Mathilde furieuse est retranchée dans ses pensées, obligeant Lilou à marcher rapidement en la tenant fermement par le bras, mais finit par se détendre en arrivant dans leur quartier.

Au bord de la panique Lilou peine à respirer correctement, fébrile la tête embrouillé, elle stoppe Mathilde en bloquant ses jambes, mettant tout son poids dessus pour l’empêcher de faire un pas de plus, bloqué devant la porte arrière de la maison qui donne sur la cuisine.

__ Mathilde bon sang arrête de jouer les têtes de mules et écoute moi merde.

Mathilde la relâche et jure en rentrant dans la pièce en poussant la porte violemment contre le mûr, suivit de Lilou sur ses talons

__ MATHILDE !! crie Lilou.

Dos à son amie, Mathilde finit par craquer.

__ Oh ça va, ça va donne moi une bonne excuse alors.

__ Facile, dit Lilou, j'en ais 2.

__ Vas-y, dit Mathilde persuadée du contraire  se tournant pour lui faire face, les bras croisés sur sa poitrine .

__ D’une, il ne m’a pas fait de mal et de deux comme tu lui as fait remarquer j'ai 21 ans donc majeure donc libre de mes choix.

Vaincu Mathilde qui était toujours face à elle, contourne son amie d'un pas nerveux et va s’affaler sur un des tabouret entourant l'îlot.

__ Ok ok mais promets-moi une chose s'il te plaît, sinon je m'en remettrai pas, s’il t'arrive malheureux, implore t-elle.

Lilou soupire et lève les yeux au ciel.

__ Ok vas-y je t'écoute.

__ Bon ok grâce à dieu il t’a rien fait, mais si jamais il devient plus que menaçant tu me le dit hein...s'il te plaît, s'il te plaît.

Lilou exaspérée lève encore une fois les yeux au ciel, les poing sur les hanches cette fois.

__ Si je suis l'entraînement de ton oncle c'est bien pour me défendre !!....Non ?

___ ..... grognement mécontent peu féminin.

__OUI OU NON!! insiste Lilou qui commence à s'agacer en haussant le ton.

__  Oui oui finit par dire Mathilde dépitée, tu as en partie raison mais oublie pas une chose tu n’es plus seule c'est compris ? insiste lourdement Mathilde.

Lilou souffle en gonflant exagérément ses joues irritées, quand fait irruption dans la cuisine Peter. En voyant leur position empreinte de raideur comme sur la défensive, il comprend vite que les filles sont en conflit, l'une en face de l'autre.

__ Un souci les filles ? demande t-il suspicieux en les regardant tour à tour.

Lilou trop indécise par le fait que Mathilde peut a tout moment dévoiler le sujet de leur désaccord, priant tout les dieux, qu'elle ne le fasse pas.

__ Tout va bien tonton.

__ Sûr Mathi ?

__ Oui pourquoi tu veux qu'il y ait quelque chose voyons ? pouffe Mathilde.

__ Oh pour rien mais vous m'avez l'air bien tendues quand même toutes les deux, quelques chose à me dire, à m'avouer ?

__ Oh ça...rit-elle, juste un problème de filles qui ne concerne pas un tonton, le taquine Mathilde.

Peter n'y croit une seconde mais sachant qu’elles se couvriront l'une et l'autre décide provisoirement de battre en retraite et change de sujet, pour désamorcer le stress ambiant.

__ Bon je vous attends, pour l'entraînement alors ne tardez pas, allez vous changer, dit Peter avant de retourner dans la salle rejoindre les autres boxeurs.

Sa salle est le prolongement de sa maison, située juste à l'arrière remplaçant le garage qu'il a agrandi par l'autorisation préfectorale. Une grande porte à deux battants la sépare de son lieu de vie, mais pour les boxeurs il existe une autre porte de sortie en passant par les vestiaires.

Contrarié Peter rejoint William qui l'attendait.

__ Oui Will elle arrive.

__ Un souci ? dit William inquiet.

__  Il semblerait, une discussion animée entre elles, mais aucune idée de ce que sa peut être si tu veux tout savoir,mets-toi en place s'il te plaît.

William obéit sans rechigner mais attend la suite.

__ Je sais, je sais mais j'ai pas plus d'infos pour le moment.

William intrigué observe la porte par laquelle normalement elle arrive, ce qui se produit 15 minutes plus tard.

Il fut soulagé de la voir mais pas rassuré pour autant en la voyant le visage sombre.

Lilou assise sur un banc dans ses pensées, Mathilde à ses côtés boudeuse.

Chacune des filles va de son côté pour s'entraîner, pour essayer de se calmer et de réfléchir car c'est la première fois qu’elles s'engueulaient.

Lilou était tellement sur les nerfs qu'elle n'arrivait pas à mettre ses gants, tout son corps tremblait dû à l'adrénaline qui courait dans ses veines. Il fallait qu'elle se calme le seul moyen c'est de taper sur ce fiche sac. Cette idée l'obsédait tellement que ses gestes n’étaient pas coordonnés mais réussi quand même à mettre ses gants.

Depuis 15 minutes elle donne des coups désordonnés dans le sac, sans se soucier de ce qu'on lui a appris, trop énervée pour y penser elle voulait juste se défouler.

William la voyant faire depuis le début perdit patience et la rejoint et se retrouva à un mètre d'elle.

__ Tiens-toi droite et relève ta garde, les coudes près du corps, relève ta tête et regarde où tu vises, dit-il.

Lilou eu un frisson et sursauta à l'entente de cette voix qui lui était méconnu et resta figée. Mais apparemment ça n'avait pas l'air de lui convenir car de grandes mains empoignent ses hanches pour la positionner correctement puis ces mêmes mains remontent sur ses bras pour l'obliger à resserrer sa garde, et un pied vient se mettre entre les siens en donnant de petits coups sur ses chevilles pour l'obliger à écarter un peu plus ses jambes.

__ Là c'est mieux, dit cette voix.

Toujours figée dans cette position dans l'attente de la suite, il finit par la lâcher pour aller se positionner derrière le sac de frappe en le maintenant fermement entre ses mains. Quand Lilou le vit, elle faillit en perdre sa mâchoire de stupeur. Car c'est William qui se trouvait en face d'elle et jamais elle n'aurait cru qu'il viendrait jusqu'à elle pour lui donner des conseils, oui l'homme discret et sauvage était à l'heure qu'il est face à elle sans aucune émotion dans le regard.

__ Allez vas-y maintenant frappe ce sac montre-moi ce que tu as dans le ventre, dit-il d'une voix bourru.

Pour lui montrer qu'elle l'avait entendu elle hocha de la tête et sans un mot commença les enchaînements que lui avait appris Peter, pendant que lui tenait le sac de frappe entre ses mains. Bizarrement elle aurait pu se sentir gênée qu'il soit là en face d'elle, lui le champion, mais non au contraire elle se sentait en sécurité.

Tout le temps de son entraînement il resta avec elle, lui donna même des conseils, tout ça en gardant une voix calme et posée. Tous les boxeurs s’étaient écartés à son passage et le regardait rejoindre Lilou.

Tous les boxeurs dans la salle étaient étonnés par la scène qui se déroulait dans le vacarme habituel et sous leur yeux, de la décision de William de venir s'occuper d'elle.

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