One Shot
Un message. Un simple et court message. Le genre dont on ne peut que minimiser l'importance alors que pourtant, pourtant, il n'y a rien de plus douloureux.
« C'est terminé, j'ai plus envie. »
Et son monde s'est écroulé.
Le pire ? Il n'était pas surpris.
Il s'y attendait, inconsciemment, douloureusement.
Parce que la vie a toujours été une salope avec lui, et que si il était revenu, si il avait accepté ses excuses, il n'y aurait pas cru. Ou aurait tout gâché, encore une fois. Parce qu'il ne sait faire que ça.
Mais la colère, la colère, elle, ne l'a pas accepté.
Ce rejet, cet abandon, ce mépris.
Comme si tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, n'était rien, que ça n'avait jamais compté, qu'il ne l'avait pas aimé, malgré ce qu'il disait.
Alors la douleur eu à peine le temps d'apparaître à la lecture de ces mots que la colère gronda, enfla et explosa, réduisant à néant le peu d'amour propre qu'il avait pour lui encore.
Alors il répondit.
Froidement, méchamment, exécrable.
L'insultant, l'accusant d'hypocrisie, de s'être joué de lui, de jamais n'avoir été sincère, alors qu'il y croyait, dur comme fer.
La colère le contrôlait, lui brouillant la vue et les entrailles.
Masquant la douleur, pourtant habituelle, mais tellement plus aiguë, tellement plus mortelle.
« Si tu veux, mais moi j'en ai terminé avec tout ça. »
Son souffle se coupa, la douleur s'intensifia, la tête lui tourna, la mort lui tendit les bras.
Alors c'était ça.
Il s'en fichait, Jimin n'avait pas mal, lui ? N'avait-il pas l'impression que le monde s'arrêtait de tourner, que sa cage thoracique se resserrait jusqu'à l'étouffer ?
Ne l'avait-il jamais aimé ?
S'était-il véritablement foutu de lui, comme il lui avait dit, alors qu'il ne le pensait pas ? Alors qu'il cherchait juste à le faire réagir, à le toucher, à le faire revenir sur sa décision ?
Ne l'avait-il jamais aimé ? Ou avait-il cessé de le faire ?
Il ne posa pas la question, il acheva juste la discussion, horriblement. Lui déclarant ses sentiments, ce qu'il n'avait jamais eu le courage de faire avant, lui disant qu'il les regrettait, qu'il regrettait d'avoir cherché à changer, pour lui.
Il s'attendait à ce qu'il lui réponde qu'il s'en fichait, qu'il lui demande de quoi il parlait, ce que ça signifiait, n'importe quoi qui montre qu'il lui importait, un peu, rien qu'un peu.
Mais comme toujours, Jimin n'agit pas comme il s'y attendait. Le prenant au dépourvu, déjouant ses plans et ses intentions, sans états d'âme.
Il ne répondit pas.
Et la colère reflua.
La douleur pris le pas.
Et Jungkook ne le supporta pas.
Il se leva, surprenant les membres de sa famille qui levèrent le regard sur lui, indécis.
Il attrapa son téléphone, parce que l'espoir ne meure jamais, son chien, et sortit.
Sa mère l'appela, chercha à comprendre ce qu'il se passait, à le retenir, à discuter, à le consoler, même si elle n'avait aucune idée de ce qui le brisait.
Mais il l'a rejeta, gentiment, désespéré.
« Tout va bien, laisse-moi y aller. S'il te plaît. »
Alors elle céda, et il sortit.
Le canidé aux pieds, il marcha, pas longtemps comme d'habitude, se dirigeant vers le lieu de prédilection de promenade du chien. Comme si tout était normal. Comme si il avait besoin de se convaincre que ça l'était, que rien n'avait changé, qu'il était encore en vie, et pas en train de plonger.
Il s'arrêta sur un banc, à côté d'un stade désert, entre le jour et la nuit. C'était beau. Mais il gardait les yeux obstinément baissés, comme si on lui appuyait le crâne vers le sol, comme si on le mettait à terre. Une nouvelle fois. Alors qu'il faisait tout pour ne pas finir à genoux, une nouvelle fois.
Le silence était là, présent, vivant, presque reposant.
D'apparence.
Mais il lui était oppressant, vibrant, désagréable.
Parce qu'il entendait toutes ses pensées. Parce qu'il entendait ses battements de cœur déjantés. Parce qu'il ressentait son cœur sur le point d'exploser. Son cœur serré, trop serré, pas deux mains le compressant, l'empêchant de battre correctement, le propulsant vers sa fin, obstinément.
Il ressentait tout.
Il se sentait vivant pour une fois, pas comme une marionnette que l'on agiterait à sa guise, pas comme quelqu'un qui a l'impression de vois sa vie défiler devant ses yeux comme une film, mauvais, fade, sans goût.
Il se sentait vivre dans la douleur et dans le désespoir, pratiquement pour la première fois.
Alors, il hurla.
Une fois.
Deux fois.
Trois fois.
Ne se souciant guère que les voisins puissent l'entendre ou que son chien se soit levé pour venir vers lui, paniqué.
Il hurla juste.
Une fois.
Deux fois.
Trois fois.
Mais la douleur ne disparut pas, ne s'atténua pas non plus. Se faisant juste plus discrète lorsque le son de sa voix poussée au maximum lui vrillait les tympans. Assourdissant légèrement tout le reste.
Alors il rendit les armes, acceptant la douleur, les yeux levés vers le ciel.
Il continuerait seulement de survivre comme il le fait depuis sa tendre enfance. Oubliant l'espoir de vivre à ses côtés, grâce à lui, au moins un peu.
Il continuerait juste de survivre, sans Jimin.
Jusqu'à ce qu'il ait le courage de tout achever, un jour peut-être.
Dans la solitude.
Sans Jimin.
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