☆ Chapitre 12
Appolyne et ses Histoires
Chapitre 12
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Quelques jours plus tard, au lieu de me mettre directement dans mes révisions, j'ouvre un cours de positivisme que mon oncle Georges m'avait offert à mon quinzième anniversaire, me trouvant beaucoup trop pessimiste.
Je ne l'avais jamais ouvert, trouvant ce livre totalement farfelu et débile, mais à présent, avec toutes ces pensées négatives qui gravitent autour de moi, je me dis que finalement, ça pourrait m'aider, non ?
Il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis, comme on fit souvent.
Je l'ouvre au premier chapitre, et là, en grand, est écrit une citation à vomir.
« Certains se plaignent qu'il y ait des épines dans les rosiers. Vous, réjouissez vous plutôt qu'il y ait des roses dans les broussailles ».
OK, bon, c'est clairement pas avec ces phrases à deux balles que je vais trouver une solution à mon problème.
Non, mais sérieux, qui a écrit un livre pareil ?
Je lis en travers les deux premiers chapitres, mais j'ai l'impression que ce livre de positivisme a l'effet inverse, sur moi : j'ai juste envie de l'envoyer à la décharge ou de le mettre au bûcher. Je ne pense pas que ce soit le but recherché, alors je le ferme d'un mouvement sec avant de le lancer dans ma valise d'un geste bâclé. Je ne me gênerais pas pour envoyer un mot à Georges, pour lui dire que son livre, il est vraiment nul.
Il aurait pas pu m'acheter un bracelet ou un collier, comme tout le monde ? Même un collier de pâtes m'aurait fait plus plaisir.
Bon du coup, pour calmer mes ardeurs pyromanes, je mets un casque sur mes oreilles pour m'isoler du monde extérieur ( et surtout de mes deux colocataires qui parlent de garçons en gloussant comme des bécasses ), et je me lance dans des exercices de yoga.
Aaah, ben ça, ça marche, au moins.
Parce que quand je descend dans la salle commune, je suis plus détendue que jamais, et je trouve même la force de demander à James avec un sourire presque sincère :
— Alors, tu as vu Emily ?
Emily Jones, cette fille que Corey a montré à James il y a un peu plus d'une semaine. Parait-il qu'elle est très gentille, selon James.
Hum, il avait aussi dit ça de Britney, et ça s'était avéré complètement faux.
Enfin, je ne me fais pas d'illusion. Je sais que tout le monde n'est pas aussi ignoble que Britney.
— Oui, je l'ai vu ce matin, vite fait.
— Cool.
Je sais pas vraiment si j'ai réussit à garder un ton détaché, mais c'est pas grave parce qu'il a l'air d'y voir que du feu.
Je sors mes livres de cours pour réviser, mais l'envie n'y est pas.
Je broie du noir.
— Tu vas sortir avec elle, alors ? Je questionne, dans l'incapacité de me concentrer.
Mais pourquoi je m'inflige du mal à moi toute seule, hein, sérieusement ? Je suis masochiste ou c'est comment ? Je n'ai pas envie du tout de connaitre sa réponse.
— Peut-être. Elle est gentille, mignonne... Mais, je ne sais pas, on a pas ce petit truc qui ferait marcher notre relation.
Je relève mes yeux vers lui, et je refais violence pour ne pas me montrer satisfaite.
— Mais, d'un autre côté, si on essaie pas, on saura jamais. J'ai pas envie de passer à côté d'une relation potentiellement réussie à cause de ça.
Je veux pas faire l'égocentrique, mais il passe déjà à côté d'une telle relation.
— Corey me suggère de foncer sans réfléchir, continue James.
Je serre les dents. Corey a toujours été de très mauvais conseil, de toute manière.
Un jour, James et lui se sont retrouvés en retenues, parce qu'il avait suggéré à James d'aller faire une farce à McGonagall.
Je soupire, et c'est à ce moment là que deux idiotes qui partagent mon dortoir descendent en hurlant de rire, un bout de parchemin entre les mains.
James et moi on lève la tête vers elles, et en nous voyant assis côte à côte, je ne sais pas pourquoi, mais elles rigolent de plus belle, en me fixant.
Je rêve où elles sont en train de se moquer de moi sans se cacher ?
Et soudain, quand je regarde le parchemin qu'elles ont en leur possession, je me fige, mon sang se glaçant dans mon corps.
Ce pourrait-il que...
Non, ce n'est pas vrai...
Je me lève d'un bond sous le regard ahuri de James, et je me dirige vers Clara et Amelia, le coeur battant à mille à l'heure.
— Rendez-moi ça ! Je tonne en essayant vainement d'arracher le bout de parchemin de la main de Clara. Rendez-le moiii !
Mais Clara cache le parchemin derrière son dos, toujours en rigolant comme une truie.
— Vous avez pas le droit de fouiller dans mes affaires ! Hurlai-je, presque au bord des larmes.
— Mais on a pas fouillé, nie Amelia d'un ton innocent. En jetant ton livre de positivisme dans ta valise, ça a malencontreusement fait volé ça !
Elle se remet à rire, et je la pousse violemment, hors de moi.
Finalement, j'en conclu que le yoga ne fait pas de miracles, dans le contrôle de soi.
— Appolyne qu'est-ce...
— T'occupes pas de ça, James ! Je fait en tendant ma main pour lui faire signe de ne pas approcher.
Il ne faut absolument pas qu'il lise ce qu'il y a de noté sur ce parchemin...
Et là, Corey arrive par derrière, et comme il a décidé de bien me pourrir mon existence, il chipe le parchemin des mains de Clara, prise au dépourvue.
— Hey ! Fait-elle en poussant un cri aigu. Rends moi ça de suite, Corey Hitchens !
Mais Corey baisse la tête pour lire le parchemin, sans que je ne puisse l'en empêcher.
— Oh... Fait-il alors, en me regardant, les yeux ronds et l'air totalement choqué.
Je sens le sol comme se dérober sous mes pieds.
C'est pas vrai...
Voilà que Corey Hitchens vient de lire la liste que j'avais faite il y a des mois de cela... La liste où je déclare noir sur blanc être amoureuse James...
Ma vie est foutue.
Totalement ruinée.
Je peine à respirer, et mes yeux se remplissent de larmes.
Non, tout mais pas ça... Tout mais pas ça...
Seigneur, faites que je me réveille et que tout ça ne soit qu'un très mauvais cauchemar...
— Qu'est-ce que c'est ? Demande James.
Je secoue la tête, suppliant Corey de ne rien dire d'un regard.
Il ne faut pas que James soit au courant...
Mais, malheureusement, je ne saurais jamais si Corey avait l'intention ou non de tout révéler à James, parce que Clara revient à l'attaque, arrache ma liste des mains de Corey, et la positionne pile devant les yeux de James...
Qui devient livide.
Je me sens plus oppressée que jamais, mon coeur se serre, prêt à être réduit en poussière, et de violentes nausées me prennent.
Non, non, non, non...
James me fixe, les yeux ouverts grands comme des soucoupes, et sous les regards de toutes les personnes présentes dans la salle commune, je m'enfuis, telle une lâche.
Ça m'apprendra, à laisser mes affaires trainer, avec des colocataires de la pire espèce.
.
C'est beaucoup plus tard, en fin d'après-midi, que James me trouve, dans notre cabane, la tête posée sur mes jambes recroquevillées contre mon torse.
Je me hais plus que tout.
— Appolyne, je...
— Ne dis rien, suppliai-je d'une voix tremblante. Par pitié, ne dis rien.
Il soupire, et s'assoit à côté de moi, l'air terriblement embêté.
— Je suis bien obligé de te parler, Lyne, fait James. Il faut... Il faut qu'on en discute.
— J'en ai pas envie, pigé ? On peut pas faire comme si il s'était rien passé ? Comme si tu n'avais rien lu du tout ?
Il se mord la lèvre, et je sais qu'il pense la même chose que moi : impossible de faire comme s'il ne s'était rien passé.
— Si j'avais pas peur de foutre la merde dans ton cerveau, je te lancerais un sortilège d'amnésie, marmonnai-je.
Il pince les lèvres, et maintenant, j'ai bien envie qu'il parle. Juste, qu'il me dise un truc.
— Je suis désolé, dis-je alors, le voyant muet.
— Mais de quoi, enfin ?
— D'avoir écrit ce truc débile. Je le savais que tu ressentais pas la même chose pour moi, en plus. J'aimerais tant revenir quelques heures en arrière, pour que tu le découvres jamais.
Il soupire à nouveau.
— Appolyne, je ne savais pas vraiment ce que tu ressentais, mais, au fond, je m'en doutais un peu... Je crois.
Super.
Comme si c'était censé me consoler.
— Tu sais, je veux juste que tu sois heureuse, affirme James.
Je sais.
Et je sais aussi que je serais heureuse avec lui.
— Mais, je ne penses pas qu'on soit fait pour s'aimer de cette manière, explique-t-il. Je... tu seras toujours quelqu'un de très important pour moi, Lyne, mais... Mais pas de cette façon...
Décidément, mon coeur subit des dommages irréparables, cette année.
— Aller, viens, Appolyne, on va dîner... Fait James en me prenant la main.
— Non. Laisses moi seule, s'il te plait.
Il secoue la tête.
— Non.
Je lève la tête en l'air pour essayer de contenir mes larmes, mais bien sur, je n'y parviens pas. Ça aurait été trop beau, n'est-ce pas ?
— S'il te plait, répétai-je.
— Non.
— S'il te plait.
— On en a pour des lustres, si on continue comme ça, vu notre caractère entêté à tous les deux.
Malgré-moi, un petit rire sort de mes lèvres. Toujours le mot pour me faire rire, quelles que soient les circonstances...
— Je te demande juste un peu de temps, suppliai-je. Quelques semaines, juste pour... Dissiper la honte qui m'entoure.
— Il n'y a aucune honte à avoir.
Facile à dire, pour lui. Ce n'est pas lui qui se retrouve dans cette position délicate.
— Même, fis-je d'un air décidé. Si tu tiens à moi, alors va-t-en.
Il serre ma main, tandis que je redouble de larmes. Je sais qu'il ne veut pas me laisser dans cet état là, et pourtant, je suis sérieuse quand je lui demande de me laisser seule.
— Appolyne... Tente-t-il une dernière fois.
— Je t'en supplie. Laisse moi digérer tout ça. Vraiment, James.
Il soupire, puis, après un dernier regard hésitant, il se lève pour descendre l'échelle de notre cabane.
— Je serais toujours là pour toi, tu le sais, hein ? Demande-t-il d'en bas.
— Je sais, James. Je sais tout ça.
— Et... Je t'en supplie, dès que tu seras prête... Dès que tu seras prête, reviens vers moi, c'est d'accord ?
Il ne me vois pas, mais je hoche la tête, incapable de sortir un seul mot.
Et, une fois que le bruit de ses pas s'évanouit au loin, je me laisses de nouveau aller aux larmes, librement.
J'ai vraiment tout gâché, entre nous. Et je m'en veux comme jamais je ne m'en suis voulu.
Les dernières semaines nous séparant des BUSEs ont été, et je peux le dire sans me tromper, les plus éprouvantes de toute ma vie.
Tout d'abord, à cause des révisions.
Mais aussi et surtout, parce que j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas croiser James, ou au moins, le croiser le moins que possible.
Il a essayé, plusieurs fois, de venir me parler, mais à chaque fois je me suis enfuie dans mon dortoir, le seul endroit où il est impossible pour lui de me rejoindre à cause des escaliers se transformant en toboggan.
Mais, au moins pour éviter de penser à cette belle histoire d'amitié que j'ai totalement gâché et ruinée, je me suis mise à fond dans mes révisions, pour mes examens, et dans l'ensemble, je suis plutôt satisfaite de mes réponses.
Certes, je me suis totalement foirée en pratique des Défenses contre les forces du mal, et au vu de la tête de mon examinateur, je ne pense même pas décrocher un Acceptable, mais j'imagine que ce n'est pas la fin du monde : de toute manière, cette matière n'est pas importante du tout pour les études de Médicomagies, alors je ne comptais pas la reprendre l'année prochaine.
Et alors que je prépare ma valise, le matin du départ de l'école, j'ajoute d'une main tremblante l'album photo que James m'a offert, pour mon anniversaire.
Je ne sais pas comment il est arrivé là, mais le soir de mon anniversaire, il y avait un paquet sur mon lit, et cet album était dedans, avec tout plein de photos prises pour l'essentiel chez les Potter, retraçant tout pleins de moments clés de notre amitié... Il y a même des photos de ce moment mémorable, où James et moi on a dû boire des litres de Citrouillade.
Je sais qu'il vient de lui, cet album, mais je n'ai toujours pas trouvé le courage d'aller à sa rencontre pour le remercier.
J'imagine qu'il sait, de toute manière, que son attention me touche énormément.
Et, alors que je quitte mon dortoir, valise en main, je soupire.
Parce que même si je m'apprête à retrouver mon odieuse famille, je suis contente, pour la première fois, de quitter l'école pour les trois prochains mois.
FIN DE LA PARTIE 1
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Coucou ! Je vous écrit une petite note de fin de chapitre en vitesse, et je retourne à mes révisions.
Je vous poste ce chapitre en avance, ainsi qu'un petit questionnaire qui devrait arriver dans les prochaines 10 minutes, parce que je suis clairement à la bourre dans mes révisions. Je vais beaucoup mieux que les semaines qui sont passées, et j'ai enfin retrouvé l'envie de réussir mon concours.
Le problème c'est que j'ai pris ENORMEMENT de retard par conséquent en EN PLUS, on vient de nous annoncer que le numerus va diminuer en faveur des PASS ( donc, on va grave se prendre la douille ). Je ne pense pas que je puisse y arriver, mais je veux essayer au moins, alors pour ça il faut qu'à partir d'aujourd'hui j'arrête de trainer de partout.
Donc, je suis vraiment désolé mais jusqu'au 20 mai, je ne serais pas active ici. Je ne répondrais surement pas aux commentaires qui seront écrits après aujourd'hui, mais je le ferais une fois mon concours finit bien sur, alors n'hésitez pas.
Je pense que je commencerais la publication de la partie 2 quelques jours après la fin de mon concours :)
Et désolé pour cette fin hihi !! Quelques uns d'entre vous l'ont vu venir, d'autres pas :) Je dois vous avouer qu'au début, je comptais faire en sorte que James et Appolyne se mettent en couple, mais bon, ça aurait été trop facile... Non XD ?
Je vous laisse un petit questionnaire dans un chapitre que je poste là bientôt, si vous pouviez y répondre ça me ferais vraiment super plaisir :) ça m'aiderait à m'améliorer et à cibler l'écriture de la partie 2 ( qui est bien avancée mais pas encore finie haha ).
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