☆ Chapitre 27

Alors que je suis allongée, la tête sur les genoux de James, la porte de notre compartiment s'ouvre, et Corey apparait. En trois mois, il n'a pas changé du tout. Il a toujours un visage juvénile, les joues légèrement arrondies. Ses joues sont rosées, et son teint lumineux, comme s'il revenait d'une balade emplie d'air frais. Ses cheveux sont juste un légèrement plus long que la dernière fois que je l'ai vu. Ça lui va bien.

J'ai mis un temps fou à vous trouver, dit Corey en s'asseyant en face de James.

Il nous tape dans la main pour nous saluer, et pousse un profond soupir.

ça fait du bien, de retourner à Poudlard, non ?

Je hoche la tête. Je suis bien d'accord avec lui. J'ai passé de super vacances chez les Potter, mais l'ambiance de l'école est telle qu'elle ne peut que nous manquer. J'ai du mal à croire que nous nous apprêtons à entamer notre dernière année de scolarité. Notre toute dernière. Et j'ai bien l'intention d'en profiter. À fond.

Alors, d'ailleurs, comment se sont passées tes vacances ? Questionne James en direction de son meilleur ami. Sympathiques ?

Corey hausse les épaules.

Je suis allé en Italie avec mes parents. C'était cool, j'ai fais quelques rencontres.

James s'esclaffe, semblant comprendre quelque chose qui m'a échappé.

Et ces rencontres, elles étaient jolies ? Demande-t-il alors.

Corey fait un clin d'oeil complice à James.

Oh, mais elles étaient mieux que jolies. Mille fois mieux. Elles étaient splendides.

Je me relève, reprenant une position assise, et je me racle la gorge.

Il faut que je me trouve un travail à Pré-au-lard.

Je suis passée maitre dans l'art de passer du coq à l'âne. En tout cas, ce que je vient d'annoncer ne surprend pas James, qui connait déjà tout de mes plans, mais Corey a l'air plutôt dubitatif.

Et pourquoi est-ce qu'il faudrait que tu te trouves un travail ?

Parce que j'ai désespérément besoin d'argent.

James ouvre la bouche, s'apprêtant à prendre la parole, mais je le fait renoncer d'un regard à prononcer un seul mot. Je sais parfaitement ce qu'il veut me dire : qu'il peut me donner de l'argent si j'en ai besoin. Que rien ne lui ferait plus plaisir. Mais je refuse à chaque fois, parce que je veux pouvoir me débrouiller toute seule. Mes parents ne me donnent plus rien, et mes économies étaient donc les 30 Gallions que j'ai eu de mon oncle Georges pour mon anniversaire, il y a à peu près trois mois de ça. J'ai dépensé plus de la moitié pour de nouvelles fournitures et livres de cours, alors il ne me reste plus grand chose, malheureusement.

Bref, je compte sur vous pour m'aider à trouver un bon job, je dis. J'ai écris plusieurs CV, il faudra que vous les distribuiez avec moi.

James me prend la main et y exerce une pression rassurante.

Aucun soucis.

Il me sourit, et avance son visage pour me réclamer un baiser. Je pose mes lèvres contre les siennes l'espace de quelques secondes, et m'écarte, assez mal à l'aise vis à vis de Corey.

La dernière chose dont j'ai envie, c'est qu'il ait l'impression de tenir la chandelle. Bon, en soit c'est un peu le cas, mais j'aimerais qu'il se sente à l'aise avec nous. Comme avant.

Je pose ma tête dans le creux du cou de James, et Corey se lance dans la lecture d'un article du journal du matin. Je laisse mes yeux se balader sur son visage encore quelques secondes, avant de me ressaisir.

Mon estomac est en manque de sucreries. Je fouille mes poches à la recherche de pièces, pour aller voir la sorcière au chariot, mais je n'en trouve aucune, alors je bas en retraite et acceptes le fait que je vais devoir attendre que James me propose de piquer quelques uns de ses bonbons qu'il achètera plus tard.

Cette idée me conforte dans l'idée qu'au plus vite j'aurais un travail, au mieux ce sera.

.

Le soir de notre arrivée passe très rapidement, de même que le lendemain. On a reçu nos emplois du temps, et ils ont l'air mille fois plus chargés que l'année dernière. Déjà que je galérais à être à jour dans mes devoirs, là ça va être vraiment chaud. Je demanderais peut-être à la tante de James, Hermione Weasley, de me faire un emplois du temps, comme deux ans auparavant, pour les BUSEs. Ça m'avait été d'une aide précieuse.

Le premier évènement marquant de cette année arrive deux jours plus tard, quand le journal de Poudlard est distribué, et que j'ai l'immense surprise de voir une photo de James et moi à la Une.

J'en étais sure, je marmonne en levant les yeux au ciel. Ce journal est beaucoup trop intrusif, ces derniers temps.

Je passe le journal à James qui lit l'article nous concernant à voix haute, pour en faire profiter Corey et moi.

S'il est un élève connu inscrit en ce moment à Poudlard, c'est bien James Potter, le fils ainé du Survivant. C'est donc à la grande surprise générale qu'il est devenu meilleur ami avec Appolyne Prescott, de la même année que lui. Inconnue, banale, elle a eut le mérite d'attirer son attention.

Je roule des yeux.

Inconnue, banale, je répète. Hum, j'ai comme l'impression que cette année, on ne m'apprécie pas trop de nouveau, à la rédaction.

Il y a toujours eu quelques articles sur moi, au Journal de Poudlard : inévitable, quand on est aussi proche d'un membre de la famille Potter. Mais si au début il n'y avait aucun reproche, j'ai comme l'impression que depuis quelques temps, je suis plus devenue une cible du Journal qu'autre chose.

James me fait un sourire d'excuse, et continue :

Après le scoop d'il y a environ un an ( voir page 5 ), tout le monde a découvert qu'Appolyne Prescott n'avait qu'une seule idée en tête : sortir avec James Potter.

J'ai un rire gêné et je balaye l'air de ma main, rouge comme une pivoine.

Bah, c'est faux ! Je m'exclame. Je n'avais pas que cette idée en tête...

Arrêtes de le couper ! Fait Corey en me donnant un petit coup de coude au creux de mes reins. Je veux connaitre la suite, moi !

Je lève les yeux au ciel, James reprend :

Et il semblerait qu'avec de la persévérance tout soit possible, car James et elle ont passé les vacances d'été ensemble, officiellement en couple. Le fils du Survivant est donc bel et bien tombé dans les filet d'Appolyne Prescott.

Je pousse un soupir profond.

Non mais, et puis quoi encore ? Tu es tombé dans mes filets... Ils ont cru que j'étais partie à la pêche au James Potter, ou quoi ?

Corey s'esclaffe. James, quand à lui, blanchit d'un coup et referme le journal d'un coup sec.

Qu'est-ce qu'il y a ? Je demande, suspicieuse.

Rien.

Mais je le connais. C'est la personne que je connais le mieux au monde, alors je sais qu'il ment. Quelque chose d'autre est écrit, et James ne veut pas que je le lise. J'arrache donc le journal de ses mains malgré ses protestations ( il n'avait qu'à mieux le tenir ), et l'ouvre à la bonne page. Je lis à voix haute la suite :

Nous ne savons pas vraiment ce qu'il lui trouve, et à vrai dire il aurait pu mettre le grappin plus haut, mais...

Je me coupe, et dégoutée, je referme à mon tour le journal.

Pendant un moment, aucun de nous trois ne parle, à court de mots. C'est Corey qui brise finalement le silence, en lançant hargneusement :

Vous savez quoi, ce journal ne devrait même pas exister.

Il me le prend des mains, et le jette au feu. James passe un bras derrière mes épaules et me tire tout contre son corps, pour me réconforter.

Je n'aurais pas pu mettre le grappin plus haut, me dit-il. Parce que personne, je dis bien personne, n'est à ta hauteur. Tu en es consciente, n'est-ce pas ?

Je hoche la tête, juste pour lui faire plaisir. Parce que cet article m'a mit le moral à plat. Mais ce qu'il me dit là est gentil.

Et je sais qu'il le pense, alors ça me réconforte un peu. Même si je n'arrive pas à le montrer.

.

Jamais un mois de Septembre n'a été aussi froid. Corey me traite de frileuse depuis tout à l'heure, mais n'empêche, mon gilet ensorcelé pour être tout chaud me sert bien, aujourd'hui.

C'est le premier jour de sortie à Pré-au-lard, donc je veux en profiter pour me trouver un travail. J'ai séparé en trois les dizaines et les dizaines de CV que j'ai soigneusement écrit à la main, et on va les distribuer avec James et Corey.

Je commence par des boutiques de vêtements, puis j'enchaine avec des bars, des tavernes, des restaurants... Je passe même à la poste. Et je donne mes CV à tous ceux qui seraient peut-être à la recherche de quelqu'un.

J'espère que j'aurais une réponse favorable. Mais d'après ce que tout le monde m'a dit, en cette période de l'année, ils n'embauchent pas beaucoup, à Pré-au-lard. Et surtout pas une étudiante qui ne pourra pas travailler à plein temps.

C'est ce que Corey et James me rapportent également, une fois qu'on se retrouve. Alors, je rentre forcément un peu déprimée.

Et pour ne rien arranger, je me rends compte que nous sommes le 14 Septembre. Et que j'aurais dû avoir mes règles depuis quatre jours.

Je blêmis, lorsque je fais cette découverte.

Cette année scolaire ne pouvait pas plus mal démarrer.

.

Quand j'ouvre les yeux, dans mon lit, le lendemain matin, je n'ai juste pas du tout envie de me lever. Parce que ça voudrait dire confronter la réalité. Une réalité dans laquelle je n'ai pas mes règles alors qu'elles auraient dû arriver depuis déjà cinq jours.

Bientôt une semaine de retard.

Ce n'est pas normal. Pas normal du tout.

Je respire lentement, essayant de calmer mes pensées qui partent dans tous les sens. J'essaye de faire les exercices de relaxation que mon oncle Georges affectionne tant, mais ça ne marche pas tant que ça.

Mais qu'est-ce que je vais faire, bon sang...

Je ne peux pas en parler à James : il s'affolerait. Je me demande comment il réagirait si je lui disais que je pensais être enceinte. Je ne m'imagine pas avoir cette conversation avec lui. Pas encore.

Pas si tôt.

Je me lève du lit, et la première chose que je fais, c'est vérifier. Je sais déjà que je ne les ai pas eu dans la nuit, parce que sinon, j'aurais vraiment mal au ventre. Mais je me dois de vérifier tout de même.

Mais non. Pas la moindre trace.

Je me douche, m'habille et me prépare vraiment lentement. Comme dans un état second. Quand j'embrasse James pour lui dire bonjour, j'essaye de ne pas agir trop bizarrement. Je ne participe pas du tout à la conversation qui a lieu entre lui et Corey, au petit déjeuner. Je n'écoute rien en cours.

Et c'est le soir, alors que James est en pleines sélections de quidditch pour trouver un nouvel attrapeur et un nouveau gardien, que je décide d'aller voir Corey pour lui demander de l'aide.

Il voit directement que quelque chose ne va pas, je crois, parce qu'il pose son livre de défense contre les forces du mal, et me regarde d'un air sérieux qui ne lui ressemble pas.

Tu vas enfin me dire ce qu'il y a, Appolyne ? Parce que James et moi, ces derniers temps on t'a vraiment trouvé...

Bizarre, je sais.

Je m'assois à côté de lui en poussant un soupir profond. Je prend ses mains dans les miennes, et il tressaille légèrement.

Corey, je vais te demander de rester calme, de ne pas me juger et de garder une expression dénuée de toute moquerie.

Il fronce les sourcils. Je crois que je suis en train de le faire flipper.

Pourquoi ? Me demande-t-il avec suspicion.

Je regarde que personne ne nous écoute, autour, et je me jette à l'eau ;

J'ai besoin que tu ailles demander un test de grossesse à Mrs Pomfresh, pour moi.

Il se fige.

Réaction tout à fait normale. J'aurais eu la même, je pense.

Attends, quoi ? Est la seule chose qu'il trouve à me dire, visiblement.

Je déglutis avec difficulté.

Si'l te plait, je murmure. Je ne veux pas y aller... Si j'y vais, ça paraitra réel, et puis en plus, quelqu'un pourrait me voir et je veux que personne sache que... Que je suis peut-être...

Corey hoche la tête et serre mes mains.

C'est Ok, dit-il. Ne t'en fais pas.

Il semble réfléchir, et il me dit ensuite ;

Rendez-vous dans quinze minutes aux toilettes du quatrième étage. Elles sont peu fréquentées.

Je donne mon accord d'un signe de tête, et après une dernière pression exercée sur mes mains, il se lève et quitte notre salle commune d'un pas décidé.

Mon coeur bat à cent à l'heure. Dans quelques minutes, je saurais.

.

évites de te pisser sur les doigts, Prescott.

Je fusille la porte qui me sépare de Corey du regard.

Sérieusement, Hitchens ?

Désolé.

Je roule des yeux face à ces excuses si peu enthousiastes.

Quand je suis nerveux, je dis presque que des conneries, explique mon ami sur un ton piteux.

Oh, ça, je peux le confirmer, qu'il est nerveux : je l'entends faire les cents pas derrière la porte. Pourtant, ce n'est pas à lui, d'être sur les nerfs, c'est à moi.

C'est pas toi qui a potentiellement un être humain en train de se former et de macérer dans ton ventre, je lui rappelle.

Je le sais bien, Appolyne, mais je peux compatir avec toi, non ? Bon, il en est où ce pipi ?

Toujours assise sur les cuvettes des toilettes, je réprime un grognement de rage et de frustration.

j'arrives pas à me concentrer. Pas en sachant que t'es à deux mètres de moi.

Tu préfères que je m'en ailles ?

Non, je réponds simplement.

Après quelques secondes de silence et de réflexion, je soupire.

Tu peux te boucher les oreilles, s'il te plait ?

Il acquiesce, et je demande alors :

C'est bon, t'entends plus rien ?

Non.

Je lève les yeux au ciel.

Non mais vraiment, si tu n'entendais plus rien, tu ne m'aurais pas répondu, Hitchens espèce d'idiot !

Je l'entends faire un soupir d'agacement.

Si je me bouche les oreilles, le bruit est étouffé, mais j'entend quand même ! Oh, et puis tu sais quoi, pas besoin de faire un test, tu es tellement irascible que je peux te dire qu'effectivement, tu es enceinte, lâches Corey.

Non mais c'est pas ce que j'ai besoin d'entendre, franchement. Aargh, mais que tu m'énerves, que tu m'énerves !

Désolé, c'était pas très délicat.

En effet. Tu as manqué une belle occasion de te taire.

Nouveau soupir de sa part, et je perds patience. Je fermes les yeux, ouvres mes bons vieux Chakras, et je me concentre à fond.

Quand je sors de la cabine, Corey me fixe, les yeux ronds.

C'est fait ?

Oui, idiot. On attend cinq minutes et j'ai ma réponse.

Je pose le test à côté d'un lavabo, avec une angoisse croissante montant en moi. Corey me regarde comme si je menaçais de faire une crise de panique, et je tente de lui sourire pour le rassurer, mais je pense que mes lèvres sont un peu crispées. Il s'en aperçoit, car dans un souffle, il s'assoit contre un mur, et me fait signe de le rejoindre.

Je m'exécute, et m'assois à mon tour contre le mur, avant qu'il n'entoure mes épaules de son bras et que je ne laisse poser ma tête contre son épaule.

Merci d'être avec moi. Tu peux pas savoir combien ça compte.

Corey pose son menton contre le haut de mon crâne, et je le sens secouer la tête.

Vraiment, Appolyne, je crois que je ferais tout pour toi.

Je souris malgré moi. Et dire qu'il y a de cela un an, on ne pouvait toujours pas se supporter, lui et moi ! C'est fou ce que les choses peuvent autant changer en peu de temps.

Quelques secondes passent, durant lesquelles un silence complet nous atteint, avant que Corey ne marmonne :

Alors, James et toi, hein ?

Je pince mes lèvres. Je savais bien, qu'à un moment ou à un autre, il allait faire une remarque de ce genre, en comprenant que James et moi nous l'avions fait.

Ouais. James et moi, comme tu dis...

De nouveau, un silence s'installe, et l'angoisse m'oppresse de plus en plus, à mesure que les secondes s'écoulent.

Fais moi rire, Hitchens, je murmure. Parce que là, je suis à deux doigts de faire une crise de panique...

Euuh... Ok, j'en ai une bonne. Comment extraire un bébé d'un mixeur ?

Je m'écarte de lui, les yeux ronds.

Avec une paille, fait Corey en me regardant droit dans les yeux.

Alors là, c'était tellement inattendu, que j'hésite entre rire et pleurer.

Vraiment, Corey ? Je fais en plissant les yeux. C'est tout ce que t'as trouvé ?

Je suis désolé... Depuis tout à l'heure, le contexte fait que le mot bébé revient en boucle dans ma tête. Encore une fois, c'était pas très délicat.

C'est le moins que l'on puisse dire.

Je ferme les yeux, et éclate d'un rire nerveux. Je n'arrive pas à empêcher ce rire de sortir de ma bouche, c'est plus fort que moi. Mais heureusement que Corey, à côté de moi, ne me juge pas. Il se contente de me serrer encore plus fort contre lui, comme pour me donner de la force.

Ça marche plutôt bien, parce que s'il n'était pas là, je pense que je deviendrais folle. Vraiment folle.

Hey, Appolyne ? Demande Corey au bout d'une ou deux minutes supplémentaires.

Hmm ?

Pourquoi tu n'en parles pas à James ?

Je respire avec difficulté, et ma voix est un peu cassée quand j'avoue :

J'ai peur de sa réaction.

Tu ne devrais pas. James est surement le type le plus gentil, le plus compréhensif et le plus doux que je connaisse. Je pense qu'il aurait vraiment aimé que tu lui en parles.

Je regarde ma montre.

C'est l'heure de vérité.

De toute manière, je serais peut-être obligée de lui dire, je déclare.

Je m'empare du test sans regarder. Je n'ose pas. Je n'y arrive pas. Alors, je le tends à Corey.

Regardes pour moi, je t'en supplie.

C'est là où tu as fais pipi ?

Il a l'air un peu réticent. Je roule des yeux. Je m'apprêtes à sortir une remarque désagréable que je n'ai pas encore choisis, mais à ma grande stupéfaction, il me prend le test des mains, malgré une légère grimace.

Combien est-ce qu'il y a de barres ? Je demande.

Je ne m'entends presque plus parler. Mon coeur bat bien trop fort, bien trop vite pour que ce soit sain.

Une seule. Ça veut dire quoi ?

Je porte une main au coeur, et me rassois par terre, soulagée.

ça veut dire que tout va bien. Je suis pas enceinte, Corey.

J'en pleurerais presque de joie. Non pas que je ne veuilles pas d'un bébé, mais je ne pense pas que ce soit le moment pour moi de tomber enceinte. Vraiment pas. Je ne suis déjà pas capable de m'occuper de moi-même, alors d'un enfant...

Je laisse ma tête retomber en arrière, et pousse un soupir de soulagement.

Je suis pas enceinte, je suis pas enceinte... Je murmure plein de fois, juste pour me rendre compte. C'est juste... Juste un retard.

Corey laisse tomber le test, et me serre dans ses bras. Je pose ma tête sur son épaule, et je le remercie, encore et encore.

.

À l'heure du dîner, Corey m'explique qu'il ne veut pas manger avec James et moi. Il veut me laisser seul avec lui, et m'a conseillé de parler de ce qu'il s'est passé, et de mes soupçons.

Alors que James est en train de déguster une mousse au chocolat qui m'a l'air absolument délicieuse, j'essaie de me lancer, mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Je n'arrive pas à les sortir.

Je ne sais pas pourquoi.

James est la personne en qui j'ai le plus confiance au monde. Si je devais confier ma vie à quelqu'un, ce serait à lui. Si je devais confier un secret à quelqu'un, ce serait à lui.

Alors pourquoi.

Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à lui dire ?

Je sais qu'il ne me jugera pas. Je sais qu'il ne m'en voudra pas. Je sais tout ça.

Mais je ne peux pas.

Alors je renonce. 



°

.

°

Eh ben, eh ben... En voilà un long premier chapitre de près de 4000 mots... 

j'aimerais beaucoup savoir ce que vous en avez pensé ! 

en tout cas, j'espère que vous l'avez aimé ! 

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