Chapitre 19
Chaque homme doit inventer son chemin.
Jean-Paul Sartre
Je me demande ce qu'il va me dire, mais son expression ne me dit rien qui vaille, ça n'a en aucun cas l'air d'être une bonne nouvelle.
Après son annonce je reste les yeux écarquillés. Comment ça il vit à la rue? Ça doit faire un moment que je suis plongée dans mes pensées car Alex me secoue légèrement.
- Aria. Aria ! Mais enfin Aria répond moi. Je sursaute et pose ma main sur mon cœur qui bat à un rythme irrégulier.
- Tu m'as fait peur ! Excuse moi j'étais dans mes pensées. Qu'est ce qu'il s'est passé, enfin pourquoi tu te retrouves à la rue?
- Comme je te l'ai dis je n'arrivais plus à payer le loyer depuis quelques mois et le propriétaire m'a viré. Point à la ligne. Viens nous allons discuter de tout ça dans un endroit plus tranquille.
Il me prend doucement la main et nous nous dirigeons lentement vers un petit restaurant, enfin plutôt un petit snack. Alex sort un billet de la poche de son jean. Hors de question qu'il paye. Je lui donne un petit coup de hanche pour qu'il se retrouve hors de portée de la vendeuse.
- Non ! C'est moi qui paye Alex. J'essaye d'opter pour un ton plus dur, plus sévère mais c'est peine perdue quand je le vois tomber à la renverse emportant le menu dans sa chute. Il se relève avec une délicatesse que je ne lui connaissais pas. Il se positionne à mes cotés, passe un bras autour de mes épaules.
Le beau brun me regarde, un petit sourire en coin indéchiffrable mais ses yeux remplis de malice le trahisse.
- Tu te souviens dans le métro quand tu m'as donné vingt euros? Et bien c'est ton billet donc quelque part tu payes quand même. Me dit-il hilare et fière de sa réplique.
La vendeuse nous regarde dépitée avant de pousser un long soupir.
- Et bien il vient du cœur celui là. Dis-je en m'adressant à la serveuse qui me regarde méchamment.
Alex paye donc, puis nous nous dirigeons vers un banc sous un des lampadaires parisiens au bord de la Seine. On se regarde, puis avec une lueur de malice dans nos regards on explose de rire.
- Ah cette situation était hilarante, sa tête était mémorable. Dit-il avant de croquer dans son hot-dog.
Des larmes perlent au coin de ses yeux, des larmes de joie ça me fait plaisir de le voir comme ça. Nous terminons de manger, et marchons main dans la main sur le bord de la Seine. Paris de nuit est magnifique je ne m'en lasserai jamais. La lumière des lampadaires luit dans la Seine, l'atmosphère est plus que paisible. Le cadre est idyllique, je ferme les yeux un court moment c'est dans ces courts instants qu'on se sent entièrement vivant. La brise nocturne emporte mes cheveux au gré du vent. Il fait tournoyer avec lui dans une danse éternelle les feuilles mortes.
Nous finissons finalement par arriver sur mon perron, plus aucune trace de Ian pour mon plus grand soulagement. Alex pose ses mains sur mes épaules puis laisse un doux baiser à la commissure de mes lèvres qui me fait doucement frémir.
- Bonne nuit Aria. Il me tourne le dos, descend les marches avec son sac à dos sur les épaules. Le grincement du portail me fait revenir sur terre.
- Mais enfin où est-ce que tu vas?
- Eh bien je pars de chez toi. Il lâche un petit rire nerveux avant de poursuivre. Tu ferais mieux de rentrer chez toi Aria il commence à faire frais.
Je me précipite jusqu'à lui, tire son bras et l'amène à nouveau sur le perron. Il me regarde avec incompréhension. Il a du avoir peur de la furie qui sommeille en moi. En pensant à ça j'esquisse un petit sourire, qu'il n'a sans doute pas remarqué.
- Mais enfin Alex tu croyais vraiment que j'allais te laisser seul, dans la rue au froid dormir sur un banc? J'écarquille les yeux, il n'est tout de même pas sérieux. Je n'arriverai plus à me regarder dans mon miroir si je le laissais dans une situation aussi difficile à surmonter. Surtout après ce qu'il m'a révélé cette après-midi, c'est tout bonnement impensable. En repensant à cela un frisson de dégout s'empare de moi qui laisse apparaitre une grimace sur mon visage.
- Je ne veux pas vous déranger toi et ta tante...
Il fait une moue adorable, j'ai envie de lui pincer les joues. Oui je peux paraitre étrange par moment. Je ne lui laisse pas finir sa phrase et pose ma main sur sa bouche.
- Tu ne nous dérange pas et puis si tu ne veux pas c'est pareil. On t'héberge le temps que la situation se stabilise.
Il me regarde avec des grands yeux émerveillés comme un enfant le matin de Noël, heureux d'obtenir son jouet tant désiré.
- Tu es un ange tombé du ciel Aria.
Ce qu'il me dit là me touche énormément, ma mère avait l'habitude de m'appeler comme ça, mon ange. Une douce nostalgie s'empare de moi et je ne peux retenir cette fine larme qui glisse le long de mon visage. Elle n'a pas le temps de poursuivre sa course, je l'enlève d'un geste bref de la main.
Il m'enlace tendrement dans ses bras musclés, je me sens soudainement mieux, je ne sais pas pourquoi mais sa présence me rassure. J'ai l'impression d'être en sécurité, c'est peut être idiot mais j'ai cette sensation de le connaitre depuis toujours, comme si les années qui nous séparent n'avaient jamais existé. Nous sommes solidaires, solidaires dans le malheur mais c'est justement ce qui nous rendra heureux. Ce paradoxe est tout de même très étrange quand on y pense.
Il se recule légèrement me plaque contre la porte puis plonge son regard dans le mien. Déviant sa trajectoire son regard passe de mes yeux à mes lèvres. J'ai cette douce impression qui me dit qu'il va m'embrasser et mon instinct ne me trompe rarement. Il approche dangereusement son visage, ses lèvres effleurent les miennes cherchant mon accord pour poursuivre ce baiser. Mais soudain la porte s'ouvre et je tombe à la renverse.
Merde alors !
J'espère que ce chapitre vous a plu.
Que va t'il se passer dans le prochain Chapitre?
Donnez moi votre avis.
Bisous bisous et à la semaine prochaine 🖤
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