Chapitre 4 : Les Méchants (Presque) Pas Beaux - Baal

S'il y avait bien un endroit où l'architecture variait, c'était en Enfer. Lux, la capitale, avait beau ne plus s'étendre depuis des siècles, les styles de bâtiments inspirés par les Humains eux, cohabitaient les uns avec les autres dans un chaos plutôt harmonieux pour l'œil. Mais avec le Palais Impérial, cela prenait une dimension toute autre. Ce dernier changeait très souvent. Beaucoup trop souvent en fait du point de vue de la longévité d'un Démon. Que ce soit pour s'adapter aux époques ou être accord avec les lubies de la maîtresse des lieux, il se transformait souvent entièrement à peu près tous les cinq ans, en particulier l'intérieur. L'Altesse Impériale n'était tout de même pas tyrannique (enfin, si peu) et elle laissait ses subordonnés choisir l'intérieur de leurs appartements. Pour le reste, c'était le Grand-Chambellan Chaamos qui s'en chargeait.

Cela faisait plus de trois siècles que Lucifer l'avait congédié de son chevet : elle n'avait pas besoin de son aide et arrivait très bien (fort étonnamment) à ouvrir une porte toute seule. Pour le récompenser de ses services rendus – et surtout pour qu'il arrête de se plaindre – elle l'avait nommé « Chevalier de l'Ordre de la Mouche ». C'était une organisation que les Démons inférieurs considéraient avec crainte tellement ses occupations semblaient obscures. En réalité, même la plupart de ses membres ne savaient pas à quoi elle servait. Et pour cause, à la base, il s'agissait d'un simple club de lecture qui s'était créé pour se moquer des derniers passages sortis des écritures saintes. Depuis, leur parution s'était arrêtée, mais Lucifer l'avait conservé parce que cela sonnait bien.

Pour en revenir à Chaamos, il travaillait toujours au Palais. Cependant, son rôle revenait plus à celui d'intendant – il avait tout de même dû faire une formation pour sa reconversion. Il n'avait pas l'air dérangé outre mesure par ce nouveau rôle – tout était mieux que de passer sa vie à ouvrir les portes. Donc, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Ou presque. Car il y avait un gros point noir dans la vie de Chaamos. Un point noir tenace et teigneux qui n'hésitait pas à le malmener pour le plaisir. Et voici qu'il arrivait, mais ça, Chaamos ne le savait pas encore.

Baal détestait beaucoup de choses. La liste était pour ainsi dire infinie, néanmoins, les styles rococo et baroque se plaçaient hauts dans celle-ci. C'est pour cette raison qu'elle fumait presque littéralement depuis qu'elle avait mis un pied en dehors de son antre : tout avait été redécoré en moins de trois heures et cela lui piquait franchement les yeux. Où était donc passé le moderne et fonctionnel ? Baal avait envie de faire un massacre. Enfin, elle avait toujours envie de faire un massacre, mais là, au moins, elle avait une bonne excuse.

Moins de deux semaines et ça partait déjà en vrille – tout du moins à son avis. Un carnage était si tentant. Elle allait immédiatement se plaindre par sms auprès de Lucifer : quand cette dernière était là, il y avait au moins de l'ordre, les gens filaient à peu près droit. Cette avalanche de dorures, de sculptures, de marbrures, de fauteuils, de miroirs... Baal n'osait même pas penser à la moquette jaune : cela lui donnait beaucoup trop envie de vomir.

Comme si les autres Démons avaient senti sa mauvaise humeur - à moins que ce ne soit sa simple personne ? – pas un n'osa lui adresser la parole, ne serait-ce que pour la saluer. Ce qui ne changeait pas beaucoup de d'habitude. Baal n'utilisait que rarement son bureau du Palais Impérial de toute façon et ses compétences en matière de sociabilité étaient proches de l'âne mort. La Générale des Armées était vraiment à l'opposé de la Princesse des Succubes : beaucoup se demandaient ce qui avait bien pu les réunir.

Dans tous les cas, Baal faisait tache au milieu de tout ce beau monde. La plupart des Démons qui avaient l'autorisation de se balader dans le Palais Impérial comme ils le souhaitaient étaient des excentriques, toujours habillés d'une manière extravagante. En particulier les vieux Démons, ceux qui avaient été des Anges, il y a bien longtemps. Comme s'ils essayaient de compenser l'éternité de frustration qu'ils avaient dû subir au Paradis. Robes longues des siècles précédents, Haute Couture, peau de bête, kimono, parfois même des répliques de costumes en tout genre. Et c'était sans parler des coiffures qui frôlaient des sommets dans la démesure en même temps que l'encadrement des portes. L'objectif de ce festival était d'en mettre plein la vue et si possible, de charmer plus puissant que soit.

A l'inverse, Baal ne brillait pas par son exubérance, très loin de là. Déjà, ses ailes avaient été mises au placard et même ses dents avaient un aspect « normal » - c'est-à-dire qu'elles n'avaient pas l'air prêtes à déchirer la gorge du premier venu. Et puis, c'était tout de même plus commode pour parler de manière distincte et compréhensible. Ses cheveux noirs étaient ternes et coupés en un carré juste en-dessous de ses oreilles. Sa peau était d'une blancheur maladive et, si ses traits – qui auraient pu la faire passer pour une habitante d'un pays de l'Asie de l'Est si elle avait été Humaine – n'étaient pas désagréables à regarder, ses yeux, si noirs que leurs iris ne se distinguaient plus de la pupille, achevaient de la rendre plutôt sinistre. Baal n'était pas belle mais elle s'en moquait totalement, tout comme le fait que son visage ne respirait pas la joie de vivre – il était effectivement rare de la voir sourire sincèrement pour autre chose que se réjouir du malheur des autres.

C'était un peu ironique que son uniforme noir – tunique en toile à col officier sans manche, un pantalon tout aussi sombre et des rangers – la fasse à ce point ressortir dans le paysage. Sans le vouloir, Baal était sans doute celle qui sortait le plus de la norme. Personne ne se serait risqué à le lui faire remarquer, de peur de se faire tabasser dans un coin du Palais. Non pas qu'elle ait vraiment besoin d'une bonne raison pour le faire, mais mieux valait ne pas lui donner une excuse.

La beauté extérieure de Baal s'était faite la malle en même temps qu'elle avait perdu ses ailes de colombe. Quant à sa beauté intérieure, ce n'était pas comme si elle avait jamais été là un jour. Une vraie rareté pour une Ange, vraiment. Dans tous les cas, personne n'aurait pu croire une seconde qu'elle avait pu jamais être une des soldats de Dieu. Pas avec la manière dont elle marchait à fond de train vers la salle du conseil.

Comme si elle était une sorte de canette de soda secouée, Baal explosa soudainement – sans doute parce qu'elle ne pouvait plus supporter cette horrible moquette. Elle attrapa au hasard par le col un Démon qui passait par là, rasant les murs. Il s'agissait d'un employer de ménage qui n'avait rien demandé à personne. Le pauvre. Ce n'était pas son jour de chance.

« Qui ? grinça Baal en montrant les dents. Je répète : qui ? »

Le pauvre Démon regarda de manière frénétique à droite et à gauche pour chercher de l'aide mais les autres ignoraient consciencieusement la scène. Mieux valait ne pas entrer dans la ligne de mire de la Générale des Armées. Pas si on voulait encore continuer à exister pendant au moins un petit moment. Quand il comprit que personne ne lui tendrait la main, le Démon bredouilla :

« P-Pardon ?

- Qui a eu la glorieuse idée de changer la décoration sans en aviser au préalable l'Impératrice ? La dernière fois que j'ai vu une telle horreur, c'était au XVIIIème siècle et c'était suffisant ! »

Comprenant qu'il n'avait pas le choix que de répondre – et remerciant silencieusement Lucifer d'avoir la réponse – il expliqua du mieux qu'il put la situation :

« Le Seigneur Eurynome a convaincu Sire Chaamos de la modifier... Je... je ne trouve pas ça laid, personnellement. »

Ce pauvre avait sans doute eu une subite envie de suicide et Baal le lui fit bien sentir :

« Je me moque complètement de ton avis, sale insecte. Maintenant, disparais de ma vue ! Tu as de la chance que j'ai une réunion dans moins de dix minutes. »

Sur ce, elle le laissa tomber par terre sans plus de ménagement. Un jour, sa méchanceté lui jouerait des tours. Enfin ça, c'était ce que certains se plaisaient à lui dire, parce que depuis des millénaires, cela lui avait plutôt bien réussi. Le Démon, une fois libéré, ne se fit pas prier pour s'enfuir le plus vite possible. Baal n'avait déjà plus d'intérêt pour lui, même si elle aurait bien écrasé son crâne contre le sol, histoire que la tâche qui en résulterait soit une bonne excuse pour changer la moquette.

Le pauvre Chaamos, quant à lui, n'était pas prêt lorsqu'il vit arriver Baal au bout du couloir qui menait à la salle du Grand Conseil, les sourcils encore plus froncés que d'habitude. Il pouvait presque entendre les dents grincer de là où il était. C'est pour cette raison – et comprenant très bien où était le problème – qu'il fit la courbette la plus profonde et la mieux exécutée de sa vie. Même devant Lucifer, il faisait preuve de moins de déférence. Intérieurement, il se maudit d'avoir écouté les demandes du Seigneur Eurynome, mais ce n'était pas comme si on pouvait dire « non » à ce dernier. Enfin, on le pouvait, mais il s'agissait là d'une mauvaise idée.

En plus, Chaamos soupçonnait aussi que le Seigneur Eurynome lui avait demandé de recouvrir ses fonctions d'ouvreur de portes juste pour cette réunion dans l'optique de le voir souffrir et/ou d'enrager un peu plus Baal. Cette dernière ne manqua d'ailleurs pas de l'interpeller avec sa voix mélodieuse dès qu'il rentra dans son champ de vision :

« Chaamos ! Remets-moi en place la décoration sur le champ. Je ne supporterai pas ça une minute de plus ! Comment oses-tu faire cela alors que le budget n'a pas été débloqué ? Veux-tu que je t'envoie chez Astaroth ?

- Générale... commença-t-il à tenter de se défendre.

- Il n'y a pas de « Générale » qui tienne ! Si tu ne le fais pas, c'est ta cervelle qui redécorera les murs. Et tu sais que je le ferai ! Si ma mémoire est bonne, cette saleté d'Eurynome n'est pas son Altesse Impériale, alors tu n'as pas à obéir à ses requêtes ! »

Chaamos avait bien envie de lui faire remarquer que s'il n'avait pas à suivre les ordres du numéro deux de l'Enfer, il voyait mal pourquoi il suivrait ceux du numéro trois. Toutefois, il avait encore envie de vivre, ne serait-ce qu'un peu. Et puis, à l'inverse du Seigneur Eurynome qui ne promettait pas une mort douloureuse chaque personne qu'il rencontrait, Baal le faisait et elle avait la mauvaise habitude de mettre ses menaces à exécution régulièrement. Donc, quitte à choisir, mieux valait sans doute choisir les aimables demandes de Baal.

Chaamos, ses habits du XVIIème siècle hongrois et sa queue de rat, s'inclinèrent bien bas en lui assurant finalement que tout serait fait selon ses désirs. Il avait intérêt, pour éviter de laisser à Baal l'occasion de sévir. Elle espérait bien retrouver son environnement habituel en sortant de la longue et douloureuse réunion qui allait sans aucun doute suivre.

Baal n'attendit pas plus et regarda sa montre. Elle allait être pile à l'heure. Sans un autre coup d'œil, ni l'aide de Chaamos, la Générale des armées ouvrit la porte et entra dans la salle du Grand Conseil. L'intérieur ressemblait à une salle de réunion de Louis XVI. Si on les obligeait à écrire à la plume, Baal allait l'avoir très mauvaise : elle n'avait jamais été douée pour ça. Elle étouffa un rictus lorsqu'elle vit qu'il manquait du monde – mais qu'elle serait probablement la dernière à arriver. Il y avait en effet cinq sièges vides à la table ronde : celui de Lucifer, d'Astaroth, de Léonard, de Baalberith (qui n'avait pas encore été remplacé) et bien entendu, de Baal.

Si Lucifer était en vacances dans le monde des Humains, ce n'était pas le cas de Léonard et d'Astaroth. Le premier était dans son quartier général en Laponie où il travaillait sur la nouvelle porte de transfert qui devrait relier Las Vegas et Macao. Quant à Astaroth, il se préparait à superviser la collecte des âmes vendues grâce aux pactes (démoniaques) conclus dans le monde des Humains. Normalement, ce n'était pas à lui de s'en occuper mais son bras-droit avait mystérieusement disparu trois semaines plus tôt. C'était passé plutôt inaperçu à cause de la tentative d'assassinat de Baalberith mais Astaroth, lui, n'avait pas cessé de la chercher – Baal pensait que c'était sans doute parce qu'elle lui devait encore des heures de travail. Enfin, la Générale des Armées ne leur reprocherait pas de ne pas être là : cela voulait au moins dire qu'ils faisaient leur travail – ce dont beaucoup ne pouvaient pas se targuer selon elle.

Ceux présents étaient tous assis dans le silence complet : tous attendaient – même si certains étaient sur leur téléphone. Baal avait presque l'impression d'être à une réunion de Démons Anonymes – c'était eux qui organisaient les stages de gestion de la colère auxquels elle avait régulièrement l'ordre de participer. Enfin, dans tous les cas, on aurait pu penser qu'ils prenaient la pose, avec leurs attitudes étudiées. A croire qu'ils souhaitaient qu'on les prenne pour le groupe des méchants. Sauf qu'ils étaient plutôt des sortes de méchants ultimes : aucun héros, dont la niaiserie serait égale à la chance, ne parviendrait à les tuer.

Comme il était d'usage pour Baal dans ce genre de situation, elle les fixa un à un avec un regard plus ou moins mauvais.

Eurynome, Prince de la Mort et Grand-Croix de l'Ordre de la Mouche, arborait son éternel sourire plein de morgue et d'arrogance. Avec son physique, de ses cheveux aile de corbeaux coupés aux épaules à ses traits dignes d'un ange complétés par de yeux de chat verts, il avait un succès fou auprès de presque la totalité de l'univers. En plus, il avait un côté sensible : Baal exécrait cette faiblesse bien sûr, mais ce n'était pas le cas de la majorité des gens. Surtout lorsqu'il portait aussi bien les pantalons taille basse. C'était le Juge de l'Enfer – même s'il ne présidait que très rarement les séances. Et à la grande horreur de Baal, il était juste un cran au-dessus d'elle dans la hiérarchie, ce qui faisait de lui le numéro deux et d'elle la numéro trois.

A gauche d'Eurynome, on trouvait Moloch. Beaucoup prétendaient qu'il était à l'origine de la légende de Cerbère. Il tenait plus du chien que l'homme, malgré sa forme humanoïde. Ce curieux mélange de peau, de poils et de crocs en répugnait plus d'un – mais ce n'était pas de sa faute s'il avait subi des brûlures irréversibles durant sa chute. Toutefois, à cause de cela, le Prince du Pays des Larmes n'était que peu courtisé. Et ce n'était pas parce qu'il était célibataire – la fidélité n'était pas si courante en Enfer, surtout chez les Démons qui n'avaient jamais été Humains. Pour Baal, il était sans doute le membre du Grand Conseil le plus respectable. Il parlait peu mais ses conseils étaient toujours avisés. De plus, sa loyauté était indéniable alors peu importait à Baal qu'il ne soit pas conforme aux canons de beauté de n'importe quelle époque. Elle était même plutôt heureuse de l'avoir en tant que Commandant de l'Ordre de la Mouche. C'était sans doute pour cela qu'elle n'appréciait pas du tout le comportement de sa partenaire. Mais au grand jamais elle ne l'aurait fait remarquer : cela aurait voulu dire qu'elle avait de la sympathie pour quelqu'un.

Venait ensuite Hécate. Cette Archidiablesse des Esprits Malins (un titre qui ne correspondait à rien du tout) gérait la communication de l'Enfer. Cela comprenait donc aussi bien la perversion des Humains que la propagande impériale. Elle paraissait avoir entre trente et quarante ans, mais comme pour tous les autres Démons supérieurs, il était difficile de lui attribuer véritablement un âge. Ce qui ressortait le plus dans son physique était ses yeux ambrés qui rappelaient ceux d'un lynx – ils étaient d'ailleurs plus remarquables que sa combinaison en cuir moulante que Baal trouvait absolument ridicule.

Lilith était en train de regarder l'écran de téléphone que Pan lui montrait. Les deux s'étaient toujours très bien entendus. Après tout, il était le Prince des Incubes et travaillait naturellement de concert avec la Princesse des Succubes. Pan avait un véritable physique de Prince Charmant : grand, blond, yeux azur, bronzé, musclé, l'amure en moins, la fourberie en plus. Cependant, cette dernière avait été mise en sommeil depuis sa dernière rupture et depuis, il était dans un état constant de chagrin d'amour qui horripilait Baal. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle lui aurait fait rentrer du bon sens dans le corps à coups de poing, mais malheureusement, il était protégé par son meilleur ami, Eurynome. Encore une raison supplémentaire pour Baal de détester ce dernier.

Ensuite, on avait Pluton qui faisait semblant de dormir sur sa chaise roulante. Son titre était un des plus longs de l'Empire : Prince du Feu, Gouverneur Général des Pays Enflammés, Grand-Croix de l'Ordre de la Mouche. Il s'était battu avec une Séraphin juste avant la Chute et cela lui avait coûté ses jambes – un morceau de métal céleste était resté logé dans sa colonne vertébrale et même Léonard ne parvenait pas à l'en débarrasser malgré ses millénaires de recherches. Pour autant, cela ne voulait pas dire que Pluton, qui lui-aussi était plutôt bien conservé pour son âge, n'était pas une force sur laquelle on pouvait compter. Il y avait à voir ce qu'il avait infligé à la Séraphin à l'origine de sa blessure – la colombe avait perdu ses ailes sous les ricanements des anciens Anges devenus Démons. Baal se souvenait que la fête qu'ils avaient donnée après ça avait été particulièrement sympathique.

Il ne restait plus que Léviathan et Nergal.

Cette dernière était la cheffe de la police secrète. Baal était souvent en contact avec elle. Petite, il y avait un côté très félin dans sa démarche – elle ne se séparait d'ailleurs jamais de sa queue et de ses oreilles de panthère noire. Elle gardait même une dentition animale avec de très jolies quenottes – ce qui pouvait causer quelques problèmes de compréhension parfois, en particulier lorsqu'elle parlait une langue du monde des Humains. Pour autant, cela ne l'empêchait pas d'être terriblement efficace quand il s'agissait de placer des espions un peu partout. Baal devait faire la chasse aux taupes tous les cinq ans environ. C'était devenu presqu'un jeu entre elles – c'était beaucoup moins amusant pour lesdites taupes qui subissaient la colère de la Générale des Armées.

Et pour finir, il y avait cet imbécile de Léviathan. Son hobby était de se transformer en cryptide (il avait un faible pour le Kraken) pour partir terroriser les villes côtières humaines – et pas toujours pendant son temps libre. Cela expliquait sans doute pourquoi ce balourd de trois mètres de haut refilait très régulièrement la moitié de son travail de Grand Amiral à Baal. En effet, si cette dernière s'occupait peut-être de l'ensemble des armées, elle ne pouvait pas être sur tous les fronts. Lucifer avait donc eu la bonne idée de lui confier la gestion de la flotte démoniaque. Certes, elle n'était pas très grande, mais c'était du boulot et ce grand benêt aux cheveux flamboyants n'était visiblement pas prêt à le supporter. Donc, son « aide » revenait au néant et Baal ne s'arrêtait pas de pester.

Chacun d'entre eux étaient des spécimens uniques. Et pas forcément dans le bon sens du terme. Lucifer aimait s'entourer de belles personnes – Baal était un peu le vilain petit canard avec Moloch, il fallait bien l'avouer. Pourquoi ? Parce que les moches, c'était clairement has-been.

« Eh bien, siffla la Générale des Armées, tant de beau monde réuni au même endroit ! Bon, qui commence le premier à déblatérer son speech de faux cul pour savoir qui va diriger la séance ? »

Publié le 23/06/2020.

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