Chapitre 32 - Arthur
Arthur.
— Alors comme ça tu fais des câlins en dormant ?
Je me retourne vers la silhouette féminine qui s'approche de moi en sautillant comme un petit cabri alors que je suis en train de ranger les affaires de camping dans le coffre. Daphné arbore son insupportable sourire amusé.
— Qu'est-ce que tu racontes ?
— C'est Mimi qui m'a dit ça.
Je soupire en me plaçant devant elle, les bras croisés.
J'aurais dû m'en douter. Mia a eu besoin d'en parler. C'est légitime. Grâce aux manigances de Daphné et Léo, j'ai dormi avec mon ex la nuit dernière. Et quand je me suis réveillé avec elle dans les bras, je n'ai pas su comment réagir et j'ai opté pour l'ignorance.
J'ai senti que tout ça l'avait troublé et pour être honnête, moi aussi. Je n'arrête pas d'y repenser. Ce moment en forêt aurait dû être pour moi un moyen de faire le point sur mes sentiments, mais le fait que Mia soit omniprésente m'a surtout compliqué la tâche. J'ai passé le week-end à vaciller entre ma raison et mon envie de l'embrasser et de la toucher pour la sentir près de moi. Alors je me suis obligé à garder une certaine distance entre nous.
Plus facile à dire qu'à faire.
— C'est complètement faux. Et depuis quand avez-vous des discussions ?
— On grandit, notre relation évolue. La vôtre aussi peut-être ?
— Pas du tout, m'emporté-je. Si l'on a dormi ensemble c'est pour te laisser faire des cochonneries avec Léo, rien de plus.
— Donc tu nies tout rapprochement avec ma sœur ?
— Je ne nie pas, je te dis la vérité. Il ne s'est rien passé dans cette tente.
Ce n'est pas faute d'en avoir rêvé, mais j'ai mis toute la volonté du monde pour ne pas flancher. Et de toute façon, j'imagine que je me serais pris un râteau.
— Tant mieux. Tu sais que c'est une mauvaise idée, dit-elle sèchement.
— Je n'ai pas oublié, soupiré-je en jetant les sacs de couchage dans mon coffre.
— Dans ce cas, je n'insiste pas.
Daphné recule alors que ses yeux me lancent des éclairs. Sa façon à elle de me menacer. Puis, après un dernier regard dans ma direction, elle me tourne le dos et rerentre à l'intérieur.
Je m'arrête un instant en m'appuyant sur le rebord de ma voiture pour souffler. J'en ai marre que tout le monde mette son grain de sel dans ma relation avec Mia. On m'a assez répété qu'il ne fallait pas que je m'approche d'elle pour en être conscient, mais ces derniers jours, je suis submergé par mes émotions et je ne suis plus aussi lucide.
On voudrait de moi que je sois un fils, un ami et un collègue parfait qui ne fasse aucune bavure. Ça fait des années que je me tiens à carreau et que je suis toutes les directives que l'on me donne sans broncher pour ne plus faire de mal à quiconque, mais quand elle est dans les parages c'est tout de suite plus compliqué. Ne pas m'approcher d'elle est plus dur que d'obtenir un master, ne plus me battre ou continuer les compétitions de natation.
Tout ça, je le fais pour eux. Parce que mes parents seraient déçus et que mon frère a déjà le rôle du casse-couille qui n'en fait qu'à sa tête. Ils m'incitent à rectifier la barre et je suis incapable de me rebeller. Pourtant, le plus heureux dans tout ça, c'est Léo.
J'aime mon métier et mon quotidien n'est pas si nul, mais je lui envie son état d'esprit, son indépendance et surtout son courage. Contrairement à moi, c'est une tête brûlée. Il n'a peur de rien et fait énormément de bêtises. Il suit toujours son instinct et malgré sa chute monumentale il y a quelques années, ça lui a plutôt bien réussi, j'ai l'impression. Il a la vie qu'il souhaitait et il a même réussi à avoir la fille qu'il convoitait alors que j'en suis toujours au même point, à la case départ, et je regarde Mia partir bien gentiment avec un autre.
S'il était à ma place, il n'hésiterait sûrement pas à inviter la fille de ses rêves à aller quelque part, seulement tous les deux, dans un endroit romantique. Alors que moi je suis toujours là, incapable d'aller à l'encontre d'une promesse ridicule que j'ai faite il y a des années.
~ ~ ~
À la fin du repas, ma mère lance les adieux en prétextant devoir reprendre le boulot demain matin. Tout le monde se lève pour une dernière embrassade, sauf Léna qui semble avoir déclaré forfait au dessert et dort profondément dans l'un des fauteuils du salon, à côté de Claire et Sophie qui rigolent en martyrisant leur pauvre sœur qui ne se réveille même pas.
Je m'approche en premier de Marie qui vient me faire une accolade, suivie de Xavier qui me serre la main énergiquement. Daphné me fait un bisou sur la joue et retourne près de Léo en souriant. Et après avoir salué de loin les trois jeunes sœurs, je fais un tour sur moi-même à la recherche de Mia qui n'est plus dans la pièce.
Je me mets à zieuter un peu partout. C'est plus fort que moi. Et alors que je me fais à l'idée que je ne la reverrai pas ce soir, j'entends un bruit dans l'escalier. Je fais quelques pas en direction de l'entrée et tombe nez à nez avec Mia qui dévale les marches en courant.
— Vous partez ? demande-t-elle en s'arrêtant devant moi.
Je reste un instant muet face à son sourire. Je la trouve outrageusement sexy dans cette combinaison fluide verte foncée, ses cheveux mouillés et l'odeur sucrée de son shampoing qui me fait perdre la tête.
C'est de plus en plus compliqué de faire abstraction de sa présence et de ce qu'elle provoque en moi. J'en arrive à me dire que peut-être que tout était plus facile quand je la détestais. Je n'avais pas à me sentir proche d'elle et je pouvais essayer d'ignorer le fait qu'elle a toujours été en haut de la liste et que je ne l'ai jamais vraiment oublié.
— Oui.
— Dans ce cas, à bientôt. Ou même à demain avec un peu de chance, ironise-t-elle.
— Ça te dirait de venir au lac ? lancé-je sans vraiment y avoir réfléchi.
Décontenancée par ma question, elle lance un regard interdit vers le salon où se trouvent encore nos deux familles. J'ai l'impression de l'avoir mise mal à l'aise.
— Maintenant ?
— Oublie, m'empressé-je d'ajouter. C'est une mauvaise idée.
C'est ridicule. Je ne sais pas vraiment pourquoi je lui ai proposé ça, mais je n'avais aucune envie que le week-end se termine. J'ai essayé d'être spontané et voilà où ça me mène : un refus en bonne et due forme.
Elle doit me prendre pour un abruti qui ne sait plus ce qu'il dit. Mais bon, c'est un peu à ça que je ressemble depuis qu'elle monopolise toutes mes pensées...
— Ça me plairait, finit-elle par répondre en souriant.
Je me fige un instant en la regardant pour intégrer ce qu'elle me dit. Elle vient d'accepter ma proposition bizarre et elle sourit à m'en faire perdre le peu de courage qu'il me reste.
— On se rejoint une fois que tout le monde est parti ? continue-t-elle.
— Je t'attendrais à la voiture.
— Super.
Elle me lance un dernier regard avant de rejoindre ses sœurs dans le salon et je me mets à sourire comme un benêt. Est-ce que je viens vraiment de proposer un rendez-vous à mon ex petite-amie ? Et elle a accepté ?
~ ~ ~
Comme prévu, j'attends à l'intérieur de ma voiture, un peu à l'écart, dans l'obscurité du lampadaire qui éclaire le bout de sa rue.
D'ici, j'ai pu constater le départ de mes parents, celui de mon frère, qui est revenu, dix minutes plus tard pour escalader le mur du jardin des voisins, et j'ai vu les lumières de la maison Gomel s'éteindre une par une avant qu'elle ne soit complètement plongée dans le noir.
Tout ça me parait un peu irréel. Moi qui me cache pour voir Mia en secret, et elle qui accepte sans se demander si c'est une bonne idée.
Mon téléphone m'annonce l'arrivée d'un nouveau message.
[Je sors.]
Une petite partie de moi avait peur qu'elle ne vienne pas. Ce serait compréhensible avec notre passif, et peut-être même que ce serait plus prudent. Mais elle ne semble pas avoir changé d'avis et je me sens pousser des ailes.
Je sors de la voiture en soufflant un grand coup. Je ne sais pas où cette soirée va nous mener, mais je suis impatient de le savoir.
Mia apparaît enfin au bout de l'allée et elle avance dans ma direction pendant que je lui souris à m'en faire des crampes. J'ai le cœur qui palpite et la perspective de passer un moment avec elle me plaît beaucoup.
Lorsqu'elle est enfin à mon niveau, nous restons un instant immobiles à s'observer avant que je ne lui ouvre la porte côté passager et qu'elle s'y engouffre. Je fais rapidement le tour du véhicule et démarre en direction du lac, sans un mot.
Une vingtaine de minutes plus tard, je me gare sur le parking désert du restaurant Pizz'ô où nous avons l'habitude d'aller avec mes parents. Je coupe le contact du moteur et Mia se tourne vers moi.
— En partant tout à l'heure, j'ai eu le droit à une petite phrase sur toi de la part de ma mère, l'informé-je en souriant.
— Ah bon ? Qu'est-ce qu'elle a dit ?
— Que tu avais l'air vraiment radieuse.
Elle pouffe et son rire me rend complètement dingue. Je n'ai pas bu un seul verre d'alcool, pourtant j'ai l'impression de flotter.
— C'est gentil.
— Et c'est vrai, dis-je en soutenant son regard émeraude envoûtant.
— Ta mère m'a toujours aimé, s'amuse-t-elle.
— Oh oui. Elle dit que j'ai laissé filer une fille en or.
— Margot a définitivement raison, continue-t-elle sur le ton de la confidence.
— Je ne suis pas en train de la contredire, rigolé-je en sortant du véhicule pour ne pas lui laisser le temps de réfléchir à ce que je viens de dire.
Une fois à l'extérieur, je commence à marcher vers la plage de galets et Mia me rejoint en trottinant.
— C'est ici que tu viens souvent avec tes parents, non ? demande-t-elle en arrivant à mon niveau.
— Oui, exactement.
Arrivé vers le milieu de cette plage, je m'assois et lui tends la main pour qu'elle fasse de même. La nuit est tombée il y a déjà quelques heures et la lune éclaire une partie de la plage en se reflétant sur l'eau. Le croassement des crapauds résonne et accompagne nos respirations dans une ambiance quasiment mystique.
À chaque fois que je viens ici, j'ai l'impression de redécouvrir ce paysage majestueux, mais ce soir mon regard est indéniablement attiré par celle qui partage ce moment hors du commun avec moi. Ses longs cheveux bruns rassemblés en chignon désordonné et ses pupilles qui pétillent devant ce spectacle sont ma seule préoccupation.
— C'est vraiment beau, murmure-t-elle sans quitter le lac des yeux.
— C'est vrai.
— Tu as déjà amené des conquêtes ici ?
— Non, jamais. Je ne dévoile pas mes planques sinon elles pourraient me retrouver.
— Ça devrait être interdit d'être aussi beau et aussi con, en même temps, s'offusque-t-elle en me frappant le bras. Toutes les filles doivent se tirer les cheveux avec toi.
— Quelles filles ?
— Tes ex, tes plans cul, les filles que tu fais espérer, soupire-t-elle en se tournant vers moi.
Et lorsque ses pupilles vertes se posent enfin sur moi, je ne peux plus m'en détourner. Je n'ai jamais éprouvé autant d'attirance pour quelqu'un et ce que j'essaie d'étouffer depuis bien trop longtemps est en train de gagner du terrain.
— Il n'y a personne. Et elles n'ont jamais compté autant que toi, avoué-je, avec un petit sourire en coin.
— Une phrase de lover, bravo, rigole-t-elle. Ça doit marcher de temps en temps, mais pas avec moi.
Elle n'a pas l'air de comprendre. Je lui fais des compliments et elle croit que je joue encore. J'ai passé le week-end à essayer de ne pas penser à elle de cette façon, mais il faut se rendre à l'évidence, c'est impossible. Elle m'a ensorcelé et je vais finir par faire une connerie.
Une douce et inévitable connerie.
— Ne me regarde pas comme ça, sinon je ne vais pas pouvoir m'empêcher de t'embrasser.
Ma réponse la laisse étourdie un instant. Elle ouvre la bouche sans qu'aucun son ne sorte à part un petit rire qu'elle tente d'étouffer. Mes yeux glissent jusqu'à ses lèvres que je rêve de dévorer.
— Arthur...
— Mia.
Elle me manque plus que prévu. Tout ce qui faisait de nous un couple me manque, et même si j'ai eu des aventures entre-temps, je n'ai jamais ressenti un centième de ce qu'elle éveille en moi.
Je relève la tête et lorsque ses iris rencontrent les miens, je remarque qu'elle rougit. Mon cœur défaille et, sans réfléchir, je comble la distance qui nous sépare. Un doux sentiment familier envahit chacune de mes cellules dans un frisson terriblement addictif alors qu'elle enroule ses bras autour de ma nuque. Mon cœur exécute des petits sauts irréguliers, les papillons dans mon estomac s'envolent et mon cerveau ne répond plus. Son parfum fruité accapare tous mes sens et je ne vois plus qu'elle. Nos langues commencent une valse qu'elles connaissent par cœur, d'abord timidement, puis avec passion. Ma main agrippe sa hanche et Mia se relève pour se placer à califourchon sur mes cuisses.
Bordel, c'est grisant.
Je pose ma main dans son dos, pour la sentir encore plus proche, puis descends plus bas et dépose une pluie de baisers depuis sa mâchoire jusqu'à sa clavicule. Ses doigts glissent sur ma nuque, dans un mouvement coutumier, et je me tends.
Qu'est-ce que je suis en train de faire ? L'avoir dans mes bras est exquis, mais c'est une énorme connerie, que j'ai faite bien trop souvent... C'est bien ça, tout le problème. Nos dérapages sont fréquents, et ce n'est pas un énième rapprochement charnel qui règlera nos soucis. Il y a trop de non-dits, et de quiproquos qui nous empêchent de tirer un trait sur le passé.
Alors, dans un élan de lucidité, je la repousse légèrement pour plonger mes yeux dans les siens. Une boule d'angoisse obstrue ma gorge, lorsque je lis l'incompréhension sur son visage.
— Désolé, ce n'est pas une bonne idée...
J'ai murmuré ça dans un soupir, et Mia, mais chape une nouvelle fois. Elle se relève, comme si je l'avais brûlé, pour se diriger vers la voiture sans un mot.
Je me maudis d'être aussi con. Elle pense sûrement que je la rejette encore, alors que j'essaie seulement de faire les choses bien. Pour une fois. Ce n'est pas que je n'ai pas envie, bien, au contraire, mais je ne veux pas profiter de la situation.
Une fois dans la voiture, Mia n'a toujours pas tourné la tête dans ma direction et je ne sais pas par quoi commencer. La clé sur le contact. J'attends qu'elle s'attache pour redémarrer.
Ça me démange de recommencer.
— Arthur, dit-elle d'une voix neutre.
— Oui ?
— On fait quoi ?
Elle me fixe un instant et j'essaie de déchiffrer ses pensées. J'ai envie de lui dire une bonne fois pour toutes ce que je ressens et d'essayer de faire avancer les choses d'une façon ou d'une autre, mais j'ai peur, de la faire fuir, de tout foirer, d'être encore le connard de l'histoire.
— J'ai l'impression qu'on est dans un cercle vicieux, souffle-t-elle. Tu rentres, on passe du temps ensemble, on s'embrasse, tu repars et l'on finit par se détester.
— Jusqu'à la prochaine fois... continué-je, honteux de l'entendre résumer ainsi notre histoire.
— Exactement. Et c'est fatigant.
— Tu penses à quoi ?
Mia contemple le lac par la fenêtre.
— Il faudrait qu'on arrête de se comporter comme des ados, tranche-t-elle. Pour une fois que l'on arrivait à être ami, je n'ai pas envie de tout gâcher.
— Oh, euh... Oui, tu as raison.
Ses joues sont humides et ça me fend le cœur, car j'en suis l'unique responsable. Ça fait des années qu'on se pardonne, que l'on se rapproche et qu'on finit par se déchirer. Je lui ai fait beaucoup de mal, elle m'en a fait aussi et c'est peut-être ça le problème. Je pense que nous n'avons jamais cessé de nous aimer, mais parfois ça ne suffit pas. Nous ne sommes pas compatibles et je ne sais pas comment j'ai pu imaginer une seule seconde que l'on pourrait repartir de zéro.
— Peut-être que c'est mieux si l'on s'évite un moment, murmuré-je. Pour que les choses se calment...
Je n'ai jamais réussi à la rendre réellement heureuse et c'est mieux pour elle si je reste éloigné.
— Tu es chez moi cinq jours par semaine et je ne repars pour les cours que dans plusieurs semaines, grogne-t-elle en tournant enfin les yeux rougis sur moi. On va forcément se croiser !
— Dans ce cas, il va falloir trouver un moyen de ne pas se détester.
— Je ne te déteste pas...
Un silence pesant vient envahir l'habitacle. Je caresse machinalement sa cuisse en la regardant alors qu'elle est encore tournée vers l'extérieur. Je ferme les yeux une seconde et enclenche la clé dans la serrure de ma Clio, puis je sors du parking, direction de la maison Gomel.
Nous ne disons pas un mot de tout le trajet. Si elle pense que c'est le mieux, alors je dois respecter son choix. J'ai tellement peur de lui faire du mal, que ça prévaut sur tout le reste. Son bonheur est le seul qui compte. Je ne sais pas si je passerais un jour à autre chose pour de bon, mais si je sais qu'elle est heureuse alors ça me va.
— De toute façon, il ne pourra rien se passer de plus entre nous, finit-elle par dire en haussant les épaules alors que je me gare dans sa rue.
— Non, tu as raison. C'est trop tard.
— Et puis ta voix m'énerve trop, grimace-t-elle.
J'imagine qu'elle essaie de détendre l'atmosphère. J'ai un peu de mal à sourire alors que notre discussion m'a fait le même effet que d'être passé sous un douze tonnes, mais j'essaie de faire bonne figure.
— Ton caractère est invivable, continué-je.
— Tu vois. Il n'y a pas de souci à se faire dans ce cas. On reste amis.
— Alors on fait comme s'il ne s'était rien passé ce soir ? demandé-je en lui attrapant la main.
C'est plus fort que moi, j'ai besoin d'un dernier contact avant de la laisser partir. Une fois qu'elle sera sortie d'ici, je n'aurai plus le droit à l'erreur.
— Oui, c'est mieux, dit-elle en serrant ma paume. Je te souhaite une bonne soirée, Arthur.
— À toi aussi.
Puis elle sort de la voiture sans regarder en arrière. J'attends qu'elle soit au niveau de la porte d'entrée pour m'assurer qu'elle va bien. J'ai l'impression que le silence et le vide de la nuit m'ont envahi.
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