Epilogue
Alex
Voilà mainteant six mois que le drame a eu lieu. Mes pensées embrumées et mes sentiments partagés entre la haine et la tristesse, je rédige ce qu'il s'est passé.
Est-ce que ça vous est déjà arrivé de penser qu'une simple minute ou même seconde aurait fait toute la différence ? Ce laps de temps est à la fois court, mais d'un autre coté terriblement long . Cette même minute qui peut faire basculer le cours de votre vie à tout jamais.
En une minute nos plans de vie peuvent s'effondrer.
Une minute c'est le temps necessaire pour disparaitre de l'autre coté.
Je peux vous garantir qu'une minute c'est très long !
Je revois encore ce visage monstrueux.
Son arme pointé dans ma direction, notre direction.
Mes yeux alternant entre ce visage qui hante mes nuits et son doigt prêt à appuyer sur la détente.
J'entends des voix, des bruits qui me paraissent loin. Mes oreilles bourdonnent, mon ouïe noyé sous le son de ce bip incessant.
Lorsque soudain, un cri déchire cette atmosphère pour le moins effrayante.
Mais de qui provient ce cri alarmant ?
Mes tympans se déchirent alors que mes yeux restent toujours ancrés dans sa direction.
Son doigt appuie un peu plus sur la gachette.
Incapable de bouger, je reste les deux pieds enfoncés dans le sol alors que la balle arrive rapidement dans ma direction.
Aria toujours dans mes bras je devrais pouvoir exercer un mouvement pour la sauver, nous sauver. Mais je n'y arrive pas.
La balle se loge dans la chair alors que du sang s'écoule abondamment.
Pourquoi ça saigne autant !
La balle ne m'a pas touchée mais c'est tout comme. J'ai l'impression que des éclats se trouvent ici, logés au plus profond de mon être.
Comme si on m'avait remis des piles je me mets en marche et hurle de terreur.
Je m'agenouille et pose ma main sur sa poitrine où est logée la balle pour comprimer cette affreuse blessure...
J'arrête soudainement d'écrire mal installé sur cette chaise bon marché. Mes yeux quittent mon carnet et ma main lâche ce stylo. Mon regard, remonte vers ses murs blancs qui me glacent le sang. Le bip incessant des machines me donne le tournis.
Je me lève et m'approche du lit où son corps endormi est allongé. Je prends sa main dans la mienne que je serre fort.
- Tu vas te réveiller ! Tu vas te battre pour rester avec nous, avec moi. Je t'aime tellement tu sais...
Mes larmes roulent sur mes joues sans que je ne puisse les empêcher. Six mois que le coma joue avec sa vie.
Je me lève precipitamment et retourne m'asseoir devant ses pages noircies par l'encre du stylo.
Mes mains recouvertes de sang, son sang, je hurle à m'en casser les cordes vocales. Je sanglote violemment alors que mon corps est pris de tremblements.
Ses yeux océan se ferment doucement. Et les miens par la même occasion...
Je lèva à nouveau la tête lorsqu'on frappe à la porte. Elle arrive avec un carton dans les mains qu'elle s'empresse de poser au pied du lit.
Les cernes présentent sous ses yeux me font terriblement mal au coeur. Elle s'approche de moi doucement, et pose un délicat baisr sur mon front. Elle s'installe en face de moi et me regarde tristement alors que je prends la parole.
- ça fait six mois aujourd'hui...
Je n'arrive plus à formler une réponse concrète. Mes yeux se noient derrière ce voile salé de tristesse.
- Tu sais c'est de ma faute... Jamais je n'aurai du l'embarquer avec moi...
Un souvenir refait surface dans mon esprit sans que je ne puisse l'empecher.
Son sang toujours sur mes mains, je crie , je hurle pour qu'il se reveille mais rien n'y fait.
- Papa ! S'il te plait ne ferme pas les yeux...
Je lui secoue doucement les épaules.
- Papa je t'aime ! Ne pars pas toi aussi...
Un doux sourire prend place sur son visage à peine ridé. Son corps reste sans vie, il ne bouge plus.
Je secoue doucement ma tête lorsque je sens deux bras m'enlacer.
- Calme toi Alex. On va s'en sortir, comme on sait si bien le faire. Ton père est un battant !
Aria plonge ses yeux remplis d'espoir dans les miens et prend ma main pour me guider au chevet de mon père. Je serre sa main fortement et commence à lui parler.
- Tu sais papa, je t'en ai beaucoup voulu d'etre parti après la mort de maman, et je crois que quelque part je t'en veux toujours autant. Mais tu restes mon père et nous n'avons qu'une vie. Une vie, une unique et toi tu as donné la tienne pour nous sauver Aria et moi. C'est la plus belle preuve d'amour qu'un père peut donner à son enfant.
Je m'arrête une seconde reprenant mon souffle pour continuer. Aria part chercher son carton et le pose à mes pieds.
- Tu sais Papa, Archibald a été arrété et il est maintenant hospitalisé. Cet ordure est atteint d'un cancer et il est en phase terminale. Je ne souhaite pas le malheur des gens comme lui mais quelque part nous pouvons dire que la roue tourne. Il était temps !
Elle pose une main sur mon épaule et m'intime de regarder dans le carton. Je l'ouvre, des centaines de vieilles photos se retrouvent dans mes mains. Je les regarde attentivement mes, rires se melangeant à mes larmes.
- Tu devrais regarder ça avec nous papa !
Aria s'installe sur mes genoux et je prends la main de mon père pour lui expliquer ce qui se trouve sur ces incroyables clichés.
- Tu te rappelles lorsque vous m'aviez amené, maman et toi au zoo ? J'étais tellement petit que je ne voyais rien ! Je pleurais car les autres enfants me poussaient pour passer. Tu m'avais alors installé sur tes épaules et tu m'avais dit que maintenant j'étais le plus grand du parc.
Je rigole un instant avant de continuer.
- Je t'avais dit que je pouvais toucher le ciel grâce à toi. Et puis, une autre fois à la maison tu avais trouvé un petit chien abandonné et l'avais ramené chez nous. J'avais une peur bleu des chiens si bien que je refusais de sortir de ma chambre.
Sa main toujours dans la mienne je le détaille longuement.
- Tu m'avais demandé pourquoi je ne voulais pas sortir de ma chambre et je t'avais expliqué que j'avais terriblement peur du chien. Je me rappelle encore de tes paroles suite à ça. Des mots remplis de sagesse.
Je souris et poursuis.
- Tu m'as dit que le seul moyen d'effacer ma peur était de la combattre. Alors je suis sorti de ma chambre et j'ai affronté ce petit chiot. Depuis ce jour je n'ai plus peur du tout et ça c'est également grâce à toi. Tu m'as apporté beaucoup papa... J'aimerai beaucoup que tu continues à m'apprendre de nouvelles choses...
Ses doigts remuent légèrement dans ma main et j'ai l'impression de revivre.
Ne perdez jamais espoir, si vous tombez, relevez vous sans cesse. Les blessures et les chagrins que vous rencontrez sur le chemin de la vie ne sont que superficiels. En revanche, la vie, elle est éphèmère. Vivez là à fond, meme quand il n'y a plus d'espoir ne baissez pas les bras. L'amour, l'amitié nous aide à nous econstruire.
Mon père grogne légèrement et je me lève pour appeler un médecin. Je cours vers Aria et la soulève du sol pour l'embrasser tendrement.
Malgré tout ce que nous avons vécu, la lumière brille toujours sur chacun des chemins. Il suffit simplement de garder espoir pour l'apercevoir plus vite.
Fin
Et voilà, Appartenance est terminé. Je crois que je vous assez fait attendre pour cet épilogue alors je m'en excuse ! Mais j'ai réussi mes examens alors tout va bien 😁
Je crois qu'au fond je repoussais un maximum d'écrire cette fin. Ca me fait tout drole de me dire que c'est fini !
J'espère que vous avez aimé. En tout cas je vous remercie énormément pour vos nombreux commentaires qui me font toujours plaisir et je suis vraiment triste ahah...
Je vais maintenant entamer la réécriture de l'histoire ! Il y a pas mal de choses à modifier 😅
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