Parfois, nos yeux doivent être lavés par nos larmes, afin que nous puissions voir la vie avec une vision plus claire à nouveau.

Les rayons du soleil éclairent mon visage ce qui me fait ouvrir les yeux. Un bras autour de la taille d'Aria, je souris en voyant qu'elle fronce les sourcils dans son sommeil. Je lui embrasse la joue avant d'enlever mon bras discrètement pour ne pas la réveiller.

Je mets un pantalon avant de descendre les quelques marches qui me sépare de la cuisine. Je sors tout le nécessaire pour un bon petit déjeuner au lit en amoureux. Si un jour on m'avait que je deviendrais fou allié comme ça pour une fille je lui aurais ri au nez.

Je mets tout sur un plateau lorsqu'un bruit me parvient, le téléphone d'Aria. Je sais que je ne devrais pas regarder, la curiosité est un vilain défaut. Mais la tentation est plus forte que le reste. J'appuie sur le bouton de déverrouillage de son Samsung et lis le message qui apparaît.

Je vois rouge lorsque le nom de Paul apparaît sur l'écran. C'est qui celui là ? J'entends un bruit dans l'escalier, en légère panique je pose l'objet du délit sur le comptoir et me rapproche de la table. Les mains serrées fermement autour du plateau je ne bouge pas.

Je sens des petits bras m'entourer la taille. Elle me retourne et m'embrasse tendrement en étirant ses lèvres. Seul son sourire pourrait me faire fondre de bonheur, il arrive presque à m'envoûter mais je me souviens soudainement de ce message.

- Tu as préparé le petit dej', tu es un amour.

Elle s'assoit sur l'une des six chaises et je fais de même m'installant en face d'elle. Tout en buvant son jus d'orange elle engage la conversation.

- Que me vaut cet amas de gentillesse tout à coup ? Tu voulais m'annoncer quelque chose ?

Sa voix sensuelle mettrait n'importe quel homme à ses pieds. Ses yeux emplis de désir me donne envie de la croquer. Rien qu'à cette pensée je me sens à l'étroit dans mon jean.

Je secoue ma tête en reprenant mes esprits. Ces quelques mots retentissent toujours dans mon crâne :

On se voit toujours ce soir ?

Cette phrase marquée au fer rouge sur mon cœur me pousse à commettre l'irréparable. Mais je n'en suis pas capable pour l'instant. Alors qu'à l'intérieur de moi une bombe est sur le point d'exploser, extérieurement je ne laisse rien paraître et réponds impassible avec une pointe de dédain :

- Rien de spécial, c'est ce qu'on est sensé faire dans un couple non ?

Ma voix se fait plus froide que voulue. C'est vrai que je voulais lui demander quelque chose mais ça attendra, je le garde en attendant précieusement dans un coin de ma tête. Elle me regarde en fronçant les sourcils avant de reprendre la conversation comme si de rien n'était.

- Quoi de prévu aujourd'hui ?

Je lève mes yeux de ma tasse avant de les replonger aussitôt dans son contenu. Je bois la dernière gorgée de café qu'elle contient et me lève précipitamment, faisant tomber malencontreusement la chaise au sol. Je la ramasse puis pars laissant ma petite amie toujours assise autour de la table.

Je pose la tasse dans l'évier avant d'ouvrir le robinet. Des pas retentissent dans mon dos mais je continue de laver la vaisselle.

- Qu'est-ce qu'il y a chéri ? Tu n'es pas dans ton état normal.

Je me retourne, pose violemment la tasse sur l'évier ce qui l'a fait sursauter avant de déclarer platoniquement :

- Rien, il n'y a rien.

- Alors pourquoi tu ne réponds pas quand je te parle ?

Elle commence légèrement à m'énerver. La tempête se réveille en moi emportant tout sur son passage. J'explose et lâche tout d'une seule traite.

- Je vais répondre à ta question puisque tu y tiens tant. Je vais poursuivre aujourd'hui la mission avec mon père. Je ne te retourne pas la question puisque j'ai malencontreusement pu comprendre que tu voyais Paul.

Elle parait réellement surprise et pose sa main devant sa bouche les yeux écarquillés.

- Merde merde merde j'avais oublié. C'est vrai que je suis bête.

Je déduit qu'elle pense à haute voix, car elle parle tellement bas que j'ai du mal de comprendre ce qu'elle dit. Après quelques secondes, elle se redresse et me regarde dans les yeux.

- Mais attends comment tu sais ça. Tu... Attends tu as fouillé dans mon portable ?

Elle s'avance vers moi avant de me frapper durement le torse de ses petits poings.

- La base même dans un couple c'est de se faire confiance non ? Paul est un ami, je travaille avec lui ça s'arrête là. C'est normal entre collègues d'aller boire un coup dans un bar non ?

- Attends... Quoi ?! Paul est l'homme avec qui tu travailles à la librairie ? Le crétin que tu as embrassé passionnément pour que je te lâche la grappe ?

Il faut que je frappe dans quelque chose mais je me retiens in extremis. Les meubles ont suffisamment soufferts dans cette maison. Alors je continue de crier malgré ses larmes qui roulent le long de ses joues.

- Tu t'es bien foutu de ma gueule hein ! Pendant que je cherchais ta tante tu baisais avec l'autre abruti c'est ça ?

Son visage inondé de perles salées me fait mal au coeur mais je suis tellement en colère que je ne bouge pas pour la prendre dans mes bras comme j'en ai l'habitude. Je reste de marbre attendant sa réponse qui ne se fait pas tarder.

- La jalousie parle pour toi, tu dis n'importe quoi. C'est toi que j'aime tu le sais très bien.

Elle s'approche de moi et tente de m'enlacer. Mais je la repousse fort, son petit corps glisse sur le carrelage et sa tête frappe durement le mur d'en face.

Paniqué je m'avance vers elle perdant toute once de colère laissant place à l'inquiétude. Aria remonte ses jambes au niveau de sa tête. Son corps est pris de tremblements. Je m'accroupis devant elle pour m'excuser et la prendre dans mes bras mais sa réaction est toute autre.

- Ne me touche pas !

Je recule, blessé par ses paroles. Elle se lève et court en direction de la porte d'entrée. Elle enfile ses chaussures et sa veste avant de se faufiler rapidement à l'extérieur.

Impuissant je la laisse partir. Comme simple spectateur de cette scène, je la regarde s'en aller sans bouger.

Je prends ma tête entre mes mains avant de lâcher quelques larmes de rage et de culpabilité. Mais merde, reprends toi, cours la chercher et excuse toi hurle ma conscience.

Je sens mon portable vibrer dans ma poche. Soulagé que ça soit Aria, j'ouvre sans regarder de qui provient le message.

Mes membres sont figés lorsque je vois qu'il provient d'Archibald.

Je te pensais plus intelligent que ça Browns. Laisser une jolie fille en larmes dans la rue tard le soir, c'est un peu dangereux tu ne crois pas ? Qui sait ce qu'il pourrait lui arriver...

J'espère que ce chapitre vous a plu.

J'avais depuis quelques semaines un gros doute sur l'histoire. Je ne savais pas si je devais l'arrêter, la mettre en pause, la continuer. Et puis j'ai reçu une critique d'un concours pas mal réputé sur Wattpad qui m'a fait grandement plaisir et qui m'a remontée à bloc.

Je reviens donc avec quelques chapitres d'avance et la fin déjà bien en tête. J'espère m'avancer ces prochains jours pour pouvoir publier la fin avant les événements qui arrivent ces prochains jours.

Bref je m'égare légèrement, je vous laisse à vos claviers !

Les choses s'accélèrent considérablement des deux cotés !

Bisous bisous et à bientôt. 🖤