Chapitre 35
Point de vue Catherine
Les parents sont des montagnes que l'on passe sa vie à essayer d'escalader, en ignorant qu'un jour c'est nous qui tiendront leur rôle .
Marc Levy
Quelques heures avant l'enlèvement...
Je passe le pas de la porte et me dirige vers la vendeuse qui m'accueille le sourire aux lèvres. La douce odeur des viennoiseries me fait saliver et je me décide donc à commander un croissant et un café à la dame d'une cinquantaine d'années.
Je ressors, mon cornet à la main en souriant. Je regarde l'écran de mon téléphone. Je me rends compte de mon retard à l'hôpital, à grandes enjambées je traverse les rues. Ça m'apprendra à faire des folies avant d'aller au travail !
J'arrive à bout de souffle dans les vestiaires de l'hôpital. Le point positif est que les calories du croissant ont été perdu en deux temps trois mouvements.
J'enfile mon uniforme et rentre dans la première chambre de mon service de dialyse.
- Bonjour Monsieur Tomes. Vous allez bien aujourd'hui ?
Je lance un sourire qu'il ne me rend pas. Je sens que ce patient extrêmement chiant va encore m'en faire baver.
Il me détaille de haut en bas avant de pousser un soupire de frustration. C'est génial, ça fait exactement cinq minutes que je viens d'arriver et il me reste onze heures et cinquante cinq minutes avant de finir cette journée.
- Où est passé la petite blonde bien foutue ?
J'adore mon métier mais parfois les patients sont des vrais cons !
- Vous devez parler de Lucie. Elle est partie il y a quelques jours, elle a réalisé son stage au sein même de ce service. Désormais vous aurez affaire à moi.
Je me dirige vers la machine pour commencer l'installation. Mais l'homme reprend de vive voix.
- Super ! Je vais au lieu d'avoir la petite jeune aux formes généreuses, le homard de service. D'ailleurs, vous avez grossi depuis la dernière fois non ?
Je garde le sourire mais ce n'est pas l'envie qui me manque de lui faire ravaler le sien. Je bouillone de l'intérieur mais malheureusement je ne peux rien dire aux risques de le regretter...
- Écoutez monsieur, si vous n'êtes pas content vous pouvez y aller. Je suis là pour faire mon travail pas pour me faire insulter.
Il me coupe la parole. À ce moment précis j'ai envie de lui arracher les yeux pour les disséquer puis en faire de la bouillie par la suite. Je ne suis pas de nature violente mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin !
- Vous savez qui je suis au moins ? PDG d'une grande entreprise...
Cette fois c'est moi qui le coupe.
- Peu importe qui vous êtes, votre mère ne vous a pas appris ce qu'est le respect ? Dans cette pièce ce n'est pas moi qui souffre d'insuffisance rénale. Si je ne vous fait pas cette dialyse l'accumulation de toxines dans votre sang vous fera mourir plus vite que vous ne le pensez.
Je lui fais un grand sourire faux avant de renchérir.
- Puis-je faire mon travail Monsieur le Con.... PDG ?
Je me rattrape in extremis.
Il approuve d'un signe de tête et je mets la machine en route.
***
Je me dirige vers l'ascenseur pour prendre ma pause. J'ai un grand besoin d'air frais, d'oxygener mes poumons. Un "dring" retentit et les portes s'ouvrent. Un homme avec une blouse blanche se pousse pour me laisser rentrer.
J'appuie sur le bouton de l'étage souhaité et l'ascenseur se met en marche. Lors de l'ascension je me pose un tas de questions insensées mais au final je crois que c'est mon tord et ma spécialité, je réfléchis beaucoup trop.
J'ai l'impression de me retrouver dans Grey's Anatomy avec Derek Sheperd dans la peau de Meredith Grey. A contrario, je ne connais pas cet homme incroyablement séduisant.
Ses yeux bleus m'hypnotisent comme Kaa qui ensorcelent Mowgli dans le livre de la jungle.
Mais enfin qu'est ce que je raconte, mon cerveau a complètement disjoncté ou alors je regarde trop la télé.
Je n'ai pas le temps de partir dans cette réflexion car l'ascenseur s'arrête soudainement. Je me place devant les portes attendant qu'elles s'ouvrent mais rien ne se passe.
Je me retourne vers l'homme qui fouille dans ses poches légèrement paniqué.
À cette vision les battements de mon coeur s'accélèrent.
Je le vois sortir un tissu de sa blouse et je commence à fortement paniquer.
J'essaye tant bien que mal de faire redémarrer l'ascenseur ou d'appeler la sécurité. Mais mes gestes sont mal assurés et manquent cruellement de précision.
L'homme plus si séduisant que ça se rapproche de moi.
J'essaye de me débattre, de lui mettre un coup bien placé.
Je tente de hurler mais son tissu se fond sur ma bouche et mon nez.
J'essaye tant bien que mal de garder les yeux ouverts.
Je griffe sa main et son bras qui me maintiennent. Si fort qu'il pousse un hurlement.
Mais après quelques secondes, mes paupières trop lourdes se ferment instinctivement...
***
Je me réveille, j'ai un mal de crâne inssuportable. Je porte mes mains à ma tête et masse légèrement mes tempes.
Je ne sais pas où je suis. L'obscurité et la fraîcheur de l'endroit où je me trouve me font paniquer au plus haut point.
Je suis allongée sur une surface si dur que mon dos me fait souffrir. Je place les mains sur la droite pour me guider.
Mes paumes rencontrent un mur froid comme la glace. Je les dirige cette fois vers la gauche, la même texture. Derrière ma tête, la même chose.
Je suis enfermée.
J'essaye de ne pas paniquer mais c'est malheureusement plus facile à dire qu'à faire.
J'avance mes pieds vers le fond de la "cellule " et tape de toutes mes forces.
Je tape sans m'arrêter, je hurle, je pleure.
Je veux sortir d'ici !
Où suis-je ? Que faire ? Pourquoi suis-je enfermée ? Qui était cet homme ?
Je tape de part et d'autre de ma tête.
Personne ne m'entend.
Je continue pendant des secondes, des minutes et peut être même des heures.
Quand on est enfermé on perd toute notion du temps.
À bout de force j'attends. J'attends quoi ?
La mort ou tout simplement qu'on vienne m'ouvrir.
***
La lumière !
Le jour s'insinue dans ma cellule. Je n'y croyais plus, la folie m'ayant habitée depuis un petit moment.
Je n'ai plus de force. J'ai faim, j'ai soif, j'ai froid.
J'entends vaguement qu'on m'appelle. Un homme est placé au dessus de mon visage.
- Ça va Madame ?
Je tente de lui répondre mais je n'y arrive pas. Ma bouche est trop sèche.
Je suis frigorifiée et mon corps tremble de tout son être.
Je suis en train de faire une crise de panique.
Mes yeux se ferment petit à petit et la dernière image que j'ai enregistré dans mon esprit est celle d'un pied portant une étiquette sur son orteil.
Voilà pour ce chapitre.
J'espère que vous avez aimé ce nouveau point de vue.
Catherine est vivante mais d'après vous où se trouve t'elle ?
Bisous bisous et à bientôt 🖤
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