Chapitre 35 : Un petit pas pour Matei, mais un grand pas pour Pierrick
-Sérieux ? Tu fais de la natation ?
-Oui...
Pierrick avait désormais vendu la mèche. Autant Matei avait demandé à Ngôi Sao de ne rien dire à personne pour réserver une belle surprise à son petit ami, autant ce dernier s'était empressé de le dire à tous ses amis tant il était enthousiasmé à l'idée que Matei pratique sérieusement un sport !
-Pour être exact, rectifia Ngôi Sao. Il a repris la natation.
-C'est vrai ? fit Mélissa.
-Puisqu'on te le dit ! rit Matei. J'avais arrêté vers mes treize ou quatorze ans, mais du coup, comme j'aimais bien, je me suis dit que reprendre ce sport ne me ferait pas de mal.
Pierrick semblait touché. Le jeune homme avait une grande sensibilité en ce qui concernait le sport et la santé.
-Trop bien ! lâcha juste Mélissa.
-Je suis bien d'accord, renchérit Massimo qui souriait, bras croisés.
-Ça te fera des muscles en plus sur ces bras tout maigres ! ricana Helena en palpant la chair du biceps de Matei.
Ce dernier retira son bras avec vigueur de l'emprise de son amie, en s'exclamant, indigné :
-Ne me touche pas comme ça !
Helena éclata de rire.
-D'accord, d'accord...De toute façon, il n'y a que Ngôi Sao et très probablement Pierrick qui peuvent te toucher sans que tu fasses un bond de surprise. Quoique, Pierrick, je ne sais pas...
Ngôi Sao rit devant l'air sous-entendu et empli de fourberie de son amie. Matei ignora simplement la chose, mais sa meilleure amie vit qu'il avait les pommettes légèrement rosées.
Il était vrai que Matei, qui n'était guère friand des contacts avec les gens, physiques mais surtout sociaux, était grandement habitué à sa présence et ne sursautait plus quand elle touchait son épaule ou son bras. Et Pierrick, elle se doutait bien que pendant leurs scènes romantiques, ils ne pouvaient pas passer des heures ensemble sans être collés l'un à l'autre.
Elle-même ayant un petit ami depuis plus longtemps que lui, elle savait de quoi elle parlait !
Ngôi Sao savait aussi que les deux jeunes garçons n'avaient, malgré de torrides moments que son meilleur ami lui avait décrit, toujours pas osé franchir le plus fameux pas. Si elle se fiait à ce que Matei lui disait, il était malgré tous leurs actes encore gêné à l'idée de se montrer nu à Pierrick.
La jeune fille ne voulait pas tellement s'immiscer dans leur couple, car cela ne se faisait pas et elle n'aimait pas qu'on le fasse avec le sien, mais elle avait tout de même dit à Matei qu'après six mois, c'était normal de se dévoiler à son âme sœur, même si chaque personne avait un rythme différent.
Le jeune brun le savait mais avait peur...
Peur de paraître ridicule.
Peur de montrer son entièrté.
Peur que Pierrick se moque de lui.
Peur de montrer son corps.
Peur de montrer sa totale vulnérabilité...
Pourtant, Matei avait déjà vu Pierrick nu.
La première fois par inadvertance...
Ils étaient chez Pierrick et il revenait de sa douche. Devant son armoire, dos à Matei, il avait enlevé le linge blanc autour de sa taille, révélant ainsi ses fesses bombées, musclées et...Plutôt poilues, au regard de Matei, absolument déconcerté.
-Mais Pierrick ! Mets quelque chose, enfin ! s'était écrié Matei, se tournant et se cachant le visage des mains, sidéré d'une aussi grande absence de pudeur et gêné d'avoir vu les fesses nues de son petit ami.
Pierrick n'avait pas compris la réaction de Matei et depuis, il se montrait souvent nu dans leurs moments à deux avec Matei, sans gêne ni pudeur particulières.
Il n'avait pas honte de son corps, il le montrait sans problème, contrairement à Matei qui ne pratiquait pas, avant de reprendre la natation, de sport.
Le jeune brun aimait beaucoup voir son petit ami nu. Ses muscles puissants étaient magnifiques, surtout en pleine action, car ils roulaient sous la peau bronzée du noiraud aussi bien que des pneus de voiture sur de l'asphalte tout frais.
Mais lui, n'avait pas encore réussi à franchir cette barrière mentale, et donc, continuait de se montrer en sous-vêtements à son petit ami, depuis six mois...
Matei s'était confié à Ngôi Sao, et après la compétition toujours factice de natation, pour un meilleur entraînement, du week-end qui arrivait, Pierrick viendrait à la maison pour dormir. Il pensait à ce qu'il pourrait faire avec son petit ami, en sachant que sa sœur dormait dans la pièce à côté et ses parents, juste de l'autre côté du couloir...
La jeune fille lui avait juste dit de bien se protéger, avec un clin d'œil complice. Mais elle savait que Matei était tiraillé entre deux choses, partagé entre sa grande pudeur et son désir amoureux...
Il avait envie de pouvoir enfin s'offrir en entier, mis à nu littéralement, mais jusque-là, sa gêne et sa pudeur l'avaient retenu de pouvoir faire ceci...
Le samedi, Pierrick arriva chez les Hibler avec une boîte de chocolats.
-Merci ! fit Sandrine quand elle vit le présent. Mais il ne fallait pas, voyons !
-Si, j'insiste, fit poliment Pierrick. Vous m'accueillez sous votre toit bien souvent et je tiens à vous remercier pour ça !
-C'est rien, fit Éléonore dans un coin du salon. On accueille volontiers les bombes, ici...
Matei leva les yeux au ciel. Depuis quelques temps, elle vantait la beauté de celui qu'elle avait dans le viseur, mais visiblement, elle enviait quand même son frère d'être avec quelqu'un alors qu'elle, non, ou plutôt, pas encore.
Dans la chambre de Matei, Pierrick et lui s'embrassaient de temps en temps alors qu'ils regardaient un film, Pierrick couché, la tête contre les coussins, et Matei appuyé sur son torse musclé, au niveau de son épaule puissante. Ses cheveux chatouillaient les bras nus de Pierrick qui riait tout seul en silemce de temps à autre.
Soudain, Sandrine débarqua dans la chambre sans crier gare puis dit à son fils et son petit ami :
-On va faire des courses, et après, nous allons voir ta tante. Vous voulez venir ?
-Pas tellement, fit Matei en faisant la moue.
-C'est ça...Amusez-vous bien, les enfants !
Cette phrase sonnait innocemment, mais par contre, pas l'expression faciale de Sandrine...Matei avait envie de lui dire de ne pas le gêner encore plus que d'ordinaire en la présence de Pierrick.
Quand les trois membres de la famille partirent et qu'ils virent par la fenêtre la voiture avec eux trois dedans s'en aller au bout de l'allée, Pierrick se colla immédiatement à son petit ami. Ce dernier rougit et se laissa mener jusqu'à son lit.
-Pierrick, tu...
Il enfouit sa tête dans les cheveux et le cou de Matei, respirant son odeur et s'en imbibant avec envie.
-Je n'en peux plus, d'attendre ainsi à côté de toi sans pouvoir te toucher...
Matei rougit à cette déclaration et retira ses lunettes, sentant que son petit ami ne serait probablement pas apte à s'arrêter rapirement...
Pierrick déshabilla rapidement le haut du corps de Matei, puis caressa tout son torse avec un désir grandissant de seconde en seconde, de ses mains larges et puissantes, puis avec sa langue chaude...
Matei se tortilla sous les assauts incessants de son petit ami, en gémissant doucement. Bientôt, Pierrick se mit à caresser lentement de ses grandes mains les cuisses de son amoureux, qui, sensible à cet endroit-là surtout quand il était touché par son petit ami, poussa un cri de surprise avant de se remettre aux gémissements.
Finalement, Pierrick lui retira son pantalon et embrassa ses cuisses et son ventre avec une soudaine douceur.
-Pierrick ?
-Oui ? fit le beau noiraud, en relevant les yeux vers son petit ami.
-Je veux aussi...Te retirer tes habits...
Pierrick se déplaça pour que Matei se retrouve au-dessus, à cheval sur une de ses larges jambes.
-Vas-y, lui sourit-il, charmeur.
Matei empoigna son haut, comme toujours blanc, et lui le fit passer au-dessus de ses épaules puis sa tête. Le torse puissant mais finement ciselé de Pierrick apparut sous le regard de Matei, désireux et toujours incroyablement impressionné par ces muscles roulant sous sa peau à chaque mouvement.
Le jeune brun libéra aussi les jambes de son petit ami en lui enlevant son pantalon. Il essaya de ne pas trop attarder son regard sur le caleçon diforme de Pierrick, qui souriait encore.
Quand leurs regards se croisèrent, le noiraud eut un petit sourire narquois, pas méchant, et susurra à son petit ami :
-Tu as dit que tu voulais retirer mes habits. Alors retire mes habits...
Matei rougit sur tout son visage.
Il n'avait encore jamais enlevé le caleçon de Pierrick tout seul. Normalement, il le faisait lui-même et se jetait sur Matei après, enflammé et fougueux.
Le jeune brun, les bras légèrement tremblants, décida de prendre son courage à deux mains avant de faire de même avec la bordure élastique du caleçon de son petit ami. Il tira dessus, Pierrick, toujours couché, leva son bassin en prenant appui sur ses jambes, histoire de faciliter les choses pour Matei...
Tout de suite, Pierrick tira Matei sur lui pour le coucher sur son corps maintenant complètement nu et fit monter et descendre son bassin lentement pour exposer tout son désir à son petit ami.
Matei gémit en sentant sa dureté contre la sienne. Pierrick ferma ses yeux pour bien ressentir les choses, le sens de la vue prenant trop de place dans le cerveau par rapport aux autres sens.
Sans avoir jamais rien fait de plus intime, les deux garçons avaient déjà discuté de transmission de maladie. Il était totalement normal dans un couple de se soucier de cela et d'en parler à deux. Une étude avait d'ailleurs prouvé que les couples parlant librement de ces sujets-là étaient plus soudés que ceux qui n'en parlaient pas, ou peu.
Normalement, il fallait se protéger, mais aucun des deux n'avait une quelconque maladie sexuellement transmissible. Chacun en était à sa première relation et ni l'un ni l'autre n'avait des antécédents familiaux.
C'est pour cela que les deux jeunes garçons n'utiliseraient pas forcément les contraceptions normalement conseillées, mais c'est seulement après une grande réflexion qu'ils en étaient parvenus à ces conclusions.
Matei rabattit sa couverture sur eux, comme pour conserver Pierrick rien que pour lui. Il descendit la ligne centrale de son torse en déposant sur sa peau un baiser tous les trois centimètres, puis arriva fatidiquememt à l'entrejambe...
Dans l'obscurité, protégé par la couverture, il embrassa et passa sa langue sur l'entrejambe tant convoité, ce qui fit gémir intensément Pierrick, serrant ses poings pour ne pas faire trop de bruit.
Quand Matei se redressa, debout sur ses genoux, faisant glisser la couette dans son dos, Pierrick écarquilla les yeux.
Matei était devant lui, le visage rougi de partout par gêne, mais entièrement nu...
Un sourire naquît sur ses fines lèvres entourées de son épaisse barbe noire.
-Matei, Matei, Matei...répéta-t-il en souriant, comme s'il voulait s'assurer de ne pas rêver. Et tu te demandes après comment ça se fait que je perde mes moyens face à toi...
Pierrick le fit se coucher sur le lit et prit cette fois lui-même les choses en main. Et pas qu'elles, d'ailleurs...
-Tu es beau, Matei, si beau...
-Je me sens un peu ridicule...Surtout face à toi. Tu as tout pour toi...se plaignit un peu faussenent Matei mais n'en pensant pas moins.
-Oui, j'ai tout pour moi, confirma Pierrick avec un doux sourire. Toi, ton corps, ton amour...
Matei sourit devant cette innocence jouée de son petit ami. Il ne pouvait pas se retenir de gémir sous les assauts répétés et expérimentés de son petit ami, qui sentait son désir monter en flèche depuis qu'il avait vu l'entièreté du corps de son copain tellement beau mais sans qu'il ne veuille l'admettre.
-Je peux ? demanda Pierrick en entrouvant légèrement sa bouche.
Matei songea que ça allait vite mais il n'avait pas envie de se refuser à son petit ami à qui il venait de montrer toute sa vulnérabilité et il avait aussi envie de sentir sa chaleur. Il acquiesça lentement mais sûrement. Pierrick eut un sourire puis replongea sous la couverture pour se cacher un peu du regard de son amoureux.
Matei sentit autour de son entrejambe quelque chose de rond et très chaud, aussi humide que son corps transpirant le désir à plein nez, se refermer avec fougue.
Une main s'affaira aussi à le faire presque hurler de plaisir. Si en dehors, Matei ne faisait que gémir même plutôt fort, dans sa tête, c'était l'apocalypse des cris de désirs et de plaisir...
Après plusieurs minutes riches et intenses, le jeune couple s'arrêta, en sueur et haletant. Matei proposa, les joues rouges soit de chaud, soit de gêne, soit des deux, à son petit ami, surpris :
-Tu veux qu'on aille prendre une douche ensemble ?
Pierrick ne fit pas languir son compagnon de la réponse et se rua presque dans la salle de bains avec Matei.
Une fois dans la cabine, un peu serrés mais ce qui ne les dérangeait pas pour le moins du monde, ils s'embrassèrent intensément sous l'eau qui coulait le long de leurs corps encore chauds d'excitation, les rendant plus glissants mais aussi bien plus sensuels. Les caresses fusèrent elles aussi sur leurs corps en fusion, collés l'un à l'autre.
Au bout de plusieurs longues minutes qui leur parurent tout de même trop courtes, ils sortirent de la douche, propres. Matei se mit un peu de parfum et Pierrick l'embrassa encore une fois.
Ils retournèrent dans la chambre et se couchèrent, tranquilles et resongeant tous les deux au moment qu'ils venaient de vivre.
Pierrick était reconnaissant envers Matei. Lui n'était pas pudique pour le moins du monde, c'est à peine s'il n'osait pas se montrer nu devant ses parents, sa cousine, ou à la piscine, mais Matei, il le savait clairement pudique par rapport à lui, même en faisant de la natation, sport où l'on est habillés autant que quand on se change dans les vestiaires au cours de sport...Donc il remerciait mentalement son copain d'avoir eu ce courage-là, aujourd'hui...
Soudain, sans crier gare, Pierrick murmura avec un ton moins assuré que d'habitude mais déterminé :
-J'aimerais que tu rencontres mes parents...
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