Chapitre Cinq.

CHAPITRE CINQ

ANNIE

Le vendredi d'après, Annie avait des cernes énormes. Son père l'avait dérangé toute la nuit. Elle le détestait de plus en plus. Elle ne voulait qu'une chose : ne plus jamais l'approcher. Elle se sentait terriblement sale. Et elle angoissait encore plus sachant qu'elle allait passer une partie de l'après-midi chez Armin. Elle n'avait aucune envie qu'on la touche. Annie n'avait même pas envie d'y aller, pour être honnête. S'il insistait pour savoir pourquoi elle ne voulait pas de contact, ou qu'il voit que ça ne va pas, elle allait soit craquer, soit s'énerver.

La matinée fut terriblement longue. Avant la sonnerie qui annonçait la fin de son dernière cours, Armin lui envoya un message, lui disant qu'il l'attendrait dans la rue derrière le lycée. Elle été allé chez lui le vendredi d'avant, et tout s'était bien passé. Ils avaient regardé une série et avait mangé un peu. Il l'avait ramené à la gare et elle s'était pris la liberté de l'embrasser dans la voiture alors qu'il y avait plusieurs personnes dehors qui pouvaient les voir.

Elle l'appréciait beaucoup, malgré le fait que cela ne faisait que quelques jours qu'ils s'étaient mis ensemble. Elle avait le droit un son petit message tous les matins qui lui donnait le sourire et la motivation d'aller en cours. Ils essayaient de se trouver un moment dans la journée où se voir. Il avait toujours du mal avec le contact, demandant toujours à la jeune femme s'il pouvait mettre ses mains à certains endroits. Elle acceptait toujours, et elle trouvait que le fait de demandé avant été une excellente chose. Comme cette après-midi, il allait lui demander pour l'embrasser ou pour la prendre par la taille.

Sortant rapidement de sa salle de cours puis du lycée, elle marcha jusqu'à l'endroit indiqué et vit la voiture d'Armin. Elle monta du côté passager et vit Armin la regarder avec un léger sourire. Annie s'attacha après avoir échangé un chaste baiser avec le blond qui démarra.

Pendant plus de dix minutes, ils restèrent assis en silence. Elle pouvait voir du coin de l'œil qu'il la regardait de temps en temps, comme s'il voulait s'assurer de quelques choses. Comme si elle se sentait grillé, elle commença alors à parler :

« Ça va ? »

« Bas oui, et toi ? Tu n'as pas l'air. » Répondit le blond en se garant devant son immeuble.

« Juste un peu fatigué. » Répondit la blonde et descendant de la voiture.

Les deux blonds s'engagèrent dans l'immeuble et montèrent les cinq étages avant d'entrer dans le petit appartement. Voyant Simba arriver, Annie s'accroupit et caressant la petite boule de poil qui ronronnait. Elle se débarrassa de ses affaires et s'avança dans la cuisine pendant qu'Armin leur faisait un café.

Rapidement, ils se retrouvèrent dans le salon, assis l'un à côté de l'autre, une tasse à la main à regarder la télé sans trop la regarder. Annie regarda le liquide dans la tasse et commença à la faire tourner lentement, faisant bouger le liquide.

« Tu vas me dire ce que t'as ? T'as toujours le sourire d'habitude... » Fit Armin en passant sa main dans le dos d'Annie.

Seulement, Annie s'était habituée à ce qu'il demande avant d'agir. Là, pour le coup, il n'avait pas demandé. Prenant soudain peur de ce contact inattendu, elle sursauta, faisant tomber la tasse pleine à au sol. Il enleva instantanément sa main. Elle pouvait sentir son regard plein d'inquiétude sur elle.

Annie serra les poings : « Pauvre salope... » Chuchota-t-elle, assez fort malheureusement pour qu'Armin l'entende.

« Tu as dit quoi là ? » Demanda-t-il, fronçant les sourcils.

Sans répondre, elle se leva pour aller chercher de quoi essuyer. Se trouvant seule dans la cuisine, elle ferma les yeux et sentit sa respiration s'accélérer. Elle avait eu peur que son petit-ami la touche, alors qu'elle se laissait touché par plein d'homme. C'était une véritable salope, il n'y avait aucun mot pour mieux la décrire. Elle entendit rapidement des pas la suivre et s'approcher. Forte heureusement, Armin ne la toucha pas.

« Annie, ce n'est pas grave tu sais. Je vais nettoyer. »

« Pardon... Je n'ai pas fait exprès. » Chuchota-t-elle.

« C'est ma faute, je n'ai pas demandé. »

Annie ne répondit pas. Elle sentit sa tête lui tourner violement. Se tenant au meuble derrière elle, elle sentit la force de ses jambes partir peu à peu.

« Armin je ne me sens pas bien... » Marmonna-t-elle, les yeux fermés.

« Viens t'asseoir dans le canapé. Je vais te tenir, d'accord ? » Dit-il en passant son bras autour de sa taille pour l'aider à marcher jusque le canapé.

Une fois assise, elle entendit Armin s'éloigner. Mettant sa tête en arrière, elle souffla lentement, essayant de se calmer. Une crise de panique, ça lui arrivait de plus en plus souvent, d'ailleurs.

« Tu as mangé aujourd'hui ? »

« Non... »

« Tu veux bien manger quelque chose ? S'il te plait Annie... »

Elle hocha la tête. Ce ne fut pas long avant qu'elle se retrouve avec un bout de pain dans la main. Annie l'apporta à la bouche une fois calmé pendant qu'Armin terminer d'essuyer le sol. Elle tremblait, elle avait froid mais elle transpirait à la fois. Elle avait un mal de crâne pas possible. Ouvrant les yeux, elle vit Armin le regarder avec inquiétude.

« Dis-moi que ça va mieux... » Dit Armin avant de s'asseoir à côté d'elle.

« Ça va, merci. » Répondit Annie avant de terminer le bout de pain.

« Qu'est-ce que tu viens de me faire ? Une crise d'angoisse ? »

« Oui... Je peux avoir de l'eau ? »

« Bien sûr. »

Elle le vit se lever. Simba, qui s'était installé à côté d'elle la regardait. Elle fit un léger sourire avant de passer sa main sur le crâne de l'animal, le caressant lentement.

« Reste dormir ici ce soir... Je n'ai pas envie que tu partes après avoir fait une crise d'angoisse. » Dit-il en lui donnant le verre.

Annie bu le verre d'un coup avant de le poser sur la table basse devant elle.

« Mon père ne voudra p... »

« Tu m'as dit qu'il n'était pas au courant pour nous. Tu lui as dit ? » Demanda le blond.

« Il ne veut pas me savoir loin de la maison. Et il ne sait rien pour nous. »

« Et si tu dis que tu dors chez une amie ? »

Armin, mon père sait que je suis une salope et qui n'a aucun ami, pensa la blonde en baissant la tête.

« Désolé. » Finit-elle par dire.

« Ce n'est pas grave. Mais tu m'enverras un message quand tu es rentré, après avoir mangé car tu vas manger ce soir et avant de te coucher, d'accord ? »

Elle fit un petit sourire avant de passer ses bras autour du cou d'Armin, s'asseyant sur lui. L'entendant lui dire qu'il allait la toucher, elle le sentit passer ses bras autour d'elle. Ils restèrent plusieurs minutes ainsi avant qu'Annie ne se recule pour regarder l'heure. Armin lui caressa la joue lentement.

« La nuit a été courte ? » Demanda-t-il.

Si tu savais que mon père m'a violé et battu toute la nuit... se dit-elle, faisant un petit sourire faux.

« On peut dire. » Répondit la blonde, passant sa tête dans le cou de son petit-ami pour éviter de fondre en larme.

« Annie, parle-moi... Je sais que tu ne vas pas bien. Tu crois que je n'ai pas vu l'hématome sur ton épaule ? Qui t'as fait ça ? On t'a frappé au lycée ? »

La blonde se tendit soudain, et son cœur s'accéléra soudainement.

Putain, comment il a pu le voir ? se demanda-t-elle.

Elle choisit de ne pas répondre, jouant la carte de celle qui n'a rien entendu. Elle lutta sur elle-même pour ne pas se mettre à pleurer. Annie déposa quelque baiser dans le cou d'Armin, essayant d'éviter la conversation. C'était la troisième qu'elle le faisait en une semaine et demie.

« Annie. Pourquoi tu as un hématome sur l'épaule ? » Demanda le blond, tentant de reculer la blonde.

Elle continua, car elle savait qu'il allait lâcher l'affaire. Seulement, il venait de retirer ses bras, les laissant ballant sur le canapé. Elle le sentit tourna la tête à l'opposer d'elle comme pour l'éloigner et l'empêcher de continuer.

« Stop Annie. Arrête. » Dit-il d'un ton plutôt énervé.

C'est là qu'elle s'arrêta, n'enlevant tout de même pas son visage du cou du professeur. Elle avait entendu le ton qu'elle avait employé, elle avait préféré arrêter comme il lui avait demandé. Elle ne savait pas de quoi il était capable énervé, et ça lui faisait peur. Elle était sûr que c'était une bombe à retardement, et que le jour où il serait vraiment énervé, ça allait mal se passer.

« Tu peux m'expliquer où tu vas continuer de faire la sourde ? »

« Je suis tombé des escaliers hier soir, rien de plus. J'ai eu mal au crâne toute la nuit et toute la journée, j'ai dû prendre un coup sur la tête. » Mentit-elle en se redressant, décidant de l'affronter.

« Je ne te crois pas. Ce n'est pas un hématome qu'on se fait en tombant des escaliers. » Lui dit Armin, toujours du même ton.

« Dis que je suis une menteuse. »

« Tu dis peut-être la vérité, seulement que je n'en suis pas convaincu de ta version. »

Vexée, elle se remit à côté de lui et attrapa son téléphone pour vérifier l'heure. Elle hésita à lui dire de l'amener maintenant à la gare. Elle n'avait aucune envie de rester ici, surtout si c'était pour entamer une dispute ou se mettre à pleurer de colère.

« Est-ce que tu vas bien Annie ? Réponds-moi vraiment. » Demanda Armin d'une voix plus douce maintenant.

« Je vais bien. » Lui dit-elle.

« Tu es sûr de ce que tu me dis ? Il n'y a rien chez toi qui pourrait faire que ça ne va pas ? »

Mon père abuse de moi. Aide-moi. Je ne te garantis pas que je serais encore là la prochaine fois qu'il me touchera.

« Non. Ça va. »

« Tu peux me le promettre ? »

« Oui. »

Aide-moi. C'est un appel à l'aide Armin.

« Très bien. Je suis convaincu alors. »

Non, ce n'est pas la réponse que tu devais me donner. A l'aide.

La blonde le regarda un instant tendit qu'il avait son attention sur la télé. Elle avait envie de lui dire ce qu'il se passait chez elle, elle avait atteint la limite. Mais elle ne pouvait pas le lui dire en face, elle n'y arrivait pas. Elle avait honte.

Prenant son téléphone, et se rendit sur internet et fit quelques recherches. Peut-être qu'internet l'aiderait à parler de sa situation. Elle était réellement à bout, elle avait besoin d'aide. Elle était réellement à deux doigts de tout arrêter et de rejoindre sa mère.

Elle vit alors une vidéo qui attira son attention. La visionnant en entier, elle se dit qu'elle pourrait peut-être essayer avec Armin quand il la ramerait à la gare. Seulement, elle n'était pas du tout sûr qu'il puisse connaitre une telle chose, étant donné que même elle ignoré l'existence de ce qu'elle allait faire.

Ils restèrent l'un à côté de l'autre dans le canapé. Annie avait cherché un peu de réconfort auprès du blond qui l'avait serré contre elle. Lorsqu'il étant temps pour eux de partir à la gare, Annie sentit une boule dans son ventre se former. Qu'allait-il se passer ? Allait-il comprendre ? De toute façon, elle devait tenter quand même.

Le trajet se passa dans le silence le plus complet. C'est assez rapidement qu'ils arrivèrent à la gare. Armin se tourna vers elle.

« Tu sur que tu ne veux pas que je te ramène chez toi ? »

« Ne t'en fais pas. On se voit plus tard, d'accord ? »

Annie s'approcha pour l'embrasser. Elle sentit Armin passer sa main sur sa joue pendant qu'il répondait au baiser avec tendresse. Les baisers d'Armin avaient le don de la rassurer. Après un dernier petit baiser échangé, Annie sortit de la voiture, laissant la portière ouverte. Elle allait le faire.

« Je t'envoie un message quand je suis chez moi. » Dit-elle en faisant un petit sourire, faisant un geste avec sa main qu'Armin observa sans rien dire.

Elle ferma la portière et s'approcha de la gare, ne se retournant même pas vers la voiture du blond. Il n'avait pas du vraiment le comprendre, elle ne lui en voulait pas. Au moins, elle aurait essayé. Et puis, si elle lui faisait à chaque fois qu'ils se voyaient, peut-être qu'à force il comprendrait.

...

En rentrant chez elle, la blonde avait fait le ménage, comme à son habitude. Seulement, cette fois-là, ça n'avait pas plu à son père car elle le faisait trop lentement. Elle prit son téléphone, voulant envoyer un message à Armin mais son père attrapa violement le portable en observant les messages.

Putain, je suis morte. Il va me tuer. Se dit-elle, prenant peur.

Peu à peu, elle vit le visage de son géniteur devenir de plus en plus énervé. Il balança le téléphone de la jeune femme à terre et l'attrapa par les cheveux, la claquant contre un mur. Annie se retrouva au sol, la main sur l'endroit où son crâne s'était fracassé contre le mur.

« Annie, c'est quoi ça ? TU TRAINES AVEC UN HOMME ! JE TE L'AIE INTERDIT ! J'ESPERE POUR TOI QUE TU NE LUI A RIEN DIT ! » Hurla-t-il en balançant Annie contre la table.

« Non... rien dit... » Chuchota-t-elle assez fort, la voix pleine de sanglot.

Les larmes coulaient abondamment. Tous s'étaient passés tellement vite qu'elle n'avait pas eu le temps de se rendre compte de la situation. Ça allait mal se passer, encore plus que toutes les autres fois. Annie était certaine qu'il allait la tuer.

Armin, pardon de n'avoir rien dit...

ARMIN

Cette fois, c'était ( encore ) chez son meilleur ami que la soirée se passait. Armin aurait voulu profiter pleinement, mais il ne pouvait pas. Il n'avait plus de nouvelle d'Annie et cela l'angoissait terriblement, surtout après ce qu'il s'était passé cette après-midi.

Il se leva pour la cinquième fois depuis qu'il était arrivé pour essayer de joindre Annie, mais il tombait à chaque fois sur son répondeur. Généralement, elle répondait dans la minute à ses messages. Mais là rien, aucune nouvelle. Il avait un très mauvais pressentiment.

« Aller Armin, ne t'en fais pas. » Fit Reiner en voyant Armin se rassoir. « Elle s'est peut-être endormie ou elle est peut-être occupée. »

Ou alors il lui est arrivé quelque chose de grave, se dit-il.

« Elle était comment aujourd'hui ? » Demanda Sasha.

« Pas très bien. Elle a fait une crise d'angoisse et on ne s'est presque pas parlé. » Avoua-t-il, d'une voix légèrement inquiète.

« C'est tout ? »

C'est tout ? Une crise d'angoisse, c'est déjà pas mal...

Observant le verre devant lui, il repensa à toute son après-midi avec elle. Il ne voulait pas parler de l'hématome qu'il avait vu sur son épaule quand elle avait fait sa crise d'angoisse. Il ne savait pas pourquoi elle ne répondait pas. Elle lui faisait la tête ? Ou alors il lui était vraiment arrivé quelque chose de grave.

Il essuya ses mains sur son pantalon. Il observa sa main et se souvint soudain de ce qu'Annie avait fait avant d'aller à la gare. Elle avait mis son pouce contre la paume de sa main et avait fermer sa main par-dessus, comme si elle avait voulu montrer son poing.

Devait-il parler de ça ? Il ne savait pas tellement si c'était quelque chose de grave, mais il était sûr qu'elle ne l'avait pas fait par hasard. Il y avait une raison à ce geste.

« Bas... elle a fait un geste avec sa main mais je ne sais pas si c'est quelque chose d'important ou non. » Commença Armin.

« Un geste ? On s'en fou de ça, nan ? » Lança Connie, prenant une gorgée de sa bière.

« C'était quoi comme geste ? » Demanda Mikasa.

« Un truc comme ça. » Répondit le blond en reproduisant le signe.

Armin vit le visage de Mikasa se décomposer, tout comme celui de Sasha et d'Historia. Rapidement, il vit Mikasa attraper son téléphone pendant que les autres hommes demandaient ce que c'était.

« Armin, c'est quoi son adresse ? » Demanda Mikasa, tapant quelque chose sur son téléphone.

Sans poser plus de question, il lui donna. Armin ne comprenait pas tellement ce qu'il se passait, c'est pour ça qu'il tourna la tête vers Sasha, voulant savoir ce que c'était tandis que Mikasa se lever pour aller dehors.

« Armin, ce signe c'est un appel à l'aide. C'est le signe que font les femmes battues. » Lança Sasha d'une voix hésitante.

Le visage de blond se décomposa en un instant. Alors c'était ça. Elle l'avait appelé à l'aide et il n'avait rien fait. C'est pour ça qu'elle ne répondait pas. Il s'était passé quelque chose, il en était certain. Il devait y aller. Il se leva précipitamment mais il se sentit être retenu par Sasha et Jean, lui ayant attrapé le poignet.

« Reste là, on va attendre que Mikasa revienne. »

« Tu veux que je reste là alors que ma petit-amie est peut-être en train de se faire battre ? » Demanda-t-il, énervé.

Soudain, Mikasa revient et pris son manteau, dans le plus grand des silences.

« Alors ? » Demanda Historia, inquiète.

« Armin et moi y allons. On va rester devant et on rentrera chercher Annie s'il se passe réellement quelque chose. Ils vont faire au plus vite. » Dit la jeune femme.

Jean et Sasha le lâchèrent alors qu'il prit sa veste et sortit rapidement suivit de Mikasa. Armin roula trop vite, et Mikasa lui fit la remarque. Il voulait simplement arriver le plus vite possible, et Mikasa lui rappela qu'ils ne pouvaient rien faire tant que la police n'était pas là. S'arrêtant devant l'immeuble de la jeune fille, Armin se gara et arrêta la voiture. Il se mordit la lèvre et laissa les larmes couler tandis que Mikasa lui caressait le bras.

« S'il lui ai arrivé quelque chose de grave c'est ma faute... »

« Tu ne pouvais pas savoir Armin... »

« Elle a un hématome sur le dos et... et je n'ai rien fait... Elle ne voulait pas que je le dise... » Fit le blond en explosant en sanglot.

« Aller... chut... Elle va s'en sortir, ça va aller... »

Pendant plusieurs minutes, il pleura contre son ami, s'en voulant et priant intérieurement pour qu'Annie soit en sécurité.

ANNIE

Allongé dans son lit, Annie continua de se couper le bras. Elle avait réellement besoin de ça. Elle ne pouvait même pas envoyer un message à Armin pour se consoler. Rien du tout. Elle pouvait simplement attendre que ça passe. Que la mort vienne la prendre, peut-être. Elle donnerait n'importe quoi pour rejoindre sa mère, à cet instant précis.

Laissant le sang couler sur ses draps, elle continua de pleurer en silence pour ne pas que son père ne l'entende. Annie n'avait pas pensé qu'il pouvait la violenter encore plus que ça. Mais cette fois-là, ça avait été le pire. Elle avait mal partout, elle avait du mal à marcher.

Soudain, elle entendit toquer à l'autre bout de l'appartement. Son cœur s'accéléra, qui pouvait bien frapper chez eux à cette heure-là ? Ce ne fut pas long avant qu'elle entende la porte s'ouvrir et des pas s'approcher de sa chambre. Elle se mit sous les draps, prenant peur. Et si son père avait appelé des gens pour la battre et la violer encore et encore ?

Elle entendit toquer doucement à sa porte. Elle ne bougea pas, complètement terrifié.

« Annie ? Est-ce que vous êtes là ? C'est la gendarmerie. Est-ce que vous pouvez nous laisser entrer ? »

Annie fixa la porte et son corps loupa un battement. Elle pensa immédiatement à Armin. Avait-il compris son signe ?

« O-oui. » Finit-elle par dire.

Trois hommes entrèrent dans sa chambre. Un des hommes s'avança tandis que les deux autres restèrent en retrait.

« Je m'appelle John, je suis là car on a appelé pour signaler que vous étiez en danger. Vous vous sentez en danger ? »

La blonde observa le gendarme devant elle et se mordit la lèvre. Alors c'était fini ? Ils allaient la sortir de ce calvaire.

« Une femme qui s'appelle Mikasa Ackerman nous a appelé. Elle m'a signalé que vous auriez fait ce geste à votre petit ami qui s'appelle Armin Arlert. » Continua-t-il en reproduisant le geste qu'elle avait plus tôt dans la journée. « Est-ce exact ? »

Elle hocha simplement la tête avant de se mettre à pleurer plus fort. Alors ça y est, c'était fini. Vraiment fini.

« Ils vous attendent tous les deux dehors. Ils vont vous amener à l'hôpital pour vous faire des examens. Vous nous autorisez à fouiller votre chambre ? »

« Oui. Et... sous... sous le lit... » Dit-elle, la voix tremblante et enroués de sanglots.

« Il y a quelque chose sous le lit ? »

« Oui... Des vêtements avec... dans un sac poubelle... »

« Nous allons les prendre, ne vous en fait pas. Je vais juste vous bander les bras pour éviter que le sang continuer d'affluer. » Dit-il en s'approchant d'Annie, commençant à bander les bras de la blonde. « Tout est terminé mademoiselle. C'est fini, vous n'êtes plus en danger. Vous avez été courageuse en faisant ce signe. »

Se laissant faire, Annie pleura toutes les larmes. Son calvaire était enfin terminé.

« Merci... Merci... »

« Ne me remerciait pas. Mettez quelque chose de plus chaud, vous allez avoir froid. »

Annie se leva, tremblante de peur, et attrapa le pull qu'Armin lui avait donné. Elle l'enfila et mit un second jogging. Elle était tellement mince qu'elle pouvait un mettre plusieurs. Annie ainsi que les trois hommes marchèrent en silence le long du couloir pour pouvoir quitter l'appartement. Son père n'était plus là, probablement qu'il avait été arrêté.

Ils descendirent alors les quelques étages avant de sortir de l'immeuble. Annie mit sa capuche alors qu'elle avançait, ne sachant pas tellement où elle allait. La blonde entendit le gendarme lui dire que Armin et Mikasa l'attendaient plus loin. C'est alors qu'elle s'avança vers l'endroit indiqué. Elle senti être collé contre Armin.

« C'est fini Annie... » Lui dit-il en la serrant contre lui.

Annie se remit alors à pleurer, se rendant compte que c'était réellement terminé et qu'elle n'était plus obligé de se sentir constamment en danger. Elle se nicha dans le cou du blond, continuant de pleurer toutes les larmes de son corps. Armin aussi pleurait, surement devait-il avoir eu peur.

« Plus personne ne te fera de mal, je te le promets. On va être tous les deux maintenant, je ne te ferais jamais de mal. » Continua-t-il pour la rassurer.

Enfin, c'était terminé. Après plus de de trois ans de calvaire, c'était terminé.

Elle se recula pour essuyer ses larmes avant de se tourner vers Mikasa qui les regardait, un sourire rassuré au visage.

« Merci beaucoup. » Fit Annie à la jeune femme.

« C'est normal. Dès que j'ai vu le signe, j'ai su qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Tu as bien fait de prévenir Armin. » Répondit Mikasa

Rapidement, elle se retrouva dans la voiture d'Armin qui était avec elle tandis que John conduisait, Mikasa à côté. Annie ne quittait pas les bras d'Armin, ayant besoin d'être rassuré. Il n'hésitait pas à lui chuchoter toute sorte de chose, ce qui la rassura fortement. Elle n'allait plus revoir son bourreau, il n'allait plus l'approcher. Elle allait enfin pouvoir vivre sa vie de jeune femme. Et ce, au côté d'Armin.

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