L'églantine est la fleur de l'églantier, un petit arbuste épineux. C'est de là que lui vient le surnom de « rosier sauvage ».

Avant, on utilisait les racines de cette plante pour soigner la rage chez les chiens. J'ignorais que les racines pouvaient soigner les chiens... En tous cas, cela a donné à l'églantier un autre petit nom, celui de « rosier des chiens ». Personnellement, je préfère le premier surnom. Celui-ci est très vexant !

Ses fleurs, les églantines, font environ quatre centimètres de diamètre et présentent une corolle à cinq pétales blanc rosé, ainsi que de nombreuses étamines.

Rosier des chiens, comment je suis censée prendre ça, moi ?

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— Atchoum est un chien. Les rosiers, c'est très joli. Ça veut dire qu'Atchoum te trouve très belle, expliqua calmement Zéphyr.

Églantine sourit sans répondre. Elle passa sa main dans les bouclettes sombres de son frère.

— En parlant du loup, je crois qu'il meurt d'envie de se promener.
— On l'a sorti hier, papa !
— Un chien doit se balader tous les jours, sinon il est malheureux.
— Mais regarde, il n'a même pas envie d'y aller.

Atchoum, comme pour contrer les paroles de la jeune fille, émergea d'un profond sommeil et bondit brusquement sur ses pattes. Sa queue s'agita follement derrière lui.

— Allez, ça vous fera prendre l'air, vous aussi en avez besoin.

Avec de longs soupirs exagérés, Églantine et Zéphyr se levèrent, non sans jeter des regards de désespoir au canapé qu'ils occupaient.

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— J'ai faim.

Ils étaient à peine sortis que, déjà, Zéphyr se plaignait. La balade s'annonçait agréable.

— J'ai même très faim.

Églantine tira son frère par la main en ignorant ses propos.

— Tellement faim que je pourrais avaler une maison, insista-t-il sur le même ton impassible.
— Et moi, j'ai tellement envie de te frapper que je pourrais le faire.
— T'es même pas cap' !

Non, c'était vrai. Elle ne le pouvait pas. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait ! Mais elle ne le pouvait pas.

Devait-elle plutôt s'en réjouir ?

— Tu vois, j'avais raison, fanfaronna Zéphyr.
— Oh, tais-toi, espèce de singe.
— Toi, t'es une autruche ! Non, un gros cheval tout moche.
— Ok, t'as gagné !

Églantine emprunta un petit chemin à droite en traînant derrière elle son petit frère.

— On va où ?
— Voir le gros cheval tout moche.
— Mais c'est toi !

Pour simple réplique, la plus âgée tira la langue. Atchoum aboya au bout du chemin, impatienté par leur lenteur.

Après plusieurs jurons marmonnés, quelques piques et plusieurs jappements du chien, ils arrivèrent enfin à destination.

— Bonjour Églantine !
— Salut, souffla l'intéressée.
— Bonjour, s'exclama Zéphyr, bien qu'il ne connaisse personne ici.

Ce dernier nota d'ailleurs que sa sœur changeait soudain radicalement de comportement. Mais il se contenta de hausser les épaules. De toute façon, elle était bizarre. Parfois, il se demandait même si elle ne venait pas d'une autre planète...

— T'es un alien.
— Une.
— Quoi ?
— Une alien. Je suis une fille.

Églantine s'aventura de son pas tranquille dans l'écurie. Zéphyr se rapprocha d'elle. Il était déjà venu au centre équestre du village, mais les grands chevaux qui l'observaient de haut l'effrayaient.

— Regarde, elle est là. C'est ma grosse ponette toute moche.

La jument alezane sortit la tête du box. Un sourire étira les lèvres d'Eglantine alors qu'elle posait sa main sur la joue de l'animal.

— C'est Fragrance ? demanda Zéphyr.

Elle lui paraissait beaucoup plus jolie qu'un gros poney tout moche.

La porte s'ouvrît et Églantine s'empressa de rejoindre son amie. Zéphyr, lui, préféra rester à l'écart. Il s'appuya contre le mur, entre un seau et un chariot pleins de granulés. Ainsi commença sa longue attente.

Au bout d'un moment, selon lui une éternité, il osa regarder dans le box. Églantine était assise dans la paille murmurait à l'oreille de sa ponette.

— J'ai toujours aussi faim, marmonna Zéphyr.