Chapitre 1
- Tu vas être en retard ! j'entends ma mère crier d'en bas.
Je ne réponds pas ça ne sert à rien, j'aurais beau lui dire que j'ai le temps elle trouvera une raison pour me dire que j'ai tort. Aujourd'hui est mon premier jour en tant que stagiaire dans l'entreprise très réputé de mon père, je ne suis pas autant excitée que mes deux parents mais je me suis faite à l'idée. Depuis que je suis jeune j'ai été conditionné pour suivre l'exemple de mon père et devenir une future PDG de renom, la faute à pas de chance je suis fille unique et mes parents n'ont donc pas d'autre héritier potentiel. J'ai beau avoir eu d'autre ambition ça n'a jamais réellement plût à ma famille et après m'avoir gentiment mais sérieusement menacé de me couper les vivres j'ai abandonné toute idées de me diriger vers une autre filière. Je ne suis pourtant pas axé sur l'argent, contrairement à mes parents gagner plusieurs milliers d'euros par mois n'est pas ma priorité numéro un, mais il faut avouer qu'avoir l'habitude de ne manquer de rien m'a donné de mauvaise habitudes et je n'aurais pas survécu longtemps si mes parents ne me donnaient plus rien. J'ai au moins pris cette menace pour le signal qu'il fallait commencer à épargner autant que je le pouvais et peut être qu'un jour je serais suffisamment courageuse pour leur tenir tête et faire ce dont je rêve vraiment... Peu de chance que cela arrive je le sais mais je garde espoir.
Je descend finalement les escaliers après avoir entendu deux autre avertissements et me dirige vers la cuisine où ma mère finit de déjeuner.
- Tu vois je ne vais pas être en retard pour faire les cafés et des photocopies.
Ma mère préfère ignorer ma réflexion, selon elle être la fille du PDG m'empêchera de devoir faire les tâches dites ingrates dédiés aux stagiaires. Je ne suis pas d'accord avec elle évidemment, je ne serais pas sous les ordres direct de mon père donc rien n'empêchera mon supérieur de me demander de faire tout cela. Cela ne me dérangerait d'ailleurs pas bien au contraire, faire cela pendant un mois m'empêchera d'avoir trop de responsabilités.
- Sebastian vient toujours te chercher ? demande-t-elle et je sais déjà où la conversation va mener.
- Oui.
- Et quand est-ce que tu vas laisser une chance à ce pauvre garçon ?
Et voila je le savais... Sebastian est mon ami depuis quelques années maintenant, on c'est rencontré en première année à l'université et on a suivit le même cursus, mes parents l'adorent et n'attendent qu'une seule chose, qu'il devienne leur gendre ! Ce n'est pourtant pas faute de leur avoir expliqué mainte et mainte fois qu'il ne serait jamais plus qu'un ami... Il ne faut pas s'y méprendre Sebastian est vraiment beau garçon et ses origines espagnole sont un plus pour beaucoup de filles mais je n'ai simplement jamais ressentis plus que de l'amitié pour lui. Mais mes parents ne comprennent pas cela, Sebastian est un bon parti, issue d'une bonne famille et ils pensent simplement que je ne veux pas leur avouer que je suis avec lui simplement pour les faire soit disant languir... Ils sont tellement loin de la réalité que je n'essaie même plus de me justifier auprès d'eux et les laissent penser ce qu'ils veulent.
On frappe à la porte signe de délivrance d'une discussion dont je n'avais vraiment pas envie d'avoir aussi tôt , j'attrape une pomme et me dirige vers l'entrée en attrapant également mon sac au passage, plus vite je sortirais moins il y aura de chance que ma mère parle à Sebastian. Mais ce n'est sans compter sa rapidité de réflexion et à peine j'ouvre la porte sur mon ami que j'entend ma mère derrière nous.
- Sebastian ! dit-elle comme si elle était surprise de le voir. Comme ça me fait plaisir de te voir, ça fait une éternité !
Elle ne l'est pas, ma mère joue la comédie mieux que personne. Et vraiment une éternité maman ? Tu l'as vu il y a trois jours ! Je soupire mais ne dit rien, Sebastian rentre dans son jeu, il adore mes parents également et leur fait toujours plaisir.
- Bonjour madame Durieux, comment allez-vous ? demande Sebastian tout sourire.
- Je t'en prie je t'ai déjà demandé de m'appeler Alice ! le réprimande ma mère.
Je coupe cours au débat qui va s'en suivre et attrape le bras de mon ami en le trainant vers sa voiture. Je remarque ma mère sourire en pensant probablement à un geste affectif ou une envie pressante de me retrouver seule avec lui alors que la seule raison et que je veux la fuir au plus vite. Sebastian lui ne manque de saluer poliment ma mère même si je continue à le trainer de force. Je le lâche finalement devant sa voiture et grimpe sur le siège passager pendant qu'il fait le tour.
Une fois installé il démarre finalement avant de commencer à discuter.
- Comment ça va beauté ? me demande-t-il en jetant un léger coup d'œil dans ma direction.
"Beauté" le surnom qu'il me donne depuis un moment maintenant, heureusement il ne l'utilise jamais devant ma famille, je lui en suis d'ailleurs reconnaissante car si ma mère l'entendait ce serait le début de la fin... J'en entendrais tellement parler que j'en ferais une overdose. Je soupçonne Sebastian d'avoir envie d'un peu plus qu'une amitié, en particulier depuis qu'il me surnomme ainsi mais je n'ai jamais osé lui en parler, je lui ai, je pense, clairement fait comprendre que je ne souhaitais rien d'autre que son amitié et il a dû s'en rendre compte puisqu'il n'a jamais rien tenté jusqu'à présent.
- Plutôt bien et toi ? je lui répond finalement.
- Super, j'ai tellement hâte de commencer !
Ça en faisait au moins un sur deux. Il allait suivre le même stage que moi dans l'entreprise de mon père, stage nécessaire à la validation de notre diplôme. Tandis que j'étais pratiquement forcée à suivre ces études et faire ce stage, Sebastian lui au contraire le faisait de bon cœur et aimé cela, personne ne le forçait et il était clairement passionné. Même s'il était un très bon ami et qu'il savait que ce n'était pas mon cas il n'avait jamais rien fait ou dit pour m'aider à m'opposer à mes parents ou me dire de suivre mes rêves à moi. Pour lui suivre l'exemple de nos parents étaient la meilleure chose à faire pour notre future. J'avais beau eu lui dire que je pensais différemment il ne me comprenait pas.
Je regarde par la fenêtre en mangeant ma pomme, le paysage change lentement, de mon quartier remplit de maisons chic et bien entretenue on passe rapidement à de la verdure, les arbres sont de plus en plus présent avant que l'on ne passe finalement sur la route goudronné à travers la forêt. J'adore cette partie et vais souvent y courir seule malgré l'interdiction formel de mon père, ça me détend et me permet de m'évader. Peu à peu les arbres s'effacent et on arrive dans la ville, les petite boutiques laisse rapidement place aux buildings et Sebastian commence à tourner en rond pour trouver une place où se garer.
Je continue de regarder par la vitre sans vraiment écouter mon ami qui me parle je crois de tout ce qu'il a hâte d'apprendre et de faire. Il est beaucoup plus optimiste que moi et n'a vraiment pas l'impression que les photocopies et les cafés seront ces seuls tâche de la journée. L'un de nous sera forcément déçu.
Quand il trouve finalement une place de parking pas très loin de l'entreprise je me force à en sortir en soupirant et je passe mon sac à Sebastian pour remettre en place la jupe de mon tailleur apparemment obligatoire selon mon père, je regrette déjà mes jeans et tee-shirt ample... J'avance derrière Sebastian tellement pressé qu'il ne fait plus attention à moi et marche beaucoup trop vite pour que je réussisse à suivre sa cadence. Je le perds finalement de vue et réduit ma vitesse après avoir jeté un coup d'œil à ma montre, j'ai encore le temps pas besoin de courir.
Alors que je marche lentement, absolument pas motivée à rentrer dans le grand bâtiment que je vois déjà devant moi je suis distraite par une musique. Je ralentis encore plus et j'entend derrière moi quelqu'un qui grogne, je me décale vers le son et découvre enfin d'où il provient. Je m'approche et continue d'écouter la douce mélodie que crée un homme assis par terre avec sa guitare.
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