Chapitre 2 (réécrit)

La tête appuyée contre la vitre du taxi, j'attends patiemment d'arriver à destination. Je regarde le paysage qui s'échappe à toute allure. Mes yeux n'arrivent plus à suivre, fatiguée de les bouger sans cesse, je les ferme instinctivement.

- Mademoiselle nous sommes arrivés !

Encore endormie je lâche un long soupir d'exaspération, je dormais si bien ! Avant de sortir du petit habitacle je tends un billet au chauffeur pour sa course. Rapidement, mes pieds se retrouvent sur le trottoir. Les personnes en contre sens me bousculent, une valisette à la main et un café dans l'autre, ils se dirigent à leur travail.  On dit que les parisiens sont toujours pressés et effectivement j'en comprends le sens aujourd'hui.

Une fois arrivée en gare, je m'arrête devant le tableau des arrivées. Le train en partance de la ville de Nancy arrivera en gare dans vingt minutes. Je me dirige vers un petit café et commande un chocolat chaud à la cannelle, cette boisson est divine.

La gare tout comme la forêt est un endroit qui me fascine. Vous allez sûrement vous demander pourquoi les trains et les chemins de fer m'intéressent. Soyons réalistes, je n'étudie pas la position des rails ou la construction des locomotives, j'analyse seulement le comportement des gens.

La gare est un lieu de passage pour partir ou voyager vers de nouveaux horizons. Les departs sont souvent les plus tristes, les gens pleurent et ne savent pas quand ils vont se revoir. Le manque va s'insinuer progressivement entre eux. Un jeune homme d'environ mon âge entre dans le train et sa mère, sur le quai lui dit au revoir en lâchant quelques larmes.

Au contraire les arrivées sont habituellement très joyeuses. Les personnes sortant du train sont embrassées, calinées comme cette femme au loin qui se fait embrasser par son mari jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Cette scène est si émouvante qu'elle me fait lâcher une douce larme.

Et il y a moi, Aria Clarke attendant son meilleur ami. Son arrivée va me ravir, me combler un peu plus. Mais je ne vais pas réagir comme toutes ces personnes, je ne vais pas montrer mes sentiments puisque j'en suis incapable depuis la mort de ma mère.

La sonnerie de mon téléphone m'arrache de cette douce contemplation. Le nom et la photo de ma tante apparaissent sur ce dernier. Je prends l'appel sans réfléchir.

- Aria ! Mais enfin où es-tu ? S'affole Catherine.

- Je suis à la gare, je te rappelle que Liam rentre aujourd'hui de ses vacances à la montagne et je me dois de bien l'accueillir.

- Effectivement ! Je ne m'en souvenais plus. Tu aurais du me le rappeler, j'ai eu une peur bleue en rentrant.

J'ai l'impression qu'elle pleure, je dois sûrement me faire des idées...

- Je suis désolée Cath'. Je lève la tête vers le quai en apercevant le train de mon meilleur ami. Je te laisse bisous !

Je raccroche et m'attarde sur chaque passager descendant du train. Le visage de mon meilleur ami apparaît enfin et je m'empresse de le prendre dans mes bras. Il n'a pas changé, ses cheveux bruns sont parfaitement coupés et contrastent parfaitement avec son teint pâle et ses yeux bruns. Il a laissé une fine barbe, qui ne le rend pas moins séduisant au contraire !

- Tu m'as manqué Aria. Il m'embrasse le front avant de se dégager de la faible emprise que j'exerce sur lui.

Je lui tends les quelques macarons achetés la veille sur les Champs-Elysées.

- Moi aussi tu m'as manqué. Tiens c'est pour toi, je me suis dit que tu aurais un petit creux après trois heures de trajet.

Il me rend mon sourire avant de m'enlacer rapidement.  Nous décidons finalement de nous rendre dans notre "maison" qui est notre repère depuis que nous sommes gamins. Nous nous dirigeons vers le métro de la gare de l'est.

  L'odeur nauséabonde d'urine qui se dégage des souterrains m'arrache un haut le coeur. Mais en descendant dans le metro, éclairé par la lumière artificielle, je vois un homme. Il paraît différent des autres SDF qu'on peut croiser habituellement dans la rue. L'homme affaisé contre le mur blanc, terni par l'humidité paraît grand. Je suis subjuguée et je n'entends plus les paroles de Liam. Il me pince le bras, je lâche un cri en me tournant vers lui.

- Ça va Aria ? Qu'est ce que tu regardes, tu as l'air ailleurs. Il me regarde de ses grands yeux bruns avec incompréhension.

J'ouvre mon porte-monnaie:

- Liam attends moi je reviens.

Je lui intime de rester sur place alors que je prends la direction du mendiant. En me rapprochant de plus en plus près, je remarque sur son visage une barbe finement taillée. L'homme paraît un peu plus vieux que moi, il doit avoir la vingtaine. Ses cheveux ébène lui retombent sur le front. Il n'a toujours pas remarqué ma présence.

Me rapprochant encore à grandes enjambées, l'homme relève sa tête sentant ma présence. Je plonge mes yeux dans son regard émeraude, je n'ai jamais vu une telle beauté. En revanche, ses yeux remplis par la tristesse sont explosés. Je lui tends mon billet de vingt euros qu'il accepte et je m'apprête à répartir, lorsque le jeune homme m'ordonne de m'approcher en attrapant mon poignet.

Mon meilleur ami arque un sourcil et commence à marcher dans notre direction. Je lui fais signe de ne pas bouger en mimant quelques paroles sur le bout de mes lèvres. Je me retourne et approche cet homme mystérieux. Il s'approche de mon oreille et me chuchote un petit "merci" à peine audible qui me donne des frissons. Il empeste l'alcool, malgré cela je peux ressentir à la fois de la douceur mais aussi de la tristesse dans sa voix légèrement éraillée. J'ai cette étrange impression de le connaître, je ne sais pas pourquoi mais ce regard, ce visage m'est familier.

Pourquoi? Sûrement l'instinct, ça ne s'explique pas.

Je m'éloigne du mendiant avant de retourner vers mon ami. Je peux voir dans son regard qu'il est en colère, je ne comprends pas pourquoi mais je le   laisse tout de même s'exprimer.

- Ça va Aria, qu'est-ce qu'il te voulait? Il a pas eu assez de l'argent que tu lui a donné? crie-t'il les poings serrés.

- Enfin Liam ! Calme-toi, il voulait juste me remercier. Après ces paroles Liam se détend.

- Tu es beaucoup trop impulsif, tu vois le mal partout. Rencheris-je.

- Et toi tu es trop gentille, tu vas te faire bouffer, on ne vit pas dans le monde des Bisounours Aria. Il était complètement defoncé ce mec, il va juste s'acheter une nouvelle bouteille d'alcool avec ton argent.

- C'est dans ma nature Liam, ce n'est pas de ma faute si j'ai un coeur beaucoup trop gros. Ne fais pas une généralité des choses, tout n'est pas noir ou blanc. Cet homme est malheureux, il fallait faire quelque chose pour l'aider.

- Tu en as déjà assez fait laisse le maintenant. En plus les gens comme lui sont dangereux.

J'arque un sourcil je ne comprends pas où il veut en venir.

- Ton père est un enfoiré, tu le sais très bien.

Je le coupe avant qu'il n'en dise trop.

- Ne me parle pas de lui s'il te plait. Répondis-je les yeux gorgés de larmes et de colère.

Voilà la réécriture du deuxième chapitre.

N'hésitez pas à me donner votre avis ça me ferait énormément plaisir.

Merci d'avoir lu et désolé pour les fautes d'orthographe.

Bisous bisous et à bientôt 🖤

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