne pouvait qu'être d'accord avec Sartre. Elle aurait même pu ajouter : L'enfer c'est les autres filles".
Assise sur le rebord du lit, elle observait Adrien se changer. C'était la deuxième fois qu'elle le voyait en sous-vêtement, pourtant elle ne s'y était toujours pas habitué. Ses yeux restaient sans le vouloir accrochés à tous les détails de ce corps qu'elle découvrait petit à petit.
- J'arrive pas à croire que tu l'ai giflé. lança t-il en enfilant son pyjama.
- Il n'y a pas de quoi rire. répondit-elle d'un ton faussement outré.
- Ce n'est pas drôle, c'est vrai. Pardon.
- Mais ça m'a fait du bien.
- Je vais tâcher de ne pas t'énerver alors, Princesse. lança t-il en lui adressant un clin d'oeil.
Marinette eut un petit rire amusé quand elle remarqua une légère cicatrice sur son omoplate gauche. A genou sur le lit, elle s'approcha de lui alors qu'Adrien lui tournait le dos, assis sur le bord.
- C'est quoi ? dit-elle en passant son doigt sur la ligne que la blessure avait dessinée.
- Ah ça ? Un petit souvenir de ma vie de super héros. répondit-il en la touchant à son tour.
- Je ne me souviens pas que tu aies été blessé ...
- J'ai ma fierté, je ne pouvais pas tout te dire, ma Lady.
Marinette s'approcha un peu plus puis passa ses mains autour de lui et posa sa joue sur son dos. Elle déclencha sans le vouloir un frisson à son ex coéquipier quand il sentit la chaleur de sa peau contre son dos nu. Ce peau à peau inattendu n'était pas pour lui déplaire, il inspira profondément, fermant les yeux pour apprécier la chaleur de son corps contre le sien.
- Je t'ai toujours trouvé courageux, Chat. Je me refusais à avoir des sentiments pour toi, mais il était plus facile de les ignorer. J'ai toujours regretté de ne pas t'avoir montré mon vrai visage, avant que l'on ne rendent nos miraculous définitivement. murmura t-elle.
Adrien se retourna et incita Marinette à s'allonger avec lui. Elle se blottit dans le creux de son bras et posa sa tête sur son torse tandis qu'il caressait affectueusement son bras.
- Je crois que toi et moi, on a toujours aimé prendre notre temps. dit-il à voix basse.
- Peut-être qu'on savait qu'on se retrouverais un jour ou l'autre.
- Peut-être que ça valait le coup d'attendre. Tu ne penses pas ?
Marinette comprit de suite le sous-entendu que venait de faire Adrien. Elle releva la tête vers lui pour lui montrer par son sourire qu'elle avait compris l'allusion. Durant les dernières 48H passées ensemble, ils avaient eu des dizaines d'occasion de faire l'amour. Mais ils n'étaient pour le moment jamais allés plus loin que des baisers et des caresses. Il y avait entre eux un vrai plaisir dans l'attente. Comme quand on sait qu'on peut avoir quelque chose dès qu'on en a envie mais que l'on repousse le moment jusqu'à ne plus en pouvoir. On se dit alors que le plaisir que l'on prendra à ce moment là sera à son paroxysme. Pour donner raison au proverbe qui dit "Le plaisir est dans l'attente". Et pour ça, Adrien et Marinette étaient aussi joueurs l'un que l'autre. Un jeu où il n'y a pas de perdant mais où l'un des deux craquera tôt ou tard. Une sorte d'accord implicite qui les amusaient beaucoup. Mais il y avait aussi en eux, et cela ils avaient certainement plus de mal à l'admettre, une légère crainte de franchir le cap. Parce qu'ils savaient pertinemment l'importance que ce moment aurait pour eux.
Pourtant l'envie était toujours là, elle était tapie en eux et surgissait au moindre effleurement, au moindre baiser, à la moindre allusion. Mais ils tenaient bons.
Ils s'endormirent comme ça, enlacés l'un contre l'autre tandis que la pluie tapait les vitres de l'appartement dans un bruit régulier et apaisant.
***
Adrien enfila son sweat bordeaux préféré et rabattu la capuche sur sa casquette. Les lunettes teintées finirent de masquer son visage.
- Tu sors toujours comme ça ? demanda Marinette, amusée.
Adrien sembla surpris par cette question et eut un sourire attendri.
- Je n'ai pas trop le choix ma Lady.
- Pauvre chaton, ça ne doit pas être facile tous les jours pour toi ... répondit Marinette légèrement moqueuse, en lui donnant une petite tape sur la visière.
- Ca fait partie de mon métier tu sais ... répondit-il avec une fausse arrogance.
Il fixa Marinette. Elle remarqua ce petit sourire en coin si familier qu'il adoptait de temps en temps. Ce sourire qui le faisait tellement ressembler à Chat noir.
- Tu ressembles plus à un criminel en cavale qu'à une star. répondit-elle sarcastique.
Adrien éclata de rire et retira ses lunettes pour mieux observer la jeune femme devant lui. Il fit un pas en avant et se pencha vers elle.
- Et alors Buginette, penses-tu que tu pourrais tomber amoureuse d'un criminel ? souffla t-il à quelques centimètres de ses lèvres.
- Je crois que c'est trop tard, chaton. répondit-elle sans se laisser déstabiliser.
Marinette agrippa les pans de sa capuche et l'attira vers elle pour l'embrasser. Adrien ne s'attendait pas à une telle audace de la part de la jeune femme mais se prit rapidement au baiser que Marinette lui offrait. La chaleur dans son ventre s'anima subitement et ses mains se firent tremblantes. Jamais une fille ne l'aura rendu aussi fébrile, si bien qu'il avait du mal à maitriser les mouvements de ses doigts. L'effet que produisait les baisers de Marinette était indescriptible, comme si chaque cellule de sa peau s'embrasait sous l'intensité de la chaleur qui se propageait en lui. Il lutta pour ne pas perdre la raison. Mais ses mains avaient déjà agrippées ses hanches et la poussait contre le comptoir de la cuisine. Marinette se sentit transportée par la force de ses baisers, si bien qu'elle ne sentait pas le marbre glacé du plan de travail contre ses reins mais seulement la chaleur de ses mains sur ses hanches. Marinette ne s'en rendit pas compte mais ses mains repoussèrent la capuche en arrière ce qui fit tomber la casquette par la même occasion. Elle fit ensuite glisser la fermeture éclair puis elle repoussa la veste pour l'en débarrasser. Adrien ne se priva pas de l'aider dans sa manipulation tandis que ses mains à lui avaient relevé légèrement la robe de Marinette le long de ses cuisses. Leurs baisers se firent de plus en plus empressés et leur respiration s'accéléra. D'un geste, Adrien souleva Marinette pour la poser sans peine sur le meuble tandis qu'elle passait ses jambes autour de sa taille pour accentuer leur proximité. Le brasier dans son ventre devint insoutenable lorsqu'elle sentit le désir d'Adrien entre ses jambes.
- On ... devait pas ... aller ... au restaurant ? haleta Marinette entre deux baisers.
Dans un éclair de lucidité, Adrien songea que ce n'était pas l'endroit le plus romantique pour une première fois et qu'il valait mieux qu'il contrôle ses pulsions. Jamais il n'avait autant eu envie d'elle, cela en était presque un supplice de s'arrêter là.
- Tu as raison Princesse, on ferait mieux de ne pas arriver en retard. répondit-il le souffle court.
- Il nous reste 10 minutes pour arriver au restaurant.
- 10 minutes ? On ne peut pas faire grand chose en si peu de temps.
- Vraiment ?
- Si on continue, je te garde toute la nuit.
- Toute la nuit ? Quel prétentieux. répondit-elle en levant les yeux au ciel.
- Tu veux que je te montres ?
- Tout doux, chaton. fit-elle en le repoussant gentiment.
Elle sauta gracieusement du rebord sur lequel elle était installée sous le regard amusé d'Adrien, puis attrapa sa veste et l'enfila en lui lançant un regard provocateur.
Ils dinèrent dans un petit restaurant du 1er arrondissement. Adrien avait voulut l'inviter au George V mais Marinette avait refusé. Adrien avait l'habitude de sortir le grand jeu aux filles avec lesquelles ils sortaient, mais Marinette était différente. Elle ne s'intéressait pas à son argent, ni à sa notoriété. Un restaurant intime, un petit déjeuner sur une terrasse, une glace sur les marches du Trocadéro, ce sont ces petits moments qu'elle appréciait le plus. Adrien fut un peu perturbé au début, il avait toujours la crainte de la décevoir, que ce ne soit pas assez bien pour elle mais Marinette le rassurait toujours. Et quand il vit son sourire radieux lorsque le cuisinier déposa sur le comptoir un énorme bol de ramen, les meilleures de Paris certainement, son stress s'envola.
- Tu es incroyable, Mari ... lâcha t-il alors que la jeune femme entamait son plat.
- Comment ça ? marmonna t-elle en avalant sa première bouchée.
- Tu ne ressembles à aucune autre fille.
- Tu veux dire, aucune fille avec laquelle tu es sortie avant ?
Adrien hocha la tête et lui adressa un sourire gêné.
- Je te l'ai dit Adrien, tu n'as pas besoin de m'emmener dans les restaurants étoilés de Paris. Je me fiche de tout ça ! Un bon bol de ramen en ta compagnie et je suis la plus heureuse !
- C'est ça que j'aime chez toi, ma lady. Tu profites toujours de l'instant présent. Je n'ai pas besoin d'en faire des tonnes, je n'ai qu'à rester moi-même. Si tu savais comme c'est apaisant.
- Et moi je t'aime comme tu es, chaton. dit-elle en caressant sa joue.
Ils échangèrent un sourire qui voulait tout dire. Ils n'avaient rien besoin de dire de plus. Ils replongèrent ensuite le nez dans leur bol.
- Tu es sûre de vouloir y aller ? demanda t-il, toujours inquiet.
- Tu ne me feras pas changer d'avis Adrien. répondit Marinette fermement.
Devant le club, Adrien pris la main de Marinette dans la sienne. Ils dépassèrent la longue file d'attente qui patientait sur le trottoir et se présentèrent au vigile. Celui-ci eut un immense sourire en voyant Adrien et lui serra la main.
Puis il entrèrent à l'intérieur.
Marinette n'avait jamais été adepte de ce genre d'endroit. Mais celui là était vraiment très spéciale. Le Chat noir était le lieu de fête de la jeunesse dorée parisienne. Tout le monde se retrouvait là, acteurs, chanteurs, enfants de milliardaire, star de la télé, mannequins, sportifs. Marinette n'en revenait pas de croiser autant de personnalités en un seul coup d'oeil. Elle ne savait bientôt plus où regarder. Adrien se frayait un chemin dans la foule en tenant fermement sa main. Sur le passage, Marinette ne put compter le nombre de mains qu'Adrien serra. Elle remarqua un léger changement d'attitude depuis qu'ils étaient entrés dans le club. Il paraissait beaucoup plus sûre de lui, encore plus charismatique, un brin arrogant. Sa démarche et sa gestuelle se fondaient dans la foule et pourtant on ne remarquait que lui. Les regards s'étaient tournés vers lui et les filles qu'ils croisaient semblait dévisager Marinette. Lorsqu'ils arrivèrent au pied de l'escalier qui menait à une petite mezzanine surplombant la piste de danse, Adrien lui chuchota à l'oreille :
- Surtout ne parles à personne.
Marinette ne soupçonnait pas à ce moment là que si elle aurait du ne suivre qu'un conseil, c'était bien celui-ci.
Ils montèrent. Adrien salua encore un vigile qui surveillait l'accès à l'espace VIP. Ils prirent place dans les confortables fauteuils en velours noirs près de la table sur laquelle était déjà posé une bouteille de Champagne classé et deux flûtes.
- Salut Adrien ! s'exclama une jeune femme blonde qui montait l'escalier.
En voyant la jeune femme s'approcher de lui, Adrien sentit son sang se glacer.
- Christie ?
Il était persuadé qu'elle ne travaillait pas aujourd'hui. De toutes les filles avec lesquelles il était sorti, Christie était celle qu'il ne voulait vraiment pas croiser ce soir.
- Que fais-tu là ? Ca fait des semaines qu'on ne t'as pas vu ici. Et tu ne réponds pas pas au sms non plus. s'exclama t-elle avec une voix suraiguë.
La jeune femme bondit littéralement vers lui et s'approcha pour l'embrasser mais il eut un mouvement de recul. Christie l'observa stupéfaite.
- Qu'est ce qui te prend ?
Puis elle remarqua Marinette à coté d'Adrien qui l'observait avec un regard assassin.
- La femme de ménage ? s'écria t-elle.
- Pardon ? se vexa Marinette.
- Adrien ? l'interpella le videur.
Adrien se leva à s'approcha du videur, ignorant ouvertement Christie.
- Ton manager veut te voir, il est dans le salon B. Apparement, il était au courant que tu serais là ce soir.
Adrien hésita un instant. Cela ne lui plaisait pas trop de laisser Marinette seule avec Christie. Mais si son manager voulait le voir c'est que cela devait être important. Il demanda à Marinette de l'attendre ici pendant qu'il descendait le voir. Marinette lui assura que tout irait bien et qu'il pouvait la laisser sans crainte. A peine Adrien avait quitté la mezzanine, qu'elle fut rejoins par une autre jeune femme brune dont Marinette ne retint pas le prénom. Elle se sentit vite prise en otage, encerclée par ces deux jeunes femmes bien trop curieuses à son gout.
- Salut, je m'appelle Christie. Et toi c'est comment déjà ?
- Marinette. répondit-elle sans enthousiasme.
Marinette avait parfaitement reconnu la fille qui lui avait ouvert la porte il y a 3 ans. Celle qui avait sans aucun doute couché avec Adrien cette nuit là. Elle tenta de faire bonne figure et de masquer sa jalousie. Mais sans surprise, cela allait être plus difficile que prévu.
- Adrien et moi on a une relation très privilégiée. Il se confie beaucoup à moi. Et de temps en temps, ça nous arrive de coucher ensemble. se vanta la blonde.
- Tu verras quand il fait l'amour, il aime maintenir tes mains au dessus de la tête. C'est un dominant. Mais par contre, qu'est ce qu'il est doué avec sa ... continua la jeune femme brune qui les avait rejoins.
Marinette se mit volontairement à tousser pour couvrir le son de sa voix.
- C'est vrai qu'il aime bien dominer. ria Christie.
- J'aimais bien quand il m'agrippait les cheveux, c'était tellement excitant.
Marinette n'arrivait pas ôter cette vision de son esprit.
- Il parait qu'il a fait pire avec certaines filles.
- Sérieux ? T'as des infos ? dit-elle en exagérant son enthousiasme.
- Oui y a une fille qui m'a raconté qu'il l'avait attaché au lit et bandé les yeux.
Marinette n'arrivait pas à les faire taire, un flot de paroles incessant s'échappait de leur bouche, elles jacassaient comme deux oies et cette intonation bourgeoise désagréable lui cassait les oreilles. Leurs manières de princesse l'agaçait au plus haut point. Elle se retint de ne pas leur envoyer son verre au visage.
- Tu sais ce qu'il adore ? C'est que tu lui mordille l'.....
Marinette s'étouffa avec le Champagne, et dieu merci, n'entendit pas la suite. Voyant le manque d'intérêt que présentait Marinette pour leur sujet de conversation, Christie décida qu'il fallait un peu provoquer leur nouvelle proie.
- Mais il se lassera vite de toi tu verras. Tu n'as rien à voir avec les filles avec lesquelles il sort d'habitude.
- Oui, je pense que tu es une sorte d'expérience. renchérit la brune.
- Il s'ennuie, il a envie de voir si il pourrait prendre son pied avec une fille banale comme toi.
- Je suis sûre que vous n'avez pas encore fais l'amour, n'est ce pas ?
- Je ne crois pas que ça vous regarde. s'agaça Marinette.
- Tu vois Juliette ... commença Christie.
- Marinette !
- Oui peu importe. Il parait qu'une fois Adrien a couché avec deux filles en même temps ... continua t-elle imperturbable.
- Pauvre Adrien, il va tellement s'ennuyer avec toi. Mademoiselle Sainte nitouche ! se moqua sa copine.
Marinette sentit sa patience arriver à son terme et son envie de les gifler sans détour était de plus en plus incontrôlable.
- C'est ça votre occupation principale ? Ecouter et répéter tout les ragots que vous entendez ? Et vous croyez que ça m'intéresse ? fit remarquer Marinette.
Christie se vexa et son visage se transforma.
- Tu ferais mieux de lâcher l'affaire, Adrien n'est pas pour toi ! T'es pas du tout son genre de filles !
- Toi non plus apparement. répondit-elle sarcastique.
Christie lui lança un regard noir mais ne sut quoi répondre. Marinette se leva brutalement et elle tendit un index menaçant vers elles. Elles eurent simultanément un mouvement de recul.
- Si je vous entend encore une fois parler à la place d'Adrien, je vous fait bouffer vos perruques les garces, c'est compris ? Vous feriez mieux de vous tenir à l'écart de lui toutes les deux, je vous assure que je ne plaisante pas.
Marinette tourna le dos et se précipita vers la sortie, se frayant un chemin parmi la foule compact, toujours folle de rage. Elle se retrouva rapidement dans la rue, et trouva les marches d'un immeuble voisin pour y retrouver son calme. Elle était tellement en colère que tout son bon sens était perturbé.
Quand Adrien revint, il ne vit plus Marinette mais Christie et Caroline en pleine discussion.
- Où est-elle ? leur demanda t-il fermement.
- Oh je pense que ta chérie est partie pleurer dans un coin. répondit Christie.
- Qu'est ce que vous lui avez raconté ?
- Mais presque rien je t'assure Adri, on était entrain de discuter et elle s'est enfuie en courant.
- Et de quoi vous parliez exactement ?
- Mais de toi Adrinou, on lui expliquait comment te faire plaisir au lit. Ne nous remercie pas ! dit Caroline.
- Vous êtes des pestes.
- C'est pas ce que tu disais quand tu m'a emmené chez toi la dernière fois. lança Christie en lui adressant un clin d'oeil.
- Ca suffit Christie ! Je t'interdis de lui parler ! Et ça vaut aussi pour toi, Caroline ! s'énerva Adrien lançant le même regard furieux à l'une comme à l'autre.
- Je pense qu'elle a pris peur, on ne la reverra pas de si tôt. ajouta Caroline.
Les deux filles ricanèrent en se tapant dans la main.
- Vous ne perdez rien pour attendre vous deux !
Adrien se dirigea vers la sortie à son tour et n'eut aucun mal à repérer Marinette assise sur le trottoir d'en face.
- Mari ! s'écria t-il en la voyant.
Elle releva la tête vers lui. Il put lire la colère sur son visage. Mais pas de tristesse, juste de la colère.
- C'est une blague ! C'est avec ce genre de filles que tu sortais ? Sérieusement Adrien ! Elles sont mauvaises ! La méchanceté incarnée ! C'est tellement, tellement énervant ! s'indigna Marinette.
- Je savais que ce n'était pas une bonne idée de t'emmener ici ...
- T'es vraiment comme ça, Adrien ? demanda t-elle. Adrien lisait sans peine l'inquiétude sur son visage.
- Il ne faut pas que tu crois tout ce qu'elles racontent ...
- Oui mais ... elles semblaient très bien te connaitre ...
- Ne sois pas jalouse. C'est du passé !
- C'est pas de la jalousie Adrien, c'est du bon sens. J'essaie juste de comprendre ce qui t'as attiré chez elles. Pourquoi tu fréquentes ce genre de personnes ?
- Mari, je te l'avait dit ... Tu n'imagines même pas à quel point les gens sont mesquins ici. Tout est une question d'argent et de notoriété.
- Elles ont dit des choses, tellement idiotes et méchantes. J'avais envie de leur arracher leur langue de...
Adrien pris Marinette dans ses bras et la serra contre lui aussi fort qu'il pu.
- Je savais que je n'aurais pas du te laisser seule là-bas. Tu es trop honnête pour fréquenter ces gens là Mari ...
- Et toi Adrien ?
Il plongea son regard dans le sien. Elle avait ce regard à la fois bienveillant et inquiet.
- Moi je n'ai pas le choix. Ca fait partie de mon métier. Trainer ici et me faire voir, c'est comme ça que je gagne ma vie. Si tu me fais confiance Mari, tout ira bien. Je maitrise parfaitement les choses. Mais il faut que tu sois forte et que tu ne te laisses pas impressionner.
Marinette se blottit contre lui. Elle resta quelques secondes silencieuse tandis qu'Adrien caressait tendrement ses cheveux pour l'apaiser.
- D'accord. Je te fais confiance. Mais ces deux là, j'avais envie de les gifler ! Quelles pestes ! Tu es vraiment sorti avec elles ?
Adrien n'osait pas répondre à cette délicate question, il avait trop peur de sa réaction. Mais Marinette n'en démordait pas.
- Je ne crois pas qu'il est nécessaire de te faire une liste des filles avec qui je suis sorti avant toi.
Marinette s'écarta de lui, l'air contrarié.
- Si tu veux que je te fasse confiance, tu ne dois rien me cacher Adrien.
- Jamais je ne te cacherais quoi que ce soit Mari. Mais maintenant les choses ont changées. Parce que tu es entré dans ma vie et qu'il n'y a que toi qui compte.
Adrien sentit Marinette se calmer un peu, elle l'observa du coin de l'oeil, les bras croisés et la mine boudeuse.
- Je sais que tu n'auras jamais l'esprit tranquille ... Mais on doit se faire confiance, tu sais. Ca n'a pas changé ma lady, on reste une équipe. continua t-il.
Il tendit son poing vers elle. Elle hésita mais une ébauche de sourire se dessina sur son visage.
- Le duo Lady bug et Chat noir ! répondit-elle en tendant son poing vers lui.
Ils se mirent à rire comme deux enfants qui viennent de faire une blague qu'eux seuls pouvaient comprendre.
***
Christie tapota du bout des ongles son écran de téléphone, l'air agacé. Pourquoi Adrien sortait-il avec cette fille que personne ne connaissait. Une fille banale et sans intérêt. Qu'est ce qu'elle pouvait bien avoir de spécial pour qu'Adrien s'intéresse à elle ? La manière dont il l'avait défendu ... se pourrait-il que ... Ce soit elle, l'amie d'enfance dont il est amoureux depuis des années ? Celle qui l'a empêché tout ce temps de vouloir une relation sérieuse ? Christie sortit son téléphone de son sac à main et sélectionna un contact dans son répertoire.
- Allo Chloé ? Comment tu vas ma belle ? J'ai le scoop du siècle pour toi !
*** A suivre ***
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