★ Chapitre 13
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Appolyne et ses Histoires
Chapitre 13
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Enfin, une légère secousse se fait ressentir, et il ne m'en faut pas plus pour me pencher et observer à travers la fenêtre le paysage de la gare commencer à défiler, d'abord lentement, puis de plus en plus vite, jusqu'à y voir trouble. Ça y est, nous sommes partis pour Poudlard.
Au revoir ma vie de moldue et ma famille de tarés, bonjour le monde magique.
Je m'enfonce confortablement dans la banquette du compartiment, et je sors de mon sac un coloriage anti-stress et des feutres pastels. J'ai pris tout un tas d'activités avec moi, en prévision du long voyage qui s'annonce.
Des livres en tout genre, des coloriages, des magasines, des mots-mêlés et des mots croisés... Je suis parée pour combattre l'ennui.
Mon seul regret, c'est de ne pas avoir pu prendre mon iPod pour écouter de la musique. C'est le problème, quand on est habitué aux engins électroniques moldus : ils sont inutilisables dans le monde des sorciers, à cause des interférences ou je ne sais quoi. Un jour, Hermione Weasley a bien tenté de m'expliquer, mais je n'ai rien pigé à ses explications bien trop savantes pour mon petit cerveau, alors j'avais juste fait semblant de l'écouter, en hochant la tête de temps à autre, pour faire office de présence physique. Je ne sais pas si elle m'a cramé ou non, mais qu'importe.
Aaargh, quoi que j'y fasse, le fil de mes pensées me ramène toujours à James Potter ou à sa famille, il n'y a rien à faire. Je secoue la tête en essayant de faire le ménage dans mes pensées, mais non, rien y fait.
James Potter...
Mon meilleur ami avec qui j'ai tout gâché.
J'ai la boule au ventre rien que de songer à cela. Parce que je sais pertinemment que ma relation avec lui ne sera plus jamais la même qu'auparavant.
Tenez, par exemple, il ne m'a pas invité à passer le dernier mois des vacances avec lui, cet été. Alors que d'ordinaire, il le fait.
Alors bon, d'accord, c'est moi qui lui ai demandé de prendre ses distances avec moi, et lui, il m'a demandé de l'avertir lorsque je serais prête à reprendre le fil de notre relation, comme avant.
Certes, je ne lui ai pas envoyé de lettre, mais il aurait pu tout de même comprendre que ma fierté m'en empêchait...
Voilà ce que l'on obtient, quand on en a trop, de la fierté. Il faudrait vraiment que je fasse un effort de ce côté-ci.
En tout cas, heureusement pour moi, je n'ai pas eu à supporter ma famille tordue et ignoble pendant le premier mois des vacances : mon oncle Georges m'a invité à les passer au Brésil, dans sa nouvelle maison où il loge avec son tout nouveau compagnon. J'ai adoré rencontrer Rodrigo, il est génial ! Tout d'abord parce qu'il rend mon oncle heureux, et donc par conséquent, il me rend heureuse par procuration. Et puis aussi, parce que lui et moi, je crois qu'on est clairement fait pour s'entendre. Il a un répertoire de blague un peu plus drôles que celles de Georges, et le feeling est super bien passé entre nous. C'est super.
Sur mon échelle des meilleures vacances de ma vie, ces semaines passées au Brésil ont presque surpassées celles passées chez les Potter, au Noël dern...
Raaah, non mais je le fais exprès, de penser à James, ou quoi ?
Mais quelle idiote je fais, vraiment.
Je laisse tomber mon coloriage, qui me fait bien trop perdre le fil de mes pensées, et c'est visiblement ce moment là que choisit mon estomac pour manifester sa colère : je ne lui ai rien fournit à manger, ce matin, au petit déjeuné.
Et, évidemment, le compartiment que j'ai choisit d'occuper est tout au fond du train, donc la dame aux bonbons ne risque pas de passer de sitôt. Il ne me reste plus qu'à me lever, faire marcher mes petites jambes de feignante et aller acheter de quoi me remplir le ventre.
Après avoir longé les compartiments un à un, c'est avec un léger pincement au coeur que je tends quelques pièces à la marchande de bonbons, en échange de friandises. Ces pièces faisaient partis de mes dernières économies pour l'année : tout l'argent que m'a donné Georges pour noël et mon anniversaire s'en est allé pour m'acheter de nouvelles fournitures scolaires et un nouvel uniforme, le mien étant devenu bien trop petit. Depuis, mon pauvre coffre à Gringotts fait grise mine.
Sur le retour, alors que je déguste une délicieuse chocogrenouille, mon estomac se tord : à travers une vitre d'un compartiment, je vois James et Corey Hitchens, en pleine discussion. Aucun d'entre eux ne m'aperçois, alors je me dépêche de faire un pas en avant, pour être hors de leur champs de vision, mais je ne peux pas m'empêcher de coller mon oreille contre la paroi du côté, pour écouter leur conversation.
Et comment ça, cela ne se fait pas d'écouter à travers les portes ? Je suis une indécrottable curieuse, que voulez-vous...
Et, en plus de ça, j'ai vraiment envie d'entendre la voix de James. Ça fait beaucoup trop longtemps que je ne l'ai pas entendu parler, et elle me manque atrocement.
En tout cas, la première chose que je perçois, c'est Corey qui pousse un grand soupir exaspéré :
— James...
— Je t'en supplie, Corey, fait la voix de mon ami. S'il-te plait, réfléchit-y au moins !
— La réponse est et sera toujours non ! S'exclame Corey d'un ton assez sec. Non, non, non !
Je fronce les sourcils. Je ne sais pas ce que Corey refuse de faire, mais je trouve ça vraiment pas sympa. Moi, si James me demandait de faire quoi que ce soit, je le ferais sans hésiter une seule seconde.
Il y a quelques secondes de silence qui me parviennent, avant que j'entende un nouveau souffle de la part de Corey.
Décidément, il aurait pu s'appeler monsieur Soupir, celui-ci.
— Bon, j'y réfléchirais, OK, ça te va ? Grommelle Corey. Mais juste, lâche moi un peu avec tout ça, d'accord ? Au moins jusqu'à ce qu'on arrive à Poudlard.
— Merci ! S'exclame James d'un air ravi. Je vais m'acheter à manger, tu veux un truc, peut-être ?
Je me recule subitement, mortifiée à l'idée qu'il me voit en sortant du compartiment. Ce serait possiblement un moment très embarassant. Il ne m'en faut donc pas plus pour que je me retourne, et que je file à la vitesse de la lumière, le coeur battant à tout rompre, telle une lâche. J'ai toujours été comme ça, à fuir mes problèmes au lieu de leur faire face et de les affronter.
Et, les longues heures qui nous séparaient de notre arrivée à l'école, je les ai passé en me demandant de quoi ils pouvaient bien parler, tous les deux, tout en coloriant dans mes carnets.
.
Les jours qui suivirent ont surement été les plus désagréables de mon existence. Parce que James et moi étant de la même année et plus que ça, dans la même maison, on a été amené à se croiser très, très souvent, que ce soit en cours, dans les couloirs, à l'heure de manger... Il ne se passait pas une seule journée sans qu'il n'y ait de moments gênants : dès lors que je le voyais, je n'avais qu'une envie, c'était d'aller le voir, sans y arriver. Et lui, je voyais aussi très bien qu'il avait envie de venir vers moi, mais n'osait pas non plus.
C'était un cycle sans fin.
Et je commençais à croire que jamais nous ne pourrions surmonter cet immense mur de glace qui s'était érigé entre nous. Par ma faute.
— Euuh, tout va bien, par ici ? Fait une voix, derrière moi, alors que mon menton est adossé contre la table de la salle commune des Gryffondor.
Je sursaute, et réprime à grand peine un cri. Je ne m'attendais pas du tout à ce que quelqu'un d'autre soit réveillé, à cette heure-ci, et décide de descendre dans la salle !
Je jette un coup d'oeil à ma montre ( il est près de trois heures du matin, tout de même ! ) avant de me retourner... Pour lever les yeux au ciel.
— Qu'est-ce que tu fiches ici, Hitchens ?
Non mais vous allez me dire que de toutes les personnes ayant été admises à Gryffondor, c'est sur Corey Hitchens que je dois tomber ?
Quelle poisse.
— J'allais me servir des cookies aux cuisines, répond simplement ce dernier. Et toi, tu vas m'expliquer pourquoi tu étais à deux doigts de t'endormir devant ton... ( il se penche pour regarder ce que j'étais en train de lire ) bouquin de sortilèges ? À trois heures du matin ?
Je souffle d'un air insolent, avant de claquer mon livre, et de cracher :
— Mes colocataires ne veulent pas que je laisse ma lumière allumée, et je n'arrive pas à dormir.
— Ton nez allait bientôt entrer en collision avec ton livre, Prescott, me fait remarquer Corey. Tu tombes de fatigue.
— C'est faux.
Bon, c'est totalement vrai, en fait, mais je n'ai pas envie de lui donner raison. Plutôt mourir !
— Tu m'excuseras, mais je préfère la compagnie de mes agaçantes colocataires à la tienne, alors j'y vais. Je ne te souhaites pas une bonne nuit, Hitchens.
Je me lève, prends mes clics et mes claques, et je tourne le dos à cet abruti, la posture trop droite et la tête trop haute pour que ce soit naturel.
— Toujours aussi charmante, à ce que je vois, grince Corey. Moi, je te souhaites la plus mauvaise nuit que tu n'ai jamais passé, tiens.
Je me tourne vers lui, et lui assène un regard assassin. Non mais pour qui est-ce qu'il se prend ?
— Crétin. Et bien moi, tu sais quoi, je te souhaite les plus abominables des cauchemars, répliquai-je d'un ton cinglant.
— Oh, très bien, tu seras dedans, dans ce cas !
— Espèce d'andouille, lâchais-je d'un ton mauvais.
Pour une raison que j'ignore, il lâche un rire moqueur.
— Il y a une chose qui n'a pas changé, chez toi : tu as dans ton vocabulaire les insultes les plus claquées au sol qui soient. Non mais qui utilise encore le mot andouille de nos jours ?
Je serre très fort les doigts contre mon livre, presque à m'en couper la circulation sanguine, pour me retenir de le lancer sur lui pour lui asséner une gifle dont il se souviendra pour le restant de ses jours.
— Connard, je lâche. Tu préfères ça, peut-être ?
— C'est déjà mieux que crétin ou andouille, bravo.
Il plisse les paupières d'un air emplit de mépris, et en roulant des yeux, je me retourne à nouveau, en secouant la tête d'agacement. Corey, lui, il m'avait pas manqué du tout.
.
Le lendemain, dès que Corey et moi on se croise, on se lance des regards assassins. Des éclairs sortent presque de nos yeux. C'est impressionnant, mais vrai : je crois que notre haine s'est considérablement attisée, pendant nos vacances d'été.
Alors que lui et moi nous sommes en train de nous toiser tels des chiens de faïences, au dîner, je me raidis en voyant James entrer à son tour dans la Grande Salle. Mais lui, il ne me voit pas, et il s'assoit directement avec Corey. À partir de ce moment là, je renonce à gagner ma bataille de regards avec ce dernier, et je baisse immédiatement les yeux devant mon assiette, bien déterminée à ne pas les relever vers eux.
Mais, comme je suis incapable de faire preuve d'un tant soit peu de volonté, je ne peux pas résister à la tentation de vite fait regarder James, qui me manque tant...
Et là, je crois que je n'ai jamais autant rougit de ma vie : Corey et lui étaient en train de discuter... Leurs regards tournés vers moi.
Alors que je manque de m'étrangler avec un de mes spaghetti, je m'empresse de détourner le regard, je fiche dans ma bouche une énorme fourchette de pâtes, et puis je me lève en ayant l'air le plus calme et serein possible.
Et je m'en vais de la grande salle.
Je suis officiellement la pire froussarde de tous les temps, et ça m'énerve. C'est pas en m'enfuyant que je vais réussir à arranger les choses avec James, sérieusement !
Je serre les dents. Je suis un cas perdu.
***
Et me voilà de retour pour la partie 2 de cette fanfiction ! Les chapitres sortiront tous les dimanches, sauf pour le prochain qui arrivera mercredi car ce premiere chapitre de la partie 2 est très court !
Je voulais aussi vous annoncer que j'ai sortit un livre intitulé « mes lectures » sur mon compte, où je répertorie toutes mes lectures en donnant mon avis, soit avec soit sans spoil ( lorsqu'il y en a, c'est bien sur précisé !! ) n'hésitez pas à passer, pour parler un peu lecture haha ça me ferait plaisir !!
En tout cas, j'espère que vous êtes aussi heureux de voir cette fanfic reprendre que je le suis !!
À mercredi pour le prochain chapitre !
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