Chapitre 48 : Séparation

-Pierrick !
Un obus brun à la peau claire surgit à toute bombe, ciblant un jeune homme noiraud à la large carure, plutôt musclé, et se jeta sur lui sans hésitation.
-Matei ! Fais attention !
-Pardon...rit innocemment le jeune brun. Je suis tellement heureux de te retrouver !

Les deux amoureux partirent du hall de l'aéroport où ils s'étaient retrouvés, main dans la main, sourire béat collé aux lèvres, profitant de ce beau moment, sans rien se dire, juste appréciant ces retrouvailles.

-Voici mon nouveau royaume !
Matei poussa une exclamation admirative, malgré le petit deux pièces que Pierrick avait pu se louer avec son salaire modeste de jeune stagiaire. C'était quelque peu étroit mais on s'y plaisait, Pierrick ayant, avec les conseils de Stefano actuellement en période d'essai dans une école d'arts, mis une jolie décoration d'intérieur.
Matei visita le coin cuisine, petit mais clair et propre avec une casserole qui était en train de sécher à côté de l'évier. Une table se dressait contre le mur en face avec trois chaises en bois simples autour et une plante verte moyenne ornait le coin de la pièce carrelée.
Il y avait un tout petit séjour dans lequel il y avait une petite télévision avec la télécommande au-dessus, sur un meuble à quatre pieds qui contenait probablement les films favoris de Pierrick. Un tout petit sofa bleu pâle s'étendait en face de ce meuble en bois et il y avait une petite table juste à côté pour poser ses consommations ou son portable durant le visionnage d'un film ou d'une émission.

-Ce n'est pas très spacieux, fit Pierrick à son petit ami qui voyait son petit studio pour la première fois. Mais on s'y fait puis on s'y plaît.
-J'imagine bien, dit Matei en lui souriant. Et c'est bien rangé alors ça donne une impression d'espace.
-Merci, fit Pierrick, ne sachant pas vraiment quoi répondre.
La salle de bains, que Matei visita on ne peut plus rapidement au vu de sa petite taille, était dans un style un peu vieillot, dans les tons beiges de nuance plutôt claire, mais le matériel y étaient moderne, ou en tout cas rénové.
Il y avait un petit coin douche et la tuyauterie paraissait toute neuve. Le rideau devant avait des motifs répétitifs à l'effigie d'un film, ce qui fit sourire Matei alors qu'il jetait un regard en coin à son amant.
-Quoi ? lui fit Pierrick en riant, presque nerveusement. Tu sais que j'adore ce film !
-Oui, je le sais...sourit son espiègle interlocuteur.

Ils allèrent ensuite directement voir la chambre de Pierrick, seule autre pièce de ce petit studio.
Cette dernière était petite, sobre et simple mais lumineuse et on y sentait la vie. Au milieu se dressait un grand lit double qui prenait presque tout l'espace de la chambre et il y avait une petite table de chevet à côté avec une lampe à abat-jour dessus. Une armoire fermée en bois laqué était à la gauche du lit et à la droite se découpait dans le mur une assez grande fenêtre qui laissait passer, le rideau laissé sur le côté, la lumière du jour.
-J'aime bien, déclara Matei, les mains sur les hanches, comme un juge expert et aguerri devant un décor à évaluer.
Pierrick sourit.
-Merci. Stefano m'a bien aidé pour choisir des choses adaptées et assorties.
-C'est vrai que tout ce qui est artistique et décoration lui plaît et lui parle plus qu'à nous...se rappela le jeune garçon en rajustant ses lunettes sur son nez.
Matei fixa ensuite à travers ses verres propres le grand lit double aux draps blancs tendus d'un bout à l'autre, signe que Pierrick avait soigneusement fait son lit le matin en se levant.
-Le lit, c'est aussi Stefano qui te l'a conseillé ?
-Non. Lui, je l'ai choisi seul. Pourquoi ?
-Je ne suis pas sûr qu'il convienne...sourit Matei, espiègle.
-Pourquoi ? fit Pierrick, surpris. On peut dormir tous les deux dedans, au moins.
-Justement, lui dit Matei en se grattant innocemment l'oreille. Si tu avais eu un lit simple, on aurait été plus proches...

Un sourire fendit les lèvres de Pierrick qui agrippa alors son petit ami à la taille pour le rapprocher de lui.
-Dis donc...Tu es devenu plus dévergondé, depuis ton voyage à l'étranger...
Matei eut un sourire toujours aussi amusé de la situation mais se plaisant ainsi dans les bras de son amant.
-Je ne saurais le dire...fit-il, tellement candide dans son expression qu'il en avait presque une auréole de pureté au-dessus de la tête.
Pierrick le poussa alors gentiment droit sur le lit avec un sourire narquois à son tour. Il vint se mettre à quatre pattes au-dessus de son petit ami, maintenant appuyé sur ses coudes pour se redresser légèrement.
-Alors je vais chercher la réponse tout seul...murmura Pierrick.

Il vint embrasser Matei qui gémit doucement à ce contact qui lui avait tant manqué.
En fait, le jeune brun était parti ces trois dernières années à l'étranger, l'école de langues qu'il avait intégrée après la fin de l'école, dans laquelle il avait été avec tous ses amis, proposait un programme d'échange avec une famille d'accueil étrangère. Il aurait dû faire seulement deux ans normalement, après les deux premières années passées à étudier ici, mais il avait son activité de nageur à côté, à présent très présente dans sa vie, un sport qui lui collait à la peau maintenant, ou plutôt qui lui coulait sur la peau...
Durant ces trois ans, Pierrick et lui avaient pu se voir mais de sept en quatorze et ils n'avaient pas forcément pu faire tout ce dont ils avaient envie car Matei profitait de voir tout le monde quand il rentrait, comme par exemple ses amis, surtout Ngôi Sao qui lui manquait presque autant que Pierrick, et sa famille proche.
Chaque fois qu'il rentrait, Éléonore ne manquait jamais de lui demander s'il s'était bien amusé et c'est devant son air sous-entendu comme jamais qu'il devait rétorquer que oui, mais que lui et elle n'avaient pas la même notion de l'amusement et du divertissement.
C'est pour ça, pour cette longue absence, ces trois ans de séparation, que Pierrick se sentait aussi désireux de posséder Matei encore et encore...Cela faisait depuis son arrivée dans son deux pièces qu'il rêvait de le jeter comme un sac de patates dans son lit et de le dénuder immédiatement pour lui faire des choses...Peu catholiques...

-Pi...Pierrick...souffla Matei entre deux ardents baisers, haletant à cause de l'intensité et la longueur de ces derniers.
-Ne parle pas...murmura Pierrick en approchant sa bouche du cou de son amoureux.
Il y déposa plusieurs doux baisers et mordilla la peau d'albâtre de son petit ami qui se mordit la lèvre inférieure pour ne pas laisser passer de gémissement ou tout autre bruit embarrassant à travers sa bouche et ne pas se faire entendre derrière les murs, qui pouvaient avoir des oreilles...
Pierrick finit par retirer le haut de son petite ami avant de retirer le sien, dévoilant les courbes parfaites de ses muscles marqués de combattant aguerri. Il observa longuement Matei qui soutenait son regard de braise sur son torse imberbe.
-Quoi ?
Pierrick sourit sous sa barbe noire.
-La natation intensive pendant ces trois dernières années t'a forgé un corps fin, un corps de rêve, mon cœur...
-Arrête, je vais rougir...bredouilla Matei, pour une fois sans essayer de cacher son torse de ses mains et de ses bras.
-Pas la peine de te retenir, le prévint Pierrick. Tu es déjà aussi rouge que la braise dans la cheminée d'un salon en plein hiver !
-Merci pour cette flatteuse comparaison...fit Matei, ironique, levant les yeux au ciel, ou au plafond. Je m'en serais bien passé...
-Tant pis, si tu n'apprécies pas mes talents en poésie, apprécie au moins mes talents en succion...

Le beau noiraud se rua alors sur les boutons roses sur le torse clair de Matei qui rejeta vivement la tête en arrière, surpris de cette attaque surprise pourtant à moitié annoncée. Pierrick prit soin du relief qu'il avait tantôt entre les dents, tantôt sous sa langue humide et caressante, alors que l'autre bouton était pris en charge par sa main experte.
Peu à peu, sous les gémissements étouffés de Matei, alors que sa langue continuait de tournoyer sur cette petite masse de chair devenue rouge à force de sollicitations en tous genres, Pierrick descendit peu à peu sa main de ce bouton rosé à son ventre avant d'arriver à son entrejambe, qui déformait déjà fortement son pantlon, tendant le tissu sur deux de ses pentes.
Pierrick caressa lentement cette bosse, au même rythme que sa langue joueuse humidifiait la seule irrégularité du torse parfait de Matei, qui poussait de petits cris de plaisir de temps en temps.

Finalement, Pierrick fit sauter assez rapidement le bouton du pantalon de son copain pour passer tout aussi vite sa main sous son sous-vêtement noir et tendu pour empoigner à pleine main son membre gorgé et pulsant de sang et gonflé de désir, du au manque qu'il ressentait vis-à-vis de son petit ami.
Il commença à y imprimer de vifs coups de poignet, tout de même entravés par le tissu des vêtements de Matei qui crispait ses sourcils tant son plaisir montait en flèche droite. Il trouva alors que ces va-et-vient étaient trop peu vigoureux, si bien qu'il retira lui-même les derniers habits qui lui restait, se mettant à nu devant son petit ami.
Ce dernier sourit et sa bouche délaissa son bouton de chair pour s'attaquer à une massue de chair elle aussi, faisant gémir encore plus son propriétaire, torturé par ces douces manières.
Pierrick caressait lentement les cuisses de son petit ami qu'il profitait de déjà écarter, en préparation pour ce qui allait suivre...

-Pierrick...Attends...Je vais...Je...
Matei ne put finir sa phrase. Le jeune homme avait agi tellement rapidement à cause de son manque de petit ami adorable durant ces derniers temps qu'il n'avait pas pu retenir et contenir son désir le plus profond. Matei couvrit de son bras son visage écarlate et bouillonnant alora que Pierrick essuya avec deux doigts seulement la commissure de ses lèvres dans un geste excessivement attirant.

-Tu es prêt ? demanda-t-il en se déshabillant entièrement à son tour, laissant apparaître sous les yeux de Matei sa virilité.
-Oui...souffla Matei, se préparant déjà à ce qu'il allait recevoir.
Pierrick s'occupa de le préparer encore un peu avec sa langue agile et ses doigts habiles puis il plaqua le sommet de sa libido contre le gouffre de Matei.
Tout s'encastra parfaitement, comme deux pièces de puzzle faites l'une pour l'autre, le conduit étroit de Matei aspirant presque son amant dans ses profondeurs les plus intimes tant lui et son membre lui avaient manqué durant ces derniers mois sans se voir.
-Ça va ? grogna Pierrick, les deux mains appuyées sur les genoux du jeune brun pour plus de stabilité et les garder suffisamment écartées.
-Oui...souffla Matei, le torse bombé à cause de son dos déjà cambré de bonheur.
Ses mains enserraient avec force le tissu des draps du lit. Il avait à peine mal. Depuis le temps qu'il accueillait cette imposante masse en lui...

L'heureux propriétaire de cette dernière commença alors des mouvements répétitifs d'avant en arrière avec son bassin pour entrer et sortir de ce boyau étroit, ce qui fit serrer les dents à Matei qui sentait le plaisir parcourir alors son échine avant de déjà remonter dans son membre encore peu raidi.
Les mouvements de Pierrick se firent de plus en plus virulents, le bel homme évacuant encore son sentiment de manque, et la vitesse commença à marquer l'entrée de Matei de rouge un peu rosé. Il criait presque à chaque coup au fond de lui, le sommet ardent de Pierrick touchant son point le plus sensible à chaque aller et retour.
Les râles que Pierrick lâchait durant ses mouvements qui forgeaient fortement ses abdominaux de fer envahissaient les oreilles de Matei, comblé.
Soudain, sans crier gare, Pierrick se vida.

Matei put enfin souffler et c'est haletant qu'il reçut un long baiser avec un arrière-goût particulier de Pierrick qui caressa encore un peu son torse avant de se coucher lentement à ses côtés.
-Je suis vraiment ravi de te retrouver, mon ange...
-Ange, vraiment ? rit Matei, respirant fort.
-Mon petit diablotin, se corrigea Pierrick.

Il fila sous la douche, laissant Matei torse nu, sans ses lunettes et les cheveux en bataille, en attendant de passer lui aussi se rincer un coup, et non pas que l'œil, pour une fois.
Soudain, on sonna à la porte.
-Va ouvrir, s'il te plaît ! lui hurla Pierrick depuis sa douche.
Matei s'exécuta. Et...
-Ngôi Sao ! Tu...Je...Et Stefano ? Comment dire, je...

La jeune fille rit de son rire cristallin alors que son ami derrière elle eut un sourire taquin :
-Je crois que vous avez passé un beau moment de retrouvailles, tous les deux, je me trompe ?
Matei rit nerveusement et sa meilleure amie, malgré son odeur corporelle plutôt marquée, l'étreignit.
-Je sais que tes études là-bas étaient bien, mais mon meilleur ami m'a bien manqué aussi !
-À moi aussi, tu m'as manqué ! sourit Matei.

Ils entrèrent dans l'appartement et Pierrick sortit rapidement de sa douche avant d'y envoyer Matei. C'est avec une simple pagne fait de son linge de bain que Pierrick se promemait devant ses invités. Il fit un thé et disposa des biscuits dans une petite assiette pour les servir convenablement.
-Alors comme ça, on a un peu oublié l'heure ? fit Ngôi Sao avec un clin d'œil amusé et malin.
-Un peu...avoua Pierrick. Mais les retrouvailles ont été délicieuses !
-Je n'en doute pas une seule seconde...affirma Stefano qui avait ouvert les fenêtres en arrivant dans le petit appartement envahi par des odeurs corporelles en tous genres plus ou moins dérangeantes.
Quand Matei revint de la douche, complètement habillé contrairement à son petit ami, moins pudique et déambulant encore à moitié à poil dans son salon, on sonna encore à la porte.
C'était Xiù, qui amenait une bouteille de vodka, Mélissa, Helena, Bastien et Noël.

-On arrive pas trop tard pour la fête des retrouvailles ? fit Helena amusée, riant déjà.
-Juste trop tard ! leur lança Stefano depuis le salon avec un sourire narquois pour Matei qui rougit légèrement.
-Mince ! fit Helena avec un rire sincèrement amusé.

La soirée se passa à merveille, entre anecdotes de voyage et intimes, leur amitié n'en ressortait que toujours plus.
Ngôi Sao et Matei s'étaient retrouvés comme deux compères perdus de vue alors qu'ils ne s'étaient juste plus vus physiquement et Pierrick profita de la présence de Noël pour lui raconter lui aussi une masse de choses.
Les meilleurs amis étaient tous réunis et le couple de Matei et Pierrick n'en était que plus heureux.

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Voilà, c'est déjà fini ! Merci d'avoir lu jusqu'ici et j'espère que vous avez aimé ! 😄😁
C'était le dernier chapitre mais avant que vous ne partiez, il reste encore un épilogue et plusieurs parties bonus et hors-série ! Alors soyez alertes ! 😄

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