Chapitre 18 : Un beau moment à deux
-J'ai fini ma douche !
Pierrick revint dans sa chambre, toujours habillé d'un unique caleçon, mais propre celui-ci, et il enfila un bas de jogging et un haut un peu ample. Normalement, il se baladait souvent bien une ou deux heures torse nu dans l'appartement après sa douche, mais avant, Matei lui avait demandé de ne pas se déshabiller à tout va tout à l'heure, alors il essayait de combler son petit ami du mieux qu'il le pouvait.
Il engagea à nouveau la discussion avec son petit ami il sentait bien qu'il n'était pas à son affaire du tout. Il avait même l'air de froncer les sourcils. Bizarre...Il décida de briser le silence immédiatement. Dans un nouveau couple, laisser traîner un problème pouvait être une source de discorde puis de rupture et Pierrick ne voulait pas ça du tout !
-Matei, ça va ? Tu as l'air énervé...
-Je suis bien le seul dans ta vie ? demanda Matei, sur un ton entre l'agressivité incontrôlée et l'appréhension de la réponse.
Pierrick parut surpris de la question. Il lui dit en toute sincérité :
-Bien sûr que oui, tu es le seul. C'est de toi dont je suis fou amoureux.
Matei fixa ses yeux verts dans ceux, bruns, de Pierrick et lui dit :
-J'ai...J'ai vu ton téléphone s'allumer. Tu as reçu un message et il ne contenait que des cœurs. Est-ce que tu peux m'expliquer ?
Matei, un vrai volcan qui gardait des choses pour lui avant d'exploser sans prévenir, faisait son maximum pour garder un ton neutre et laisser son visage sans expression, parce que sinon, il allait craquer.
Pierrick empoigna son portable et regarda l'écran et frappa soudainement son front de sa paume.
-Oui pardon, je vois ! C'est Mélanie. Je ne t'en ai jamais parlé mais c'est ma cousine. Il n'y a rien de plus que des liens familiaux entre nous, je te le promets, n'aie crainte !
Matei soupira en fermant ses jolis yeux.
-Ça me rassure...avoua-t-il. Pardon d'avoir douté de toi...
-Mais ça ne fait rien...Je comprends.
Matei repensa à il y a longtemps, il avait déjà vu que Pierrick envoyait des cœurs à un mystérieux inconnu, mais maintenant, il comprenait un peu mieux.
Sa cousine. Pas besoin d'en faire tout un plat. Ils étaient peut-être très proches, dans cette famille. Matei n'enverrait jamais de cœur, surtout rouge, à un de ses cousins ou cousines, même s'il les aimait beaucoup, sauf pas accident.
Pierrick sentit son petit ami troublé et s'avança vers lui pour l'étreindre. Matei se laissa aller dans les grands bras réconfortants de son petit ami en souriant petit à petit.
Maintenant, il ne pouvait plus se mentir...
Il aimait Pierrick.
Très fort. Et de plus en plus fort...
Après un autre moment de discussion, le noiraud proposa :
-Tu veux faire un peu de console avec moi, Matei ?
Le jeune garçon secoua la tête simultanément à ses mains.
-J'adorerais mais...Je ne suis vraiment pas bon, à ce genre de jeux virtuels...
-Tu n'y joues jamais ?
-Si, de temps en temps, chez Ngôi Sao. Mais je ne suis franchement pas bon...Elle me bat tout le temps !
-C'est vrai ? fit Pierrick, surpris. Elle est forte ?
Matei expliqua en repensant à sa meilleure amie pour la première fois depuis qu'il avait mis les pieds ici :
-Elle joue à peu de jeux, mais ceux auxquels elle joue, elle y va à fond et jusqu'au bout !
Pierrick sourit.
-Je ne pensais pas qu'elle s'intéressait à ça. Comme quoi, il ne faut pas juger les apparences ! Il faudrait qu'on joue une fois tous les deux. Enfin, tous les trois, je pense que tu voudrais être là !
Matei ne trouva rien de mieux à répondre que tire franchement.
-Tu connais celui-ci ? demanda Pierrick en brandissant devant le nez de Matei un boîtier de jeu vidéo.
Le jeune brun blêmit presque instantanément.
-C'est le jeu auquel me bat sans arrêt Ngôi Sao...Je vais perdre, contre toi, Pierrick...se plaignit le jeune garçon.
-Tant pis, ça doit être un des seuls jeux potables que j'aie qu'on puisse jouer à deux ! fit Pierrick en fouillant dans sa boîte blanche. Et si tu perds, je serai là pour te consoler !
Matei rougit, sans grande surprise. Ils commencèrent alors une partie...Matei appréhendait.
-J'ai perdu...
Après la première manche, Pierrick avait murmuré cette phrase mais plus avec surprise qu'haine ou colère. Il se tourna avec un regard amusé vers Matei et lui dit, avec un sourire en coin :
-Et on se prétend mauvais ? Faux modeste, va !
Matei ne comprenait pas. Ngôi Sao le battait tout le temps, il ne pouvait pas être bon à ce jeu...Ou alors, Pierrick était vraiment nul ? Mais vu ses mouvements de doigts très rapides, il ne le pensait pas. Pierrick éclata soudainement de rire et fit une hypothèse avec un grand sourire :
-Mais si...Ngôi Sao gagne tout le temps, elle est peut-être juste bien meilleure que toi, et qu'à force de jouer contre une excellente joueuse, tu me bats moi, petit joueur que je suis !
Matei haussa les épaules mais trouvait l'explication plausible, au vu de l'expérience et la dextérité de Ngôi Sao.
-Peut-être, admit-il.
Ils firent encore quelques manches, dont le score total final fut de trois à deux pour Matei. C'était une compétition serrée entre les deux amoureux.
Pierrick proposa alors en regardant sur son réveil l'heure que c'était :
-Nous pourrions aller manger, si tu veux. Je peux faire des pâtes, c'est à peu près tout ce que je sais faire...
-Pas de problème...À vrai dire, moi aussi ! avoua Matei, qui rit avec Pierrick de leur ressemblance.
Les deux amoureux se levèrent et commencèrent tous les deux à cuisiner. Quand Pierrick servit les pâtes dans des assiettes sur la table de la cuisine, Matei prit l'initiative de servir lui les boissons dans les verres disposés devant les platées de porcelaine. Pierrick lui sourit et juste avant de s'asseoir, frôla de ses doigts le visage de Matei qui prit une couleur écarlate de suite ! Le noiraud ne dit rien et s'assit alors en face de son petit ami.
Les deux garçons mangèrent alors presque en silence, échangeant regards discrets et petits sourires mignons, parfois inconsciemment aguicheurs de la part de Pierrick qui faisaient encore plus rougir le jeune brun. Après qu'ils avaient fini de manger, Pierrick sortit des biscuits d'un tiroir et se tourna vers son petit ami en disant :
-J'ai essayé de faire un dessert, hier soir, en prévoyant que tu viendrais...
-C'est vrai ? lâcha Matei. Je...C'est très gentil, Pierrick !
Ce dernier sourit, ouvrit le frigo et avoua avec un air un peu attristé :
-Ça ne ressemble pas à grand-chose mais...J'espère juste que ce sera bon !
-J'aime beaucoup la pâtisserie, avoua Matei.
-La manger ou la faire ? demanda son petit ami.
-Les deux ! rit le brun en remontant ses lunettes sur son nez. Mais la faire aussi.
-Arrête, j'ai honte ! fit Pierrick en se cachant le visage avec sa grande main. Mon dessert ne va ressembler à rien pour toi !
-Mais non ! lui dit Matei en souriant.
Il débarassa la dernière assiette de la table et il entendit Pierrick poser deux récipients apparemment en verre sur la table.
-C'est trop mignon ! fit Matei quand il vit alors le fameux dessert sur la table.
C'était une sorte de verrine qui semblait combiner de la crème vanille mêlée à des fraises et des framboises. Au-dessus était saupoudrée du cacao avec soin et Matei empoigna sa cuillère avec un plaisir immense.
-Tant mieux si tu le penses, sourit Pierrick, un peu gêné avec les joues rosées.
Les deux garçons mangèrent alors leur dessert vanillé avec plaisir. Pierrick trempa un biscuit dans la crème avant de le croquer, puis Matei l'imita, appréciant le croquant du biscuit et le fondant de la crème vanille.
Quand Matei termina sa petite verrine, il remarqua que Pierrick, qui avait presque englouti la sienne, avait son regard braqué sur lui. Matei rougit sous les yeux profondément remplis de sentiments du jeune noiraud.
Ce dernier se leva et déclara qu'il allait mettre tout cela dans le lave-vaisselle pour l'enclencher ensuite.
Une fois la tâche faite, ils retournèrent dans la chambre de Pierrick.
Le jeune homme fit découvrir alors à Matei que son lit abritait un matelas qu'il sortit pour que son invité puisse dormir sur ses deux oreilles. Il alla chercher un drap, une couette et un oreiller.
Les deux garçons allèrent ensemble se brosser les dents. Il fallait aussi se protéger à ce niveau-là, celui des caries, puis retournèrent dans la chambre de Pierrick. Chacun s'assit sur son lit et Matei sentit soudainement son téléphone vibrer dans sa poche. Il le sortit et pouffa quand il vit le message. Pierrick haussa un sourcil et lui demanda avec un air curieux :
-C'est qui ?
-Ngôi Sao, rit Matei. Elle me demande si tout va bien. Mais il y a tellement d'émoticômes tendancieux et sous-entendus que ça me fait rire, je l'entends d'ici me parler !
Pierrick sourit. C'était beau, l'amitié ! Matei répondit vite à la jeune fille et finit par ranger son objet électronique qui ne faisait que le distraire alors qu'il avait la perfection en face de lui...
Matei observa alors sa pomme d'Adam, assez nette dans les contours de son cou, et les jugulaires qui se détachaient sous sa peau claire, résultat de ses nombreux entraînements sportifs. Les bras qu'il voyait sortir des manches du haut de son petit ami n'étaient pas des troncs d'arbre mais pas des brindilles non plus, de quoi satisfaire le sens de la vue du jeune garçon brun aux joues rouges.
Pierrick se racla la gorge et demanda avec un petit air gêné qui, d'après Matei, le rendait absolument irrésistible :
-Tu sais, je...Normalement, je dors toujours en caleçon quand je suis chez moi...Est-ce que ça te dérange et je mets un pyjama ou je reste comme ça ?
Les joues de Matei devinrent un peu rosée, son esprit s'amusant déjà lui jouer des tours en lui faisant imaginer son petit ami torse nu, parfait et musclé à souhait. Il en baverait presque...Mais Matei revint à la raison juste avant de dépasser le laps de temps qui le ferait passer pour un idiot envers Pierrick à force de ne rien répondre.
-Non, ça ne me...Me dérange pas que tu dormes comme d'habitude...
Pierrick sentit l'hésitation imperceptible dans la voix de Matei et en sourit mais ne fit pas de commentaire. Ce serait sadique...Cependant, il s'assit au bord de son grand lit et demanda à Matei de le rejoindre.
Quand ce dernier fut face, debout, à son copain, lui assis, Pierrick le prit à la taille et Matei bascula en avant avec une petite exclamation de surprise, qui plut aussitôt aux tympans du noiraud.
-Aide-moi, alors...murmura-t-il.
La lumière dans la chambre de Pierrick avait baissé, le Soleil se couchait peu à peu, laissant place à une pénombre légère, propice à de beaux moments mignons et romantiques dans un couple. Seule la faible lumière de la lampe de chevet du jeune homme rattrapait celle naturelle, et baissante, du Soleil au-dehors.
-T'aider pour ? fit Matei, hésitant, le corps presque collé à celui de Pierrick mais maintenant son équilibre avec une de ses mains posée instinctivement sur le trapèze musculeux de son copain.
Pierrick sourit, amusé, et répondit dans un souffle avec un air satisfait de son effet :
-Aide-moi à me mettre en pyjama...
Malgré la lueur de plus en plus déficiente, il voyait clairement le teint rougeoyant de Matei qui cuisait, collé autant à son corps. Mais il ne fallait pas croire n'importe quoi, Pierrick se sentait bien, avec Matei comme ça, avec son air trop mignon, juste devant lui. Le jeune garçon rougit jusqu'aux oreilles et acquiesça lentement.
Il descendit alors son regard sur le bas du t-shirt de son petit ami. Ce dernier sourit avant que Matei ne prenne le bas du tissu de ses mains encore hésitantes. Pierrick sentit alors Matei remonter petit à petit son haut pour le mettre torse nu, révélant peu à peu, très lentement son nombril, ses abdominaux, puis ses pectoraux si démarqués...
Matei rougit à cette vision alors que le noiraud leva ses bras pour qu'il puisse enlever entièrement son haut et découvrir enfin ses clavicules saillantes sous sa peau et ses trapèzes bombés. Pierrick lui prit le bout de tissu des mains et le jeta, roulé en boule, sur le dossier de sa chaise de bureau.
Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Pierrick prit Matei à la nuque pour venir écraser ses lèvres sur les siennes. Matei écarquilla ses yeux, avant de les fermer, se laissant aller dans ce doux baiser encore si chaste et magnifique...
Pierrick lâcha alors ses lèvres après quelques secondes et Matei en profita pour admirer son torse.
Encore une fois, comme depuis des dizaines dans les vestiaires chaque semaine...Mais cette fois, il était bien en face et d'un accord tacite, il était autorisé à le reluquer.
Fin à la base, mais avec des pectoraux et des abdominaux bien délimités sous sa peau bronzée, des bras épais aux biceps saillants avec des deltoïdes visibles, avec des dentelés naissants aux côtés de ses abdominaux bien observables.
-Je peux ? demanda soudainement timidement Matei en cherchant les yeux de Pierrick avec les siens.
Ce dernier lui sourit et dit :
-Tout ce que tu veux.
Matei passa alors timidement sa main sur le torse bombé aux muscles rendus si fermes par les exercices et le sport, de haut en bas puis vice-versa. Pierrick ferma ses paupières et apprécia le moment. C'était une caresse simple, presque dénuée d'envie charnelle, mais une caresse si agréable que Pierrick sentit tous ses muscles se détendre.
Quand il rouvrit les yeux après l'arrêt de Matei dans son toucher, sur ce torse qu'il avait tant observé et presque convoité, il vit son petit ami le fixer de ses beaux yeux, intrigué. Pierrick l'embrassa alors furtivement et lui dit :
-Ça m'a fait du bien, Matei...
Sur un accord commun, ils se levèrent. Pierrick retira alors son pantalon et il laissa Matei se changer lui aussi, enfilant pour le coup un vrai pyjama, composé d'un bas ample et long et d'un simple haut à manches courtes, laissant voir ses fins bras clairs.
Pierrick avait tellement envie de lui sauter dessus, le plaquer contre son lit pour l'embrasser partout, sur le visage, sur le torse, sur les mains, sur les lèvres...Mais il ne le faisait pas. Il ne voulait pas passer pour un pervers ou un obsédé tout de suite. Lui aussi, était un peu romantique.
De son côté, Matei ne savait pas quoi faire. Il était si timide mais il avait aussi envie de pouvoir se fondre dans les bras de Pierrick pour l'embrasser et toucher tout son torse et ses bras, et pas que...Mais il ne savait juste pas ce qu'il pouvait faire, vu que Pierrick ne se montrait pas non plus très engageant avec lui. Il attendrait juste qu'il fasse le premier pas. Il était plus timide, moins viril, il se disait que c'était à Pierrick de faire les choses en premier.
Il avait déjà les joues en feu rien que d'avoir enlevé le haut de Pierrick !
Il s'était retourné pour se changer, ne voulant pas exposer son torse fin et sans relief à son petit ami, lui, si parfait, mais du coup, il ne l'entendit pas se rapprocher...
Soudain, il sentit des mains venir l'étreindre, se plaquant sur son torse à travers le tissu de son pyjama. Il bloqua sa respiration et tourna la tête pour essayer de voir le visage de Pierrick, dont il sentait la barbe sur son cou et sa nuque.
-Pierrick ? osa-t-il demander avec une petit voix.
-La prochaine fois que tu te déshabilles...Pense à te montrer à moi...Je veux te voir, moi aussi !
Matei trouva alors le garçon trop mignon dans son attitude presque enfantine et son discours adorable ! Il sourit et lui dit alors :
-Demain, alors !
Pierrick se redressa.
-Promis ?
-Promis...
Matei avait encore des doutes, il était extrêmement pudique même avec sa famille, sauf Ngôi Sao privilégiait de ce statut spécial que Pierrick n'avait pas, ou du moins pas encore.
Les deux amoureux se mirent chacun dans leur lit, discutèrent un moment, puis décidèrent de dormir.
-Bonne nuit, Pierrick...
-Bonne nuit, Matei, mon Matei...
Dans l'obscurité, le dénommé Matei rougit...
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