Peu de temps après notre arrivée dans la cabane la jeune demoiselle repris connaissance, elle avait l'air perdu, ailleurs et quand elle me vit, se mit à pleurer. Elle tremblait un peu, je pense qu'elle avait froid. Hélas, je n'avais rien pour la couvrir. Elle s'était recroquevillée dans un coin de la cabane.

J'étais furieuse, pourquoi m'avait il sauvé ? Il n'avait pas le droit. Il fallait me laisser. Je n'avais rien à faire ici. En plus, j'avais froid maintenant que j'étais mouillée, c'était malin. L'homme était grand et très musclé, il était couvert de sang.

Il voulait engager la conversation mais il s'aperçut qu'il n'avait rien à dire. Il se doutait qu'elle avait du sauter dans la rivière pour se priver de vie et cela lui était insupportable.

Elle était si jeune... Pourquoi avoir fait cela ? Je ne savais pas quoi faire, ne m'étant jamais trouvé dans une telle situation.

Il sortit alors de la cabane pour aller chercher du bois en se disant qu'un feu la réchaufferai un peu.

***

Il me manquait, j'avais besoin de lui. J'avais besoin de ses bras forts pour me protéger. Je savais pourtant que ce n'était pas une bataille comme les autres, c'était la dernière. Après cette guerre, il rentrerai pour de bon. En plus, il voulait un enfant. Il voulait un enfant de moi, de nous. Cette pensée me fit sourire, je l'aimais.
Je continuais de ranger la maison, avec soin. Je ne savais pas quand il allait rentrer alors je devais m'assurer que la maison soit impeccable chaque jour. Et puis, je dois l'avouer, j'aime quand tout est à sa place. Je mis des fleurs dans un vase sur la table. Le souvenir de notre rencontre remonta dans ma mémoire.
Il avait toujours fait forte impression auprès de la gente féminine et ses talents de guerrier en faisait un homme respecté. De mon côté, très peu d'homme s'intéressaient à moi, j'étais assez belle à vrai dire mais j'étais d'une famille très modeste.
Pourtant, il avait toujours veillé sur moi, sans que je m'en aperçoive. Et un jour, il avait eu le courage de m'avouer ses sentiments, qui étaient partagés.
Puis nous nous étions mariés et il était parti à la guerre.
Il avait beau revenir, il repartait toujours, ses hommes avaient besoin de lui. Mais cette fois ce n'était pas une guerre comme les autres, c'était la dernière.

Son cœur se mit à battre plus fort. Elle avait besoin de lui, il lui manquait terriblement.

***

Alors que je revenais dans la cabane, les bras chargés de bois, la jeune fille me regarda avec de grands yeux plein de curiosité. Elle devait avoir compris que je ne lui ferais pas de mal.

Il déposa les branches et entrepris d'allumer le feu. Il y arriva sans grandes peines et la jeune fille s'approcha prudemment. Elle se remit à pleurer doucement. Elle ne voulait pas de cette vie.

J'avais moins froid. Il n'était pas si méchant qu'il en avait l'air. C'était juste les tâches de sang qui recouvraient son corps qui le rendaient méchant. D'ailleurs, comment avait-il fait pour avoir autant de sang sur lui ?

Trop jeune et trop fragile pour terminer comme ça, noyée dans une rivière. N'avait elle pas de famille, de parents pour prendre soin d'elle ?

Les questions fusaient dans les deux esprits. Qui étaient-ils vraiment ?
Était-il seulement un guerrier ?
Et était-elle seulement une jeune fille perdue ?