☆ Chapitre 35


Cela fait déjà une semaine que Layla nous a piégé, Corey et moi, pour nous forcer à communiquer entre nous.
Je dois avouer que ça a plutôt bien marché. Lui et moi, on a commencé à se rapprocher.

Bien sur, quiconque n'y prêterait pas attention ne le verrait pas, car ce n'est pas flagrant. Des regards : tout se passe principalement par des échanges de regards. Et d'autres petites choses, invisibles pour tous les autres : déjà, le fait qu'il ait réduit la distance nous séparant en cours de botanique. Au lieu de s'installer à l'opposé de moi en classe, comme à son habitude depuis les vacances de Noël, il s'est assis sur le pupitre devant moi.

J'essaye de me persuader que ce n'est rien, mais mon coeur tambourine si fort dans ma poitrine qu'il m'est impossible de l'ignorer.

Lorsque le week end arrive, je décide de faire une grasse matinée avant de descendre dans la salle commune. Comme à mon habitude, la première personne que je recherche lorsque j'y arrive est Corey, mais il n'est pas là.

Bizarre, car James est là, lui.

Mais bon, je ne peux décidément pas aller lui demander où se trouve son meilleur ami, alors je décide d'aller prendre l'air : qui sait, peut être que je trouverais Corey dehors.

Mais, alors que je remonte de ma promenade, je me rends à l'évidence : Corey n'était pas dehors.

Alors que je mange seule, en compagnie d'un magasine, j'aperçois James rentrer dans la grande salle avec sa cousine Rose. Nos regards se croisent, et j'entends mon coeur s'affoler.

Il me manque énormément.

La relation amoureuse que j'entretenais avec lui non, mais la relation qui a toujours été la notre si. Elle me manque terriblement.

Je l vois se rapprocher, peu à peu, sans me lâcher dur regard.

Je ne le quitte pas des yeux non plus, et lorsqu'il est à une dizaine de mètres de moi, Rose s'arrête pour s'attabler, et il s'assoit à ses côtés.

Je me relance dans la lecture d'un article très peu interessant à propos d'une éclosion rare d'une race de Dragon en voie de disparition. Mais je n'arrête pas de me distraire de cet article pour regarder James.

Quelque chose se trame : il me regarde presque tout le temps, chose qui n'est pas arrivé depuis notre rupture.

Une once, une minime once d'espoir me surprends : peut-être est-il prêt à me pardonner et à reprendre notre amitié là où nous l'avions laissé il y a quelques mois...

J'essaye d'étouffer cette pointe d'espoir.

Non.

Je l'ai bien trop blessé pour qu'il me pardonne aussi facilement.

Et pourtant...

Voilà qu'il se lève et que d'un pas à la fois décidé et incertain, il se retrouve en un rien de temps devant moi, qui manque d'avaler mes pâtes de travers.

Je bois un peu d'eau avant de relever les yeux vers lui, plus intimidée que ce que je ne voudrais.

Appolyne, me dit James d'une voix hésitante.

J... James, je réponds d'une voix encore plus tremblante que la sienne.

J'attends la suite.

J'ai peur de la suite.

Je... Je voulais te dire quelque chose d'important, continue James.

Je n'ose pas l'interrompre, alors je hoche la tête.

J'espère que je n'ai pas l'air trop stupide, les yeux écarquillés en grands et la tête qui dodeline bêtement.

C'est Corey, m'explique-t-il.

Mon coeur rate un battement.

Corey ? Comme ça, Corey ?

— Sa mère... Sa mère est morte hier, dans la nuit.

Oh.

Le choc.

Oh, Merlin.

Je n'arrive même plus à penser.

James se passe une main dans les cheveux, l'air gêné.

— Je... J'ai pensé qu'il serait important de te mettre au courant puisque... Corey et toi avez été très amis jusqu'à...

Jusqu'à notre rupture, à James et moi. Je me demande si James va le dire. Mais je suis bien trop préoccupée par ce qui arrive à Corey pour me pencher sur la question.

— Jusqu'à il y a peu, termine James.

J'essaye d'ouvrir la bouche, mais aucun mot n'en sort.

Il est parti pour quelques jours, me dit James.

De... De quoi elle est... ?

Je n'arrive pas à terminer ma phrase.

Un accident de transplanage. C'est rare, mais ça arrive. Elle s'est désartibulée, et les médicomages sont arrivés trop tard.

Je hoche la tête, toujours perturbée.

Je tends ma main, comme pour attraper la sienne pour lui apporter du réconfort, mais je suspends mon geste en plein mouvement, parce que je suis une lâche.

Et toi, ça va ? Je sais que tu la connaissais bien, alors...

James hoche la tête.

C'est horrible, mais c'est surtout pour Corey, que je me fais du soucis. Il aimait beaucoup sa mère.

Je vois...

Mon coeur se brise et j'ai soudain l'envie de voir Corey, et de le serrer dans mes bras. Plus fort que je n'ai jamais serré personne.

J'ai envie d'être une épaule pour qu'il puisse s'y appuyer, qu'il puisse se confier à moi, qu'il me dise ce qu'il a sur le coeur.

Qu'il pleure devant moi, pour qu'il fasse sortir toute sa peine, que je puisse le consoler.

Merci de me l'avoir dit, James.

Il hoche la tête, et tourne les talons. Alors qu'il commence à peine à s 'éloigner, je le rappelle :

Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là, James. Comme je l'ai toujours été.

Il se retourne, les yeux ronds, et je me sens rougir aussi fort qu'un coquelicot.

Euh, je veux dire... Je sais que tu es bien entouré, mais... Enfin, oublie ce que je t'ai dis, ça serait le mieux.

Je me déteste, je me déteste, je me déteste, je me déteste, je me déteste, je me déteste, je me déteste, je me déteste, je me déteste, je me déteste, je me déteste, je me déteste.

Il pince les lèvres, et reprends son toc de passer une main dans ses cheveux.

Merci, Appolyne. C'est gentil. Vraiment.

Il s'en va pour de bon, et je regarde mon assiette presque pleine.

Je n'ai plus faim du tout.

°

Le lendemain, j'écris une lettre en urgence à mon oncle Georges, afin qu'il me retrouve aux Trois Cornes.

J'emprunte un passage secret pour me rendre à Pré-au-lard sans que personne ne le sache, et depuis presque une demie-heure, j'attends mon oncle, qui est en retard.

Layla m'apporte un cookie et une tasse de thé. Je la regarde avec surprise.

Je n'ai rien commandé.

Je sais, mais je me suis dis que te nourrir pourrait t'occuper les mains. Tu es en train de te déchiqueter la peau.

Je regarde mes doigts. Depuis tout à l'heure, sans même m'en rendre compte, je m'arrache les peaux autour des ongles, comme je le fais souvent quand je suis nerveuse.

Merci, je marmonne.

Je regarde le morceau de parchemin vierge, en face de moi. J'avais l'intention d'écrire une lettre à Corey, mais voilà le problème : je ne sais pas quoi dire.

Le son de la cloche annonçant un nouveau client retentit, et je lève les yeux. Je suis soulagée de voir que c'est enfin mon oncle. Je bondit sur mes pieds.

C'est pas trop tôt ! Je m'exclame.

Georges rit en m'embrassant la tempe.

Bien le bonjour à toi aussi Appolyne.

Il me lance un sourire narquois auquel je ne suis pas réceptive.

J'ai besoin de ton aide.

Dis moi tout, dit-il beaucoup plus sérieusement en se rendant compte que je ne suis pas d'humeur à blaguer avec lui.

Il faut que tu me fasse transplaner pour quelques heures à Londres.

Pardon ?

Je lève les yeux au ciel.

Tu as très bien entendu.

Je me rassois, et lui tends mon cookie que je ne mangerais certainement pas.

La mère de Corey est morte hier. Je m'inquiète pour lui et je veux aller m'assurer qu'il va bien. Enfin, ça m'étonnerais qu'il aille bien, mais je veux voir si je peux lui apporter quelque chose, comme du soutien ou même une présence pour qu'il se sente moins...

Hey, Appolyne, essaye de respirer entre tes phrases ! Dit Georges en me prenant les mains.

J'inspire et expire doucement pour essayer de me calmer.

Georges, je t'en supplie, il faut que tu m'aides à aller le voir.

Il prend le temps d'y réfléchir.

C'est d'accord, soupire-t-il au bout d'un moment. Mais c'est bien parce que tu es ma nièce préférée.

Il fouille mes yeux de son regard perçant.

James a le permis de transplanage, non ? Il ne peut pas t'amener ? Il doit lui aussi avoir envie de le v...

Georges, je le coupe précipitamment. James et moi, c'est finit. On a rompu. Et il ne me parles plus.

Georges écarquille les yeux. Il ne s'attendait visiblement pas à une telle révélation.

Je suis vraiment désolé, Appolyne... Tu... Tu vas bien ?

C'était ma décision. Mais ce n'est pas parce que c'est de moi que vient l'initiative que je n'en souffre pas. Je vais du mieux que je peux.

Georges hoche la tête.

Je vois. Je vois, je vois. Tu... Si jamais tu veux en parler...

Je me recule dans ma chaise.

J'ai dérangé mon oncle juste pour lui demander la faveur de m'emmener voir Corey.

Je lui dois quelques explications.

Je me suis rendue compte que vous aviez raison, tous. Tu avais raison, Layla avait raison... Je... je ne le voyais pas il y a encore peu de temps mais j'étais... Je suis amoureuse de Corey, Georges... Je... j'ai longtemps aimé James, tu en a été témoins.

oh, oui.

J'esquisse un petit rire.

Depuis presque trois ans, je bassinais Georges de remarques sur James. Pendant longtemps, il a été la seule personne au courant de mes sentiments pour lui.

Mais, maintenant... Je ne sais pas, les choses ont changées. J'ai évolué. Et j'aime Corey. Beaucoup.

Je plonge ma tête entre mes bras.

J'ai honte de le dire, Georges, parce que ça me brise le coeur de les comparer, mais je pense que mes sentiments pour Corey sont bien plus forts que ceux que j'éprouvais pour James. Plus... Je ne sais pas. Réels ?

Georges hoche la tête, et serre mon épaule de sa main.

Tu es courageuse, Appolyne.

Tu parles, j'ironise. Tu dis ça parce que tu es mon oncle.

C'est la vérité. Tu es courageuse. La facilité aurait été que tu renie ces sentiments. Que tu restes avec James. Mais tu aurais alors fais le mauvais choix, car il y a bien un moment où vous auriez tous les deux beaucoup plus souffert.

Je ne réponds rien, et Georges ose demander :

Et Corey, dans tout ça ?

Corey... M'aimes en retour. Mais il pense la même chose que moi : ce serait trahir James que de se mettre ensemble.

Je marque une pause, et dit :

Est-ce qu'on pourrait arrêter d'en parler ? Je... C'est déjà assez dur de vivre avec mes pensées, alors les énoncer à voix haute...

Georges acquiesce, et se lève :

Aller, allons à Londres.

°

À travers la fenêtre qui donne sur sa cuisine, j'observe Corey.

Il est en train de serrer son père dans ses bras, et ce dernier lui caresse les cheveux.

Je n'ose pas sonner.

Je me rends compte que venir ici était surement une erreur. Je vais perturber leur deuil...

Ça fait bien dix minutes que je me tiens droite comme un piquet, dans la rue, à observer la scène. Les passants doivent me prendre pour une folle ou une stalkeuse, mais je m'en fiche. Je n'arrive pas à faire le moindre pas en direction de la porte d'entrée et de la sonnette.

Pourquoi Georges ne m'a-t-il pas dit que c'était une mauvaise idée ?

Pourquoi ne me suis je pas dit que c'était une mauvaise idée ?

Je soupire, et pile à ce moment là, une chouette passe et en un rien de temps, elle se pose sur le rebord de la fenêtre et cogne à travers la vitre.

Je n'ai pas le temps de partir que, mortifiée, j'observe Corey et son père se détacher de leur étreinte pour tourner la tête vers la fenêtre. Corey croise mon regard, et j'écarquille les yeux.

Alors que je commence à taper un sprint pour m'en aller au plus vite, paniquant, j'entend une porte s'ouvrir et des pas qui me suivent.

Appolyne, attends ! Appelle Corey, lancé à ma poursuite.

Je grimace et m'arrête.

Inutile de m'enfuir, il m'a vu.

Je me tourne vers lui alors qu'il arrive à ma hauteur.

Je suis désolé d'être venue, Corey ! Je m'exclame. Je... j'ai appris pour ta mère, et je... je ne sais pas pourquoi je me suis dis que ce serait une bonne idée si je venais te voir.

Je jette un coup d'oeil vers Corey, avant de détourner le regard, plus gênée que jamais. Je ne l'ai jamais vu aussi débraillé : il porte un bas de jogging troué, un t-shirt beaucoup trop grand pour lui, ses cheveux blonds cendrés sont en bataille, et ses joues sont rouges et trempées.

D'un revers de main, il essuie une larme accrochée sous ses cils, et déglutit.

Je... Je ne sais pas trop quoi dire, balbutie-t-il.

Je me traite encore plus d'idiote.

Non mais à quoi je m'attendais ? À ce qu'il m'accueille les bras ouverts, qu'il me propose un thé comme si de rien était ?

Je me maudis intérieurement.

Ne dis rien, marmonnais-je. Je me sens assez stupide comme ça.

Il secoue la tête, les lèvres entrouvertes comme s'il cherchais ses mots.

Non, ne dis pas ça, Appolyne. Je... C'est très gentil d'être venu, ça me touche vraiment beaucoup.

Je me sens à nouveau assez courageuse pour relever la tête et le regarder.

je suis vraiment désolée pour ta maman, Corey. Si seulement je pouvais prendre ta peine pour que tu ne la ressentes plus, je le ferais...

Corey se balance légèrement de droite à gauche, avant de pincer ses lèvres.

Tu veux rentrer chez moi un peu de temps ?

ça ne dérangerais pas ton père ?

Non, je ne penses pas.

Je hoche la tête.

Dans ce cas, c'est d'accord. Mais je ne peux rester qu'une petite heure, mon oncle m'attends dans un pub, à Londres... Je lui ai promis de ne pas être longue.

Il acquiesce d'un penchent de tête et se retourne se dirigeant vers sa maison, dont la porte est encore grande ouverte. Je lui emboite le pas, silencieuse.

Aurais-je dû apporter quelque chose ? Des gateaux, des fleurs ?

Raaah, je ne sais pas ce que j'aurais dû faire.
Tout ce que je sais, c'est que je fais tout de travers.

Corey me laisse entrer, et alors que je me déchausses, je me rends compte qu'il est sortit de chez lui en chaussette pour me rattraper.

Papa, je te présentes Appolyne, dit Corey en me poussant légèrement pour que j'entre dans sa cuisine. C'est une... Une amie, de l'école.

Je me dirige vers son père pour lui serrer la main.

Gregory Hitchens, se présente-t-il

Appolyne Prescott. J'ai appris pour votre femme, Mr Hitchens. Toutes mes condoléances.

Il me fait un sourire navré.

je vais faire visiter la maison à Appolyne, papa, si ça ne te déranges pas, dit Corey.

Son père nous fais signe de filer, et Corey me prend la main pour me guider.

Je ne sais pas trop si son geste était calculé, ou s'il l'a fais sur une impulsion incontrolée, mue par plusieurs émotions à la fois : la tristesse, la surprise et la confusion de me voir là...

Allons dans ma chambre, murmura Corey.

Il m'y emmène, et on s'assoit sur son lit. Je me balance d'avant en arrière, sans savoir comment débuter une conversation dans de telles circonstances.

Sa chambre n'est pas du tout comme je l'avais imaginée. Les murs sont beiges, et il a plein de posters de plusieurs groupes de musiques moldus.

Je me souviens que Corey est un fan de la culture moldue, grâce à son père est est un cracmol et a évolué dans ce monde plus que dans celui des sorciers.
C'est d'ailleurs pour cela qu'il vit dans un quartier moldu, j'imagine.

Comment es-tu venue ? Me questionne Corey au bout de quelques secondes, m'évitant d'avoir à dire le premier mot.

J'ai demandé à mon oncle Georges de me faire transplanter jusqu'à Londres, puis j'ai pris le magicobus. Je me souvenais que James m'avait dit le nom de ta rue, une fois... Corey, je voulais venir voir comment tu allais... Et te demander si je pouvais faire quelque chose pour toi.

Tu ne peux rien faire de plus que d'être là, Appolyne. C'est déjà énorme que tu sois venue.

Il lâche ma main, et je sens un frisson me parcourir quand il lève la sienne pour jouer avec une mèche de cheveux rebelle qui est sortie de ma queue de cheval.

Je retiens mon souffle.

Merci, souffle Corey.

C'est normal.

Il me regarde intensément, comme s'il n'arrivait pas à en revenir que je sois là. Puis, doucement, lentement, il se penche vers moi. Je retiens mon souffle, attendant de voir ce qu'il va se passer.

Mais, inconsciemment, je me penche aussi vers lui, et ferme les yeux alors que nos lèvres s'effleurent sans jamais vraiment se toucher.

Mon coeur bat à tout rompre, et quand il vient sceller notre baiser en écrasant doucement ses lèvres contre les miennes, je sens des feux d'artifices exploser dans tout mon corps.

Mes sens sont décuplés et embrouillés à la fois, je ne ressens plus rien d'autre que le contact de ses lèvres sur les miennes, de sa main droite posée sur ma taille, de sa main gauche contre mon cou, de sa cuisse contre la mienne.

Je me sens...

Complete.

Je ressens des sensations que je n'avais jamais ressenties, même avec James.

Quand nos lèvres se détachent, et que je réouvre les yeux, on se regarde, longuement, sans rien dire. Mais je sais que l'on pense sensiblement la même chose.

Que notre amour est trop fort pour être réprimé.

Que nous sommes fais l'un pour l'autre.

Et que d'un autre côté...
James existe.

Alors que j'ouvre la bouche pour exprimer mes pensées à voix haute, le père de Corey se présente dans l'encadrure de la porte.

Corey et moi, on sursaute, et involontairement, on crée un espace entre nous, comme si tout d'un coup, le contact de sa cuisse contre la mienne nous avait brulé.

Je... Je ne voudrais pas vous déranger, mais Corey, ta tante est arrivée.

Corey hoche la tête en toussotant.

J'arrive dans une minute, papa.

Gregory Hitchens quitte la pièce, et Corey se tourne vers moi avant de mimer sur ses lèvres le mot « désolé ».

Il se lève, et suit son père en me faisant signe de le suivre.

Et moi, je suis perturbée.

Perturbée par ces sensations qui m'ont envahies.
Pertubée par notre baiser.
Perturbée par le « désolé » de Corey.

Désolé de quoi, au juste ?

De m'avoir embrassé ? Ou qu'on nous ai interrompu avant que l'on puisse en parler ?

Je réprime un soupir, et je suis Corey.

°

Tandis que j'observe la tante de Corey le prendre dans ses bras et le serrer fort, Gregory Hitchens s'approche de moi.

C'est gentil d'être venu soutenir mon fils, merci beaucoup.

Comme je ne sais quoi répondre, je me contente de sourire d'un air navré.

Je vois à ses yeux qu'il tient beaucoup à toi, dit-il au bout d'un moment. Je ne l'ai jamais vu regarder personne d'autre comme il te regarde toi.

Mon coeur bat plus fort dans ma poitrine, et je me tors les mains, légèrement embarrassée.

Je tiens beaucoup à lui aussi, répliquais-je.

Je réprime un sourire.

Je ne sais pas s'il vous a déjà parlé de moi, mais avant, on ne s'aimait pas des masses.

Mr Hitchens rigole doucement.

Oh, je pense qu'il a dû te mentionner au moins une fois. Il y a quelques semaines, à vrai dire, aux vacances de Noël. Mais il ne m'a pas raconté que vous vous détestiez avant.

Je fronce les sourcils. Qu'à bien pu dire Corey à mon égard ?

J'essaye de ne rien laisser paraitre de ma confusion lorsque ce dernier nous rejoint et me présente à sa tante. Puis, on remonte dans sa chambre, et on se rassoit sur son lit, en mettant un peu plus d'espace que tout à l'heure. Je ne sais pas vraiment si la décision vient de lui, de moi, ou des deux.

En tout cas, durant presque une heure, on parle, sans relâche. De tout et de rien, comme avant.

Et j'attends qu'il lance le sujet de notre baiser, car je sais pertinemment que je n'ai pas le courage de le faire. Mais, peut-être est-ce une erreur : parce qu'il n'aborde pas le sujet, et je me dis que lui aussi, en a peut-être peur.

Alors qu'on se tient sur le perron, après que j'ai salué son père et sa tante, Corey m'attrape la main, et d'un geste tendre, il en caresse le dos.

Merci beaucoup d'être venu, Appolyne. Je ne pourrais jamais te remercier assez.

Corey, je...

Je me coupe. Qu'allais-je dire ? Je t'aime beaucoup ? Je veux encore t'embrasser ? Je ne veux pas te quitter ? Je veux être avec toi ?

Non.

Le moment est mal choisit. Alors, au lieu de tout ça, de tous ces mots informulés mais qui flottent tout de même dans l'air, tels des non-dits, je recouvre sa main de la mienne, et y exerce une légère pression.

J'espère que tout ira bien pour toi, je dis d'une voix tremblante.

Je m'éloigne de lui, rompant tout contact.

Au revoir, Corey.

Au revoir, Appolyne.

Sa voix est rauque et tremblante, et je me demande s'il va se mettre à pleurer.

Je me retourne, et marche jusqu'à ce que la maison des Hitchens soit hors de ma vue, puis j'appelle le Magicobus d'un mouvement de baguette, pour qu'il me ramène à mon oncle.  



°°°°

Eeeeeeet voilà, le nouveau chapitre enfin là !!!!! 

j'espère que vous l'avez aimé même s'il est un peu triste mais bon... Le premier baiser de Corey et Appolyne !!! J une sais pas s'il était attendu, mais le voilà en tout cas ! 

Dites moi tout ce que vous avez pensé de ce chapitre, et à très vite !!

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